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Imprimerie nationale

- Wikipedia, 10/01/2012

L'Imprimerie nationale est l'imprimerie d'État française héritée de la Manufacture royale d'imprimerie instituée par le cardinal de Richelieu. Son président-directeur général est Didier Trutt depuis août 2009.

Sommaire

Histoire

L'ancien site parisien de l'Imprimerie nationale (Convention, 15e arrondissement).
Le nouveau site de l’Imprimerie nationale à Ivry-sur-Seine.

L'Imprimerie royale est fondée en 1640, par le cardinal de Richelieu sous Louis XIII. Les gouvernements successifs en feront, selon le régime en vigueur, l'Imprimerie de la République, puis l'Imprimerie impériale, l'Imprimerie royale pour devenir l'Imprimerie nationale.

L'Imprimerie nationale détient aussi le cabinet des poinçons, un atelier du livre et une bibliothèque historique. Elle possède également de nombreuses fontes fondamentales pour l'histoire de l'imprimerie occidentale, telles que les originaux des Didot.

L'Imprimerie nationale a longtemps été le fournisseur exclusif de l'État, jusqu'à son changement de statut en 1994 pour devenir une société anonyme dont l'État est l'unique actionnaire.

En 1997, l'Imprimerie nationale a acquis les sociétés Saqqarah International, Mizeret, ISTRA-IN puis IDC ce qui la conduit à créer le Groupe Imprimerie nationale. De fournisseur exclusif de l'État, le groupe doit se soumettre à la loi du marché et offre dès lors ses services dans tous les domaines de l'impression, ouvrant ainsi ses portes aux grandes entreprises.

En 2003, les bâtiments de Convention sont vendus au groupe Carlyle pour 85 millions d'euros, ils seront rachetés en 2007 par l'État pour 376,5 millions d'euros, après environ 100 millions d'euros de travaux, afin d'en faire le nouveau ministère des Affaires étrangères. Les ouvrages sont revendus à l'éditeur français privé Actes Sud[1],[2]. La société Carlyle ne serait pas taxée sur les plus-values dans cette affaire[3].

En 2005, le gouvernement privatise la plupart des sites du groupe et se dessaisit ainsi des imprimeries ISTRA à Schiltigheim au profit du groupe Opale Partenaires, Évry Rotatives à Bondoufle au profit d'un groupe d'investisseurs allemand (Arques) et ferme le site de Paris Convention. Le site de Bondoufle est mis en liquidation le 17 décembre 2007. Seuls subsistent les sites de l'Imprimerie nationale de Douai et de Choisy-le-Roi (impression feuille). Ce dernier est mis en location gérance depuis le 1er novembre 2006 sous la raison sociale d'« IN Choisy », en prévision de sa cession à un opérateur privé et dans le cadre d'un troisième plan social qui ramènerait les effectifs de 123 à 40 salariés. Le 21 janvier 2008, une grève visant à l'amélioration de l'accompagnement social des futurs licenciés éclate et l'usine de Choisy-le-Roi est occupée par les salariés. la grève dure jusqu'au 22 février, soit cinq semaines. Au terme de ce conflit, le plan social 2005 initialement dénoncé, est reconduit à l'exception de la durée des congés de reclassement qui sont limités à soixante mois. En contrepartie les primes de départ volontaire sont revues à la hausse. Début septembre 2008, la division feuilles et le bâtiment de Choisy-le-Roi sont cédés au groupe La Galiote-Prenant. Seule une quinzaine de salariés est reprise dans la nouvelle entreprise dont l'appellation est inchangée (IN-Choisy).

Fin 2005, les employés de l'Imprimerie nationale et quelques élus (maires, députés, conseillers généraux) bloquent le président-directeur général de l'Imprimerie nationale dans la mairie de Flers-en-Escrebieux, dans le Nord, les employés apprennent que les nouveaux passeports électroniques vont être faits par la société Oberthur suite un appel d'offre en règle passé par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, et le président-directeur général de l'Imprimerie nationale, Loïc de la Cochetière, mais le Conseil d'État conforte le monopole de l'Imprimerie nationale suite à une loi du 31 décembre 1993 qui dispose que l’Imprimerie « est seule autorisée à réaliser les documents déclarés secrets où l’exécution doit s’accompagner de mesures particulières de sécurité, et notamment les titres d’identité, passeports et visas »[pas clair]. Cette loi avait pourtant été signée en 1993 par Nicolas Sarkozy lui-même[4],[5]. Les retards occasionnés alors auraient causé aux voyagistes une perte de cinq cents millions d'euros, liée aux nouvelles lois en vigueur aux États-Unis exigeant des passeports biométriques[6].

L'immeuble de Paris est démantelé par le groupe Carlyle en 2003 pour 85 millions d'euros. L'État lui rachète en 2007 ces mêmes bâtiments pour en faire le nouveau ministère des affaires étrangères, pour 376,5 millions d'euros, soit 4,5 fois le prix de départ après environ 120 millions d'euros de travaux.

Chronologie

  • 1640 : Louis XIII, à l'instigation de Richelieu, crée la Manufacture royale d'imprimerie au Louvre.
  • 1670 : Jean-Baptiste Colbert lance la collection « Le Cabinet du Roi ».
  • 1749 : les premiers volumes de l'Histoire naturelle de Buffon sortent des presses.
  • 1790 : l'Imprimerie royale devient l'Imprimerie du Louvre.
  • 1792 : l'Imprimerie nationale exécutive quitte le Louvre, lieu qu'elle occupait depuis 1640.
  • 1795 : l'hôtel de Penthièvre abrite les deux imprimeries officielles sous le nom d'Imprimerie de la République.
  • 1809 : l'Imprimerie impériale s'installe à l'hôtel de Rohan. Y sont imprimés les vingt-trois premiers volumes de la Description de l'Égypte.
  • 1813 : publication du décret en vue de la formation de compositeurs orientalistes.
  • 1870 : l'Imprimerie impériale redevient l'Imprimerie nationale, nom qu'elle a conservé jusqu'à nos jours.
  • 1900 : sous l'impulsion d'Ambroise Vollard est réalisé à l'Imprimerie nationale le premier livre de peintre. Les presses livrent également un Paul Verlaine illustré par Pierre Bonnard.
  • 1903 : la première pierre de la nouvelle usine dans la plaine de Javel est scellée.
  • 1910 : l'Imprimerie nationale est mise sous la tutelle du ministère des Finances.
  • 1921 : l'Imprimerie nationale investit la rue de la Convention.
  • 1961 : publication du décret du 4 décembre sur l'organisation de l'Imprimerie nationale.
  • 1974 : l'Imprimerie nationale ouvre son site de Douai.
  • 1992 : inauguration de l'usine de Bondoufle par Michel Charasse, alors ministre délégué au Budget.
  • 1994 : l'Imprimerie nationale devient Imprimerie nationale SA dont la totalité du capital est détenu par l'État.
  • 1995 : sortie du premier cédérom conçu par l'Imprimerie nationale.
  • 1997 : acquisition des sociétés Saqqarah International, Istra, Mizeret et création du « groupe Imprimerie nationale ». Acquisition de la société IDC.
  • 1997 : création des ateliers de production de cartes de plastique.
  • 1998 : installation d'une presse dix groupes, la « dix couleurs », sur le site de Paris.
  • 2000 : la filiale IDC, spécialisée dans l'impression numérique, devient INumeric.
  • 2001 : la filiale Mizeret devient J. Print.
  • 2001 : installation d'une rotative KBA, 64 pages A4 en quadrichromie sur le site de Bondoufle.
  • 2003 : démantèlement, les bâtiments de Convention sont vendus au Groupe Carlyle pour 85 millions d'euros, ils seront rachetés en 2007 par l'État pour 376,5 millions d'euros, afin d'en faire le nouveau ministère des Affaires étrangères. Les ouvrages sont revendus à un imprimeur français privé[7].
  • 2005 : l'État revend les sites de Bondoufle, Schiltigheim, ferme le site de Paris et installe la division feuille à Choisy-le-Roi.
  • 2006 : prélude à son démantèlement, la division feuilles de Choisy-le-Roi est mise en location gérance le 1er novembre sous la raison sociale IN Choisy.
  • 2008 : début septembre la division feuilles et le bâtiment de Choisy-le-Roi sont cédés. Seule une quinzaine de salariés sera maintenue dans la nouvelle entreprise entièrement privée.

Directeurs de l’imprimerie royale du Louvre

Notes et références

  1. « L’imprimerie nationale livrée à la spéculation », L'Humanité, sur humanité.fr.
  2. L'imprimerie Nationale sur la page investissements du site du groupe Carlyle.
  3. « Imprimerie nationale : Carlyle ne serait pas taxé sur les plus-values », Le Figaro, sur lefigaro.fr.
  4. L'affaire de la fabrication des passeports électroniques analysée dans l'émission Arrêt sur images, diffusée sur France 5, le 28 mars 2007 (vers 1 min 30 s)
  5. « Imprimerie nationale Passeports privatisés ?», l'Humanité, sur humanite.fr.
  6. « Les premiers passeports biométriques seront délivrés en avril » sur ZDnet.
  7. « L'État rachète 4,5 fois plus cher un immeuble qu'il avait vendu », Boursorama, 26 juin 2007.

Bibliographie

  • Auguste Bernard, Notice historique sur l’Imprimerie nationale, ed. Dumoulin, Paris, 1848, In 32, 128 p., portrait de Gutenberg.
  • Auguste Bernard, Histoire de l’Imprimerie royale du Louvre, suivie d’un catalogue chronologique des publications (1640 - An III), Imprimerie impériale, Paris, 1867, In-8°, XII-311 p. (reprod. en fac-sim. : Amsterdam : P. Schippers, 1966, 23 cm, X-311 p., index.).
  • Arthur Christian (préface de Jules Clarétie), Débuts de l’imprimerie en France – L’Imprimerie nationale – L’Hôtel de Rohan , Imprimerie nationale, Paris, 1904, In-8°, XXIV-345 p., ill.
  • François-Antoine-Brutus Duprat, Précis historique sur l’Imprimerie impériale et ses types, Librairie orientale de Benjamin Duprat, Paris, 1848. In-8°, VIII-158 p.
  • François-Antoine-Brutus Duprat, Histoire de l’Imprimerie impériale de France, suivie des spécimens des types étrangers et français de cet établissement, Imprimerie impériale, Paris, 1861. In-8°, IV-578 p.
  • Paul-Marie Grinevald, « Publications et collections de l’Imprimerie nationale », Histoire de l’édition française, Promodis, Paris, 1985, tome III, p. 208-209.
  • Paul-Marie Grinevald, « Richelieu et l’Imprimerie nationale », Richelieu et le monde de l’esprit, Imprimerie nationale, Paris, 1985, p. 237-248.
  • Paul-Marie Grinevald, « L’Imprimerie nationale », Histoire de l’édition française, Promodis, Paris, 1986, tome IV, p. 170-171.
  • Paul-Marie Grinevald, « La bibliothèque de l’Imprimerie nationale », Art et métiers du livre, juin 1987, no 145, p. 56-62, ill.
  • Paul-Marie Grinevald, « Les caractères orientaux et l’orientalisme à l’Imprimerie nationale », Art et métiers du livre, décembre 1990, no 165 (acte du colloque : Le Romantisme typographique).
  • Paul-Marie Grinevald, « L’art du livre à l’Imprimerie nationale », Métiers d’art, 1990, no 43, p. 85-91, ill.
  • Paul-Marie Grinevald, « L’Imprimerie nationale », Le XVe arrondissement, Délégation à l’action artistique de la Ville de Paris, Paris, 1996, p. 214-217, ill. (sur la construction de son usine, 1903-1910).
  • Paul-Marie Grinevald, « Le Cabinet des poinçons de l’Imprimerie nationale », Art et Métiers du Livre, novembre-décembre 1996, no 200, p. 46-49, ill.
  • Paul-Marie Grinevald, « Les éditions orientalistes de l’Imprimerie nationale au XIXe siècle », Le Livre et l’historien, Études offertes en l’honneur du Professeur Henri-Jean Martin, Droz, Genève, 1997, p. 795-804 (Histoire et civilisation du livre 24).
  • Paul-Marie Grinevald, « Les Grecs du Roi », Graphê, janvier 2004, no 27, p. 2-5, ill.
  • « Histoire de l’Imprimerie nationale », Art et Métiers du Livre, novembre-décembre 2004, no 245, p. 46-59, ill.
  • Geneviève Willemetz (avant-propos, notes, bibliographie et index par Paul-Marie Grinevald), Jean Anisson 1648-1721 – Un homme d’affaires et de culture au Grand siècle, éditions des Cendres, Paris, 2004, 14 × 21,5 cm, 206 p.

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