Bibliothèque nationale de France
- Wikipedia, 1/02/2012
Bibliothèque nationale de France | |||
---|---|---|---|
Le logo de la bibliothèque nationale de France arbore une sorte d’accolade ouvrante. |
|||
Informations géographiques | |||
Pays | France | ||
Région | Île-de-France | ||
Ville | Paris | ||
Adresse | Site Richelieu : 5, rue Vivienne Paris IIe ;
Site François-Mitterrand : quai François-Mauriac Paris XIIIe |
||
Coordonnées | 48° 50′ 01″ N 2° 22′ 33″ E / 48.833611, 2.37583348° 50′ 01″ Nord 2° 22′ 33″ Est / 48.833611, 2.375833 |
||
Informations générales | |||
Date d’inauguration | 1461 | ||
Collections | 14 000 000 d'imprimés | ||
Superficie | Site François-Mitterrand : | ||
Informations visiteurs | |||
Site web | Site officiel | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris |
|||
modifier |
La Bibliothèque nationale de France (BNF), ainsi dénommée depuis 1994, est la bibliothèque nationale de la République française, héritière des collections royales constituées depuis la fin du Moyen Âge. Première institution chargée de la collecte du dépôt légal, à partir de 1537[1], elle est la plus importante bibliothèque de France et l’une des plus importantes au monde. Elle a le statut d’établissement public. Ses activités sont réparties sur sept sites, dont le principal est la bibliothèque du site François-Mitterrand ou Tolbiac, située dans le 13e arrondissement de Paris, sur la rive gauche de la Seine. Le site historique, datant du XVIIe siècle, se trouve dans le 2e arrondissement de Paris. On a coutume de le nommer « quadrilatère Richelieu ».
La bibliothèque nationale de France comporte quatorze départements[2] et plusieurs collections principalement conservées sur ses quatre sites parisiens, dont le Cabinet des Médailles. Hors de Paris, elle comprend la maison Jean-Vilar à Avignon et deux centres techniques de conservation à Bussy-Saint-Georges et Sablé-sur-Sarthe. Elle est également de plus en plus connue pour sa bibliothèque numérique, Gallica, qui propose la reproduction de plus d'un million de documents sous format texte, image ou sonore. Ses collections s'élèvent à un nombre total de 14 millions[3] de livres et d’imprimés (10 millions à Tolbiac), dont près de 12 000 incunables[4], et s'accroissent d'environ 150 000 volumes par an par acquisition et par le dépôt légal[5]. Outre des livres imprimés, ses collections comprennent plusieurs millions de périodiques, environ 250 000 manuscrits, dont 20 000 manuscrits enluminés médiévaux[6] (ce qui en fait la plus grande bibliothèque au monde dans ce domaine), cartes, estampes, photographies, partitions, monnaies, médailles, documents sonores, vidéo, multimédia, numériques ou informatiques, objets et objets d’art, décors, costumes[7]… La majorité des références est consultable en ligne sur le catalogue général de la BnF et ses catalogues spécialisés[8]. Le site François-Mitterrand accueille également l'Inathèque de France chargée du dépôt légal de la radio-télévision[9] qui comporte un fonds de cinéma.
La BNF a une mission de collecte d’archivage et d’entretien (conservation, restauration), mais aussi des activités de recherche et de diffusion de la connaissance, grâce notamment à l’organisation régulière d’expositions à destination du grand public, dans ses locaux comme sur son site Internet.
Historique
La bibliothèque nationale de France (BnF) tire son origine de la bibliothèque du roi, installée en 1368 au Louvre par Charles V (1364-1380), dans la tour de la Fauconnerie, et dont l'inventaire, dressé par Gilles Mallet[10], premier libraire du roi, comprenait 917 manuscrits. Conçue pour la première fois comme une véritable institution transmissible à son successeur[11], elle est privée de quelques belles pièces par les oncles de Charles VI (1380-1422) profitant de sa folie, puis disparaît sous l'occupation anglaise, après la mort du roi. Alors que Charles VII (1422-1461) est réfugié à Bourges, ce qu'il en reste est en effet prisé en bloc en 1424 pour 1 220 livres par le duc de Bedford, régent du royaume, qui l'emporte ensuite en Angleterre, où elle est dispersée à sa mort en 1435. Sur les 100 volumes retrouvés 60 sont conservés au département des manuscrits. C'est donc seulement à partir du règne de Louis XI (1461-1483) que la bibliothèque du roi connaît une certaine continuité, sans dispersion des collections. La bibliothèque, un temps transférée à Amboise par Charles VIII (1483-1498), puis à Blois par Louis XII (1498-1515), qui lui donne une véritable importance, est respectivement augmentée par ces derniers d'une partie de la bibliothèque des rois d'Aragon, rapportée de Naples, puis de manuscrits de la bibliothèque milanaise des Visconti et des Sforza. En 1544, elle est réunie à celle de Fontainebleau, fondée en 1522 par François Ier (1515-1547), qui en confie la garde à Guillaume Budé et qui institue le dépôt légal en 1537. En 1568[12], elle est de nouveau installée à Paris par Charles IX (1560-1574), créateur de l'office de garde du Cabinet des Médailles, où elle subit les vicissitudes des guerres de religion. Après plusieurs déménagements sous le règne d'Henri IV (1589-1610) dans le quartier de l'Université, du collège de Clermont en 1595 au couvent des Cordeliers en 1604, puis, en 1622 sous Louis XIII (1610-1643), au collège Saint-Côme, elle est confiée par Colbert à son bibliothécaire Pierre de Carcavy et installée en 1666 rue Vivienne, dans deux maisons voisines de l'hôtel du ministre[13]. Sous la protection de ce dernier, elle connaît pendant le règne de Louis XIV (1643-1715) un important développement et est ouverte au public en 1692. Une fois nommé garde de la Bibliothèque du roi, l'abbé Bignon obtient en 1720 du Régent (1715-1722), son déplacement à proximité, dans la partie du palais Mazarin de la rue de Richelieu devenue l'hôtel de Nevers[14], où il l'organise en cinq départements, ce qui correspond au « site Richelieu » actuel[15]. En 1733, sous Louis XV (1715-1774), Robert de Cotte, puis son fils, entreprennent la fermeture par deux ailes de la cour d'honneur. Devenue Bibliothèque nationale puis impériale ou royale au fil des changements de régimes que connaît la France à partir de 1789, elle bénéficie d'un très important accroissement de ses collections à la suite des nationalisations révolutionnaires, malgré une interruption du dépôt légal de 1790 à 1793. Puis en 1833 elle réunit à nouveau l'hôtel Tubeuf au palais Mazarin et s'agrandit en 1868 dans les bâtiments reconstruits par Henri Labrouste, comprenant la salle de lecture, avant d'occuper la totalité de l'îlot après l'inauguration, en 1936, de la salle ovale conçue par Jean-Louis Pascal. Malgré les redéploiements et rattachements de sites effectués à Paris en dehors du « quadrilatère Richelieu », à l'Arsenal en 1934, à l'Opéra en 1935, puis dans le bâtiment Louvois édifié à proximité en 1964, le site historique, parvenu à saturation, connait un dernier déménagement des imprimés sous l'impulsion du président François Mitterrand, pour rejoindre en 1996 le site de Tolbiac, construit par Dominique Perrault. En 1979, les collections se déploient en province avec la maison Jean Vilar ouverte à Avignon et en 2008 le Centre national du livre pour enfants La Joie par les livres est rattaché à la BNF.
L'évolution de l'établissement est marquée par plusieurs déménagements de collections, dont le dernier a été le plus important, accompagné par une extension des surfaces utilisées, avec de nouvelles constructions, des annexions de bâtiments préexistants, et d'autre part des stockages en profondeur (site Richelieu) ou en hauteur (site Tolbiac). En plusieurs siècles, la bibliothèque a rencontré plusieurs évolutions techniques, dont elle a tenu compte, parfois avec retard. Ces évolutions ont entraîné l'entrée de documents plus variés. Différentes techniques ont également été mises en œuvre dans la constitution de catalogues de plus en plus complexes (catalogues manuscrits et imprimés, fichiers et, depuis 1987, catalogues informatisés). Le statut de la bibliothèque a beaucoup évolué aussi, de la bibliothèque du souverain à un service de l'État jusqu’à un établissement public autonome. La Bibliothèque a aussi diversifié son activité, notamment par l'organisation d'expositions puis d'autres événements culturels tels que colloques et conférences. Elle a également développé des actions de coopération avec d'autres bibliothèques, d'abord dans le cadre d'un réseau français, ensuite avec l'étranger.
Surtout, l'histoire de la bibliothèque est celle d'accroissements successifs des collections. Le dépôt légal, étendu successivement à différents types de documents, est la plus importante source d'accroissement. La BNF a bénéficié également de nombreux dons, parfois de dons ponctuels, mais aussi assez souvent de collections constituées. Les échanges de publications sont une autre source d'accroissement, en particulier de publications étrangères. S'y ajoutent des achats (ouvrages neufs, mais aussi parfois vente aux enchères de documents rares). Ces accroissements par achat ont été plus ou moins importants selon les époques, en fonction des crédits accordés à la Bibliothèque.
La BNF a occasionnellement bénéficié de confiscations. C'est surtout pendant la Révolution française que les collections se sont enrichies de cette manière. La bibliothèque a ainsi reçu des fonds entiers, en provenance surtout d'abbayes, de collèges et d'universités supprimés, notamment parisiens. Elle a aussi reçu des documents confisqués à des notables émigrés ou de documents provenant de pays voisins.
À partir de 1988, la bibliothèque nationale entre dans une phase d'importantes mutations, lorsque le 14 juillet, François Mitterrand, conseillé notamment par Jacques Attali, annonce « la construction et l'aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde… (qui) devra couvrir tous les champs de la connaissance, être à la disposition de tous, utiliser les technologies les plus modernes de transmission de données, pouvoir être consultée à distance et entrer en relation avec d'autres bibliothèques européennes[16] ».
La coordination de ce projet est confiée au journaliste et écrivain Dominique Jamet qui devient président de l'établissement public de la Bibliothèque de France. Le site choisi se situe dans le nouveau quartier de Tolbiac (XIIIe arrondissement de Paris), à l'emplacement d'une ancienne verrerie[17], au cœur de la ZAC Rive-Gauche, alors le principal secteur de renouvellement urbain de la ville. Le projet architectural de Dominique Perrault est retenu. La nouvelle Bibliothèque nationale de France, achevée en 1995, ouvre au public le 20 décembre 1996 et, après le déménagement de la majeure partie des collections de la rue Richelieu, accueille les chercheurs au rez-de-jardin le 8 octobre 1998.
Statut et missions
La Bibliothèque nationale de France est un établissement public à caractère administratif sous tutelle du ministère chargé de la culture, selon les termes du décret du 3 janvier 1994[18]. Selon ce décret, la BNF a pour mission :
- de collecter, cataloguer, conserver et enrichir dans tous les champs de la connaissance, le patrimoine national dont elle a la garde, en particulier le patrimoine de langue française ou relatif à la civilisation française.
- d’assurer l'accès du plus grand nombre aux collections, sous réserve des secrets protégés par la loi, dans des conditions conformes à la législation sur la propriété intellectuelle et compatibles avec la conservation de ces collections.
- de préserver, gérer et mettre en valeur les immeubles dont elle est dotée.
Ces différentes missions couvrent notamment : la collecte du dépôt légal, et la constitution des collections via d'autres sources; la conservation des collections; leur communication au public; la constitution de catalogue de référence; la coopération avec d'autres établissements, au niveau national et international; la participation à des programmes de recherche, en tant qu'institution scientifique. La BNF organise également des expositions temporaires, aussi bien dans les domaines de la littérature que de l'Histoire ou de l'art (estampes, gravures, photographies…), souvent associées à des rencontres et des conférences.
Constitution des collections
Le dépôt légal
La BNF assure la collecte et la conservation du dépôt légal institué sous François Ier par l'ordonnance de Montpellier du 28 décembre 1537 et actuellement régi par le décret no 93-1429 du 31 décembre 1993[19]. Dans l'organisation en vigueur, elle collecte tous les documents imprimés déposés par leurs éditeurs, imprimeurs ou importateurs, les estampes et photographies, les monnaies, les documents audiovisuels et multimédia ainsi qu'une partie du dépôt légal d'Internet. C'est elle qui recueille le plus de documents à ce titre et la majorité des entrées provient du dépôt légal. Le dépôt légal est également assuré par l'Institut national de l'audiovisuel, le Centre national du cinéma et de l'image animée et les pôles régionaux du dépôt légal.
Les autres sources
Les collections sont également constituées à l'aide d'autres sources que le dépôt légal : les achats (sur marchés, en vente publique ou de gré à gré), les dations en paiement, les dons et legs, les dépôts, les échanges[20].
Conservation et catalogage
La conservation des collections est une des missions essentielles de la BNF. Entre autres, elle relie et restaure des documents anciens. Plus généralement, il s'agit de sauvegarder les collections, d'organiser la conservation préventive et de participer au progrès de la science en matière de restauration et de conservation. En 1978, le rapport Caillet fait prendre conscience des difficultés de conservation ; l'administration de la Bibliothèque nationale aidée du gouvernement met alors en place des mesures de sauvegarde de son patrimoine écrit.
La production de catalogues fait partie des missions de la BNF. Ces catalogues permettent d'organiser les collections, et donc de les diffuser auprès du public. La BNF entretient ainsi un catalogue général et continue d'utiliser d'autres catalogues.
La diffusion auprès du public
Communication des collections et renseignement des usagers
Outre la constitution et la conservation des collections, la BNF doit les communiquer au public, tout en respectant les impératifs de ces premières missions, notamment ceux de conservation. Dans cette perspective, la BNF organise cette communication en sélectionnant le public, mais aussi en ne communiquant parfois que les copies de documents les plus fragiles (notamment avec le microfilmage et la numérisation).
Depuis novembre 2005, en complément des renseignements proposés sur place, la Bibliothèque nationale de France assure un service de référence virtuelle dénommé Sindbad, qui fait désormais partie du réseau Si@de (« Service d'information à la demande »).
Activités culturelles
La BNF peut également faire connaître ses collections en organisant des expositions et d'autres évènements culturels.
La BNF a une longue tradition d'expositions centrées sur ses collections, souvent complétées d'apports extérieurs. Depuis la constitution du nouvel établissement public, elle a renforcé son activité d'accueil de manifestations scientifiques, telles que colloques, conférences, ou plus rarement projections et concerts.
La BNF est également un éditeur. Elle publie principalement des catalogues de ses collections, des catalogues d'expositions et des documents inédits. Certaines de ses productions paraissent en coédition avec des éditeurs privés.
La BNF assure la publication de quatre périodiques. Chroniques de la Bibliothèque nationale de France (disponible aussi en ligne[21]) informe ses lecteurs de la vie de l'établissement. La Revue de la Bibliothèque nationale de France, qui a succédé à la Revue de la Bibliothèque nationale, comprend des articles sur l'histoire de la bibliothèque et de ses collections, ainsi qu'à l'histoire des médias et des bibliothèques en général. La Revue des Livres pour enfants, fondée en 1965 par l'association La Joie par les livres, est éditée depuis 2008 par la BnF. C'est une revue consacrée à la critique des nouveautés de l'édition pour la jeunesse, et à la publication de dossiers thématiques. Takam Tikou, revue consacrée à la littérature de jeunesse et la lecture en Afrique puis dans le monde arabe, créée en 1989 par la Joie par les livres, est également éditée par la BnF. C'est devenu en janvier 2010 une revue numérique.
Elle a également institué en 2009 un prix littéraire annuel, le prix de la BnF.
Coopération
Nationale
La BNF a aussi dans ses missions la coopération avec les autres bibliothèques françaises. Elle a ainsi noué des relations privilégiées avec d'autres bibliothèques appelées « pôles associés » de la BNF[22]. Ces pôles associés sont de deux sortes :
- les pôles régionaux du dépôt légal imprimeur, situés dans chaque région de province et d'outre-mer et dans les collectivités d'outre-mer, reçoivent les livres déposés par les imprimeurs (voir l'article dépôt légal en France pour plus de détails).
- les pôles de partage documentaire, au nombre de 47 (25 en Île-de-France, 22 en province), ont passé convention avec la BNF. Ils s'engagent, avec l'aide de celle-ci, à acquérir et conserver des collections complémentaires de celles de la BNF, dans un domaine déterminé. Souvent, plusieurs bibliothèques d'une même ville forment ensemble un pôle de partage documentaire. Ainsi, à Brest, la bibliothèque municipale, le SCD de l'université de Bretagne occidentale et le centre de documentation de l'IFREMER forment le pôle associé pour l'océanographie. Situé à Béziers, le Centre inter-régional de développement de l'occitan (CIRDOC) partage avec la BNF la gestion du fonds lié à la langue et à la culture occitanes. Le deuxième exemplaire du dépôt légal des bandes dessinées est conservé à la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image (CIBDI) à Angoulême.
Au-delà de ce réseau, la BNF assure la fourniture de notices bibliographiques à différentes bibliothèques. En retour, la BNF gère le catalogue collectif de France (CCFr), qui permet de consulter à la fois le Catalogue général de la BNF (voir ci-dessous), le SUDOC (catalogue collectif des bibliothèques universitaires françaises) et d'autres catalogues de manuscrits et d'imprimés.
Elle joue aussi un rôle de formation professionnelle, qui se traduit par l'accueil de stagiaires, l'organisation de journées professionnelles et la diffusion de normes bibliographiques[23].
Internationale
La BNF entretient également des relations avec d'autres bibliothèques et institutions à l'étranger. Elle prête régulièrement ses collections pour des expositions et a souscrit au capital de l'Agence France-Muséums.
La plus connue des formes de coopération est la participation à la « Bibliothèque européenne », bibliothèque virtuelle organisée conjointement par plusieurs bibliothèques européennes, essentiellement d'autres bibliothèques nationales. Ce regroupement a donné naissance à l'initiative pour une « bibliothèque numérique européenne » (BNUE), projet qui associe la plupart des bibliothèques nationales du continent, mais dont le Royaume-Uni s'est toutefois désolidarisé. Dans ce cadre, la BNF a développé depuis l'été 2006 une maquette de la BNUE baptisée Europeana, qui a été ouverte au public en mars 2007 avant de fermer en mai 2008 pour préparer le lancement de la BNUE en novembre.
La BNF a aussi engagé un partenariat avec d'autres bibliothèques de pays francophones en vue de créer une Bibliothèque numérique francophone qui a été présentée à l'été 2008[24].
Après s'être présentée en opposition à Google Books, la BNF adopte, sous la présidence de Bruno Racine, une attitude plus bienveillante avec le site américain. Elle envisage ainsi un temps de lui confier la numérisation d'une partie de ses collections[25],[26]. Toutefois, alors qu'une polémique commence à naître, l'établissement publie rapidement deux communiqués de presse indiquant que rien n'était signé pour le moment[27]. Devant la réaction, une mission est confiée à Marc Tessier et Olivier Bosc d'établir un rapport sur la numérisation en bibliothèque. Remis en janvier 2010, ce rapport considère que les propositions de Google sont inacceptables, mais que l'on peut envisager des synergies avec cette entreprise, pouvant passer par des échanges de fichiers[28].
La BNF apporte aussi son appui à des bibliothèques d'autres pays, en particulier de l'Afrique francophone et d'Amérique du Sud. Elle participe enfin à l'IFLA. Au sein de cette fédération, la BNF participe aux groupes de travail sur les normes de catalogage et est plus spécialement chargée de coordonner le programme PAC (Preservation and conservation)[29], consacré à la conservation et à la sauvegarde des documents anciens ou fragiles.
Activités de recherche
Trois grands types de recherche sont mis en œuvre par la BNF[30] :
- une recherche subventionnée et cofinancée par le ministère de la Culture et le CNRS.
- une recherche non subventionnée, propre à chaque département et financée sur leur budget.
- une recherche intégrée à des programmes de recherche européens et internationaux.
Pour mener à bien ces recherches, la BNF lance depuis 2003 des appels à des chercheurs français et étrangers à qui elle attribue un soutien financier ou une bourse.
Organisation interne
La Bibliothèque nationale de France est administrée par un conseil d'administration comprenant des représentants de différents ministères : la Culture au titre de la tutelle, mais aussi la Communication, l’Enseignement supérieur, la Recherche, le Budget et les Affaires étrangères (en raison de son activité internationale). Siègent également des membres représentant le monde de la recherche, des représentants élus du personnel et deux représentants des usagers élus par ces derniers, un pour le Haut-de-jardin et un pour les bibliothèques de recherche.
Le conseil d'administration est assisté d'un conseil scientifique ayant un rôle consultatif. En outre, la BNF dispose d’un comité technique et d’un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
Le président de la BNF, nommé par décret pour trois ans, mandat renouvelable une fois, dirige l'établissement, assisté d'un directeur général et de directeurs généraux adjoints. Depuis le 2 avril 2007, Bruno Racine, nommé le 28 mars précédent en Conseil des ministres, est président de la BNF. Son mandat a été renouvelé en 2010. Jacqueline Sanson est elle, depuis le 5 novembre 2007 directrice générale.
Les services de la BNF sont répartis en trois directions et cinq délégations[31].
La direction des collections (DCO) traite les collections et assure les services au public. Elle est divisée en quatorze départements documentaires[2], six sur le site de Tolbiac, six sur le site Richelieu, un réparti sur les deux sites et le dernier correspondant à la bibliothèque de l'Arsenal.
La direction des services et des réseaux (DSR) est chargée de fonctions transversales intéressant tous les départements documentaires et d'autres actions engageant toute la bibliothèque. Elle est divisée en six départements :
- Le département « Information bibliographique et numérique » établit la bibliographie nationale française, enrichit le catalogue, maintient le vocabulaire contrôlé RAMEAU, et s'intéresse à l'archivage des données numériques ;
- Le département de la conservation assure la conservation et la restauration des documents ; c'est ce département qui gère les services techniques de Bussy-Saint-Georges et de Sablé-sur-Sarthe ; il assure également la numérisation des collections, en particulier pour Gallica et Europeana (bibliothèque numérique européenne) ;
- Le département de la coopération est chargé des relations avec les autres bibliothèques françaises, gère le Catalogue collectif de France, le prêt entre bibliothèques et Gallica ;
- Les départements du dépôt légal reçoivent les imprimés en provenance des éditeurs et imprimeurs, les supports particuliers étant reçus et traités directement par les départements spécialisés (c'est ainsi que le département de la musique reçoit le dépôt légal des partitions, etc.) ; il assure le dépôt légal des documents numériques en ligne dont relève l'archivage du Web ;
- Le département de la reproduction est chargé de reproduire les documents de la bibliothèque, soit pour transférer le contenu sur un support moins fragile, une microforme ou de plus en plus souvent un support numérique, soit pour satisfaire la demande d'un lecteur ou d'un client de l'extérieur (ces services sont payants) ;
- Le département des systèmes d'information s'occupe de l'aspect technique des catalogues, de l'intranet de la BNF, des postes publics et des services à distance.
La direction de l'administration et du personnel (DAP) regroupe les services d'appui sans caractère bibliothéconomique : ressources humaines, finances, moyens matériels.
Les délégations sont rattachées directement au directeur général :
- délégation à la stratégie ;
- délégation aux relations internationales ;
- délégation à la diffusion culturelle, qui s'occupe de l'accueil général et de toutes les manifestations culturelles ;
- délégation à la communication ;
- délégation au mécénat.
Sites et départements
Site Richelieu / Louvois
Ce site est desservi par les stations de métro Bourse et Palais Royal - Musée du Louvre.
Architecture et locaux
Le site historique de la BNF (autrefois appelée « Bibliothèque nationale » avant la construction et le transfert des collections des Imprimés sur le site Tolbiac) occupe l'ensemble du quadrilatère Richelieu, délimité par les rues des Petits-Champs (au sud), Vivienne (à l'est), Colbert (au nord) et Richelieu (à l'ouest).
Les plus anciens éléments de cet ensemble sont d'une part l'Hôtel Tubeuf, élevé en 1635 pour Charles de Chevry, acheté en 1641 par Jacques Tubeuf, président à la Chambre des comptes, d'autre part les restes des bâtiments élevés pour Mazarin par les architectes Pierre Le Muet et François Mansart, à qui on doit les deux galeries, actuellement utilisées comme galeries d'exposition[32]. Les bâtiments ont subi de nouveaux aménagements à partir des années 1720 sous la direction de Robert de Cotte et de l'abbé Bignon. Les modifications ont été peu nombreuses de la deuxième moitié du XVIIIe siècle au milieu du XIXe siècle. Une autre phase de grands travaux reprend avec Henri Labrouste à partir de 1854 : ses principales réalisations sont l'aile avec façade monumentale rue de Richelieu, le bâtiment de la rue des Petits Champs comprenant la rotonde, l'actuelle entrée sur la cour d'honneur et surtout la vaste salle de lecture (dite depuis « salle Labrouste ») et le grand magasin central des Imprimés. Le fronton du bâtiment principal est orné d'une sculpture de Charles Degeorge qui représente la Science servie par les génies.
À Labrouste succède Jean-Louis Pascal, qui reconstruit à partir de 1878 la façade nord de la cour d'honneur de Robert de Cotte, restaure la façade est ouvrant sur le salon d'honneur, construit les ailes des rue Colbert (1898) et Vivienne (1902-1906), enfin lance en 1897 le chantier de la Salle Ovale qui ne sera toutefois achevée qu'en 1932 et inaugurée en 1936.
Par manque de place, la Bibliothèque nationale a dû s'étendre hors du quadrilatère Richelieu. Elle a ainsi occupé une partie de la Galerie Vivienne pour installer les services du dépôt légal, mais ces locaux ont été abandonnés à l'INHA avec l'ouverture du site F.-Mitterrand. Cependant, la BNF utilise encore des bâtiments au 61 rue de Richelieu et 6 rue Colbert, à vocation purement administrative, ainsi qu'un bâtiment au 2 rue Louvois, construit en 1964 par André Chatelin pour le département de la Musique. L'ensemble Richelieu / Louvois comprend surtout des salles de lecture, des magasins et des bureaux.
Il s'y trouve aussi trois espaces d'exposition : la galerie Mazarine, pour les expositions thématiques, la galerie de photographie (connue aussi comme galerie Mansart) et la crypte, pour de petites expositions.
Départements et collections
Départements | Date de création |
Contenu | Quelques fonds particuliers |
---|---|---|---|
Arts du spectacle[Tableau A 1] | 1976 | Manuscrits, documents iconographiques, maquettes, costumes : 3 500 000 d'objets et de documents | Fonds Rondel (constituant la base du département), archives de plusieurs praticiens de spectacle |
Cartes et Plans | 1828 | 1 600 000 documents, notamment documents cartographiques et globes | Fonds de cartes réunies par Jean-Baptiste Bourguignon d'Anville (XVIIIe siècle), fonds anciens du Service hydrographique et océanographique de la marine, collections de la Société de géographie (en dépôt) |
Estampes et Photographies | 1720 | 12 000 000 d'images | Dessins d'architectes (Robert de Cotte, Étienne-Louis Boullée), fonds de photographes (Nadar, Cartier-Bresson, Doisneau) |
Manuscrits (occidentaux et orientaux) | 1720 | 1 220 000 manuscrits, nombreux imprimés | Plusieurs fonds d'intérêt historique et généalogique (collection des provinces de France, collection de Carré d'Hozier, fonds Colbert) Fonds anciens de plusieurs abbayes parisiennes Fonds maçonnique Manuscrits d'écrivains (Balzac, Hugo, Flaubert, Proust, Céline) Fonds Smith-Lesouëf, fonds d'orientalistes |
Monnaies, médailles et antiques | 1720 | 530 000 pièces | Cabinet de curiosités de Louis XIV, collections d'antiquités, trésors mérovingiens |
Musique (rue Louvois)[Tableau A 2] | 1942 | 2 000 000 de pièces et recueils | Fonds Sébastien de Brossard, archives de compositeurs célèbres (Messiaen, Xenakis) |
Recherche bibliographique (DRB)[Tableau A 3] | 1996 | 14 000 usuels, 40 000 microformes | Néant |
- ↑ La Maison Jean-Vilar, à Avignon, est rattachée au département des Arts du spectacle, mais ses collections sont comptées à part.
- ↑ La bibliothèque-musée de l'Opéra est rattachée au département de la Musique, mais ses collections sont comptées à part.
- ↑ Le département de la Recherche bibliographique est commun aux sites Richelieu et Tolbiac.
Outre les collections spécialisées indiquées dans le tableau, les départements de Richelieu comptent 2 700 000 volumes d'imprimés (livres, périodiques et recueils, sans les incunables conservés sur le site de Tolbiac), la plus importante collection de manuscrits enluminés médiévaux au monde avec plus de 10 000 exemplaires, dont environ 350 antérieurs à l'An mille[6], et de monnaies grecques avec 110 000 exemplaires[33]. Parmi les pièces les plus précieuses on compte :
- le Papyrus Prisse, du nom de l'égyptologue Prisse d’Avennes, le plus ancien livre connu, écrit en hiératique sur papyrus vers 2350 avant J.-C. et comportant le livre des Maximes de Ptahhotep, vizir du pharaon Djedkarê Isési de la Ve dynastie ;
- le statère d'or d'Eucratide Ier (175–150 avant J.-C.), la plus grande pièce d'or de l'Antiquité ;
- des fragments des Manuscrits de la Mer Morte ;
- le Grand Camée de France, le plus grand de l'Antiquité ;
- le Supplément grec 1294 dit Papyrus Romance, des Ier ‑ IIe siècles ap. J.-C., le plus ancien manuscrit enluminé connu ;
- le Trésor de Berthouville, des Ier ‑ IIe siècles ap. J.-C. ;
- une partie du trésor du tombeau du roi Childéric Ier ;
- le Latin 10439, Bible latine des Ve ‑ VIe siècles ;
- le Trésor de Gourdon enfoui en 524 ;
- 10 000 manuscrits des Grottes de Mogao de Dunhuang rapportés par Paul Pelliot ;
- le Codex Sinopensis, évangélaire grec du VIe siècle ;
- le Pentateuque de Tours du VIe siècle ;
- la Bible syriaque de Paris des VIe ‑ VIIe siècles ;
- la Coupe de Chosroes II, empereur sassanide de 590 à 628 ;
- la copie du VIIe siècle de l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours ;
- le Trône de Dagobert ;
- l'Évangéliaire d'Echternach, manuscrit insulaire irlandais, vers 698-700 ;
- le Lectionnaire de Luxeuil, manuscrit mérovingien, vers 700 ;
- Des exemplaires du dharani sutra, premiers imprimés réalisés au Japon à 1 million d'exemplaires, par l'impératrice Koken Shōtoku, 764-770 ;
- le Sacramentaire de Gellone (Saint-Guilhem-le-Désert), vers 790[34] ;
- l'Évangéliaire de Charlemagne dit de Godescalc ;
- le Sacramentaire de Drogon, manuscrit réalisé à Metz pour le fils de Charlemagne[35] ;
- les Poésies de Prudence, copie d'un manuscrit antique [36] ;
- l'Évangéliaire de Saint-Médard de Soissons, réalisé à la demande de Louis le Pieux ;
- les première[37] et seconde Bibles de Charles le Chauve ;
- le Sacramentaire de Charles le Chauve[38] ;
- le Psautier de Paris, manuscrit byzantin de la seconde moitié du Xe siècle ;
- le Beatus de Saint-Sever du milieu du XIe siècle ;
- les Homélies à la Vierge par Jacques de Kokkinobaphos, manuscrit byzantin de la première moitié du XIIe siècle ;
- le Beatus de Navarre, fin du XIIe siècle ;
- le Psautier de Saint-Louis ;
- le plus ancien exemplaire connu du Roman de la Rose[39] ;
- la Carte Pisane de 1290, le plus ancien portulan (carte marine) connu [40] ;
- la Géographie d'Al-Idrîsî, vers 1300[41]
- Vie de Saint-Denis, manuscrit de 1317 ;
- le Bréviaire de Belleville, illustré par Jean Pucelle entre 1323 et 1326 ;
- le manuscrit des Poésies de Guillaume de Machaut, de 1362-1365 ;
- la copie autographe corrigée du De Gestis Caesaris de Pétrarque de 1374, ainsi que plusieurs manuscrits des Trionfi et du Canzoniere de 1420 à 1476 ;
- les Grandes Chroniques de France de Charles V de 1375-1379[42] ;
- l'Atlas catalan de 1375-1380[43] ;
- la Bible historiale de Charles V, de 1377 ;
- le Jikji (직지), le plus ancien imprimé avec caractères mobiles métalliques, réalisé en Corée en 1377 ;
- le Psautier de Jean de Berry de 1380-1385, illustré par André Beauneveu ;
- l'exemplaire le plus ancien du Livre de chasse[44] composé par Gaston Phoebus en 1387-1389 et celui illustré par l'entourage du Maître de Bedford[45]
- les Petites Heures de Jean de Berry réalisées et illustrées de 1372 à 1410, notamment par Jacquemart de Hesdin et les Frères de Limbourg ;
- une copie autographe des poésies de Christine de Pisan, vers 1400[46] ;
- le Livre des propriétés des choses illustré par le Maître de Boucicaut vers 1410[47] et l'exemplaire de Charles V ;
- le Bréviaire de Salisbury de 1423-1435, illustré par le Maître de Bedford ;
- le manuscrit Ceffini du Décaméron de Boccace, de 1427 et l'exemplaire de Jean de Berry, de 1414-1415 ;
- les Grandes Heures de Rohan, illustrées par le Maître de Rohan, 1430-1435 ;
- le Grand Armorial de la Toison d'or, de 1435[48] ;
- un manuscrit autographe de l'album de poésies de Charles d'Orléans, vers 1450 ;
- trois Bibles de 42 lignes de Gutenberg imprimées en 1455, dont l'un des trois exemplaires sur « vélin parfait » ;
- Le Coeur d'Amour épris, roman du Roi René de 1457[49], dont la plus belle version se trouve à la Bibliothèque nationale autrichienne de Vienne ;
- les Grandes Chroniques de France de Charles VII de 1455-1460[50] et les Antiquités Judaïques de Flavius Josèphe vers 1470-1475[51], illustrées par Jean Fouquet, outre des feuilles de six autres manuscrits ;
- les Heures de Louis de Laval de 1470-1472, illustrées par Jean Colombe ;
- le Codex Peresianus, l'un des quatre codices maya subsistants ;
- Les Grandes Heures d'Anne de Bretagne de 1503-1508, illustrées par Jean Bourdichon ;
- 900 gravures de Rembrandt présentant la plus grande partie des divers états de ses près de 290 planches ;
- le manuscrit des Pensées de Blaise Pascal, de 1656-1662[52] ;
- le manuscrit d’Iphigénie en Tauride de Racine, de 1673[53] ;
- les Globes de Coronelli de 1681-1683, les plus grands globes terrestre et celeste anciens (3,87 m de diamètre et 2 tonnes chacun)[54], déplacés sur le site de Tolbiac par manque de place ;
- les manuscrits des Aventures de Télémaque de Fénelon de 1692-1694[55] ; des Mémoires de Saint-Simon de 1739-1749[56] ; de sermons de Bossuet[57] ; des Lettres persanes[58] et De l'esprit des lois[59] de Montesquieu de 1721 et 1748 ; de la copie corrigée du Candide de Voltaire de 1758[60] ; de La Religieuse[61] et du Rêve de d'Alembert[62] de Diderot de 1760-1780 et 1769 ; de La Nouvelle Héloïse[63] et des Dialogues de Jean-Jacques Rousseau de 1761 et 1776 ; des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos de 1779-1781[64] ; de la version corrigée du Mariage de Figaro de Beaumarchais de 1781-1784[65] ; de Justine ou les Malheurs de la vertu du Marquis de Sade de 1787[66], etc...
- des manuscrits de partitions autographes de Bach, de Charpentier, de Couperin, d'Albinoni, de Rameau ;
- le manuscrit de l'opéra Don Giovanni de Mozart[67] ;
- le manuscrit de l’Histoire de ma vie de Casanova ;
- la première photographie, réalisée par Nicéphore Niépce en 1825 ;
- le manuscrit subsistant des Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand de 1841[68] ;
- des dessins[69] et les manuscrits[70] de Hugo[71], dont Les Misérables[72], Notre-Dame de Paris[73] et Les Contemplations[74] ;
- des manuscrits de Stendhal, dont La Chartreuse de Parme ; de Lamartine, dont les Méditations et Nouvelles Méditations poétiques ; de Balzac[75] ; de Flaubert, dont L'Éducation sentimentale[76] et Salammbô[77] ; de George Sand, dont La Mare au diable ; le Journal des Frères Goncourt ; de Zola, dont le cycle des Rougon-Macquart[78] avec notamment Germinal[79] ; de Vigny, dont sa pièce Chatterton ; de Gérard de Nerval[80] ; de Beaudelaire, dont le « bon à tirer » annoté des Fleurs du mal[81] ; de Jules Verne, dont Vingt mille lieues sous les mers ; de Verlaine, dont le recueil Sagesse ; de Rimbaud, dont Une saison en enfer[82], les Illuminations et la seconde Lettre du voyant, etc[83]. ;
- des manuscrits de partitions autographes de Haydn ; de Beethoven, dont le final de la 9e symphonie ; de Rossini ; de Bellini, dont l'air Casta diva de Norma ; de Cherubini ; de Schubert ; de Chopin, dont la Valse op. 64 n° 2 ; de Liszt ; de Schumann ; de Berlioz, dont Les Troyens ; de Massenet, dont Manon ; de Wagner, etc. ;
- les manuscrits d’À la recherche du temps perdu[84] de Proust[85] ;
- des manuscrits d'Apollinaire[86] ;
- le manuscrit des Champs magnétiques d'André Breton et Philippe Soupault[87] ;
- le manuscrit du Voyage au bout de la nuit de Céline ;
- le manuscrit d’En attendant Godot de Beckett ;
- les manuscrits de Sartre[88], dont Huis clos[89], La Nausée[90], Critique de la raison dialectique[91] et de nombreux autres écrivains du XXe siècle, dont Gide, etc. ;
- des manuscrits de partitions autographes de Ravel, dont le Boléro ; de Debussy, dont Pelléas et Mélisande ; de Fauré, dont Masques et Bergamasques ; de Satie, dont Parade ; de Messiaen, etc.
Le « projet Richelieu »
Depuis le déménagement des imprimés vers Tolbiac, la BNF s'est engagée dans un projet de modernisation du site Richelieu, qui comporte plusieurs dimensions :
- meilleur signalement des documents des sites spécialisés, avec notamment l'informatisation des fichiers des départements de Richelieu, le transfert de notices de BN-Opaline vers le « catalogue général de la BNF », l'utilisation de normes nouvelles pour la description électronique des manuscrits ;
- vaste opération de rénovation et de réaménagement des différentes salles ;
- redéploiement des espaces et des collections.
Le premier de ces chantiers est désormais bien avancé. Pour la rénovation et le redéploiement, les travaux ont été confiés à l'architecte Bruno Gaudin et la maîtrise d'ouvrage revient à l'Opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture. Commencés en 2009, les travaux doivent s'achever en 2014[24].
À terme, il est prévu que le musée du département des Monnaies, médailles et antiques soit réorganisé. La salle Labrouste rénovée deviendra à terme la salle de lecture de l'INHA. Quant à la salle Ovale, elle doit devenir un espace de consultation servant d'introduction aux différents départements spécialisés, et qui sera largement accessible, comme le haut-de-jardin.
Site de Tolbiac (François-Mitterrand)
Architecture et locaux
Ce site est desservi par les stations de métro Bibliothèque François-Mitterrand et Quai de la Gare. Plans et vues satellite : 48°50′1″N 2°22′34″E / 48.83361, 2.37611
À Tolbiac, la bibliothèque François-Mitterrand, également appelée TGB pour « très grande bibliothèque » par dérision de certains médias envers l'expression « aménagement de l'une ou de la plus grande et la plus moderne bibliothèque du monde » employée dans l'allocution présidentielle de 1988, occupe un site de 7,5 hectares pour une esplanade de 60 000 m2. L'œuvre de Dominique Perrault est notamment caractérisée par quatre grandes tours angulaires de 79 m chacune qui correspondent symboliquement à quatre livres ouverts. Chaque tour porte un nom :
- tour des Temps
- tour des Lois
- tour des Nombres
- tour des Lettres.
Le centre du bâtiment est occupé par un jardin de 12 000 m2 fermé au public, évoquant un cloître médiéval, situé à la hauteur du déambulatoire du rez-de-jardin, qui contribue à donner une image de calme au milieu de l'ambiance bruyante de la ville. Les arbres qui composent ce jardin sont des pins de la forêt de Bord-Louviers récupérés adultes là où une carrière devait les faire disparaître, et transportés en convoi exceptionnel. Dès leur transplantation, ils furent haubanés car le réenracinement est délicat avec des sujets adultes.
Sous ce niveau se trouvent encore deux niveaux utilisés, dont le plus bas est occupé par une rue intérieure destinée à la circulation des véhicules (en particulier les véhicules internes à la BNF et ceux venant livrer le dépôt légal).
L'ensemble des surfaces construites hors-œuvre représente 290 000 m2 de planchers.
Avec l'installation à Tolbiac, les chercheurs disposent de places de lectures plus larges et d'un mobilier récent et assez fonctionnel. Le délai de communication moyen dépasse désormais rarement trente minutes. Cependant l'entrée des salles de lecture est payante.
Salles de lecture, d’exposition et de conférence
Le site de Tolbiac de la BNF donne accès à deux type de salles de lecture : les salles du Haut-de-jardin sont accessibles à toute personne âgée de seize ans ou plus, sous réserve d'acquitter un droit d'entrée, soit pour un accès ponctuel, soit sous forme d'abonnement annuel. Le Rez-de-jardin ainsi que les salles de lecture des autres sites ne sont utilisables qu'après accréditation sur justification de la recherche, et moyennant paiement (carte de quinze jours ou carte annuelle). Certaines personnes peuvent toutefois être exonérées ou payer un tarif réduit, notamment les étudiants. La salle P du Rez-de-jardin comprend aussi l'Inathèque, espace de consultation des collections de l'Institut national de l'audiovisuel. Cette salle abrite aussi une antenne du Centre national du cinéma et de l'image animée pour la consultation des Archives françaises du film.
Le site de Tolbiac comporte cinq espaces d'exposition : la « Grande Galerie » (grandes expositions), la Galerie François 1er (petites expositions), la Galerie des donateurs (pour les grands dons récents), l'Allée Julien-Cain (exposition de photos, dessins...), enfin l'Espace Abécédaire (présentant chaque mois une sélection de livres dans des vitrines et donnant un aperçu de la diversité et de la richesse des collections). Le hall situé du côté est présente un espace dédié aux nouvelles technologies depuis le 3 juin, dénommé LABO. Quant au hall ouest, il propose une présentation des deux globes de Coronelli (présentation accessible aux personnes malvoyantes). Autour d'eux, une exposition retrace l'histoire de leur commande (au travers d'un grand livre ouvert) ainsi que celle de leur conception, de leur restauration et de leurs déplacements au fil des siècles (au travers de films). Des bornes numériques permettent également de découvrir l'histoire de la cartographie et de la représentation du monde à travers les âges. Un film présente enfin la vision du monde à l'époque de Louis XIV au travers des représentations inscrites sur le globe terrestre (Les Dessous des cartes de Jean-Christophe Victor).
En outre, un grand et un petit auditorium permettent d'organiser des réunions professionnelles, des colloques, des conférences, des lectures ou des concerts.
Collections
Les collections de Tolbiac comprennent un fonds de libre accès et des collections patrimoniales, et occupent en tout 385 km linéaires de rayonnages. Le fonds de libre accès, présent à la fois en Haut-de-Jardin (bibliothèque d'étude) et en rez-de-jardin (bibliothèque de recherche), contient environ 575 000 volumes (700 000 à terme). Les collections patrimoniales se trouvent dans les différents départements présents à Tolbiac, à l'exception du département de la Recherche bibliographique (DRB). Les quatre départements thématiques issus du département des Imprimés et du département des Périodiques conservent les fonds patrimoniaux constitués d'imprimés du XVIe au XXIe siècle. Ils représentent environ 10 000 000 de livres, 350 000 titres de périodiques - dont 32 000 titres vivants français et étrangers, ainsi que des milliers d'éphémères conservés en recueils au Département Philosophie, Histoire, Sciences de l'Homme. Aux imprimés s'ajoute un important fonds de microformes, avec 76 000 microfilms (journaux, livres de grand format) et 950 000 microfiches (ouvrages, thèses).
La Joie par les livres est à l'origine une association loi de 1901 créée en 1963 à l'initiative d'une riche mécène, Anne Gruner-Schlumberger, dans le but de créer une bibliothèque moderne pour enfants dans un quartier populaire. Rattachée à la BNF le 1er janvier 2008[92], elle est installée depuis septembre 2009 sur site de Tolbiac. La Joie par les livres proposait 20 000 documents en libre accès, 1 000 cédéroms et un fonds ancien de 192 000 documents en magasin comportant[93] :
- 185 000 livres, dont 9 000 bandes dessinées
- 2 000 titres de périodiques
- 5 000 dossiers documentaires
L'ensemble comprend, au 16 juillet 2009, plus de 250 000 documents[94].
Le département de l'Audiovisuel[95], héritier de la Phonothèque nationale[96], a lui aussi des fonds patrimoniaux, mais uniquement des supports particuliers, correspondant environ à 900 000 documents sonores, 90 000 vidéogrammes, 250 000 images fixes numérisées et 50 000 documents multimédia.
Le département le plus prestigieux est celui de la Réserve des livres rares, qui comprend 200 000 volumes environ : incunables, ouvrages remarquables par leur format (particulièrement petits ou grands), documents montrant les évolutions techniques, documents à faible tirage, livres ayant appartenu à des personnes célèbres, et l'« Enfer » de la bibliothèque, comprenant des ouvrages jugés « licencieux ».
Par ailleurs environ 100 000 textes numérisés peuvent être consultés. Une partie seulement figure aussi sur Gallica ou Europeana, dès lors qu'il n'y a plus de problème de droits.
Départements et salles de lectures
Départements | Haut de jardin Bibliothèque d'étude |
Rez-de-jardin Bibliothèque de recherche |
|
---|---|---|---|
Philosophie, histoire, sciences de l'homme |
|
|
|
Droit, économie, politique |
|
|
|
Sciences et techniques |
|
|
|
Littérature et arts[Tableau B 1] |
|
|
|
Audiovisuel |
|
|
|
Département de la recherche bibliographique (DRB)[Tableau B 2] |
|
|
|
Réserve des livres rares |
|
Site de l'Arsenal
Ce site est desservi par la station de métro Sully - Morland.
La Bibliothèque de l'Arsenal est installée en 1757 à l'Arsenal par le marquis Antoine-René de Voyer de Paulmy d'Argenson, bailli de l’Artillerie, dans le bâtiment principal, aujourd'hui seul conservé, du site militaire fondé en 1512 par Louis XII (1498-1515), lequel fut réaménagé au début du XVIIe siècle pour Sully qui s'y était installé en 1599, décoré à partir de 1645 par Charles Poerson et Noël Quillerier pour le maréchal de La Meilleraye et sa femme[97],[98] et agrandi de 1716 à 1725 par Germain Boffrand. Elle fut acquise en 1785 par le comte d’Artois et déclarée Bibliothèque nationale et publique le 9 floréal an V (28 avril 1797). Elle est intégrée à la Bibliothèque nationale depuis 1934 et constitue actuellement à elle seule un département. Spécialisée en littérature et, dans une moindre mesure, en Histoire, elle offre 48 places de lecteurs, 7 000 livres en libre accès et une collection comprenant (selon son fascicule édité en 2006) [99],[100] :
- 1 000 000 livres
- 11 500 titres de périodiques, dont 250 vivants
- 100 000 estampes
- 14 000 manuscrits, dont une riche collection de manuscrits médiévaux provenant des grandes abbayes parisiennes
- 3 000 cartes
- 1 000 partitions musicales
- des fonds spécifiques, dont ceux de plusieurs écrivains et celui des archives de la Bastille.
Le rythme d'accroissement est de 2 000 volumes par an.
Bibliothèque-musée de l'Opéra
Ce site est desservi par la station de métro Opéra.
La Bibliothèque-musée de l'Opéra, créée en 1866 a été installée au sein de l'Opéra Garnier à la suite de son achèvement en 1875 et dotée en 1881 d'un musée. Elle est rattachée à la Bibliothèque nationale en 1935, avec l'apport du fonds ancien du Conservatoire de musique, puis au département de la Musique créé en 1942. Elle tient son origine dans la bibliothèque musicale et les archives de l'Opéra de Paris depuis sa création en 1669. Elle conserve donc encore aujourd'hui un fonds ancien important (partitions, mais aussi maquettes et costumes). La bibliothèque-musée a beaucoup de documents sur la musique et plus encore sur la danse, avec les Archives internationales de la danse.
La bibliothèque-musée de l’Opéra conserve près de 600 000 documents dont :
- 100 000 livres
- 1 680 titres de périodiques et divers imprimés
- 16 000 partitions
- 30 000 livrets
- 10 000 programmes
- 10 000 dossiers documentaires
- 250 000 lettres autographes
- 11 000 matériels d’orchestre
- 100 000 photographies
- 30 000 estampes
- 25 000 esquisses de costumes et de décors
- 70 mètres linéaires de dessins
- 100 mètres linéaires d’affiches
- 3 000 documents d’archives dont 2 378 registres administratifs, créés à l’occasion des nombreux spectacles montés, opéras et ballets
Sites non parisiens
La maison Jean-Vilar à Avignon
À Avignon, la BNF dispose de la Maison Jean-Vilar, rattachée au département des Arts du spectacle et installée dans l'Hôtel de Crochans reconstruit à la fin du XVIIe siècle. Elle abrite depuis 1979 une bibliothèque spécialisée sur tous les arts du spectacle : théâtre, danse, opéra, cinéma, cirque, clowns, marionnettes, mime et music-hall. Sa collection rassemble également des documents portant sur les fêtes et les variétés et sur les textes du répertoire classique et contemporain, français et étranger, ainsi que les archives du metteur en scène Jean Vilar et celles du Festival d'Avignon in et off, soit[101] :
- 25 000 livres
- 100 titres de périodiques
- revues de presse
- affiches
- programmes
- photographies de spectacles.
Le centre technique de Bussy-Saint-Georges
La BNF est implantée à Bussy-Saint-Georges, dans un bâtiment qu'elle partage avec le Centre technique du livre de l'enseignement supérieur. Le site de Bussy sert à la fois :
- pour les restaurations nécessitant plus de place ou des matériels spécifiques ;
- de centre de recherche pour la conservation des documents ;
Le bâtiment a été construit en 2005 par Dominique Perrault[102]. Alors, que les exemplaires supplémentaires du dépôt légal des imprimés étaient employés aux échanges internationaux ou remis à d'autres bibliothèques françaises selon le genre du document reçu, de 1996 à juillet 2006 (janvier 2004 pour les périodiques)[103] l'un d'eux était conservé au centre technique de Bussy pour constituer une collection de secours, ne devant en principe pas servir. Celle-ci a été interrompue depuis la réforme du dépôt légal par le décret no 2006-696 du 13 juin 2006[104], qui a porté le dépôt éditeur de 4 à 2 exemplaires et le dépôt imprimeur de 2 à 1 exemplaire, puis cet ensemble de 500 000 livres a été offert en 2009 à la bibliothèque d'Alexandrie[105].
Le centre technique de Sablé-sur-Sarthe
Le centre technique Joël Le Theule de la BNF, installé depuis 1978 au château de Sablé-sur-Sarthe, qui fut remanié à partir de 1715 par Jean-Baptiste Colbert de Torcy, est consacré à la restauration, à la reliure et à la reproduction de documents fragiles.
Sites abandonnés
Les trois annexes de Versailles
La Bibliothèque nationale a fait construire à Versailles un premier bâtiment (1932-1934), puis un deuxième (1954), et a occupé la Petite Écurie du Palais de Versailles. Elle y conservait des périodiques (Annexe Montboron), avec une salle de lecture sur place, des collections d'imprimés en consultation différée (Annexe n°2) et des collections en double (Petites écuries, service du Centre national de Prêt)[106]. Au départ, il ne s'agissait que de lieux de conservation, mais une salle de lecture s'y est ouverte par la suite. Le Centre national de Prêt a été fermé en 1996. Ces bâtiments ne sont plus utilisés depuis 1998.
L'ancien centre technique de Provins
Un centre de restauration avait été créé à Provins pour la restauration et le transfert de journaux sur microfilms. Le site de Provins a été fermé en 2002[107].
Site du boulevard de Strasbourg
Ce site est desservi par les stations de métro Strasbourg - Saint-Denis et Château d'Eau.
Rattachée à la BNF en janvier 2008, la Joie par les livres était installée depuis juin 2005 dans un immeuble loué sis 25 boulevard de Strasbourg, désormais fermé au public depuis le 15 juillet 2009[108], et remis à son propriétaire au 1er novembre 2009.
Les catalogues
La Bibliothèque nationale de France a élaboré et enrichi successivement ou simultanément plusieurs types de catalogues. Seront présentés ici les principaux catalogues mis à disposition du public.
BNF-Catalogue général
Le Catalogue général de la BNF est le principal catalogue informatisé. Il est issu de « BN-Opale » créé en 1987 pour recenser les acquisitions françaises et étrangères issues du dépôt légal et des acquisitions[109]. Ont été ajoutées les notices rétroconverties des entrées depuis 1970, puis, à partir de 1991, la majeure partie du Catalogue général des imprimés et de ses suppléments ; toutefois les catalogues des imprimés en caractères non latins (russe, hébreu, arabe, chinois, etc.) ne sont pas encore rétroconvertis[110]. Par la suite, il a pris le nom de « BN-Opale Plus » quand le catalogue du libre accès et celui des documents audiovisuels ont été intégrés.
Parallèlement, un autre catalogue informatisé, BN-Opaline, avait été conçu, lui aussi en 1987, pour signaler les collections spécialisées des autres sites, notamment Richelieu, mais aussi des documents n’appartenant pas à la BNF, en particulier des fonds musicaux et des manuscrits littéraires[109]. Il était initialement diffusé sous Telnet, avant de passer ensuite en interface Web. BN-Opaline était constitué de plusieurs bases, chacune ayant ses propres champs, ce qui représentait alors un avantage pour traiter des collections inhabituelles (manuscrits, partitions, films, etc.).
En mai 2007, le contenu de BN-Opaline a été pour l'essentiel intégré dans BN-Opale Plus ou dans le CCFr pour les documents hors BNF. Les deux catalogues de départ ont pris en janvier 2009 le nom de « BNF-Catalogue général », d'autant que « BN-Opale Plus » était une marque déposée à l'INPI et que le dépôt allait expirer.
Le Catalogue général de la BNF contient aujourd'hui plus de 10 millions de notices bibliographiques, et plus de cinq millions de notices d'autorités qui décrivent les auteurs, les sujets, les œuvres. Il contient aujourd'hui les notices des livres et périodiques conservés dans les différents départements de la BNF, en magasin et en accès libre, quels que soient leurs types et leurs supports. Il s'est ainsi enrichi des notices des documents spécialisés et référence des documents iconographiques (estampes et photographies), des documents cartographiques, des objets (cuivres et bois gravés, pierres lithographiques, tissus…), et une partie des partitions imprimées et manuscrites. Enfin, on y trouve des documents numérisés par la BNF et disponibles dans Gallica, une partie des microfiches et microfilms, et une partie des périodiques électroniques dont la BNF possède aussi la version imprimée. Suite à un accord passé avec Online Computer Library Center en juin 2009[111], les notices du catalogue général sont versées dans WorldCat depuis mars 2010, avec une mise à jour mensuelle[112].
Constitué par plusieurs strates d'informatisation successives, et alimenté par une grande diversité de sources, il présente des données d'une qualité inégale et de nombreux doublons. Les notices dont il s'enrichit aujourd'hui sont beaucoup plus complètes que celles qui ont été créées par conversion des anciens catalogues imprimés ou sur fiches. Différentes équipes de la BNF se consacrent quotidiennement à la correction des notices et à l'amélioration des données.
BnF-Archives et manuscrits
BnF-Archives et manuscrits est le catalogue des fonds d'archives et de manuscrits de la Bibliothèque nationale de France. Il est en ligne depuis octobre 2007. Il comprend les descriptions d'une trentaine de fonds d'archives ainsi que d'une partie des manuscrits du département des Arts du spectacle. Il comprend également les descriptions, en cours de rédaction, des manuscrits du département des Manuscrits. Depuis peu il comprend aussi les manuscrits de la bibliothèque de l'Arsenal. Il utilise le format XML et les règles de catalogage des manuscrits de la DTD EAD de 2002. Certains fonds ou collections qui n'ont jamais été décrits, y sont catalogués (les acquisitions et les dons récents), d'autres qui possèdent un catalogue imprimé, sont rétroconvertis. Ce catalogue complète les catalogues numérisés de la BNF (voir ci-dessous).
BNF-Joie par les Livres
Le Centre national de la littérature pour la jeunesse-La Joie par les Livres possède son propre catalogue, au format Unimarc, en ligne depuis juin 2005. Il est accessible sur http://lajoieparleslivres.bnf.fr/. Il décrit les collections de ce centre (livres, presse, affiches, multimedia, audiovisuels, dossiers documentaires), avec un dépouillement documentaire des revues, et est adossé à des bases de données et réservoirs de documents numériques. Le SIGB est Aloes d'Opsys, le SGBD est SIM d'Archimed (XML), la couche Web est Bookline d'Archimed.
Catalogues plus traditionnels
L'existence de ces deux catalogues informatisés n'ôte pas tout intérêt aux autres types de catalogues, imprimés ou sur fiches, présents à la BNF, même si ces types de catalogues sont susceptibles de disparaître ultérieurement. Des catalogues imprimés restent notamment en usage dans différents départements spécialisés, notamment celui des Manuscrits, celui des Estampes ou celui des Monnaies et médailles ; il s'en publie même de nouveaux. Toutefois, l'informatique est aussi utilisée dans ce domaine, puisque d'anciens catalogues numérisés sont mis en ligne sur Internet. Il existe également des catalogues sur fiches, à l'Arsenal, à l'Opéra et à Richelieu, mais ils sont également en cours de conversion vers le Catalogue général. À Tolbiac, les catalogues sur fiches sont peu nombreux. Ils restent en usage en salle Y pour la Réserve des livres rares (fichiers des usuels, fichiers par éditeurs ou par provenance), en salle W pour les documents en caractères non-latins (certains de ces fichiers sont également numérisés sur Internet), enfin en salle X pour les fichiers par sujets jusqu'en 1980.
Les ressources numériques
La Bibliothèque nationale de France développe l'offre de ressources numériques à destination de ses publics sur place et distants. Seront présentés ici les principales ressources mises à disposition du public autres que ses catalogues cités ci-dessus.
Gallica
Gallica est la bibliothèque numérique de la BNF, proposant plus de 1 500 000 documents de toute nature en mode image ou en mode texte. Initialement conçu pour les seules collections de l'établissement, Gallica propose aussi des documents d'institutions partenaires et, depuis 2007, des livres numériques proposés par des éditeurs.
Les Signets de la Bibliothèque nationale de France
Répertoire encyclopédique de sites web gratuitement accessibles, les Signets de la BNF, recensent plus de 7000 ressources choisies pour la qualité de leur contenu. Chaque notice est très régulièrement entretenue au moins une fois tous les trois mois. Si une notice n'a pu être vérifiée dans ce délai, elle est provisoirement retirée du portail afin d'éviter de proposer un contenu obsolète. Les sites sont décrits selon un modèle de données respectant la norme Dublin Core.
Le Guide de recherche en bibliothèque
Ce guide[113] détaille les étapes d'une recherche efficace en bibliothèque. Il propose des chemins de lecture en fonction de ses besoins : une recherche guidée pour ceux qui débutent et un parcours libre pour les autres. Le guide s'enrichit régulièrement de fiches méthodologiques synthétiques classées dans la rubrique « Miscellanées BNF ».
Mandragore, base des manuscrits enluminés de la BNF
La base Mandragore donne accès aux notices de 140 000 manuscrits, en offrant de grandes capacités de recherche et d'indexation. Elle contient plus de 50 000 images numérisées[114].
Banque d'images
La BNF dispose d'une banque d'images dont elle propose la reproduction à titre payant, la réutilisation étant soumise en outre à redevance[115].
Personnel et public
Le personnel de la bibliothèque
L’établissement emploie, tous sites confondus, près de 2 700 personnes, mais cela représente à peine plus de 2 500 équivalents temps plein (ETP)[116]. Les deux tiers environ du personnel sont des fonctionnaires, dont la plupart (près de la moitié du personnel permanent) relève de la « filière bibliothèque » du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Les non-fonctionnaires se répartissent à peu près également (en nombre) entre contractuels et vacataires (payés à l'heure). C'est la principale cause de la grande disparité entre les effectifs et le total en ETP.
Depuis le 1er janvier 2007 et sauf cas particulier, le personnel de la BNF n'est plus compté dans les effectifs des fonctionnaires de l'État, mais directement au titre de l'établissement public[117].
Ces données ne comprennent ni les personnes qui travaillent pour le compte d'entreprises privées en vertu d'une concession ou d'une délégation (personnel de sécurité, personnel de la cafeteria…) ni le détachement de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) affecté en permanence à la BNF.
Le public
En 2007, l'établissement a établi ou renouvelé près de 33 000 cartes annuelles pour le haut-de-jardin et plus de 30 000 titres d'accès pour les salles de recherche, dont 62 % pour un an[118]. Le public de la BNF est en grande partie constitué d'étudiants : parmi les lecteurs accrédités pour les espaces de recherche, près de 60 % déclare venir « pour étude », tandis que leur proportion est estimée à 84 % en Haut-de-jardin d'après les enquêtes de 2005. Le haut-de-jardin est donc surtout utilisé par des étudiants de niveau licence tandis que les doctorants se rencontrent davantage dans les salles de recherche, les étudiants de master se répartissant entre les différents niveaux.
Les enseignants et chercheurs représentent la catégorie la plus présente après les étudiants. Un peu plus de 30 % des lecteurs accrédités pour la recherche déclarent venir « pour raisons professionnelles », un bon nombre étant sans doute des enseignants-chercheurs. À côté de ces deux catégories, la BNF peine à attirer le grand public cultivé (à peine 8 % du public des espaces de recherche vient « à titre personnel »), ce qui était pourtant l'un de ses objectifs. En Haut-de-jardin, la proportion est sans doute proche, puisqu'aux 84 % d'étudiants, il convient d'ajouter 6 % de lycéens.
Au sein du public accrédité pour la recherche, un peu plus du quart est de nationalité étrangère, les plus représentés provenant des États-Unis et d'Italie. « Les femmes [y] sont majoritaires et se maintiennent à 53 %[119] ».
Les variations saisonnières d'activité de la BNF s'expliquent largement par la composition du public, avec des différences sensibles entre haut-de-jardin et espaces de recherche. Le haut-de-jardin connaît un calendrier proche de celui d'une bibliothèque universitaire : occupation importante pendant l'année universitaire, fréquentation accrue à l'approche des examens, attractivité très faible en juillet et août. La fréquentation très faible en août a d'ailleurs conduit les autorités de la BNF à instaurer à titre expérimental une gratuité des entrées ponctuelles.
Inversement, le rez-de-jardin connaît un succès plus important en été, seule période où certains chercheurs, habitant la province ou l'étranger, peuvent venir à Paris : il n'est pas rare de voir les 1 900 places du rez-de-jardin saturés à ces époques de l'année. En dehors de ce pic, la fréquentation des espaces de recherche est plus régulière.
Le haut-de-jardin connaît aussi une variation de la fréquentation au cours de la semaine, les périodes les plus chargées étant le week-end, ainsi que le mardi, jour de fermeture de la BPI, située au sein du Centre Georges-Pompidou, dans le quartier du Marais (4e arrondissement). Le site de Tolbiac est très souvent saturé ces jours-là, le nombre de salles étant limité par rapport à la taille du bâtiment il n'est alors plus possible d'accéder aux collections. Il n'est pas rare, par ailleurs de constater à l'ouverture du site une file d'attente de plusieurs centaines de personnes.
Budget
La structure budgétaire de la BNF a évolué au 1er janvier 2007, l’établissement rémunérant directement à compter de cette date la quasi totalité de son personnel[117],[120]. En 2008, le budget de la BNF s'élève à 280,6 millions d'euros[121], les trois quarts de ses ressources (208,1 millions d’euros) provenant de subventions de l'État, attribuées essentiellement par le ministère de la culture. Les ressources propres s'élèvent à 12,75 millions d’euros, les produits des services rapportant 5,88 millions d'euros et les droits d'entrée 2,29 millions d’euros par an[122],[123].
Le budget de fonctionnement représente 242,4 millions d’euros[124] contre 38,3 millions pour l’investissement. Dans les dépenses de fonctionnement, plus de la moitié (54 %), soit 124,1 millions d'euros, correspond aux dépenses de personnel. Dans les dépenses d'investissement, l'enrichissement des collections représente 17,51 millions d’euros[125]. À côté de ces dépenses, 8,5 millions d’euros sont consacrés à l'entretien des bâtiments et matériels, hors personnels et informatique, et 15,7 millions aux prestations techniques extérieures de conservation des collections et d'entretien des locaux.
Critiques adressées à la Bibliothèque
La Bibliothèque nationale de France a suscité des critiques au moment de la conception et de l'ouverture du nouveau site de Tolbiac. Celles-ci, provenant d'horizons variés, ont été relayées par les médias et peuvent être regroupées en trois catégories.
Critiques des médias
Au même titre que la pyramide du Louvre ou l'opéra Bastille, le site de Tolbiac de la BNF a donné lieu à de vives critiques de nature souvent politiciennes, relayées d'abord par la presse conservatrice, dans la mesure où elles ne visaient pas la seule BNF, mais la politique de grands travaux dans son ensemble de l'ancien Président socialiste François Mitterrand, jusqu'à affubler le projet par dérision du nom de « TGB ». Le fait que le choix de rénovation de la bibliothèque nationale, parvenue à saturation sur le site Richelieu, ait été la décision d'un seul homme, en sa qualité de chef de l'État, et réglée de manière rapide en moins de sept ans, de juillet 1988 à mars 1995 pour le gros œuvre, a été critiqué pour son insuffisance de concertation avec les professionnels, de même que le parti architectural de Dominique Perrault, en raison de son gigantisme, du revêtement en bois exotique de l'esplanade, de l'inaccessibilité du jardin pour motif de sécurité et de sa décision initiale de stocker l'ensemble des documents dans les tours, d'autant plus qu'au vu de la maquette sommaire présentée au concours qui envisageait l'utilisation de verre photochromique, il avait été cru à tort que les livres seraient présentés à la lumière du jour. En réalité, ils sont isolés par un double vitrage, un espace tampon, des volets de bois fixes, une allée de circulation et une cloison coupe-feu de 4 heures en carreaux de plâtres de 10 cm recouverts d'un isolant thermique.
Outre le coût total de l'investissement de 1,2 milliard d'euros (365 178 m2 de SHOB et 224 247 m2 de SHON)[126] — près du double du coût de la réalisation de l'Opéra Bastille (160 000 m2 de SHOB et 122 538 m2 de SHON)[127]—, les frais annuels de fonctionnement engendrés par l'ensemble de la nouvelle BNF ont également fait l'objet de critiques. En 2000, le coût total des subventions de l'État a été porté à un montant sept fois supérieur à celui dont bénéficiait l'ancienne Bibliothèque nationale en 1990, soit les trois-cinquièmes de la somme allouée alors à l'ensemble des bibliothèques universitaires sur le territoire français. Ceci entraîna de lourdes conséquences pour les bibliothèques universitaires, placées dans l'impossibilité financière d'enrichir convenablement leurs catalogues pendant une quinzaine d'années[réf. nécessaire]. Mais ces investissements leur ont permis de bénéficier de la mise en place en 1997 du Catalogue collectif de France et de la bibliothèque numérique Gallica, qui a dépassé le million de documents en ligne début 2010, dont plus de 400 000 en mode texte.
La presse s'est aussi fait l'écho d'un certain nombre d'autres faits, tels que les dysfonctionnements du système d'alarme qui ont entraîné l'inondation de certains secteurs de magasins en 1997, sans dommages toutefois pour les collections, et la révélation de la présence d'amiante dans les conditionnements anciens des collections en 2005.
Critiques émanant des lecteurs
Localisation et architecture
L'accès à ce site est malaisé pour certains dans la mesure où l'esplanade en bois et les descentes peuvent être rendues glissantes par temps humide, ce qui a nécessité la réalisation de cheminements antidérapants et la renonciation aux tapis roulants pour la descente. Le choix de son emplacement, isolé dans le quartier Seine Rive Gauche, alors au tout début de son aménagement et à l'écart du centre de Paris, a été initialement critiqué. Il n'était pas directement accessible par les transports en commun, jusqu'à l'inauguration, le 15 octobre 1998, sept jours après celle des salles de lecture du rez-de-jardin, de la ligne Meteor (ligne 14) du métro parisien située à une centaine de mètres. Le site François-Mitterrand est désormais à environ 15 minutes des quartiers du centre et de l'ouest de Paris, alors qu'à l'ouverture du haut-de-jardin, le 20 décembre 1996, il se situait dans une zone encore peu pourvue en commerces de proximité, jusqu'à ce que se développe progressivement dans le nouveau quartier un ensemble de magasins, restaurants, bars, et cinémas.
Dans le cadre de cette polémique, des auteurs ont également formulé des griefs envers la BNF sur le site François-Mitterrand[128]. L'universitaire Jean-Marc Mandosio a publié en 1999 et 2000 des essais intitulés L’Effondrement de la Très Grande Bibliothèque Nationale de France et Après l'effondrement aux éditions de l'Encyclopédie des Nuisances dans lesquels il fustige ce projet et sa réalisation[129]. C'est également la position de Lucien X. Polastron qui avance que « le nouvel établissement de Tolbiac a été conçu et réalisé en écartant le plus possible, non seulement ses usagers, conservateurs et lecteurs, mais aussi le ministère de la Culture et jusqu'au moindre intellectuel disponible »[130]. Or, non seulement, comme pour tout concours architectural, le projet devait respecter un cahier des charges, auquel participèrent les conservateurs, mais Jack Lang comme le président François Mitterrand suivirent de très près ce chantier au même titre que celui du Grand Louvre.
Services
L'absence de connexion au réseau Internet dans les salles de lecture à engendré la désaffection d'une partie du lectorat au profit d'autres bibliothèques parisiennes (BPI en particulier). L'installation d'un réseau Wi-Fi a en effet été écarté par les représentants du personnel au nom du principe de précaution. L'installation d'un réseau filiaire de remplacement avait été annoncé mais n'est pas disponible à ce jour dans les salles de lecture publiques. Seuls les espaces réservés aux chercheurs sont équipés de prises RJ-45. Il est néanmoins possible dans certaines conditions d'accéder à Internet depuis certains postes installés dans les salles de lecture publiques.
Certains lecteurs se plaignent aussi des « conditions de travail » dans cette bibliothèque : bruit dans les salles de lecture, délai de communication parfois excessif, malgré une moyenne de 45 minutes comparable à celle des autres bibliothèques, indisponibilité de certains documents, fraîcheur difficile à supporter dans les salles de lecture, même en été. Les représentants des lecteurs plaident aussi pour une extension des horaires d'ouverture, revendiquant une ouverture du rez-de-jardin le lundi matin, soit six jours sur sept du lundi au samedi[131], et l'instauration d'un « nocturne » au moins une fois par semaine, au-delà de l'heure de fermeture actuelle des salles de lecture à 20 h.
De manière plus anecdotique, les tarifs des espaces de restauration (cafeteria…) sont aussi critiqués et les représentants des lecteurs ont tendance à penser que la bibliothèque en ferait trop pour les bibliothèques numériques (Gallica et Europeana) ou les expositions au détriment des lecteurs consultant les documents sur place.
Conclusions de la mission d'information du Sénat de juin 2000
De manière plus officielle, la mission d'information du Sénat a estimé en juin 2000 que le dysfonctionnement informatique, initialement à l'origine des difficultés d'ouverture du rez-de-jardin en 1998, résultait de retard pris à la fois dans la réalisation et dans l'équipement du marché informatique à partir de 1994. Ceci avait conduit à la mise en place d'une 1re version incomplète n'atteignant que 33% de l'objectif contractuel, testée en un mois seulement au lieu des six prévus et sans que la recette du système ait pu être effectuée, ainsi qu'à une formation par conséquent insuffisante du personnel, pendant la période de fermeture totale de la BNF qui n'avait duré qu'un mois à la fin du déménagement. Elle a toutefois conclu qu'en l'espace d'un an et demi des améliorations significatives avaient été apportées au fonctionnement du département des imprimés de la BNF par rapport à sa situation antérieure et avant déménagement, compte tenu du taux de disponibilité du système informatique qui a été porté à quasiment 100 %, de l'intégration et de l'unification des catalogues, du reconditionnement (d'ailleurs accompagné du sauvetage définitif des documents acidifiés) et de la numérisation des ouvrages, du délai moyen de communication qui a été ramené à environ 45 minutes, délai comparable à celui constaté dans les bibliothèques étrangères de même dimension, de la possibilité de réserver sa place et les documents à distance sur Internet, de l'augmentation des plages horaires de communication et du nombre d'ouvrages communiqués, de la suppression des files d'attente, de la multiplication par 4,5 des places de lecture, de l'amélioration considérable du confort et des services offerts aux lecteurs, de l'augmentation sans commune mesure avec celle du site Richelieu des collections en libre accès, de sorte que le nombre des entrées en salles a, depuis 1998, connu une forte progression[132]. Les sénateurs notaient ainsi déjà qu'au rez-de-jardin, « comme le relève M. Jean-Pierre Angremy, président de la BNF : « contrairement à ceux qui promettaient la désaffection massive des étrangers, on peut constater qu'ils représentent aujourd'hui plus du quart des lecteurs ». Ce public n'est pas le même que celui des salles de Richelieu. Plus jeune, il atteste de la capacité de la BNF à attirer de nouveaux publics, au sein du monde de la recherche ».
Critiques d'origine syndicale
La Bibliothèque fut touchée par une grève de trois semaines, provoquée le 20 octobre 1998 par un dysfonctionnement informatique affectant la communication des ouvrages en magasins, onze jours seulement après l'ouverture du rez-de-jardin. Ce conflit, auquel s'associa le personnel de salle de lecture, cristallisa toutes les revendications issues de la période de réorganisation de la BNF[133] Les principaux griefs des magasiniers portaient sur l'augmentation des distances dues aux dimensions du bâtiment, notamment pour communiquer les quelques ouvrages de format supérieur à la capacité des nacelles du transport automatique de documents (TAD), sur le bruit entraîné par ce système et sur l'exiguité des arrière banques de salles éclairées à la lumière artificielle[134]. Dans son rapport de juin 2000, la mission d'information du Sénat notait toutefois que des études avaient été entreprises pour améliorer ces lieux de travail, dont les coûts d'aménagement avaient été réduits par la décision prise en 1991 d'aggrandir les magasins du socle, ces derniers devant en revanche être préservés de la lumière du jour[135]. Les syndicats jugent également excessif le recours temporaire à des vacataires.
Apparitions dans la fiction
Au cinéma
- Toutes les filles sont folles (2003) de Pascale Pouzadoux
- Grande École (2004) de Robert Salis
- La Question humaine (2007) de Nicolas Klotz
- Pars vite et reviens tard (2007) de Régis Wargnier : premier film à avoir été tourné à l'intérieur de la bibliothèque.
En littérature
Notes et références
- ↑ Ordonnance royale du 28 décembre 1537, Villers-Cotterets, François 1er
- ↑ a et b Informations sur les départements
- ↑ Depuis l’intégration de la collection de La Joie par les livres le 1er janvier 2008
- ↑ Mais 11 322 volumes en 8 156 éditions, Arsenal compris, selon : http://istc.bl.uk/search/index.html avec la recherche : 'paris bn' ou 'arsenal'
- ↑ Rapport d'activité 2008 - Les collections
- ↑ a et b Mandragore, base des manuscrits enluminés de la BNF
- ↑ (fr) Volumétrie 2005, Bibliothèque nationale de France
- ↑ http://www.bnf.fr/fr/collections_et_services/catalogues.html
- ↑ http://www.ina-entreprise.com/archives-tele-radio/universitaires/index.html
- ↑ Bruno Blasselle et Jacqueline Melet-Sanson, La Bibliothèque nationale de France, mémoire de l’avenir, p. 15
- ↑ http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/revues/document-brut-40820
- ↑ Bruno Blasselle et Jacqueline Melet-Sanson, La Bibliothèque nationale de France : mémoire de l'avenir, p. 25.
- ↑ Visite virtuelle Richelieu : deuxième moitié du XVIIe siècle : les maisons au bout des jardins de Colbert
- ↑ Visite virtuelle Richelieu : première moitié du XVIIIe siècle : la Bibliothèque s'installe dans le quadrilatère
- ↑ Bruno Blasselle et Jacqueline Melet-Sanson, La Bibliothèque nationale de France : mémoire de l'avenir, p. 28-30.
- ↑ Bruno Blasselle et Jacqueline Melet-Sanson, La Bibliothèque nationale de France : mémoire de l'avenir, p. 90-91.
- ↑ Présentation de l'ancienne verrerie
- ↑ Décret no 94-3 du 3 janvier 1994.
- ↑ Décret n°93-1429 du 31 décembre 1993 relatif au dépôt légal
- ↑ D. Renoult, J. Melet-Sanson (dir.), La Bibliothèque nationale de France : collections, services, publics, p. 83-84.
- ↑ chroniques.fr de la Bibliothèque nationale de France
- ↑ Présentation du réseau des pôles associés.
- ↑ Présentation de l'offre de formation
- ↑ a et b Conférence de presse de Bruno Racine, 13 novembre 2007.
- ↑ Information révélée par La Tribune, le 18 août 2009 puis passée dans d'autres médias comme « La BNF négocierait avec Google », dans Challenge, 21 août 2009.
- ↑ Charles Bremmer, « Google breaks into French National Library », sur son blog hébergé par Times Online.
- ↑ Communiqué du 28 août 2009.
- ↑ Brève sur combouse.com, consulté le 27 janvier 2010.
- ↑ D. Renoult, J. Melet-Sanson (dir.), La Bibliothèque nationale de France : collections, services, publics, p. 139.
- ↑ Présentation de la politique de recherche.
- ↑ Voir l'organigramme.
- ↑ Françoise Bléchet, « La Bibliothèque royale du XVIe siècle à 1789 » dans Les Bibliothèques parisiennes : architecture et décor, 2002, p. 45–50.
- ↑ BnF - Monnaies
- ↑ BnF - Livres carolingiens, manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve - Livres à feuilleter
- ↑ BnF : livres à feuilleter - Sacramentaire de Charles le Chauve
- ↑ BnF - Livres carolingiens, manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve - Livres à feuilleter
- ↑ BnF : livres à feuilleter - la Bible de Vivien
- ↑ BnF : le manuscrit carolingien - livre à feuilleter
- ↑ Le roman de la Rose
- ↑ Catalan - Les Portulans - Carte Pisane
- ↑ BnF - al-Idrîsî : la Méditerranée au XIIe siècle
- ↑ BnF- Dossier pé;dagogique - Jean Fouquet
- ↑ BnF - Le Ciel et la Terre : l'Atlas catalan
- ↑ BnF : Bestiaire médiéval
- ↑ Le livre de chasse de Gaston Phëbus
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ Tous les Savoirs du Monde - Visite
- ↑ BnF : Grand Armorial de la Toison d'Or - feuilleter le fac-similé numérique du manuscrit Arsenal 4790
- ↑ BnF : René d'Anjou, Le Coeur d'Amour épris - feuilleter le manuscrit Fr 24399
- ↑ Fouquet. Grandes Chroniques de France
- ↑ Fouquet. Antiquités Judaïques
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Les Globes du Roi-Soleil
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BNF - Le siècle des Lumières : un héritage pour demain
- ↑ BNF - Le siècle des Lumières : un héritage pour demain
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BNF - Le siècle des Lumières : un héritage pour demain
- ↑ BNF - Le siècle des Lumières : un héritage pour demain
- ↑ BnF : J.-J. Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloise - feuilleter le manuscrit 1494 de l'Assemblée nationale
- ↑ BNF - Le siècle des Lumières : un héritage pour demain
- ↑ BNF - Le siècle des Lumières : un héritage pour demain
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BNF - Le siècle des Lumières : un héritage pour demain
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ droite
- ↑ droite
- ↑ Biblioth�que nationale de France - Victor Hugo - L'homme océan
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ Victor Hugo, l'homme océan
- ↑ Hugo
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ Bibliotheque nationale de France : Emile Zola
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ Manuscrits littéraires modernes à la Bibliothèque nationale (Les) | Bulletin d'informations de l'ABF, n°144 - 1989
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BNF - Proust, l'écriture et les arts - Au coeur de la Recherche
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BNF - Sartre
- ↑ BNF - Sartre
- ↑ BnF - Brouillons d'écrivains
- ↑ BNF - Sartre
- ↑ Communiqué de presse de la BNF.
- ↑ Présentation du Centre de ressources, site de la Joie par les livres.
- ↑ Centre national de la littérature pour la jeunesse : La joie par les livres
- ↑ Le département de l’audio-visuel. Historique
- ↑ De la Phonothèque nationale à Internet
- ↑ Charles Poerson, 1609-1667 : Le Cabinet des Femmes fortes : Antiopé, reine des Amazones
- ↑ Dessin Le Parnasse, de Poerson Charles le Père
- ↑ Bibliothèque de l'Arsenal
- ↑ Bibliothèque de l'Arsenal
- ↑ 500 000 livres pour Alexandrie
- ↑ Bibliothèque nationale de France, papier édité à l'occasion de la Journée européenne du Patrimoine.
- ↑ Les collections, par Tony Basset, chargé d’études et de recherche en conservation au département de la Conservation
- ↑ Décret n°93-1429 du 31 décembre 1993 relatif au dépôt légal
- ↑ 500 000 livres pour Alexandrie
- ↑ D. Renoult, J. Melet-Sanson (dir.), La Bibliothèque nationale de France : collections, services, publics, p. 23.
- ↑ D. Renoult, J. Melet-Sanson (dir.), La Bibliothèque nationale de France : collections, services, publics, p. 143.
- ↑ Véronique Heurtematte, « La JPL fait ses bagages », Livres Hebdo, no 778, 22 mai 2009, p. 54.
- ↑ a et b D. Renoult, J. Melet-Sanson (dir.), La Bibliothèque nationale de France : collections, services, publics, p. 115.
- ↑ D. Renoult, J. Melet-Sanson (dir.), La Bibliothèque nationale de France : collections, services, publics, p. 116.
- ↑ « WorldCat s'enrichit des notices de la BNF », dans Archimag, no 227, septembre 2009, p. 10.
- ↑ Actualités du catalogue : produits et services bibliographiques, 19, avril 2010.
- ↑ Guide de recherche en bibliothèque
- ↑ Accueil de la base Mandragore
- ↑ Présentation du service.
- ↑ Rapport d'activité 2007, « L'évolution et la gestion des emplois ».
- ↑ a et b ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique, projet de loi de finances pour 2008, mission « Culture », p. 69.
- ↑ Les informations de ce paragraphe sont issues en partie du rapport d'activités 2007, complété par l'article « La bibliothèque au crible de son public », dans Chroniques de la Bibliothèque nationale de France, no 32, oct. 2005, p. 3–5.
- ↑ Rapport d'activité 2007, « Inscription et accréditation des lecteurs pour la bibliothèque de recherche ».
- ↑ Rapport d'activité 2007.
- ↑ Rapport d'activité 2008 : Le budget de la BnF en 2008
- ↑ Rapport d'activité 2008, « Le budget en chiffres ».
- ↑ La BnF en chiffres
- ↑ . C'est donc près de 2 milliards de francs soit près du tiers de son cout de construction. En 2008, il s'y est ajouté une dépense exceptionnelle de 10 millions d’euros concernant le règlement d'un contentieux et l'intégration du personnel de La joie par les livres.
- ↑ La BNF compte les achats de documents dans la section d'investissement, quand d’autres bibliothèques les décomptent en section de fonctionnement, ce qui ne facilite pas les comparaisons.
- ↑ Dont 19 240 m2 de Surface hors œuvre brute de stationnement, selon le permis de construire définitif n°075.013.91.72700 M2 du 2 juin 1994.
- ↑ Dont 21 170 m2 de Surface hors œuvre brute de stationnement, selon le permis de construire définitif n°075.012.85.77387 M1 du 25 mars 1991.
- ↑ Voir par exemple Pierre Jourde, « Bibliothèque François-Mitterrand : histoire d'un naufrage architectural », dans Marianne, no 514, 24 fév. 2007, p. 70-72.
- ↑ Jean-Marc Mandosio, Après l'effondrement, Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2000, p. 72–73.
- ↑ Lucien X. Polastron, Livres en feu : Histoire de la destruction sans fin des bibliothèques, Denoël, 2004, p. 314.
- ↑ Informations pratiques : Horaires des salles de lecture
- ↑ Rapport de la mission d'information du Sénat chargée d'étudier le fonctionnement de la Bibliothèque nationale de France
- ↑ François Stasse, La Véritable Histoire de la Grande Bibliothèque, 2002, p. 131.
- ↑ Entretien avec Jean-François Besançon (paru dans La Révolution prolétarienne n°755)
- ↑ Blog de la BNF, Photo de l'aménagement moderne des magasins du socle
Orientation bibliographique
Les ouvrages mentionnés ci-dessous accordent tous au moins quelques pages à l'histoire de l'établissement. Pour les titres spécialement consacrés à cette histoire, y compris sur l'histoire récente, voir la bibliographie de l'article Histoire de la Bibliothèque nationale de France.
Présentations générales
- Bibliothèque nationale de France, Au Seuil du vingt-et-unième siècle, Bibliothèque nationale de France, Paris, 1998, 69 p. (ISBN 2-7177-2061-8) ;
Existe aussi en anglais.
- Bruno Blasselle, Bibliothèque nationale de France : l'esprit du lieu, Scala, Paris, 2001, 59 p. (ISBN 2-86656-281-X) ;
- Bruno Blasselle et Jacqueline Melet-Sanson, La Bibliothèque nationale de France, mémoire de l'avenir, Gallimard, coll. « Découvertes », Paris, 2006, 176 p. (ISBN 2-07-034341-3) [détail des éditions] ;
- Jean-Marc Mandosio, L'Effondrement de la Très Grande Bibliothèque Nationale de France : ses causes, ses conséquences, Éd. de l'Encyclopédie des nuisances, Paris, 1999, 129 p. (ISBN 2-910386-10-4) ;
- Daniel Renoult et Jacqueline Melet-Sanson (dir.), La Bibliothèque nationale de France : collections, services, publics, Éd. du Cercle de la librairie, coll. « Bibliothèques », Paris, 2001, 238 p. (ISBN 2-7654-0820-3) ;
- François Stasse, La Véritable Histoire de la grande bibliothèque, Seuil, coll. « L'Épreuve des faits », Paris, 2002, 205 p. (ISBN 2-02-051761-2).
Le témoignage de l'ancien directeur général de la BNF, conçu comme une réponse à diverses critiques.
- Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire de la bibliothèque Nationale, Conférence au Collège de France 1995 - CD audio - Ed. Le Livre Qui Parle 2009.
- Philippe Nachbaro et Philippe Richert, La Bibliothèque Nationale de France : Un chantier inachevé, les rapports du Sénat, Commission des Affaires Culturelles
Collections
- Bibliothèque nationale de France, Trésors de la Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque nationale de France, Paris, 1996, 2 vol. (ISBN 2-7177-1999-7) ;
- François Dupuigrenet Desroussilles, Trésors de la Bibliothèque nationale, Nathan, Paris, 1986, 213 p. (ISBN 2-09-290539-2).
Annexes
Lien interne
Liens externes
- (fr) Site officiel de la BNF, avec tarifs, adresse, et conditions d'accès.
- (fr) Catalogue général de la BNF
- (fr) Catalogue des fonds d'archives et des manuscrits de la BNF
- (fr) Visite virtuelle du site Richelieu
Cet article est reconnu comme « article de qualité » depuis sa version du 3 juin 2006 (comparer avec la version actuelle).
Pour toute information complémentaire, consulter sa page de discussion et le vote l’ayant promu. |