Charte du travail (régime de Vichy)
- Wikipedia, 23/01/2012
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La Charte du travail, rédigée par le ministre de l'économie nationale René Belin, est promulguée le 4 octobre 1941 par l'État français sous l'occupation allemande. Elle instaure des corporations par branches d'activité, dans le but de favoriser l'entente entre patron et ouvriers, et d'éviter la lutte des classes. Elle crée la Corporation ouvrière, qui devait être le pendant de la Corporation paysanne, et englobe les secteurs secondaire et tertiaire. Elle fait suite au discours de Pétain du 1er mars 1941 à Saint-Étienne. Elle permet à l'État de contrôler les corporations (ce qui lui permet de fixer les prix et les salaires), et d'encourager la mise en place de grandes entreprises contrôlées également par l'État.
La Charte du Travail dissout officiellement les syndicats , déjà dissous de fait en novembre 1940 (Lacroix-Riz), et interdit la grève tout comme le lock-out par les patrons. Elle décrète, pour la première fois, un salaire minimum vital fixé par l'État, ancienne revendication syndicale, qui ne sera pas respectée.
La charte du travail fait la synthèse entre diverses influences :
- l'Italie fasciste de Mussolini a promulgué une Charte du travail en 1937, mais dans un cadre plus autoritaire et plus favorable aux patrons ;
- la Charte hérite également du catholicisme social, qui le premier a développé le terme de corporation ;
- l'économiste François Perroux se prononce pour une association entre patrons et employés, sur le modèle portugais.
Bibliographie
- Jacques Julliard, « La Charte du travail », dans René Rémond (dir.), Le gouvernement de Vichy : 1940-1942, institutions et politiques, Paris, Armand Colin, coll. « Travaux et recherches de science politique » (FNSP), no 18, 1972, 372 p., p. 157-194 : actes du colloque à Paris les 6-7 mars 1970
- Nicole Dockès, « Les ambiguïtés de la Charte du travail », dans François Babinet (dir.), Jacques Freyssinet (dir.), Jacques Le Goff (dir.), Michel Offerlé (dir.), Convergences : Études offertes à Marcel David, Quimper, Calligrammes, 1991, 508 p. (ISBN 2-86965-147-3), p. 106-123
- Jean-Pierre Le Crom (préf. Robert Paxton), Syndicats, nous voilà ! Vichy et le corporatisme, Paris, Éditions de l'Atelier, coll. « Patrimoine », 1995, (ISBN 2-7082-3123-5), 410 p.