Maurice Eblé
- Wikipedia, 6/12/2011
Maurice Eblé, né à Yzeure dans l'Allier le 13 juillet 1880, mort le 24 décembre 1942, est un avocat engagé dans le catholicisme social. Il fonde et dirige des associations, des revues chrétiennes, et inspire des réformes sociales.
Vice-Président de l'Association catholique de la jeunesse française, il participe à la fondation d'associations à caractère social ; il est le secrétaire général de plusieurs d'entre elles. Rédacteur en chef de plusieurs revues d'inspiration démocrate-chrétienne, Maurice Eblé rédige de nombreux articles et une quinzaine d'ouvrages sur les questions sociales, la doctrine sociale de l'Église et les groupes d'action catholique. Il intervient dans les Semaines sociales de France.
Maurice Eblé préconise des progrès sociaux comme les Allocations familiales ; il en élabore les projets et milite pour leur adoption.
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Biographie
Marie Louis Maurice Eblé, né au château de Croyssance à Yzeure près de Moulins en 1880[1], est le 4e comte Eblé, fils de Jean Baptiste M. Charles Eblé, percepteur des finances, et de Marie Louise Boussard d'Hauteroche. Il est le petit-fils du général Charles Eblé (1799-1870) et l'arrière-petit-neveu du général d'Empire Jean-Baptiste Eblé (1758-1812)[2].
Maurice Eblé effectue sa scolarité au collège jésuite de Saint-Dizier[1]. Il étudie ensuite le droit à Paris, présente sa thèse sur Les Écoles catholiques d'économie politique et sociale en France[3] et devient docteur en droit. Il est aussi diplômé de l'École libre des sciences politiques[4].
Maurice Eblé devient avocat et s'engage dans le catholicisme social. Militant de l'Association catholique de la jeunesse française (A.C.J.F.), il en devient membre du Comité, puis Vice-président[4].
Il est secrétaire de rédaction puis rédacteur en chef des Annales de la jeunesse catholique, ensuite les Annales de l'A.C.J.F.. Il collabore aussi à la Vie Nouvelle, dont il devient également rédacteur en chef, et à l'Âme française[1],[4].
Eblé participe à la Guerre de 1914-1918 comme officier. Il est lieutenant à la fin de la guerre[1].
Il prend part aux Semaines sociales de France, dont il devient membre de la commission générale, et où il est parfois professeur. Il est parmi les fondateurs des Secrétariats sociaux, avec Marius Gonin et Victor Bétremont. Il est secrétaire général du Secrétariat Social de Paris, et secrétaire général de l'Union des Secrétariats Sociaux. Il est aussi secrétaire général de la Ligue des droits du religieux ancien combattant[1],[4],[5].
Proche du Parti démocrate populaire (PDP) d'inspiration démocrate-chrétienne, Maurice Eblé est membre du comité de rédaction de sa revue Politique ; il s'y prononce en 1929 pour « l'actionnariat du travail » et la « démocratie sociale »[6].
Il est en 1929 un des principaux artisans du projet d'Allocations familiales, élaboré avec la C.F.T.C., repris en proposition de loi et voté[7].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Maurice Eblé s'occupe du Secours national[1].
Il est mort le 24 décembre 1942[1],[8]. Ses obsèques ont lieu le 28 décembre dans la basilique Notre-Dame-du-Port à Clermont-Ferrand[9].
Œuvres
Ses œuvres sont indiquées par ordre de première parution connue[10],[1].
- Les Écoles catholiques d'économie politique et sociale en France, évolution, position et rapports. Faculté de droit de l'Université de Paris : Thèse pour le doctorat. Paris, V. Giard et E. Brière, 1905.
- Un problème social : unité de doctrine catholique, diversité de systèmes, lettres à un ami, Reims, 1906.
- Les divers socialismes : la transformation du régime du travail, 1919.
- Manuel des cercles d'études, 1920 ; rééd. Besançon, impr. Jacques et Demontrond, 1922 (3e éd.).
- La Doctrine sociale catholique. Distinction avec l'individualisme et le socialisme, Paris, 1920.
- Le Développement juridique et social de la convention collective de travail, Paris, Éditions Spes, 1923.
- Les Secrétariats sociaux, Bar-le-Duc, Brodard et Cie ; Paris, Secrétariat social de Paris, 1923.
- La question sociale aujourd'hui, Paris, 1923.
- L'Union d'études des catholiques sociaux, 1923.
- Une Politique sociale. Mesures légales en faveur des familles nombreuses à la date du 1er janvier 1924, Paris, Éditions de la Documentation catholique, 1924.
- Ligue des droits du religieux ancien combattant. Situation légale des congrégations charitables et hospitalières, Rapport... Tours 24-26 octobre 1929. Paris, D.R.A.C., 1930.
- La Commission mixte permanente pour la collaboration sociale et l'organisation professionnelle, partie II de La Charte du syndicalisme chrétien par Six, P. (Chanoine), Paris, Bloud et Gay, 1930.
- Un organisme de l'action sociale catholique. Les secrétariats sociaux, Bar-le-Duc, Impr. Saint-Paul, Paris, Éditions "Spes", 1932.
- La Guerre et l'entente sociale Langres, Impr. Saint-Pierre, 1939 (2e éd.).
- Quelques pensées, publication posthume dans Un témoin du catholicisme social : Maurice Eblé, Paris, Maison de la Bonne Presse, 1948.
- Diverses publications et contributions, articles divers dans les Annales de la jeunesse catholique, L'Action populaire, la Revue catholique des institutions et du droit, la Vie Nouvelle, Âme française, L'Aube, Frères d'armes, Politique, le Journal des économistes, La Documentation catholique, France et monde, la Revue pratique d'apologétique, Études, le Bulletin du comité de défense religieuse, le Répertoire pratique de droit civil et ecclésiastique, La Vie au patronage, Le Recrutement sacerdotal.
Distinctions
- Chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand[9].
Sources bibliographiques
- Paul Rimbault, Un témoin du catholicisme social : Maurice Eblé, 1880-1942, collection Les Grandes figures chrétiennes, Paris, Maison de la Bonne Presse, 1948.
- Ernest Pezet, Chrétiens au service de la cité de Léon XIII au Sillon et au MRP, Paris, Nouvelles Éditions latines, 1965.
- R. Limouzin-Lamothe, « Eblé (Maurice) » dans Dictionnaire de Biographie Française, vol. 12 [détail des éditions] , col. 1098.
- Bibliothèque nationale de France, Catalogue général des œuvres[10].
Notes et références
- ↑ a, b, c, d, e, f, g et h « Eblé (Maurice) » dans Dictionnaire de Biographie Française, vol. 12 [détail des éditions] , col. 1098.
- ↑ Voir les généalogies en ligne Garric et Pierfit.
- ↑ Les Écoles catholiques d'économie politique et sociale en France, évolution, position et rapports. Faculté de droit de l'Université de Paris : Thèse pour le doctorat. Paris, V. Giard et E. Brière, 1905.
- ↑ a, b, c et d Ernest Pezet, Chrétiens au service de la cité de Léon XIII au Sillon et au MRP, Paris, Nouvelles Éditions latines, 1965, voir notamment page 213.
- ↑ Georges Hourdin, « Naissance, développement et état présent du catholicisme social », sur le site officiel des Semaines sociales de France.
- ↑ Jean-Claude Delbreil, Centrisme et démocratie-chrétienne en France: le Parti démocrate populaire des origines au M.R.P., 1919-1944, Paris, Publications de la Sorbonne, 1990, pages 107, 237.
- ↑ Jean-Claude Delbreil, Centrisme et démocratie-chrétienne en France: le Parti démocrate populaire des origines au M.R.P., 1919-1944, Paris, Publications de la Sorbonne, 1990, page 250.
- ↑ Le 23 décembre selon La Croix du 29 décembre.
- ↑ a et b « Mort de M. Maurice Eblé », notice nécrologique, La Croix, 29 décembre 1942, p. 2 [lire en ligne].
- ↑ a et b Source principale : Bibliothèque nationale de France, Catalogue général Opale en ligne et Gallica.