Après Tartuffe le gouvernement se transforme en Uri Geller
Actualités droit du travail, par Artemis/Velourine - Artémis, 23/01/2012
A quelques mois des présidentielles, Il est essentiel pour le gouvernement de faire baisser les chiffres officiels du chômage et surtout celui des chômeurs de catégorie A qui approche le chiffre des 3 millions. (NB)
En attendant une réindustrialisation qui ne viendra pas , le camouflage des chômeurs est de mise.
La méthode la plus rapide c'est de mettre les chômeurs en formation, en contrat aidés ou encore de soutenir le chômage partiel pour éviter de retrouver tout ce petit monde dans la catégorie A des sans emploi..
C'est un simple cache misère pour donner l' illusion que l'action gouvernementale est positive dans un contexte européen et international critique.
L'illusionniste vient de faire son tour de passe passe sur la scène du sommet social sur l'emploi et la crise organisé avec les partenaires sociaux le 18 janvier 2012, en annoncant la mise en place d'une "série de mesures d'urgences" destinées à améliorer la situation sur le "front de l'emploi".
- Le chômage partiel sera encouragé pour les entreprises rencontrant des difficultés passagères. Il s'agit , de "tout faire pour éviter de couper le lien entre le salarié et son entreprise..
- Les entreprises ayant moins de 10 salariés vont bénéficier d'une aide incitative à l'embauche des jeunes, ( exonération des charges "pendant 6 mois".)
- Les chômeurs seront formés.
"Nous avons également décidé un plan sans précédent de formation des chômeurs très éloignés de l'emploi, c'est-à-dire ceux qui ne connaissent plus l'activité professionnelle depuis au moins 2 ans. Tous, sans exception, se verront proposer soit une formation, soit un emploi, soit un processus de resocialisation pour ceux qui sont éloignés de l'emploi depuis tant de temps qu'ils se trouvent dans l'incapacité de reprendre immédiatement un emploi, soit un contrat aidé, marchand ou non marchand".
- Les effectifs du Pôle Emploi seront renforcés pour faire face à ce plan (embauche de 1.000 salariés supplémentaires).
Force est de constater que les chômeurs seront bichonnés par Pôle emploi, car 239 000 bienheureux seront reçus prochainement par les conseillers qui devront leur proposer une formation ou un contrat aidé....
Uri geller prétendait tordre les petites cuillères avec le pouvoir de la pensée ..
Le gouvernement fait de même avec les chômeurs qui ne le seront plus car empilés dans des formations " bidon" et des contrats qui conduisent à la précarisation....
Enfin, la création d'une TVA sociale , fera l'objet d'un arbitrage d'ici "la fin du mois de janvier.
Une affaire à suivre ... dans un contexte sombre.
NB / Selon une dépêche de l'AFP
L'Unédic prévoit que son déficit allait se creuser en 2012 à 4,3 milliards d'euros, avec une hausse prévisible des demandeurs d'emplois de 214.200 sur l'année.
Pour l'Unédic, la France franchira donc le cap des 3 millions demandeurs d'emplois sans aucune activité en 2012 (4,4 millions en incluant ceux qui ont une activité réduite).
Pour 2011, elle estime son déficit à 2,4 milliards d'euros et la hausse des demandeurs d'emploi sans aucune activité à 134.200.
Des chiffres qui vont creuser sa dette à 11 milliards pour 2011 et 15,3 milliards pour 2012.
En ajoutant ceux qui ont une activité partielle, elle anticipe au total une hausse de 179.800 demandeurs d'emploi pour 2011 et 230.100 pour 2012.
Ces estimations reposent sur une prévision de croissance de 1,6% en 2011 et 0% en 2012, fondée sur le consensus des analystes. Le gouvernement table encore officiellement sur 1,75% de croissance en 2011.
Ce n'est pas la première fois que l'Unédic connaîtra un tel niveau d'endettement, a relativisé Gaby Bonnand, président de l'Unédic (CFDT).
Pour lui, "ce qui est alarmant c'est la situation de l'emploi et la prévision de croissance de 0%", pas la situation financière de l'organisme qu'il préside.
"Le modèle économique de l'Unédic est extrêmement dépendant de la conjoncture", a rappelé son directeur général, Vincent Destival.
En effet, l'Unédic n'est pas financée directement par l'Etat mais par les salariés et les employeurs, qui cotisent pour l'assurance chômage. Si la masse salariale diminue, les recettes de l'Unédic baissent donc également.
Ces nouvelles prévisions sont beaucoup plus pessimistes que les précédentes.