Séisme de 1909 en Provence
- Wikipedia, 16/12/2011
Tremblement de terre du 11 juin 1909 | |
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Date | 11 juin 1909 |
Magnitude | 6,2 |
Épicentre | 43° 42′ N 5° 24′ E / 43.7, 5.443° 42′ Nord 5° 24′ Est / 43.7, 5.4 |
Régions affectées | Massif de la Trévaresse, Bouches-du-Rhône, France |
Victimes | 46 morts et 250 blessés |
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Le séisme du 11 juin 1909 fait référence à un séisme de magnitude 6,2 sur l'échelle de Richter qui s'est produit dans le Sud-Est de la France et qui entraîna d'importants dégâts et destructions au sein des villes de Salon-de-Provence, Vernègues, Lambesc, Saint-Cannat et Rognes dans le massif de la Trévaresse en Provence (Bouches-du-Rhône). C'est le tremblement de terre de magnitude la plus élevée enregistré en France métropolitaine depuis celui de Roquebillière en 1654. Il fut également ressenti dans les départements du Gard, du Vaucluse, des Alpes-de-Haute-Provence et du Var.
Le bilan humain fait état de 46 morts et 250 blessés. L'ampleur des dégâts matériels fut considérable puisque 2 000 constructions furent endommagées et ce pour un coût total de 2,2 milliards de francs.
L'origine de ce tremblement de terre se trouve dans le rapprochement de la plaque africaine (plus précisément de la plaque adriatique) en direction de la plaque eurasienne au nord et qui a pour conséquence le plissement de la croûte terrestre, à l'origine de l'érection des Alpes, et la formation de failles engendrant les séismes.
Depuis, aucune activité de forte ampleur n'a été à déplorer mais la vigilance reste de mise. Classée en zone II, soit à sismicité moyenne, cette région demande au préalable que les règles de construction parasismique soient rigoureusement appliquées.
Sommaire |
Séisme
Secousses préliminaires
Plusieurs secousses préliminaires se produisent à divers endroits de Provence : le 26 mai 1909, au Puy-Sainte-Réparade et le 28 à Saint-Cannat[1]. Peu avant la secousse principale, le 11 juin, on remarque le comportement anormal d'oiseaux volant bas, avec des cris de frayeur, de chiens hurlant à la mort, et de chevaux piaffant[1].
Secousses principales
Le 11 juin 1909, à 21h15, deux secousses très violentes ébranlent la Basse-Provence, et, plus particulièrement, l'est du département des Bouches-du-Rhône. La profondeur du tremblement de terre est évaluée à 10 kilomètres.
Le 14 juin, on fait état d'un bilan de 43 morts. Le 15 juin, le sous-secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur, M. Mauzan, sous les ordres du ministre Clemenceau, visite les villages détruits.
Le 16 juin, le bilan est porté à 46 morts et plusieurs centaines de blessés. On évalue les dégâts, le 19 juin, à 15,5 millions de francs, dont 4,6 millions à Salon-de-Provence, 2 millions à Saint-Cannat et 1,55 million à Rognes.
Répliques
Dans les semaines suivantes, des répliques, parfois violentes, surviennent, jetant l'effroi parmi la population : le 10 juillet, à Meyrargues, les 12, 13, 14 et 16 juillet à Puyricard, Arles, Lambesc, Marseille et Toulon.
La population, sous le choc, craint la violence des répliques et passe ses nuits à la belle étoile, sur les places ou dans les jardins publics, dans la crainte de l'effondrement de bâtiments. Ainsi, à Aix-en-Provence, « la place des Prêcheurs se remplit de gens dormant sur des matelas », comme en témoigne la mère d'un académicien[1].
Dégâts
- Lambesc Bouches du Rhône, nombreuses maisons détruites.
- Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) : La toiture de la vermicellerie Augier s'effondre.
- Cornillon-Confoux (Bouches-du-Rhône) : Destruction partielle de l'église (écroulement du tympan).
- La Barben (Bouches-du-Rhône) : Destruction d'une tour du Château.
- Le Puy-Sainte-Réparade (Bouches-du-Rhône) : Plus de vingt maisons détruites. Deux morts. L'eau devient boueuse dans plusieurs puits.
- Mouriès (Bouches-du-Rhône) : La partie supérieure du clocher est abattue.
- Pertuis (Vaucluse) : Dommages causés à plusieurs ponts du canal de Marseille.
- Rognes : dégâts considérables. Quatorze morts[2]. L'effondrement d'une bergerie provoque également la mort de 150 moutons.
- Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) : Dégâts considérables. Vingt mètres de murs du château de l'Empéri sont abattus.
- Venelles (Bouches-du-Rhône) : Le haut du village est rasé dans sa plus grande partie[3].
- Vernègues (Bouches-du-Rhône) : Effondrement du château. La quasi-totalité des maisons est détruite. Deux morts. Le village a depuis été rebâti plus bas.
- Avignon : Le clocher du couvent des Augustins bouge ; il est resté penché depuis...
Nota : le séisme est ressenti jusque dans le Gard, notamment à Nîmes.
Témoignages
Plusieurs témoins du tremblement de terre en ont livré un récit réaliste :
- Alfred Émile Sorel, romancier : « Un vacarme de vaisselle qui tombe, un plancher qui fléchit, une suspension qui se met à décrire un cercle fantastique, un grondement qui augmente et assourdit, des meubles qui roulent sur le sol ; enfin le fracas d'un bombardement, un obus qui éclate. Une voix, à mes côtés : "Un tremblement de terre". Cela n'a duré que vingt secondes ; il y a des instants où les forces se centuplent[1]. »
- Un habitant de Pertuis se trouvant à son cabanon (Archives municipales) : « Les arbres sont secoués comme si des enfants quand ils veulent en faire tomber les fruits. Les blés environnants agitent les épis en se heurtant font un bruit qui n'est ni celui du vent, ni de la faux ».
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Témoignage de l'abbé Moreux
- Le séisme de 1909 à Rognes
- Note du commandant Spiess, membre de la Société Géologique de France
- Site officiel de la commémoration du centenaire du séisme
- Contexte géologique régional, études sismologiques et recherche de la faille active
Bibliographie
- Francis Brun, Liliane Larrea et Robert Larrea : Meyrargues au temps de nos grands-parents, éd. Mairie de Meyrargues, 1990.
- André Brahic, Michel Hoffert, André Schaaf et Marc Tardy : Sciences de la Terre et de l’univers, éditions Vuibert, 1999.
- André Dagorne et René Dars : Les risques naturels, PUF, collection « Que sais-je ? » n° 3533, 4e édition, 2005.
- Henri Joannet ... "et le 11 juin 1909, la Provence trembla!" (éd Alan Sutton,2008)
- Estelle Bonnet Vidal : Seismes en Provence, éd. Campanile, 2009.
Références
- ↑ a, b, c et d Deux siècles d'Aix-en-Provence, 1808-2008, éd. Académie des sciences, agriculture, arts et belles lettres d'Aix-en-Provence, 2008, p. 165-9.
- ↑ (fr) Site internet des amis du vieux Rognes.
- ↑ (fr) Page dédiée sur le site officiel de la mairie de Venelles.