Forêt de Haye
- Wikipedia, 29/08/2011
Forêt de Haye | ||
Près de Chaligny |
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Localisation | ||
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Coordonnées | 48° 40′ 35″ Nord 6° 03′ 59″ Est / 48.6764537, 6.066513148° 40′ 35″ N 6° 03′ 59″ E / 48.6764537, 6.0665131 |
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Pays | France | |
Région | Lorraine | |
Département | Meurthe-et-Moselle | |
Géographie | ||
Superficie | 10 000 ha | |
Compléments | ||
Statut | majorité domaniale | |
Administration | ONF pour la partie domaniale | |
Essences | principalement hêtre | |
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La forêt de Haye est un vaste massif forestier, d'environ 10 000 hectares (dont 6 500 de forêt domaniale), situé sur un plateau allant de Toul à Nancy, dans le département français de la Meurthe-et-Moselle.
Elle se développe sur le plateau calcaire de Haye, dans une boucle de la Moselle. Depuis 1937, l'urbanisation a réduit sa superficie d'environ 1 000 hectares. Durant la tempête Lothar de 1999, 2 000 hectares d'arbres furent balayés.
Elle est morcelée par les autoroutes A31 et l'A33 à la fois d'est en ouest en son centre et du nord au sud à l'est (en rocade de l'agglomération de Nancy).
La forêt possède tous les aménagements nécessaires à la randonnée ainsi qu'une base de loisirs, le parc de Haye. Une autre zone à vocation touristique sont les fourasses de Laxou et Villers, entre l'A33 et l'agglomération nancéienne. Ces zones font l'objet d'une exploitation sylvicole adaptée pour préserver les paysages.
Sommaire |
Parc de Haye
La base de loisirs est située à Velaine-en-Haye, sur le terrain d'un ancien camp militaire américain appelé « Les Baraques ». Le site accueille des aires de jeu, un parcours de santé, les terrains d'entraînement et le centre de formation de l'ASNL, un club de tennis, de boules, un centre équestre, un musée de l'automobile, une ferme forestière (ancien zoo), un minigolf, de nombreuses associations sportives ou de loisirs, un restaurant, et une auberge.
Exploitation forestière
En effet, le massif de Haye est avant tout une exploitation forestière divisé en très exactement 500 parcelles domaniales (no 1 vers le nord à no 500 vers le sud) et, en moyenne, d'une vingtaine de parcelles par commune limitrophe.
Elle est majoritairement composée de hêtres, favorisés par le climat et le sous-sol calcaire, mais aussi d'autres essences comme les chênes, frênes, charmes ou érables.
Au XVIe siècle elle était menacée par le surpâturage et de nombreuses zones se transformaient en fourasses : des taillis dégradés au point de rendre la régénération difficile. Les ducs de Lorraine encadreront ensuite plus strictement son exploitation.
Au XIXe siècle les droits d'affouage étaient encore une source de revenus importants pour les villageois du voisinage.
Vers 1860, la gestion est passée d'un traitement en taillis sous futaie, destiné au bois de chauffage, à un traitement en futaie régulière de hêtre pour produire du bois d'œuvre[1].
Après 1870 la forêt sera considérée comme un organe stratégique important pour la défense du camp retranché de Toul. Son défrichement sera sévèrement contrôlé par l'autorité militaire[2].
Suite aux nombreuses atteintes à ce massif, dues principalement à l’urbanisation et à la création d'infrastructures routières, plusieurs associations ont initié, le 4 octobre 2006, la démarche pour obtenir le classement en forêt de protection. Plusieurs éléments, dont le refus en 2007 de la Communauté urbaine du Grand Nancy d’inscrire cette protection dans son projet d’agglomération, ont conduit à la création d’un collectif d’associations (Association Pour la Promotion et la Sauvegarde du Massif Forestier de Haye, qui comporte 62 associations à ce jour) et au lancement d’une pétition. Le Préfet de Meurthe-et-Moselle a réuni le comité de suivi du Massif de Haye le 30 avril 2009 et a proposé le lancement officiel des études visant à ce classement, avec la création de cinq groupes de travail. Ceci a conclu à un accord ministériel pour la réalisation d'une enquête publique qui doit arrêter un périmètre, et aboutir au classement du massif vers 2014[3].
Comblement des fonds de Toul
Avant 1705, sur la route de Nancy à Toul, la traversée de la forêt de Haye était périlleuse à cause des brigands. Une rumeur dit même que le duc Léopold y fut victime d'une attaque, ce qui le conduisit à construire une levée du côté de Nancy, pour surélever la route par rapport aux sous-bois[réf. nécessaire].
Mais c'est sous Stanislas que démarra en 1745 le comblement des fonds de Toul près du lieu-dit les Baraques, à la limite de Champigneulles, Laxou et Velaine-en-Haye. Le remblaiement de ces deux gouffres emploiera les corvéables des subdélégations de Nancy, Pont-à-Mousson, Vézelise et Lunéville. Ceux-ci étaient mobilisés pour deux ou trois semaines, parfois davantage. Ils étaient logés sur place, d'où le nom du lieu-dit, et devaient fournir eux-mêmes les outils et animaux de traits. Les travaux dureront quinze ans, jusqu'en 1760. Ils permirent d'élever la route de 48 mètres au-dessus de son niveau précédent[4].
Sites archéologiques
L'extrémité sud-est de la forêt de Haye comporte les vestiges d'un site archéologique datant du Ve siècle avant notre ère.
Plus récemment, la plateau de Haye fut habité et cultivé à l'époque romaine, constituant un gigantesque site archéologue agraire antique réparti de part et d'autre d'une voie romaine allant de Frouard à Maron[5]
Site spéléologique
Suite au fort accroissement de la population de l'agglomération nancéienne lié à l'annexion de 1871, les besoins en eaux furent considérablement augmenté et un ensemble de galeries a été aménagé par l'homme afin de récupérer les eaux d'infiltration du plateau. Abandonné dès les années 1930, ces galeries sont désormais gérées par l'Union Spéléologique de l'Agglomération Nancéienne (USAN) et servent de lieu de formation à la spéléologie ainsi qu'à la plongée spéléologique[6].
Communes concernées
La forêt de Haye s'étend sur les communes suivantes :
- Aingeray
- Chaligny
- Champigneulles
- Chavigny
- Frouard
- Houdemont
- Laxou
- Liverdun
- Ludres
- Maron
- Maxéville
- Messein
- Neuves-Maisons
- Sexey-les-Bois
- Vandœuvre-lès-Nancy
- Velaine-en-Haye
- Villers-lès-Nancy
- Villey-le-Sec
Notes et références
- ↑ Jacques Beckel, Michel Clausse, Jean-Luc Flot, Jean-Yvon Picard, et Gérard Schwaller, « Écologie forestière et sylviculture », congrès de l'Association des professeurs de biologie-géologie (APBG) en Lorraine, 12 juillet 1994, sur le site de l'Académie de Nancy-Metz.
- ↑ Marc Gateau Leblanc, « L'usage militaire de la forêt dans le Toulois de 1871 à 1914 », Institut de stratégie comparée (ISC), Commission française d'histoire militaire (CFHM) - Institut d'histoire des conflits contemporains (IHCC).
- ↑ Site internet d'EDEN (Entente pour la Défense de l’Environnement Nancéien).
- ↑ Albert Thiébaut, Laxou : Sa belle histoire, 1963, 198 p. ; reprod. en fac-sim. Le Livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France » (no 1877), Paris, 2002 (ISBN 2-84373-254-9).
- ↑ Murielle Georges-Leroy, Jérôme Bock, Étienne Dambrine et Jean-Luc Dupouey, « Le massif forestier, objet pertinent pour la recherche archéologique : L'exemple du massif forestier de Haye (Meurthe-et-Moselle) », Revue géographique de l'Est, vol. 49, no 2-3 « Le massif forestier, objet géographique », 2009.
- ↑ site officiel de l'Union spéléologique de l'Agglomération Nancéienne