Société nationale de sauvetage en mer
- Wikipedia, 3/02/2012
Société nationale de sauvetage en mer | |
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Contexte général | |
Champs d’action | Sauvetage en mer |
Zone d’influence | France |
Fiche d’identité | |
Forme juridique | Association loi 1901 |
Fondation | 1967 |
Siège central | Paris |
Financement | Dons + subventions publiques |
Slogan | Pour que l'eau salée n'ait jamais le goût des larmes |
Site web | http://www.snsm.org/ |
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La Société nationale de sauvetage en mer (SNSM) est une association française dont la mission première est le sauvetage des personnes en danger en mer. Celui-ci est toujours gratuit, quels que soient les moyens mis en œuvre. En revanche, l'assistance aux biens donne lieu à une participation aux frais engagés. Le capitaine ou chef de bord d'un navire qui requiert assistance ou remorquage est libre de choisir la société qui lui offre assistance aux biens (SNSM ou société privée)[1].
En 2008, le budget de la SNSM était de 20 273 000 euros, dont 32 % de subventions de l'état et des collectivités territoriales, 17 % de dons, 22 % de mécénat et 3 % de legs[2]. 78 % de cette somme est utilisée pour les missions[2].
Sommaire |
Activités
La SNSM a trois types d'activités :
Sauvetage au large par les sauveteurs embarqués bénévoles
En 2008, environ 4 500 bénévoles, dont 3 500 sauveteurs embarqués[3] sont prêts à intervenir toute l'année à toute heure répartis dans 232 stations littorales métropolitaines et outre-mer; il s'agit en général de marins professionnels (essentiellement marine marchande et pêche), souvent à la retraite ou en préretraite mais également de marins à la plaisance (plaisanciers). Environ 600 responsables de stations s'ajoutent à l'organisation[3].
La station de Marseille, basée au port de plaisance de la Pointe Rouge, fait exception à la règle. En effet, depuis 1978, la vedette La Bonne Mère et depuis 2003 la vedette La Bonne Mère de Marseille qui l'a remplacée, est armée par des militaires professionnels, sauveteurs côtiers du bataillon de marins pompiers de Marseille.
Les opérations sont déclenchées et gérées par les CROSS qui sont contactés en cas de problème, via le Canal 16 de la VHF marine ou le 112 sur un téléphone portable.
Formation des nageurs sauveteurs saisonniers
Disposant de trente Centres de Formation et d'Intervention pour les nageurs-sauveteurs, la SNSM réalise chaque été des actions de prévention et de surveillance du littoral.
Elles forment chaque année près de 450 nouveaux sauveteurs.
L’action des nageurs-sauveteurs va du réconfort aux personnes choquées à la réanimation cardio-ventilatoire d’accidentés dont les fonctions vitales sont gravement altérées. Ces jeunes sont affectés par la SNSM sur plus d’un tiers des plages surveillées et rémunérés par les communes.
La surveillance de plages s'effectue de mai à septembre. Ainsi, 1 500[3] nageur-sauveteurs sur les plages rémunérés assurent la surveillance des plages et de la bande littorale des 300 mètres. Ils sont titulaires du BNSSA, permis bateau (option côtière), PSE 1 et 2, Certificat restreint de radiotéléphoniste (CRR) et ont tous effectué des stages spécifiques (stage mer).
Chaque Centre de Formation participe localement à différents dispositifs de secours (DPS) lors de manifestations nautiques ou non.
Prévention des risques nautiques
La S.N.S.M organise aussi, chaque année, des manifestations sur la sécurité en mer dans le but d'informer sur son fonctionnement mais aussi de professionnaliser ses interventions par la mise en commun des expériences de chaque "usager des mers". Elle profite également d'événements aquatiques variés pour avertir des risques que l'on encoure en pratiquant des sports nautiques et propose des conduites à tenir à chaque sortie en mer. Des démonstrations sont alors organisées par l'association pour sensibiliser le public présent.
Moyens nautiques
Canots tous temps
Ces bateaux de 15 à 17,60 mètres sont insubmersibles et autoredressables, et ont deux moteurs de 450 chevaux. Ils sont armés par un équipage de 8 sauveteurs[4].
Les canots tous temps sont reconnaissables à leur coque verte (couleur héritée de la SCSN) et à leur immatriculation SNS 0nn. Comme leur nom l'indique, ils sont capables d'affronter les conditions de mer les plus dures et interviennent dans la bande côtière des 20 milles[4].
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Canot tout temps Bâtonnier Alphonse Grandval (SNS 078) dans le port de Hyères
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Le Président Toutain (SNS 098) sur sa cale de lancement à Ploumanac'h
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Canot tout temps SNS 062 dans le port de Sète.
Vedettes de 1re classe
Ces bateaux de 13,3 à 14 mètres sont insubmersibles (échouables et autoredressables pour les « V1 NG[5] »), et atteignent les 22 nœuds, 25 pour les « V1 NG ». Elles peuvent être utilisées jusqu'à force 8, soit quarante nœuds de vent[6].
- Équipage : 6 sauveteurs.
- Zone d’intervention : bande des 20 milles.
- Coque bleue (couleur historique des HSB)
- Immatriculation SNS 1nn.
Vedettes de 2e classe
Ces bateaux de 9 à 12 mètres, insubmersibles, sont propulsés par hydrojets[7] ou hélices, et atteignent les 24 nœuds[8].
- Équipage : 4 sauveteurs.
- Zone d'intervention : côtier et semi-côtier.
- Coque bleue
- Immatriculation SNS 2nn.
Vedettes de 3e classe
Ces embarcations de moins de 9 mètres sont souvent adaptées de bateaux de plaisance de série[9], et servent en cas de temps calme ou pour la formation.
- Équipage : 3 sauveteurs.
- Zone d'intervention : côtier.
- Coque bleue
- Immatriculation SNS 3nn.
Vedettes légères
On trouve dans cette catégorie diverses embarcations "rigides" de sauvetage adaptées aux contraintes particulières de leur zone d'intervention.
- Équipage : 3 sauveteurs.
- Zone d'intervention : côtier.
- Coque bleue
- Immatriculation SNS 4nn.
Canots pneumatiques
Les canots pneumatiques sont soit des moyens secondaires des stations permanentes ou des embarcations utilisées par les sauveteurs saisonniers, pour des interventions à proximité immédiate du littoral.
- Équipage : de 2 à 4 personnels pour le sauvetage côtier.
Marine jet
Les embarcations type marine-jet plus communément appelé jet-ski sont des moyens utilisés principalement par les sauveteurs saisonniers, pour des interventions rapides et à proximité immédiate du littoral. Elles peuvent être équipées d'une planche sur l'arrière pour y installer plus facilement la victime et la transporter à terre.
- Équipage : de 1 à 2 personne(s) pour le sauvetage côtier.
Administration et finances
Cette association 1901 a été reconnue d’utilité publique par un décret du 30 avril 1970 et assume une mission de service public en France métropolitaine et dans les départements d’Outre-Mer.
Elle est dirigée par un président (actuellement l'Amiral Yves Lagagne) ainsi qu'un conseil comprenant 31 membres, dont 24 membres élus et 7 membres désignés par les ministères intéressés[10].
Son financement est assuré pour à 38 % par des subventions publiques (État, région, département et collectivités locales) et est complété par des dons privés (membres de l'association, dons, partenariats)[11].
Pour promouvoir son action auprès du public et lui permettre de faire appel au don en confiance, l’association adhère au Comité de la Charte.
Histoire
La SNSM est née en 1967 de la fusion de la Société centrale de sauvetage des naufragés (créée en 1865) et des Hospitaliers sauveteurs bretons (1873), union initiée par l'amiral Maurice Amman, alors préfet maritime de la 2nd région à Brest, qui deviendra le 15 octobre 1967 le président de la nouvelle société[12]. La SCSN apporte 60 stations, 57 canots et vedettes, 7 pneumatiques, et les HSB 250 postes, 6 canots tous temps, 83 canots et vedettes à moteur, plus de 200 pneumatiques[12].
Le pavillon de la SNSM est né de la fusion entre ceux de la SCSN et des HSB.
L'exception marseillaise
Dans la cité phocéenne, la vedette de 1re classe V1 NG La Bonne Mère de Marseille est armée par des militaires du bataillon de marins-pompiers de Marseille. Compte tenu de la superficie de la ville, il était impossible de faire rallier un équipage de sauveteurs bénévoles pour appareiller dans le délai de 15 minutes (objectif correspondant au dėlai moyen constatė pour l'ensemble de la SNSM). Une convention a donc été signée entre la municipalité de Marseille et la SNSM en 1978 qui confiait l'armement de sa vedette à un équipage de marins pompiers. La vedette est amarrée au port de plaisance de La Pointe Rouge où se trouve le centre de secours d'où l'équipage prend son service 24h/24. Elle peut ainsi appareiller en 5 minutes, de jour comme de nuit.
Notes et références
- François Bellec, Les sauveteurs. Histoire folle et raisonnée du sauvetage en mer, Chasse marée, 2008 (ISBN 978 2914208963)
- ↑ Document sur le site Français
- ↑ a et b Bellec 2008, p. 104-105
- ↑ a, b et c Bellec 2008, p. 103
- ↑ a et b Bellec 2008, p. 92
- ↑ Les vedettes de 1re classe dites "Nouvelle génération" apparaissent en 2001 avec la mise à l'eau de la SNS 140 Margodig.
- ↑ Bellec 2008, p. 99
- ↑ Nouvelle génération qui débute en 1999 avec la SNS 280 Contre-Amiral Noël.
- ↑ Bellec 2008, p. 100
- ↑ Comme les vedettes Antares 8m00 et 8m60 (Chantiers Bénéteau).
- ↑ Cf. statuts de l'association
- ↑ Page "Rigueur et transparence" du site officiel
- ↑ a et b Bellec 2008, p. 82