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Breteau et Lelouch, bravaches, face au tribunal

Chroniques judiciaires - Pascale Robert-Diard, 13/02/2013

Ils font face au tribunal qui ne les attendait pas. Elle, sanglée dans un manteau blanc, les cheveux blonds relevés sur la nuque, incroyablement juvénile et jolie, ne serait l’éclair froid de son regard. Lui, visage taillé à la serpe, … Continuer la lecture

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Ils font face au tribunal qui ne les attendait pas. Elle, sanglée dans un manteau blanc, les cheveux blonds relevés sur la nuque, incroyablement juvénile et jolie, ne serait l’éclair froid de son regard. Lui, visage taillé à la serpe, bras croisés sur la poitrine, avec la même dureté de pierre dans les yeux. La présidente lit son jugement d’une voix étale, feignant l’indifférence à l’égard de l’agitation d’une salle d’audience aimantée par la présence du couple.
Penchés l’un vers l’autre, Eric Breteau et Emilie Lelouch haussent les épaules, soupirent, s’exclament et sourient pendant la lecture du jugement. La présidente évoque leur « mégalomanie », rappelle l’«accumulation de mensonges » et la « mise en scène » de la rocambolesque tentative d’évacuation d’enfants «orphelins » menée en 2007 au Tchad par leur équipe, les deux fondateurs de l’Arche de Zoé rient plus fort.
On leur reprochait hier leur lâcheté parce qu’ils n’avaient pas assisté aux débats, les voilà, bravaches et insolents, qui viennent affronter leur condamnation.

Et elle tombe. Conforme aux réquisitions demandées en décembre par le procureur. Trois ans d’emprisonnement dont deux ferme, 50.000 euros d’amende et un « mandat d’arrêt » indique la présidente. Au fond de la salle, des gardes ont pris place. Eric Breteau et Emilie Lelouch sont reconnus coupables d’escroquerie au préjudice des familles adoptantes, d’exercice illicite de l’activité d’intermédiaire pour l’adoption et d’aide à l’entrée ou au séjour irrégulier de mineurs. Des peines de six mois à un an avec sursis sont retenues contre les quatre autres prévenus et le tribunal prononce la dissolution de l’association.
« Le mandat d’arrêt décerné contre vous prend effet immédiatement » précise la présidente. Huit gendarmes avancent lentement dans les travées. Eric Breteau garde les bras croisés. Emilie Lelouch se penche et saisit un gros sac de voyage qu’elle avait glissé sous son banc. Elle délace ses chaussures de ville, chausse une paire de baskets et troque son manteau blanc ajusté contre une large veste de laine polaire bleue. « On avait tout prévu », dit-elle.


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