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Forêt d'Eu

- Wikipedia, 28/01/2012

Forêt d'Eu
Localisation
Coordonnées 50° 1′ 38″ Nord
       1° 27′ 33″ Est
/ 50.02722, 1.45917
50°1′38″N 1°27′33″E / 50.02722, 1.45917
Pays Drapeau de France France
Région Haute-Normandie
Département Seine-maritime
Géographie
Superficie 9 300 ha
Altitudes mini. 45 m — maxi. 215 m
Compléments
Statut Forêt domaniale
Administration Office national des forêts
Essences Hêtre commun

Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime

(Voir situation sur carte : Seine-Maritime)
Forêt d'Eu

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Forêt d'Eu

La forêt d'Eu est une des grandes forêts de Seine-Maritime, en Normandie. D'une superficie de 9 300 hectares[1], cette hêtraie est située dans le Petit Caux au nord-est du département et de la région.

Sommaire

Milieu naturel

Bande étroite de plus de 30 km de longueur sur 5 à 6 km de large, la forêt d'Eu recouvre la partie la plus orientale du plateau de craie qui sépare les cours de l'Yères et de la Bresle, au sud-est de la ville d'Eu. Cet espace s'étend de Saint-Pierre-en-Val, près d'Eu jusqu'aux environs d'Aumale et de Mortemer.

La Forêt d'Eu est formée de plusieurs ensembles distincts[2]. Immédiatement au sud-est d'Eu s'étend le Triage d'Eu (1 600 ha), forêt d'aspect délié recouvrant une petite croupe en bordure de la vallée de la Bresle et les versants de la vallée sèche d'Incheville. Plus au sud, la Haute Forêt d'Eu (3 500 ha), plus massive, recouvrant une croupe tabulaire d'environ 200 m d'altitude. À proximité d'Aumale, la Basse Forêt d'Eu (2 800 ha) occupe l'extrémité méridionale du plateau qui revêt un aspect plus tabulaire. Ces trois massifs sont séparés par des espaces cultivés assez vastes, autrefois boisés. Il convient d'ajouter quelques bois détachés (d'une superficie totale de (1 400 ha) : bois du Tôt, de Gomard, de Cuverville, de Saint-Martin-le-Gaillard, le long de l'Yères, bois de Guimerville, du Grand-Marché au sud-est de Blangy-sur-Bresle[3].

Histoire, exploitation

Alors que la forêt couvrait tout le plateau de la vallée de l'Yères à celle de la Bresle jusqu'à l'an mil, de grands défrichements furent entrepris du XIe siècle au XIIIe siècle. C'est l'époque d'une première fragmentation de la forêt; par des champs cultivés qui divisent encore l'actuelle forêt d'Eu en trois massifs. Les défrichements se ralentirent au XIVe siècle avec le début de la guerre de Cent Ans, les invasions des troupes du roi d'Angleterre qui mettent un terme à la prospérité de la Normandie[4]. Cet arrêt se poursuivit malgré le retour à la paix en raison du développement de l'exploitation régulière des bois. Les comtes d'Eu trouvaient davantage d'intérêt à vendre les arbres aux charbonniers, aux artisans du bois, aux verriers[5] que de mettre en culture des terres peu rémunératrices[4].

Après avoir appartenu aux ducs de Normandie, puis aux comtes d'Eu, la forêt fut confisquée à la Révolution mais elle fut restituée à son ancien propriétaire en 1814 : Louise Marie Adélaïde de Bourbon, veuve de Philippe Égalité et mère de Louis-Philippe Ier, futur roi des Français.
La forêt resta possession de la famille d'Orléans.

En 1852, la forêt est domanialisée avant de revenir, une nouvelle fois, à ses anciens propriétaires en 1872.
Au début du XXe siècle, la forêt passa entre les mains d'une société civile fondée par des amis du duc d'Orléans pour éviter la mainmise de l'État. Finalement, après l'échec d'une acquisition amiable par l'Administration, l'expropriation fut décidée par la loi du 13 août 1913, l'État (pour les 9/10) et le département de Seine-Inférieure[6] (pour 1/10) en prenant possession définitivement le 15 août 1915[7].

C'est une forêt normalement constituée de feuillus, mais des résineux ont été plantés dans les « vides » de la forêt de 1900 à 1912, avant que cette politique ne soit étendue à d'autres forêts de Haute-Normandie (en conservant généralement un taux de 90 % de feuillus au moins).
Le Fonds Forestier National a ensuite encore encouragé l'enrésinement des zones de taillis sous futaie et taillis simples des forêts privées (dans toute la France)[8].

Bibliographie

  • La Forêt d'Eu, Imprimerie de l'Informateur, Eu, 1972.
  • Alain Gracia, La Forêt d'Eu, Éditions des falaises, Fécamp, 2002 (ISBN 978-2-84811-002-8)

Notes et références

  1. La forêt d'Eu sur le site de la ville d'Eu.
  2. Article de Pierre-Jean Thumerelle in Guide des merveilles naturelles de la France, Sélection du Reader's Digest, 1973, p. 231.
  3. La Forêt d'Eu, Imprimerie de l'Informateur, p.2.
  4. a et b La Forêt d'Eu, Imprimerie de l'Informateur, p.3.
  5. Voir le paragraphe sur l'industrie du verre dans l'article sur la Bresle.
  6. Aujourd'hui, Seine-Maritime.
  7. La Forêt d'Eu, Imprimerie de l'Informateur, p.4-5.
  8. Jean-Jacques Dubois, Espaces et milieux forestiers dans le Nord de la France. Étude de biogéographie historique, thèse d’État, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2 vol., 1989, 1 023 pages.

Voir aussi

Liens internes


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