René Pleven
- Wikipedia, 2/01/2012
René Pleven | |
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Parlementaire français | |
Date de naissance | 15 avril 1901 |
Date de décès | 13 janvier 1993 |
Mandat | Député 1945-1969 |
Circonscription | Côtes-du-Nord |
Groupe parlementaire | UDSR (1945-1958) ED (1958-1962) CD (1962-1967) PDM (1967-1969) |
IVe République Ve République | |
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René Pleven, né le 15 avril 1901 à Rennes et mort le 13 janvier 1993 à Paris, est un homme d'État français. Personnalité de la France libre pendant la guerre, il sera ensuite élu des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) jusqu'en 1973. Il fut président du Conseil et plusieurs fois ministre sous la IVe république et de nouveau sous la Ve République, sous la présidence de Georges Pompidou.
Sommaire |
Biographie
Il est le condisciple de Raphaël Moreau au lycée de Laval. Directeur pour l’Europe de l'Automatic Telephone Company, il rejoint le général de Gaulle à Londres en juin 1940. Il participe activement au ralliement de l'Afrique équatoriale française (AEF) à la France libre et deviendra chef de la mission française de l’Air aux États-Unis. Il sera successivement commissaire aux Colonies, puis aux Finances, puis aux Affaires étrangères dans le Comité français de la Libération nationale d'Alger et dans le Gouvernement provisoire de la République française, à Paris. Il préside la Conférence de Brazzaville en 1944.
Devenu président du Conseil en juillet 1950, il forme un gouvernement composé des alliés de la Troisième Force. Bien que de sensibilité démocrate-chrétienne, il ne rejoint pas le MRP. Élu député des Côtes-du-Nord (aujourd'hui Côtes-d'Armor) dès 1945 et jusqu'en 1969, il est d'abord UDSR, le parti qu'il a fondé et dont il est président de 1946 à 1953, puis siège sous diverses étiquettes centristes. En tant que président du Conseil, il présente alors, en octobre 1950, le projet de la Communauté européenne de défense à l'Assemblée.
En 1951, il co-fonde le Comité d'étude et de liaisons des intérêts bretons (CELIB), dont il reste président jusqu'en 1972.
En 1958, il vote la réforme constitutionnelle aboutissant au retour au pouvoir du Général de Gaulle[1].
En 1969, il soutient la candidature présidentielle de Georges Pompidou et devient garde des Sceaux (1969-1973) des gouvernements Chaban-Delmas et Messmer. Sa défaite en mars 1973 met un terme à sa carrière politique.
Il fut élu :
- président du Conseil général des Côtes-du-Nord de 1948 à 1976,
- président de l'Établissement public régional (EPR) de Bretagne, élu en janvier 1974, réélu en février 1975 puis en février 1976.
- président de la commission de développement économique régional (CODER).
René Pleven signa en 1961 l’Avenir de la Bretagne (en réalité écrit par Joseph Martray (1914-2009), l'homme à tout faire du CELIB) et s’exprima régulièrement dans le Petit Bleu des Côtes-du-Nord, journal qu'il a créé et qu'il dirigera pendant trente ans.
Il n'est pas réélu député, pour la première fois depuis la fin de la Seconde guerre, en 1973, battu par 51 voix par le socialiste Charles Josselin.
Il était l’un des hommes les plus écoutés de la IVe République et jouissait d’un grand prestige chez les centristes qui appréciaient son engagement européen.
Fonctions gouvernementales
- Commissaire aux Colonies du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 26 août au 10 septembre 1944)
- Ministre des Colonies du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 10 septembre au 16 novembre 1944)
- Ministre des Finances du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 16 novembre 1944 au 21 novembre 1945)
- Ministre de l'Économie nationale du gouvernement Charles de Gaulle (1) (du 6 avril au 21 novembre 1945)
- Ministre des Finances du gouvernement Charles de Gaulle (2) (du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946)
Il s’oppose à Pierre Mendès France sur l’avenir économique et financier du pays. - Ministre de la Défense nationale du gouvernement Georges Bidault (2) (du 29 octobre 1949 au 2 juillet 1950)
- Ministre de la Défense nationale du gouvernement Henri Queuille (2) (du 2 au 12 juillet 1950)
- Président du Conseil (du 12 juillet 1950 au 10 mars 1951)
- Vice-Président du Conseil du gouvernement Henri Queuille (3) (du 10 mars au 11 août 1951)
- Président du Conseil (du 11 août 1951 au 20 janvier 1952)
Comme président du Conseil, il lance la Communauté européenne de défense (CED) et la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Il parvient à faire ratifier cette dernière. - Ministre de la Défense nationale du gouvernement Antoine Pinay (du 8 mars 1952 au 8 janvier 1953)
- Ministre de la Défense nationale et des Forces armées du gouvernement René Mayer (du 8 janvier au 28 juin 1953)
- Ministre de la Défense nationale et des Forces armées des gouvernements Joseph Laniel (du 28 juin 1953 au 19 juin 1954)
Il doit faire face à la dégradation de la situation en Indochine. - Ministre des Affaires étrangères du gouvernement Pierre Pflimlin (du 14 mai au 1er juin 1958)
- Garde des Sceaux, ministre de la Justice du gouvernement Jacques Chaban-Delmas (du 22 juin 1969 au 6 juillet 1972)
- Garde des Sceaux, ministre de la Justice du gouvernement Pierre Messmer (1) (du 6 juillet 1972 au 15 mars 1973)
Rallié à la candidature de Georges Pompidou en 1969, il fait adopter la loi anti-casseurs.
Précédé par | René Pleven | Suivi par | ||
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Henri Queuille |
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Henri Queuille | ||
Henri Queuille |
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Edgar Faure | ||
- |
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André Colin 1976-1978 | ||
Aimé Lepercq |
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André Philip | ||
'''Création du Poste''' |
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André Diethelm | ||
Christian Pineau |
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Maurice Couve de Murville | ||
Jean-Marcel Jeanneney |
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Jean Taittinger |
Décorations
- Compagnon de la Libération (décret du 20 mai 1943)
- Commandeur du Mérite maritime
- Grand Croix de l'Ordre de l'Empire britannique
- Grand Croix de l'Ordre d'Orange-Nassau (Pays-Bas)
- Grand Officier de l'Ordre de Léopold (Belgique)
- Grand Croix du Dannebrog (Danemark)
- Grand Croix du Mérite de la République italienne
- Grand Croix du Ouissam Alaouite (Maroc)
- Grand Croix du Million d'éléphants (Laos)
- Membre de l'Ordre de l'Hermine en 1972
Citation
« Nous lisons de temps à autre que cette guerre doit se terminer par ce qu’on appelle un affranchissement des peuples coloniaux. Dans la grande France coloniale, il n’y a ni peuple à affranchir ni discriminations raciales à abolir. Il y a des populations qui se sentent françaises et qui veulent prendre et à qui la France veut donner une part de plus en plus large dans la vie et les institutions démocratiques de la communauté française. Il y a des populations que nous entendons conduire, étape par étape, à la personnalité, pour les plus mûres aux franchises politiques mais qui n’entendent connaître d’autre indépendance que l’indépendance de la France. »
— René Pleven, alors commissaire aux Colonies, discours du 30 janvier 1944 à la Conférence africaine de Brazzaville.
Bibliographie
- René Pleven, L'avenir de la Bretagne, Calmann-Levy, 1961, 257 p.
- René Pleven, « Les Bretons », in Annuaire des dix mille Bretons, Presses universitaires de Bretagne, 1971, p. III-VIII
- Christian Bougeard, René Pleven : un Français libre en politique, Presses universitaires de Rennes, 1994, 473 p.
- Jean Marin, « René Pleven », dans Revue de la France Libre, no 281, 1er trimestre 1993 [texte intégral] .
Notes et références
- ↑ Compte rendu intégral des débats de l'Assemblée nationale, Lundi 2 Juin 1958, 2ème séance, p. 2633 (p. 23 du PDF)