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Gérard Filoche

- Wikipedia, 9/01/2012

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Gérard Filoche à Paris en septembre 2010.

Gérard Filoche est un homme politique français de gauche, membre de la LCR puis du Parti socialiste, né à Rouen le 22 décembre 1945 d'un père cheminot et d'une mère aide-soignante. Il est également connu pour son métier d'inspecteur du travail. Il est le père de Léa Filoche, conseillère de Paris.

Sommaire

Des activités professionnelles multiples

Ayant obtenu une licence et un certificat de maîtrise de philosophie à Rouen en 1968, il fut successivement facteur, conducteur de train, manutentionnaire, chauffeur-livreur, maître-auxiliaire, enseignant de philosophie, journaliste, un des dirigeants du quotidien Rouge du 15 mars 1975 au 29 janvier 1979, ouvrier du livre, puis contrôleur du travail à la formation professionnelle de 1982 à 1985. Nommé inspecteur du travail pour ses quarante ans en 1985, il exerça ses fonctions d'abord dans l'agriculture en Champagne Ardennes de 1987 à 1989, ensuite à Paris : 3e arrondissement de mars 1989 à avril 2003 et enfin, 2e arrondissement.


Le militant trotskiste

D'origine ouvrière, il fait des études de philosophie à l'Université de Rouen et adhère à l'Unef. Il anime le Comité Vietnam de Rouen, adhère à la Jeunesse communiste révolutionnaire et participe à Mai 68.

Pendant 25 ans, il est l'un des dirigeants de la Ligue communiste révolutionnaire, siégeant au bureau politique, contrôlant une puissante section de la Ligue à Rouen lors de mai 68. Sa femme, Françoise Filoche, est l'une des premières féministes de la LCR, organisant un courant révolutionnaire au début des années 1970 au sein du MLF [1]. Selon lui, seuls Krivine, Bensaïd et Michel Recanati étaient au courant du but de la manifestation du 21 juin 1973 contre le meeting d'Ordre nouveau à la Mutualité, manifestation qui conduisit à la dissolution de la Ligue communiste[2].

Avec Denis Pingaud et Daniel Gluckstein, il est à la tête de la tendance T1 (20 % des voix au Congrès de 1975), qui représente l'opposition à la T2, majoritaire, d'Alain Krivine, Daniel Bensaïd et Henri Weber[3]. Il ne s'alliera avec Krivine qu'en 1978, un an avant la crise financière qui force la LCR à fermer le quotidien Rouge et à effectuer un plan social de licenciement, dont Filoche se charge[3].

Il anime ensuite la minorité « unitaire » de cette organisation, avant de rejoindre, en 1994, la gauche du Parti socialiste[4].

Le militant de la gauche du Parti Socialiste

Il rejoint en 1995 le Parti socialiste avec 150 autres militants et intègre immédiatement son conseil national. Il est un fervent défenseur de l'union de toute la gauche[5].

De 2000 à 2005, il est membre du bureau national du Parti socialiste. Engagé depuis 1995 au courant Gauche socialiste, il rejoint en 2002 le courant Nouveau Parti socialiste, au contraire de la majorité de ses principaux proches, collaborateurs de sa revue Démocratie et Socialisme, qui choisissent le courant Nouveau Monde d'Henri Emmanuelli[6].

Il est rédacteur en chef de la revue Démocratie et Socialisme depuis 1992. Cette revue, animée par ses proches, se veut passerelle entre les différentes sensibilités de la gauche du Parti socialiste. Candidat en 45e position (non-éligible) sur la liste PS des européennes en 1999, il est évincé des élections municipales de Combs-la-Ville en 2001 et n'a donc jamais eu de mandat électif.

Il a mené campagne pour le non au Traité constitutionnel européen, contre la position officielle du Parti socialiste et du courant NPS. Il milite pour le rapprochement des courants de gauche du Parti socialiste. Poussé vers la sortie du courant NPS, il cofonde en 2005 le courant Alternative socialiste avec Henri Emmanuelli, Marc Dolez et Jean-Pierre Masseret. Revenu au NPS lors de l'alliance négociée entre AS et NPS pour le congrès du Mans, il refuse la synthèse de même que Marc Dolez. Les deux fusionnent leurs sensibilités dans le courant Forces militantes pour la démocratie et le socialisme.

Néanmoins, Marc Dolez décide de rompre unilatéralement cette alliance après la désignation de Ségolène Royal comme candidate à l'élection présidentielle. Alors que Filoche, qui avait milité pour la désignation de Laurent Fabius, estime qu'il faut respecter la démocratie interne, Dolez refuse de faire campagne pour la candidate désignée[réf. nécessaire].

En juin 2008, il est le premier signataire d'une des 21 contributions déposées dans le cadre de la préparation du Congrès de Reims du PS[7].

En septembre 2008, il est membre de la motion la plus à gauche formée autour de la motion de Benoît Hamon[8] : « Un monde d'avance : reconstruire l'espoir à gauche ».

Parmi les premiers, il soutient l'idée de la candidature de Martine Aubry à l'élection présidentielle de 2012[9].

L'inspecteur du travail

Il est également connu de par sa profession d'inspecteur du travail. Cette activité lui a valu d'être nommé au Conseil économique et social par Lionel Jospin.

Il a collaboré à un documentaire de 70 minutes de Richard Bois : La dernière digue, l'inspection du travail diffusé sur France 2 le 2 avril 2000. Il est à l'origine de l'idée et a collaboré au téléfilm Simon le juste avec Dan Franck et Gérard Mordillat diffusé sur France 2 le mercredi 29 janvier 2003.

En 2007, il est menacé d’être mis en examen par le juge Yves Madre pour avoir menacé dans son activité professionnelle régulière un employeur de lui dresser un procès-verbal : le patron porte plainte pour « chantage ». Le juge a interrogé Gérard Filoche (en présence de son avocat) pendant cinq heures d'affilée au Palais de justice de Paris, le vendredi 9 mars 2007 et a finalement renoncé à le mettre en examen.

De 2006 à 2008, il est l'un des principaux acteurs à s'opposer à la recodification du Code du travail, dont il critique des changements défavorables aux salariés[10].

En août 2008, il répond aux vingt personnalités qui soutiennent Philippe Val, avec un article intitulé « O combien je soutiens mon pote Siné contre les 20 que vous êtes ! »

Il contribue aussi régulièrement à l'hebdomadaire satirique Siné Hebdo créé par le dessinateur Siné, intervenant principalement sur les questions relatives au Code du travail et aux droits des salariés.

À la fin de l'année 2009 Gérard Filoche est mis en examen puis renvoyé en correctionnelle pour chantage et entrave au fonctionnement du comité d'entreprise de Guinot-Mary Cohr à l'été 2004[11]. Lors de la séance du comité d'entreprise statuant sur le licenciement d'une déléguée syndicale CGT, Gérard Filoche aurait imposé sa présence et exercé des pressions sur les membres du comité d'entreprise. Une pétition de soutien à Gérard Filoche recueillit plus de 30 000 signatures en quelques semaines[12]. Dans cette même affaire, le comité d'entreprise approuva le licenciement de la déléguée syndicale, Gérard Filoche mit son veto à cette décision, le Ministère du travail cassa ce veto, puis le tribunal administratif confirma la légitimité de ce veto[13]. Le 12 octobre 2011, il est relaxé par le tribunal correctionnel de Paris[14].

Bibliographie

Notes et références

  1. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 97
  2. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 109
  3. a et b Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 495
  4. Gérard Filoche, 68-98 : une histoire sans fin, Paris, Ed. Flammarion, 1998.
  5. Encore une tentative pour convaincre, à partir des faits, sur la nature réelle du PS, Blog de Gérard Filoche, 22 mars 2010. Consulté le 10 avril 2010
  6. Gérard Filoche, Démocratie et Socialisme, 25 janvier 2004. Consulté le 10 avril 2010
  7. D'abord resdistribuer les richesses, démocratie & Socialisme, 28 mai 2010. Consulté le 10 avril 2010
  8. Congrès PS: Hamon, Emmanuelli, Lienemann et Filoche présentent une motion, AFP
  9. Je soutiens la candidature de Martine Aubry, Blog de Gérard Filoche, 30 juin 2011. Consulté le 30 juin 2011
  10. Politis, Numéro 980, 13-19-décembre
  11. Le parquet requiert le renvoi en correctionnelle de Gérard Filoche, Nouvel observateur temps réel, 20 janvier 2009. Consulté le 12 juillet 2010
  12. Signataires de la pétition en faveur de Gérard Filoche, Solidarité avec Gérard Filoche
  13. Gérard Filoche renvoyé au tribunal correctionnel de Paris en 2011... 2e paragraphe
  14. « Accusé d'avoir entravé un CE, Gérard Filoche relaxé », Mediapart, 12 octobre 2011.

Voir aussi

Liens externes


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