Avertissement public à l’encontre du site Internet YATEDO
RSS CNIL - , 11/06/2012
La CNIL a reçu, depuis 2011, une trentaine de plaintes émanant de personnes résidant en France et à l’étranger au sujet du site Internet " www.yatedo.fr " et de sa version anglophone " www.yatedo.com ". Ce site diffuse des fiches nominatives sous la forme de curriculum vitae, contenant notamment l’identité, les expériences professionnelles, la formation et la photographie des intéressés. Des homologues européens de la CNIL l’avaient aussi saisie de certaines plaintes de leurs ressortissants. De même, une société tierce hébergeant les serveurs de " yatedo " avait également reçu des réclamations de personnes s’adressant à elle par erreur.
Les personnes concernées ne parvenaient pas à obtenir la suppression de leurs données du site en question, malgré des demandes répétées auprès de la société. Certaines déclaraient également que les fiches n’étaient pas à jour et reprenaient soit des informations périmées, soit des données provenant de profils fermés ou supprimés de réseaux sociaux. Un plaignant indiquait ainsi, par exemple, que les informations de son profil LinkedIn étaient mises en ligne sur le site " yatedo " alors que son profil était supprimé depuis plus de deux ans.
Dans le cadre de ses investigations, la Commission a adressé de nombreux courriers à la société, qui ne lui a répondu qu’une seule fois et de façon absolument insatisfaisante. La CNIL a également convoqué les représentants de cette société afin qu’ils soient entendus dans le cadre d’une audition. Or, cette convocation est également restée sans réponse.
En conséquence, la formation contentieuse de la CNIL a décidé de prononcer un avertissement public à l’encontre de la société éditrice du site Internet. Elle rappelle que l’activité commerciale de la société repose exclusivement sur le traitement de données à caractère personnel des personnes. Dans ces conditions, la formation considère que celle-ci, aussi jeune et inexpérimentée soit-elle, devait dès ses débuts prendre toute mesure afin de procéder à des mises à jour régulières des données traitées et faire respecter le droit d’opposition des personnes de manière effective.
La formation contentieuse sanctionne également le défaut de coopération de l’organisme qui, sans mauvaise foi, s’est montré particulièrement négligent en ne répondant pas aux multiples courriers de la Commission et en n’assistant pas à son audition.