Affaire PRISM : avis du G29 sur la surveillance massive des citoyens européens
RSS CNIL - , 11/04/2014
Le 10 avril 2014, le G29 a adopté un avis sur la surveillance des citoyens européens qui fait suite aux révélations sur le programme PRISM. Il appelle à plus de transparence dans les activités des services de renseignement et à un contrôle renforcé de ces activités.
Les révélations d’Edward Snowden sur les activités de surveillance massive de la part des services de renseignement aux Etats-Unis et dans l'Union ont provoqué un débat international sur les conséquences de ces pratiques sur la vie privée des citoyens qui ont manifesté leur grande préoccupation.
Dans son avis, le G29 souligne l'illégalité de la surveillance massive, systématique et sans distinction des citoyens européens, qui ne saurait être justifiée par la seule lutte contre le terrorisme ou d'autres considérations de sécurité publique. Il rappelle que de telles restrictions aux droits fondamentaux des citoyens européens ne sont pas acceptables dans une société démocratique.
En conséquence, le G29 recommande notamment que :
- Les Etats Membres de l'Union doivent garantir plus de contrôle et de transparence dans les activités de surveillance de leurs services de renseignement. Les individus doivent être informés et bénéficier de garanties adéquates de protection de leurs données lorsque celles-ci sont collectées et transférées. A cette fin, le G29 souhaite organiser à l’automne un débat sur le thème de la surveillance afin de mieux informer et conseiller les citoyens. Cet événement sera ouvert à toutes les parties prenantes.
- Afin que les abus des programmes de surveillance ne se répètent pas, un contrôle effectif et indépendant des services de renseignement est nécessaire, contrôle dans lequel les autorités de protection des données doivent jouer un rôle ;
- Les institutions de l'UE doivent finaliser les négociations sur la réforme de la protection des données personnelles et, en particulier, retenir la proposition faite par le Parlement européen d'un nouvel article 43a, dans le futur règlement, prévoyant l'obligation d'informer les individus lorsqu'il a été donné accès à leurs données à une autorité publique au cours des douze derniers mois ;
- Un traité intergouvernemental contraignant devrait être adopté afin de donner aux citoyens des garanties fortes en matière d’activité de renseignement.