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Philippe Bilger

- Wikipedia, 23/01/2012

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Philippe Bilger, né le 31 août 1943 à Metz[1], est un magistrat français.

Sommaire

Famille

Fils de Joseph Bilger, homme politique autonomiste alsacien, et frère de François et Pierre Bilger, respectivement économiste et homme d’affaires, Philippe Bilger entame sa carrière dans la magistrature en 1970. La condamnation de son père, Joseph Bilger, à dix ans de travaux forcés pour faits de collaboration — « Joseph Bilger avait pris le risque d'un dialogue dangereux avec l'occupant » — reste, pour Philippe Bilger, une injustice qui n'a pas été sans incidence sur le choix de sa carrière de magistrat et sur sa manière d'exercer sa fonction.

Carrière judiciaire

Juge d'instruction à Lille en 1972, substitut à Bobigny en 1976 puis à Paris en 1982, il y poursuit sa carrière, à partir de 1999, comme avocat général hors hiérarchie[1],[2].

Il représente l'accusation notamment aux procès de Christian Didier, François Besse, Bob Denard et Émile Louis[3].

En 2004, il est avocat général au procès de Maxime Brunerie, qui a essayé de tuer Jacques Chirac. Dans son réquisitoire, il décrit alors, en ce qui concernerait l'accusé, un « désir de lustre étincelant effaçant une vie de grisaille » ; le verdict dépasse ses réquisitions[4]. Maxime Brunerie, à sa sortie de prison, lui propose de préfacer son livre ; Philippe Bilger refuse[5].

En 2006, au procès d'Hélène Castel, il requiert et obtient que l'accusée, quinze ans après les faits et repentante, soit condamnée à une peine dimensionnée de manière à ce qu'elle soit libérée à l'issue du procès[6].

En 2009, Philippe Bilger représente le ministère public au procès relatif à l'affaire du gang des barbares. Ses réquisitions sont dans l'ensemble suivies par la Cour, notamment en condamnant le principal accusé à la peine maximale et il déclare que « les débats et l’arrêt rendu ont été exemplaires »[7],[8]. N'ayant pas demandé cette peine maximale pour certains complices, il est attaqué pour son traitement de cette affaire par Bernard-Henri Lévy et par l'avocat des parties civiles Francis Szpiner.

Le 1er septembre 2009, il est admis à la retraite et maintenu en activité comme substitut général[9], et ce jusqu'au 1er septembre 2012[10],[11]. Le 3 octobre 2011, il quitte la magistrature et rejoint le cabinet d'Alverny Demont et Associés en qualité de conseiller spécial. Il préside également l'Institut de la Parole [12] dépendant de celui-ci[13],[14].

Prises de position

Il intervient régulièrement sur des sujets politiques ou de justice, dans les médias ou à travers son blog.

Présenté comme de droite, se définissant comme « réactionnaire »[15], il défend les peines plancher ou, du moins initialement, la suppression du juge d'instruction. S'agissant de cette dernière réforme, il indique qu'à ses yeux, elle devrait être assortie d'une réelle indépendance structurelle du parquet, estimant que cette réforme permettrait de « sortir d'une justice d'autorité pour entrer dans une justice de contradiction et d'explication »[16].

Estimant qu'il a « pri[s] [s]es désirs pour des réalités », il finit par revenir sur cet optimisme[17], comme sur la politique de Nicolas Sarkozy : il joint sa voix aux protestations de la magistrature du début 2011[18].

Sa défense de la liberté d'expression l'a notamment conduit à s'opposer à la loi Gayssot et à soutenir Eric Zemmour avant son procès pour diffamation raciale et appels à la discrimination et à la haine raciale[19].

Vie privée

Il est remarié (il rencontre sa femme, journaliste, alors qu'elle est jurée) et vit à Paris[3]. Six enfants.

Distinctions

Il est Chevalier de la légion d'honneur[1].

Œuvres

Lien externe

Références

  1. a, b et c Annuaire de la magistrature, DSJ
  2. Décret du 20 juillet 1999
  3. a et b Anne-Sophie Lechevallier, « Philippe Bilger, torero dans l’arène », Paris-Match, le 21 août 2009 [1]
  4. Patricia Turancheau, « Brunerie condamné à dix ans de réclusion », Libération, le 11 décembre 2004 [2]
  5. François Bayrou ne veut pas de Maxime Brunerie, 29 juillet 2011
  6. Jacqueline Remy, « Procès exemplaire », L'Express, 12 janvier 2006 [3]
  7. Vanessa Ratignier, « Pas en mon nom », Libération du 3 août 2009 [4]
  8. Editorial du Monde du 14 juillet 2009 [5]
  9. Arrêté du 27 mars 2009
  10. conformément aux dispositions de la loi organique n°88-23 du 7 janvier 1988 Article 1
  11. Par arrêté du 10 février 2011, il est admis à cesser ses fonctions à compter du 1er octobre 2011
  12. Site de l'Institut de la Parole
  13. Selon Le Nouvel Observateur du 25/03/11
  14. Sonya Faure, « Au revoir, monsieur l’avocat général », Libération du 17 septembre 2011
  15. Entretien avec Philippe Bilger sur LePost [6]
  16. a et b « Interview de Philippe Bilger, avocat général près la cour d'appel de Paris, par François Sionneau », 13 octobre 2010, NouvelObs.com.
  17. Le juge d'instruction est-il sauvé ?
  18. Une France qui se paie de maux
  19. Enquête & Débat, Philippe Bilger : "Brasillach a été condamné à mort uniquement pour ce qu'il avait écrit", 8 janvier 2010

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