Maître Eolas
- Wikipedia, 5/02/2012
Journal d'un avocat | |
URL | http://www.maitre-eolas.fr |
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Description | Blog d'Eolas |
Commercial | non |
Type de site | juridique |
Langue(s) | Français |
Créé par | Un avocat au barreau de Paris |
Lancement | 2004 |
État actuel | En activité |
Maître Eolas est le pseudonyme d'un avocat au barreau de Paris[Note 1],[1], auteur d'un blog juridique français, Journal d'un avocat, ouvert en 2004. Il y traite de l'actualité de sujets juridiques et raconte « l'envers du décor du Palais[Article 1] ». Il s'agit d'un des blogs les plus lus en France (15 000 visiteurs par jour en 2008)[Article 2].
Le pseudonyme vient du gaélique eolas qui veut dire connaissance[2].
Sommaire |
Le personnage et son activité
Pour Eolas, l'anonymat « est un choix pour distinguer le fait que c'est un blog et pas un site professionnel de cabinet d'avocat ». Voulant éviter « qu'on l'accuse de faire de la publicité » il préfère faire un billet sur le sujet[3]. Eolas se définit comme « un avocat qui aime le rugby, qui fait du vélo et qui est marié à une Espagnole[1] ».
Le pseudonyme du blogueur vient du mot gaélique irlandais eolas qui signifie « connaissance, information ». Son pseudo exact est « Eolas » tout court ; l'ajout du « maître » est dû à des contraintes techniques pour son nom de domaine car, lorsque ce blogueur a changé d'hébergeur, il a dû choisir un nom de huit caractères au moins[Billet 1]. Ce sont ses lecteurs qui ont pris l'habitude de l'appeler « maître Eolas ».
Ses billets relatent des anecdotes d'audience, expliquent des décisions dont la presse se fait écho — voire les rectifient en cas d'erreur d'interprétation des journalistes[Billet 2], commentent des réformes législatives. En outre, ils proposent à ses lecteurs de se glisser à la place du juge et de proposer la décision qu'ils auraient eux-mêmes prise dans une affaire où les faits sont exposés, les plaidoiries et réquisitions résumées, et où il explique finalement les possibilités qu'offre la loi (rubrique « Soyez le juge »). Eolas annonce également la tenue des conférences Berryer[4].
Eolas met parfois en scène des personnages fictifs, comme Durand[Billet 3],[Billet 4], un fonctionnaire zélé et peu respectueux des libertés des administrés, ou Jeannot, son stagiaire étudiant en droit, en référence à Jean Sarkozy[Billet 5].
Lecteurs et participants
Depuis la fin de l'année 2007, le blog est également ouvert (comme auteurs de billets) à de nouveaux intervenants qui se sont précédemment démarqués par la qualité de leurs commentaires[Article 2] : deux magistrats, signant respectivement des noms de Dadouche et de Gascogne, et un avocat empruntant son pseudonyme à la super-héroïne Fantômette, à qui l'on doit des billets sur la commission disciplinaire dans les prisons ou encore sur le rôle du Parlement dans la Révolution de 1789. D'autres intervenants ponctuels ont fait leur apparition comme auteurs de billets: une journaliste, qui signe « Aliocha[Billet 6] », un universitaire, Serge Slama, maître de conférences à l'Université d'Évry-Val d'Essonne, qui est le seul à signer de son véritable nom, et un troisième magistrat, qui signe « Anatole Turnaround ».
Ce blog a connu d'année en année un succès grandissant, et est notamment régulièrement lu par d'autres avocats, des magistrats, des greffiers, et d'autres intervenants du monde judiciaire qui établissent souvent un dialogue avec l'auteur (rectifiant parfois un propos erroné…) et les autres lecteurs (dont une partie, ignorants en matière juridique, sont appelés « mekeskidi »), faisant des commentaires une valeur ajoutée de ce blog[5].
Billets commentés ou controversés dans les médias
Le 27 septembre 2005, dans sa chronique « blogs à part » diffusée par France Inter, Alexandre Boussageon[6] évoque un billet d'Eolas, publié le 20 septembre 2005 et intitulé « Eduardo »[Billet 7]: « c’est un gamin de neuf ans, de nationalité colombienne... Ses parents, en France depuis six ans, et sans papiers, payent l’impôt sur le revenu. Ce couple pensait pouvoir obtenir sa régularisation... Il a déposé une demande en bonne et due forme... Résultat, il est l’objet d’un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière... Si celui-ci est exécuté, Eduardo, bon élève à l’école de la République, aura le choix entre suivre ses parents en Colombie et un placement à la DDASS... »
Le vendredi 30 mai 2008, Eolas écrit un billet controversé intitulé « N'y a-t-il que les vierges qui puissent se marier ? »[Billet 8] sur l'Affaire de l'annulation d'un mariage pour mensonge sur la virginité de l'épouse. Il approuve le jugement, en l'expliquant, tout en regrettant l'ampleur de la polémique créée. Ce billet est suivi en 4 jours par plus de 1 500 commentaires. Marianne relève des commentaires qui éclaireraient « l’hypocrisie de l’argument juridique » et s'interroge sur « le contenu de ce mensonge »[Article 3]. Dans un débat animé par Catherine Pottier, diffusé le 3 juin 2008 par France Info[7], Aurélie Filipetti, député PS, dénonce « le fondement de cette décision judiciaire » qui serait « contraire aux principes de la république » et « de la dignité de la personne, de l'égalité entre hommes et femmes » et craint une jurisprudence. Pour Eolas, « le mariage est une affaire profondément privée », « la société n'a pas à s'intéresser aux causes ».
Le mardi 24 juin 2008, Eolas publie un billet écrit par un auteur anonyme sous le pseudonyme « Anatole Turnaround » et intitulé « Dénonciation »[Billet 9], reprenant dans son intégralité un procès verbal de police de dénonciation, par une assistante sociale, d'un Sénégalais en situation irrégulière. L'information est reprise par la plupart des médias dont Le Monde[Article 4], Libération[Article 5], 20 minutes[Article 6], L'Express[Article 7].
Pour L'Express qui publie le 24 octobre 2008 un entretien avec Eolas[Article 8], « le blog de Maître Eolas s'est transformé en quelques heures en véritable tribune pour magistrats en colère. Les magistrats avaient manifesté le 23 octobre 2008 contre la politique de la garde des Sceaux, Rachida Dati ». Ce jour là Eolas mettait en ligne sur son blog, 64 billets[Billet 10] de magistrats, procureurs, policiers, gendarmes, avoués, jurés, justiciables, etc., dénonçant pour la plupart des carences de la justice mais aussi des directives du ministère de la Justice.
Les 16 et 18 février 2009, Eolas écrit deux billets[Billet 11],[Billet 12] en réponse à la tribune, publiée par Le Monde, du producteur de cinéma Luc Besson[Article 9] et la suite donnée par le porte parole de l'UMP, Frédéric Lefebvre[Article 10], qui dénoncent « le piratage de films via le web et la complicité » de certains sites web qui seraient, selon eux, des « dealers ». Pour Ecrans.fr et la journaliste de Libération Astrid Girardeau[8], Eolas « montre point par point, via un argumentaire juridique ou du simple bon sens, les bêtises » et les erreurs dans les propos de Luc Besson et Frédéric Lefebvre. Aussi elle souligne l'intérêt pédagogique d'un troisième billet qu'Eolas publie le 20 février 2009, « Les droits d'auteur pour les nuls »[Billet 13].
Le mercredi 18 mars 2009 dans un billet intitulé « La (Bonne) Parole est à la défense »[Billet 14], Eolas (qui indique à cette occasion qu'il est catholique) revient sur les controverses suscitées par des prises de position récentes de l'Église catholique romaine. Il évoque la levée de l'excommunication de l'évêque traditionaliste et négationniste Williamson, l'excommunication par un évêque d'une Brésilienne qui avait fait avorter sa fille de 9 ans victime de viol répété par son beau-père, et plus particulièrement par les propos du pape Benoît XVI sur le préservatif et le SIDA en Afrique[Article 11],[9], et la façon dont ces controverses ont été reprises dans des médias français (Le Monde[Article 12], France Info[10], Le Figaro[Article 13]). Eolas critique le traitement réservé à l'Église catholique et au pape par les journalistes français qu'il accuse de faire « de la désinformation » et de manifester « de l'incompétence professionnelle ». Après une journée et plus de 400 commentaires, Eolas clôt la discussion controversée sur son blog. La Croix souligne que « des blogueurs se font les avocats du pape »[Article 14]. L'Express dénonce « la contre-attaque en ligne des supporters du pape »[Article 15]. Sur son blog, le magistrat Philippe Bilger écrit sur cette polémique médiatique et sur le billet d'Eolas[11].
Une série de billets initiée le 13 avril 2009, portera sur le thème de l'aide au séjour irrégulier des étrangers (« délit de solidarité »)[Billet 15]. Face au ministre de l'Immigration, de l'Intégration et de l'Identité nationale Éric Besson qui affirme qu'il s'agit d'« un mythe », Eolas soutient le Gisti qui publie une liste de décisions pénales qui constitueraient des condamnations prononcées pour cette raison[12],[13].
Le « prix Busiris »
Depuis 2006, Eolas a attribué son prix parodique à plusieurs personnalités politiques[Billet 16], en récompense de propos remplissant les conditions : être « une affirmation juridiquement aberrante, si possible contradictoire, teintée de mauvaise foi et mue par l'opportunité politique plus que par le respect du droit »[Billet 17]. Le nom du prix renvoie au personnage de Busiris, spécialiste du droit de la guerre dans la pièce La guerre de Troie n'aura pas lieu de Jean Giraudoux, qui après avoir démontré à la demande de Démokos que la manœuvre des navires grecs lors de leur arrivée était une insulte à Troie, et ne pouvait être réparée que par la guerre, démontre aussitôt le contraire quand Hector menace de l'emprisonner (Acte II scène 5), et cela en tenant des arguments tout aussi convaincants.
Rachida Dati, garde des Sceaux, ministre de la justice, a reçu le « prix Busiris » à huit reprises, dont cinq fois consécutivement en l'espace de quelques semaines. Éric Besson et Christine Albanel ont également reçu plusieurs fois le « prix Busiris ».
Daniel Schneidermann dans une tribune publiée le 23 juin 2006 par Libération s'interroge sur un possible « effet Eolas » lorsque celui-ci décerne au CSA un « prix Busiris »[Article 16].
Notoriété
Les faits suivants attestent de la relative notoriété du personnage :
- Eolas est devenu « champion du 1er Big Buzz Blogs »[14] en mars 2009.
- Eolas est membre du jury des Big Brother Awards en 2007[Billet 18],[15].
- Eolas est régulièrement interviewé par la presse écrite[Article 8] et radiodiffusée[Billet 19], et fait l'objet d'articles[Billet 20],[Article 17]. Il a aussi participé à plusieurs émissions du site « Arrêt sur images »[16],[17] et à l'élaboration d'articles pour le site Rue89[Billet 21],[Billet 22].
- Eolas a déjà été cité au cours de débats à l'Assemblée nationale[Billet 23].
- Le 16 décembre 2010, Eolas est invité avec d'autres personnalités influentes par Nicolas Sarkozy pour un déjeuner à l'Élysée sur le thème d'Internet, qu'il commente en direct sur Twitter. Il indique avoir « point[é au président] les dangers liés à la différence entre le contenu réel d'une loi et sa perception par le public ». Il rapporte que le président a annoncé une loi Hadopi 3 et la création d'un conseil du numérique[18].
Notes et références
Notes
- ↑ Bien que n'ayant jamais divulgué son identité réelle et apparaissant toujours sous ce pseudonyme, de nombreux articles de presse et interviews radiophoniques ou télévisées confirment que le blogueur est avocat au barreau de Paris.
Références
- Billets d'Eolas :
- ↑ 6, six, VI, the number of the best », Eolas, 15 avril 2010
- ↑ Brèves de justice : « On ne peut être juge et partie, mais peut-on être juré et partie ? »
- ↑ Il n'y a pas de petites économies, mais il y en a des très petites, Eolas. Consulté le 19 août 2010
- ↑ Cassons-nous le moral avant de partir en week end, Eolas. Consulté le 19 août 2010
- ↑ Guissé ce type ?, Eolas. Consulté le 19 août 2010
- ↑ « La plume d'Aliocha », sur le blog d'Eolas.
- ↑ « Eduardo »
- ↑ « N'y a-t-il que les vierges qui puissent se marier ? »
- ↑ « Dénonciation »
- ↑ Les 64 billets.
- ↑ « Quelques leçons de droit (et même un peu d'économie) à l'attention de Luc Besson »
- ↑ « Tout le monde n'a pas le talent de Luc Besson »
- ↑ « Les droits d'auteur pour les nuls »
- ↑ « La (Bonne) Parole est à la défense »
- ↑ « Du délit de solidarité et du mensonge des politiques »
- ↑ Liste des prix Busiris sur le blog d'Eolas
- ↑ Définition du prix busiris à sa création le 9 mai 2006
- ↑ Commentaire au billet du 20/09/2007 « La justice s'acharne contre José Bové »
- ↑ « Votre serviteur sur France Info »
- ↑ Articles du Monde sur Eolas
- ↑ « Synthèse de la décision du CSM concernant Fabrice Burgaud », billet repris sur Rue89, 29 avril 2009.
- ↑ « Autoréduction, ou extorsion ? », billet repris sur Rue89, 5 janvier 2009.
- ↑ Eolas au Journal officiel
- Articles de presse :
- ↑ Olivier Zilbertin, « 15 blogueurs leaders d'opinion sur la toile », dans Le Monde, 6 avril 2006 [texte intégral]
- ↑ a et b Pascale Robert-Diard, « Justice : le blog qui libère la parole », dans Le Monde, 17 octobre 2008 [texte intégral]
- ↑ « Mariage annulé : les Mariannautes unis pour le meilleur et pour le pire », dans Marianne, 8 juin 2008 [texte intégral]
- ↑ « Une assistante sociale dénonce un Sénégalais sans papiers à la police », dans Le Monde, 27 juin 2008 [texte intégral]
- ↑ « Quand une assistante sociale dénonce un sans-papiers », dans Libération, 29 juin 2008 [texte intégral]
- ↑ « Une assistante sociale a dénoncé un sans-papiers à la police », dans 20 minutes, 29 juin 2008 [texte intégral]
- ↑ « Une assistante sociale dénonce un sans-papiers à la police », dans L'Express, 30 juin 2008 [texte intégral]
- ↑ a et b « Le journal des magistrats en colère, Entretien avec Eolas », dans L'Express, 24 octobre 2008 [texte intégral]
- ↑ Luc Besson, « Halte au piratage à grande échelle via Internet! », dans Le Monde, 14 février 2009 [texte intégral]
- ↑ « Les sites comme BeeMotion sont des dealers, Interview de Frédéric Lefebvre, porte parole de l'UMP », dans 20 minutes, 14 février 2009 [texte intégral]
- ↑ « Préservatif : ce que le Pape a vraiment dit », dans Libération, 23 mars 2009 [texte intégral]
- ↑ « Un Pape qui suscite la polémique », dans Le Monde, 18 mars 2009 [texte intégral]
- ↑ « Pour Benoît XVI, le préservatif « aggrave le problème » du sida. », dans Le Figaro, 17 mars 2009 [texte intégral]
- ↑ « Sur Internet, des blogueurs se font les avocats du Pape », dans La Croix, 18 mars 2009 [texte intégral]
- ↑ Marie Amélie Putallaz, « Préservatif - La contre-attaque en ligne des supporters du Pape », dans L'Express, 20 mars 2009 [texte intégral]
- ↑ « Baudis, la rue Parmentier et les blogs », dans Libération, 23 juin 2006 [texte intégral]
- ↑ « Sur Journal d'un avocat de Maître Eolas : extension du domaine du prétoire », dans La Croix, 26 août 2008 [texte intégral]
- Autres références :
- ↑ a et b « Maitre Eolas, champion du 1er Big Buzz Blogs », dans Le Post, 18 mars 2009 [texte intégral]
- ↑ MAITRE EOLAS, Justice et société, Le Nouvel Observateur. Consulté le 19 août 2010
- ↑ Les avocats et la publicité
- ↑ Dans la catégorie « La vie du palais ».
- ↑ « Les blogs juridiques français arrivent à maturité » 20 septembre 2006
- ↑ « Un avocat et son blog pour raconter des audiences et débattre, le plus sérieusement du monde, de la justice… » in blogs à part, France Inter, 25 septembre 2009.
- ↑ « Débat entre Aurélie Filipetti et Maître Eolas » in France Info, 3 juin 2008.
- ↑ « Maître Eolas et les droits d'auteur pour les nuls » in Ecrans.fr, 20 février 2009
- ↑ « Entretien du pape Benoît XVI accordé aux journalistes » le 17 mars 2009, sur le site officiel du Vatican.
- ↑ « SIDA : le Pape conteste l’efficacité du préservatif », France Info, 18 mars 2009
- ↑ « On s'est bien payé le Pape », Justice au singulier, le blog de Philippe Bilger, magistrat, 22 mars 2009.
- ↑ Les délits de la solidarité
- ↑ « Délit de solidarité » : Eolas tacle Besson
- ↑ Interview du Post le 18 mars 2009.
- ↑ Jury 2007 des Big Brother Awards
- ↑ Grâce à mon anonymat, ma parole est plus crédible, émission avec Eolas, Pascale Robert-Diard (Le Monde) et Philippe Bilger (magistrat)], www.arretsurimages.net, 24 juillet 2008.
- ↑ Polanski, ce n'est pas une affaire de pédophilie, émission avec Eolas et Bruno Icher (Libération), www.arretsurimages.net, 2 octobre 2009.]
- ↑ « Déjeuner à l’Élysée : Maître Eolas raconte », lexpansion.com, 16 décembre 2010.