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Conservatoire national supérieur de musique et de danse

- Wikipedia, 16/01/2012

Conservatoire national supérieur de musique et de danse
Image illustrative de l'article Conservatoire national supérieur de musique et de danse
La classe de Charles Wilfrid de Bériot au Conservatoire de Paris, vers 1894-95
Généralités
Création 1795 pour la rue du Conservatoire
1911 pour la rue de Madrid
1980 pour l'établissement de Lyon
1990 pour l'établissement de Paris
Pays Drapeau de France France
Cadre éducatif
Appellation CNSMD
Formation Musique et danse

Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse (CNSMD) est un établissement public à caractère administratif sous la tutelle de l'État exercée par la Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles, sous-direction de la formation professionnelle et des entreprises culturelles, au ministère de la culture et de la communication qui dispense un enseignement professionnel de la musique, des métiers du son et de la danse au sein de ses deux établissements : le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris et le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon.

Sommaire

Historique

Louis XIV crée l’Académie royale de musique par lettres patentes du 28 juin 1669. L'Académie est rattachée à la Maison du roi. Par ailleurs, par arrêt du Conseil d’État du roi du 3 janvier 1784, l’École royale de chant et de déclamation est fondée, installée dans l’hôtel des Menus-Plaisirs, rue Bergère (actuellement rue du Conservatoire) à Paris, et placée sous la direction de Gossec. Ces deux institutions sont les premiers signes d'une volonté de structurer et de formaliser l'enseignement des arts dramatiques et musicaux.

Institut national de musique

À l'École royale de chant et de déclamation, la Révolution ajoute, sous l'impulsion de Bernard Sarrette, une École de musique municipale (juillet 1792) à partir du corps de musique de la garde municipale.

À ces deux établissements succède, le 8 novembre 1793 (18 brumaire an II), la première ébauche d'un établissement unique consacré à la formation de musiciens : l'Institut national de musique, créé par décret de la Convention nationale et pourvu d'un budget distinct, sous la direction de François-Joseph Gossec.

Conservatoire de musique

À peine deux ans plus tard, sur le rapport de Marie-Joseph Chénier, un ami de Sarrette, la Convention, sous la présidence de Jean-Marie Heurtault de Lamerville décide, par une loi du 3 août 1795 (16 thermidor an III), de créer l'établissement du Conservatoire de musique en lieu et place de l'Institut national de musique. La nouvelle structure est gérée par un directoire composé de Gossec, Méhul, Grétry, Le Sueur et Cherubini. Bernard Sarrette obtient le rôle de commissaire chargé de l'organisation. L'enseignement est limité aux disciplines instrumentales, particulièrement les cordes et les vents. Dès la première année, l'effectif est de six cents élèves[1].

Sarrette devient directeur de l'établissement en 1800, cependant que les missions de l'institution s'élargissent à l'art dramatique et à la danse. L'orchestre des élèves est créé en 1806 par François-Antoine Habeneck. La même année, le Conservatoire devient Conservatoire de musique et de déclamation, appellation qui sera conservée, avec une éclipse, jusqu'en 1934, où l'établissement se verra baptisé Conservatoire national de musique et d’art dramatique.

De 1800 à 1814, les professeurs du Conservatoire produiront un ensemble de corpus pédagogique comportant des traités, principes élémentaires ou méthodes pour chacun des instruments (traités de Gossec, Baillot, Ozi, Roze, Catel). Le succès dans le domaine du chant est plus contestable et entraînera une rupture entre Sarrette et Le Sueur, ce dernier, compositeur d'opéra, étant partisan d'une réactivation des maîtrises supprimées par la Révolution. Le Sueur sera exclu du Conservatoire en 1802, mais l'Empire dans l'esprit du Concordat lui donnera raison en les rétablissant progressivement.

Conservatoire de musique et de déclamation

Fermé un temps sous la Restauration en raison de son origine révolutionnaire, le Conservatoire est, dès 1816, transformé en une École royale de musique et de déclamation sous l'administration d'un inspecteur général, François-Louis Perne. Ce changement se traduit par des réductions du nombre d'enseignants et par une activité réduite. L'établissement ne retrouvera une meilleure considération qu'en 1822, lorsque Cherubini est nommé directeur, et non simple inspecteur. Il faudra cependant attendre 1830 pour voir le nom de Conservatoire officialisé à nouveau.

Cherubini structurera l'institution dans des formes qui sont aujourd'hui encore reconnaissables : institution d'un système de concours d'entrée et de sortie, élaboration de méthodes officielles d'enseignement, ouverture vers un plus grand nombre d'instruments (piano, harpe, contrebasse, trompette, chant, etc).

Les écoles de musique de Lille, Toulouse et Nancy sont rattachées au conservatoire par ordonnance du 20 décembre 1826 et un règlement intérieur promulgué en 1850.

Camille Urso, la première élève admise au Conservatoire de Paris.

En 1851, la violoniste, Camille Urso, est admise comme élève du Conservatoire et devint la première femme à faire son entrée au sein de cette institution. Elle se présenta avec 70 garçons. Le jury d'admission, était composé d'éminentes personnalités de la musique, assises autour du directeur Daniel-François-Esprit Auber. Parmi celles-ci, les compositeurs italiens Michele Enrico Carafa et Gioachino Rossini et le Premier violon du roi, Delphin Alard. Camille Urso dut jouer le 4e Concerto de Pierre Rode, avec accompagnement pour violon, deuxième violon et violoncelle. Ce fut un triomphe et la jeune candidate fut acceptée à l'unanimité comme élève au Conservatoire de Paris. Camille Urso venait d'ouvrir le Conservatoire de musique aux femmes. Elle devint l'élève du violoniste Joseph Massart, puis du compositeur Jules Massenet.

Guy Ropartz, compositeur, est nommé directeur du Conservatoire de Nancy (à l'époque École Nationale succursale du Conservatoire de Paris) de 1894 à 1919, où il crée les classes d'alto en 1894, de trompette en 1895, de harpe et d'orgue en 1897, puis de trombone en 1900. Il instaure également la saison de concerts symphoniques avec le tout jeune Orchestre du Conservatoire, ancêtre de l'Orchestre symphonique et lyrique de Nancy.

En 1911 le Conservatoire quitte les locaux de la rue Bergère pour s'installer rue de Madrid.

Les différents successeurs de Cherubini, Esprit Auber (1842-1871), Ambroise Thomas (1871-1896), Théodore Dubois (1896-1905), Gabriel Fauré (1905-1920), Henri Rabaud (1920-1941) et Claude Delvincourt (1941-1946), développeront le Conservatoire de musique et de déclamation à un degré qui en fera un point de référence et d'excellence de l'enseignement musical dans le monde entier. Un Musée des instruments est fondé en 1864. En 1905, un décret détaille l'organisation du conservatoire, nominations, traitements, avancements et peines disciplinaires du personnel enseignant et administratif, organisation des examens ou encore composition des jurys d’admission. Les disciplines enseignées s'élargissent à l'écriture musicale, l'histoire de la musique, et à de nouveaux instruments (orgue, alto, clarinette, ...). Les professeurs sont des musiciens ou compositeurs prestigieux dont l'influence marquera durablement la vie musicale européenne puis les jurys de concours s'ouvrent aux personnalités extérieures (Debussy, Ravel, Dukas, Messager).

Conservatoire national supérieur de musique

En 1946, les activités d'art dramatique du « Conservatoire de Musique et de Déclamation » font l'objet d'une structure indépendante : le Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Les activités musicales sont regroupées dans un « Conservatoire national supérieur de musique de Paris ». Sous l'impulsion des directeurs Marcel Dupré (1954-1956), Raymond Loucheur (1956-1962) et Raymond Gallois-Montbrun (1962-1983) de nouvelles disciplines font leur apparition et un cycle de perfectionnement est inauguré, avec des classes de maître animées par les plus grands instrumentistes du temps (Mstislav Rostropovitch, Christa Ludwig, Wilhelm Kempff, etc.).

Conservatoires de Paris et de Lyon

En 1980 est créé l'établissement de Lyon. L'établissement de Paris s'installe à la cité de la musique avenue Jean-Jaurès dans le cadre des Grands Travaux de François Mitterrand. Le nouvel établissement parisien est inauguré le 7 décembre 1990. Les locaux de la rue de Madrid sont désormais affectés au Conservatoire à rayonnement régional de Paris.

Enseignements

Le Conservatoire dispense des enseignements dans quatre grandes catégories: musique, danse, métiers du son et pédagogie. Les principaux départements sont les disciplines intrumentales et vocales, les musiques anciennes, le jazz, la composition, la musicologie, l'analyse, l'écriture, la direction d'orchestre, la danse, l'acoustique et les métiers du son (FSMS), et la formation à l'enseignement.

En 2007, le Conservatoire comptait 1381 inscrits dans les disciplines principales dont l'âge moyen était de 23 ans. Mais le plus jeune avait seulement 13 ans et le plus âgé 48. Le concours d'entrée est très sélectif avec un taux de réussite moyen de 19%, et même de 10% dans certaines disciplines. L'enseignement est très attractif à l'international avec 18% d'étudiants étrangers représentant 41 nationalités dont une majorité d'asiatiques[2].

Annexes

Bibliographie

  • Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, documents historiques et recueillis ou reconstitués par C. Pierre, Imprimerie nationale, Paris, 1900.
  • Association du bureau des étudiants du Conservatoire national supérieur de musique de Paris ; sous la dir. d'Emmanuel Hondré, Le Conservatoire de musique de Paris : regards sur une institution et son histoire, Association du bureau des étudiants du Conservatoire national supérieur de musique, Paris, 1995. ISBN 2-9509140-0-4.
  • Marguerite Sablonnière, Le Conservatoire de musique de Paris pendant l'entre-deux-guerres, thèse pour le dipl. d'archiviste paléographe, 1996.
  • Le Conservatoire de Paris : deux cents ans de pédagogie (1795-1995), sous la dir. de Anne-Marie Bongrain et Alain Poirier, Buchet-Chastel, Paris, 1999. ISBN 2-283-01774-2.
  • Le Conservatoire de Paris : des Menus-Plaisirs à la cité de la musique (1795-1995), sous la dir. de Anne-Marie Bongrain et Alain Poirier, Buchet-Chastel, Paris, 1996. ISBN 2-7020-1653-7.

Notes et références

  1. La musique en France des Lumières au Romantisme Jean Mongrédien Flammarion 1986 p.18
  2. http://www.cnsmdp.fr/conservatoire/rapports_activites/Synth%E8se%202007.pdf

Articles connexes

Liens externes



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