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Esperanza Spalding : Une vie de jazz devant nous

Actualités du droit - Gilles Devers, 5/05/2013

Pour une fois, je risque de n’être ni religieusement, ni magistralement...

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Pour une fois, je risque de n’être ni religieusement, ni magistralement impartial, mais j’ai un juste motif : nous voici avec Esperanza Spalding. Du jazz, splendide, et un monde nouveau…

 

Esperanza est née en 1984 à Portland, dans l’Oregon. Une vraie de là-bas : née aux Etats-Unis, avec des racines moitié africaines et moitié hispaniques. Une maman chanteuse, et la petite fille qui adorait la musique… A cinq ans, Esperanza a commencé par le violon, et comme ça marchait plus que bien,  elle s'est retrouvée au conservatoire, pour apprendre le hautbois et la clarinette. En chantant…

 

Esperanza brillait, et sa mère a pu l’inscrire au Berklee College of Music de Boston, où elle a été dopée par Pat Metheny. A 20 ans, elle était prof…

 

Elle a commencé les concerts de jazz avec le saxophoniste Joe Lovano, et a publié son premier CD Junjo en 2006. Après, l’histoire est un rêve, nourri par un travail acharné. En 2010, son CD Chamber Music Society a été salué comme celui d’une vraie base pour l’artiste.

 

Une base, oui, mais… mais non… Pour la base, on attendra. La musique d’Esperanza est un tumulte serein. La plénitude, ce n’est pas encore le moment. Esperanza invente, réunit tous les styles – jazz, funk, groove… et de beaux sons du rock – bouleverse tout, avec sa simplicité et sa beauté… Bassiste et chanteuse, elle est au top, mais surtout, elle fait partie de ces musiciens qui ouvrent des pistes pour un nouveau monde du jazz.

 

Voici donc ce concert, enregistré ce 6 novembre 2012, au 33° Leverkusener Jazztage.

 

D’abord, tous les projecteurs sont sur la chanteuse. Quelle voix, quelle style, quelle aisance… C’est fantastique.  

 

Ensuite, admirez l’orchestre qu’a réuni Esperanza. De jeunes musiciens, déjà rodés, et qui entendent conquérir le monde à chaque note. La colonne vertébrale, et c’est logique avec une leader bassiste, c’est Esperanza et Lyndon Rochelle, à la batterie. Ce géant si subtil qui soigne la frêle Esperanza.

 

L’orchestre, et c’est rare, fait la part belle aux femmes : Leala Cyr à la trompette au bugle, et qui chante, et la splendide Tia Fuller, au saxophone alto. Elle ira loin Tia… Le second trompettiste est Igmar Thomas. Jeff Galindo et Corey King donnent au concert une belle couleur avec leurs trombones. On poursuit la palette des sonorités avec Renato Caranto est au saxo, soprano et ténor, et à la flute, et Brian Landrus au saxo ténor et baryton. Jef Lee Johnson à la guitare et Leo Genovese, au piano et au piano élecrique, sont parfaits, solides et créateurs.

 

Le concert s'ouvre avec Smile Like That, un peu déroutant mais tellement culture maison. Avec I Can't Help It et Hold On Me, on est vraiment dans le monde d’Esperanza. C’est absolument superbe, et vient Crowned And Kissed, puis Black Gold, chanté avec Chris Turner, qui fait basculer le concert pour être un grand grand moment. C’est ensuite la plénitude avec Cinnamon Tree, une magnifique ballade nourrie de tant d’influences, portée par tous les musiciens. Le concert prend fin avec Look No Further, qui va vous emmener très loin. Duo d’Esperanza et Lyndon Rochelle… Un sommet de musicalité, de fluidité, d’invention par Esperanza, pendant que Lyndon est éblouissant dans le toujours difficile exercice aux balais… On croit enfin qu’on peut craquer, mais la chanteuse Esperanza laisse la place à la contrebassiste…

 

Oui, une vie de jazz nous attend... Vous pouvez porter le son au max, vos voisins apprécieront.

 

http://www.youtube.com/watch?v=vB2Hy-pJ2TM

Esperanza_Spalding_1096-DenisAlix-(c)FestivaldeJazzdeMtl09-1-728653.jpg 

Elle sera bientôt en concert près de chez vous…


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