Guy Georges
- Wikipedia, 12/01/2012
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Guy Georges | |
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Information | |
Nom de naissance : | Guy Georges Rampillon |
Surnom(s) : | Le Tueur de L'Est Parisien, Le Tueur de La Bastille, La Bête de La Bastille |
Naissance : | 15 octobre 1962 (1962-10-15) (49 ans) Vitry-le-François, (France) |
Condamnation : | 19 mars 2001 |
Sentence : | Réclusion criminelle à perpétuité |
Meurtres | |
Nombre de victimes : | 7 |
Période : | 1981 - 1997 |
Pays : | France |
État(s) : | Paris |
Arrestation : | 26 mars 1998 |
Guy Georges Rampillon[1] dit Guy Georges (Vitry-le-François, 15 octobre 1962) est un tueur en série ayant sévi durant les années 1990 en France. Il a été condamné en avril 2001 pour sept meurtres à l'emprisonnement à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans. L'affaire du « tueur de l'Est parisien » a affolé l'opinion publique et, en raison des différents errements de l'enquête, a finalement abouti au principe du fichage ADN en France[2].
Sommaire |
Portrait
Fils de George Cartwright, un soldat afro-américain de passage en France et déjà marié au États-Unis, et de Hélène Rampillon, une française « aux mœurs légères », déjà mère d’un premier enfant non désiré prénommé « Stéphane », Guy Rampillon naît le 15 octobre 1962 à Vitry-le-François. Rapidement abandonné par sa mère et rejeté par ses grands parents maternel à cause de couleur de peau (alors qu'il élève déjà son demi-frère), il est donc confié à la DDASS, qui le place en dès 1963 dans la banlieue d'Angers, chez la famille Morin. Il y révèle très tôt un caractère solitaire au sein de cette famille nombreuse constituée de 13 enfants adoptés, où très vite, son tempérament violent et agressif apparaît.
À l'âge de 6 ans, afin de faciliter son adoption, par décision de justice on substitue son nom de naissance (Rampillon) qui est celui de sa mère, pour le remplacer par un patronyme (Georges) provenant du prénom de son père.
À 14 ans, il tente ainsi d'étrangler une de ses sœurs adoptives, Roselyne, handicapée mentale. À 16 ans, il récidive en agressant Christiane, une autre de ses sœurs adoptives. Dans les deux cas, il semble avoir agi par pulsion. Inquiète pour ses autres filles, Mme Morin obtient le renvoi de Guy Georges dans un foyer spécialisé de la DDASS.
Malgré un meilleur encadrement, le cas du jeune homme ne s'améliore pas. Le 6 février 1979, il agresse la jeune Pascale C. à sa descente de bus. Après une tentative de racket, il tente de l'étrangler mais la jeune fille parvient à s'échapper. Arrêté par la police, il est relâché une semaine plus tard. Totalement seul à sa sortie de prison, rejeté par sa famille d'accueil, il déprime et se met à boire. Un an plus tard, il rechute dans ses crises de folie et agresse successivement en mai 1980 Jocelyne S. puis Roselyne C. Pour cette dernière, l'agression est très violente puisque Georges poignarde sa victime à la joue. Arrêté de nouveau, il purge alors un an de prison à Angers.
Le « tueur de l'Est parisien »
À Paris, Georges vole et se prostitue pour vivre. C'est en novembre 1981 qu'il sévit pour la première fois dans la capitale. Nathalie L., 18 ans, est ainsi agressée dans son immeuble alors qu'elle rentrait chez elle. Après avoir été violée, elle est poignardée et laissée pour morte par son agresseur. Blessée très gravement la jeune femme survit pourtant à l'agression. Georges n'est pas inquiété, l'enquête n'aboutissant pas.
Violette K. est attaquée de la même manière par Guy Georges dans un parking souterrain du 16e arrondissement le 7 juin 1982 : il la viole, la poignarde et tente de l'étrangler. La jeune femme parvient à s'enfuir. Guy Georges est repris par la police quelques jours plus tard. Il est condamné à 18 mois de prison qu'il purge partiellement à Écrouves en Lorraine. Mais un soir où il obtient une permission de sortie pour bonne conduite, il agresse Pascale N. dans sa voiture : celle-ci est poignardée mais parvient à s'échapper. La police arrête Georges le soir même : il est défendu devant la Cour d'Assises de Meurthe-et-Moselle (Nancy) par Maître Jean-Pierre Morin qui obtient une peine de 10 ans d'emprisonnement au lieu des 15 requises par l'avocat général.
Bénéficiant d'un régime de semi-liberté (il doit seulement dormir en prison), il en profite pour ne pas se présenter, un soir, à la prison de Caen dont il dépend. Il s'enfuit alors à Paris et vit dans différents squats de l'est de la capitale. Nous sommes en janvier 1991 et Guy Georges va tuer pour la première fois. Dans la soirée du 24 au 25 janvier 1991, il aperçoit dans la rue la jeune Pascale Escarfail, 19 ans. Il la suit, pénètre chez elle et la viole. La jeune femme se débattant, elle est frappée de 3 coups de couteau à la gorge. Une semaine plus tard, Georges rentre comme si de rien n'était à la prison de Caen. Aucune question ne lui est posée sur sa "virée" parisienne. Il est libéré le 4 avril 1992 et sévit de nouveau à Paris seulement 18 jours après sa sortie de prison. Il agresse ainsi la jeune Eléonore D. dans un hall d'immeuble mais une fois de plus sa victime s'échappe et prévient les forces de l'ordre qui l'arrêtent. Il est condamné à cinq ans de prison dont deux fermes.
Ressorti en 1993, il récidive et assassine Catherine Rocher (27 ans) dans un parking souterrain après l'avoir violée, le 7 janvier 1994. Guy Georges n'est pas inquiété. Six jours après ce crime, il agresse une animatrice radio, Annie L., sous le porche du logement où elle réside.
« Le tueur de l'Est parisien » (comme la presse commence alors à le surnommer) frappe de nouveau le 8 novembre 1994 en assassinant Elsa Benady (22 ans) dans le parking souterrain de sa résidence dans le 13e arrondissement. Un mois plus tard, l'architecte néerlandaise Agnès Nijkamp (33 ans) est retrouvée égorgée à son domicile (dans le 11e arrondissement) par son compagnon. Elle a aussi été violée. C'est le 4e meurtre de Georges qui vit alors comme un marginal, errant de squat en squat, passant ses journées à boire et à voler dans les commerces.
Six mois plus tard, Elisabeth O. échappe de peu à une tentative de meurtre du tueur de l'Est parisien. Malheureusement pour l'avancée de l'enquête, elle décrit dans un portrait-robot son agresseur comme ressemblant à un maghrébin et non au métis qu'est Guy Georges. Du fait de cette erreur, l'enquête piétine. C'est alors Hélène Frinking, jeune fille de 27 ans, qui est violée et tuée dans son appartement en juillet 1995 en rentrant d'une soirée. Cette année-là, l'affaire du « tueur de l'Est parisien » commence à faire la une des médias, les enquêteurs parvenant à faire le lien entre différents crimes. Mais ils ont alors peu de preuves : une trace de pied égyptien relevée lors de l'homicide d'Hélène Frinking, un portrait-robot très vague, et deux traces ADN du même auteur laissées sur deux scènes de crime.
Le 25 août 1995, Guy Georges est à deux doigts d'être démasqué après une agression manquée chez Mélanie B, dans le quartier du Marais. Reconnu et dénoncé à la police, il échappe de nouveau, inexplicablement, à ce que les faits qui lui sont reprochés soient regardés comme ayant une qualification sexuelle, et n'est donc pas confondu. Il a encore plus de chance lorsque sa photo est présentée à une de ses anciennes victimes, Elisabeth Ortega, qui ne le reconnaît pas. La comparaison avec l'ADN suspect lui est donc évitée. Il est ainsi mis hors de cause, ce qui a pour effet de renforcer son sentiment d'invincibilité face aux autorités.
En septembre 1997, après une tentative de viol manquée contre Estelle F., c'est Magali Sirotti, étudiante de 19 ans, qui est violée puis poignardée dans son appartement. Leila T. est agressée dans son escalier le 28 octobre 1997, puis c'est Estelle Magd (25 ans) qui est retrouvée à son domicile, violée et égorgée le 16 novembre 1997. Ce sera la dernière victime du tueur que l'on surnomma également "La bête de la Bastille".
Après le meurtre d'Estelle, en cette fin d'année 1997, les enquêteurs, jusque là appartenant à 4 groupes différents de la brigade criminelle (d'où une guerre des polices), sont définitivement parvenus à faire le lien entre les différents crimes, et l'existence d'un tueur en série dans la capitale est donc avérée. Conscient de l'enquête sans précédent qui est en train d'être menée (notamment une enquête scientifique inédite[3] de comparaison d'ADN menée à l'échelle nationale par le juge d'instruction Gilbert Thiel), Guy Georges quitte temporairement Paris. Il y revient cependant quelques mois plus tard. C'est à ce moment-là que l'enquête scientifique porte enfin ses fruits et qu'un laboratoire nantais parvient à identifier et à recouper les traces d'ADN laissées sur les scènes de crimes comme étant celles de Guy Georges.
Interpellation
De nombreuses équipes de policiers sont alors mobilisées pour arrêter le tueur. C'est après une surveillance de tous les lieux que Guy Georges a l'habitude de fréquenter, et malgré une ultime et retentissante nouvelle bavure (la presse annonce son identité sur les ondes le matin même du jour qui va être celui de son arrestation, alors qu'il est recherché par toutes les polices et ne sait pas qu'il a été identifié), il est interpellé non loin de la station métro Blanche dans le 9e arrondissement de Paris, le 26 mars 1998.
En décembre 2000, quelques semaines avant son procès, Guy Georges tente de s'évader en compagnie de 3 autres détenus en sciant les barreaux de sa cellule. Ils seront repris de justesse par leurs geôliers.
Procès et conséquences
Lors de son procès qui débute le 19 mars 2001, il commence par nier tous les meurtres, puis finit par avouer lorsqu'il se trouve confronté à sa rescapée Elisabeth Ortega. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans.
Le 17 juin 2001, un repas campagnard est organisé par Madame Benady, mère de la 3e victime. Les familles des 7 femmes assassinées et leurs avocats, Gilbert Thiel et deux chefs de la brigade criminelle, participent à un exorcisme collectif contre ces crimes en série.
Depuis son incarcération, Guy Georges fait l'objet d'une fascination morbide de la part de jeunes femmes avec qui il échange de nombreux courriers. Ainsi Anne Gauthier, mère d'une des victimes, qui faisait une enquête parallèle pendant l'enquête policière, et qui s'est réfugiée dans un couvent pendant le procès, a correspondu avec lui. Par ailleurs, une étudiante en droit sans histoires ira le voir régulièrement au parloir, avant de décider d'avoir un enfant de lui et de l'épouser.
Après cette affaire, Élisabeth Guigou, Ministre de la Justice obtient la mise en place d'un fichier regroupant les empreintes génétiques des déséquilibrés sexuels et personnes liées à des affaires de mœurs. Le juge d'instruction Gilbert Thiel, alors chargé de l'affaire, avait regretté l'absence d'un tel moyen de recoupement qui aurait pu permettre de confondre Guy Georges dès le 5e meurtre.
Bibliographie
- Patrice Bertin, Serial douleur : Sept familles face à Guy Georges, Ed. Le Cherche Midi, 2004.
Notes et références
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Sites pour connaître les circonstances des crimes et les détails de l'enquête
- Guy Georges sur tueursenserie.org
- Guy Georges sur affaires-criminelles.com
Articles de presse
- « Le Procès de Guy Georges », Marianne2, 09/07/2001
- « Le cas Guy Georges », L'Express, 15/03/2001
- « Les principaux tueurs en série français de ces vingt dernières années », Le Figaro, 15/10/2007