Philippe Kourilsky
- Wikipedia, 13/01/2012
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Philippe Kourilsky, né le 22 juillet 1942 à Boulogne-Billancourt, est un scientifique français, membre de l'Académie des sciences et professeur au Collège de France.
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Biographie
Fils de médecins d’origine russe, né en banlieue parisienne, Philippe Kourilsky se consacre à la biologie après des études de mathématiques et de physique à l’École Polytechnique de Paris. Pour son doctorat, il choisit comme directeur de thèse le biologiste François Gros, un des pionniers de la génétique en France, aujourd’hui secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences.
Parcours professionnel
il effectue la majeure partie de sa carrière au Centre national de la recherche scientifique, où il est directeur de recherche.
En 1998, il est nommé professeur au Collège de France, où il occupe la chaire d'immunologie moléculaire.
Le 1er janvier 2000, il est nommé directeur général de l'Institut Pasteur, poste dont il démissionne le 31 juillet 2005.
Il est membre de l'Académie des sciences, professeur à l'Institut Pasteur et membre de l'Academia Europea.
Le jeune Kourilsky impressionne le grand biologiste par son sérieux et sa capacité à s’intéresser autant aux aspects fondamentaux de la science qu’à ses applications. François Gros dira plus tard de lui qu’il est son meilleur produit. Quant au lauréat du prix Nobel, James Watson, découvreur de la structure de l’ADN, il écrira à son propos qu’il est l'étudiant le plus intelligent qu’il ait jamais rencontré.[réf. nécessaire]
Au début de sa carrière, Philippe Kourilsky s’intéresse d’abord aux mécanismes de transcription des gènes. Il devient rapidement un des précurseurs du génie génétique. Après quelques années à la Faculté des sciences de Paris, le biologiste entre à l’Institut Pasteur en 1972. En cette époque de grande effervescence scientifique, Philippe Kourilsky réussit le clonage du premier ADN complémentaire. Il met au point des techniques d’hybridation d’acides nucléiques encore largement utilisées de nos jours pour le diagnostic de maladies infectieuses.[réf. nécessaire]
Le chercheur côtoie Jacques Monod, autre prix Nobel, et fait partie de l’équipe qui réussira, pour la première fois, à transférer le gène de la principale protéine du blanc d’œuf dans une bactérie et une levure.[réf. nécessaire]
En 1981, Philippe Kourilsky est le premier à cloner les gènes codant pour les antigènes majeurs d'histocompatibilité de classe 1 de la souris. Ces travaux jettent un nouvel éclairage sur les mécanismes moléculaires qui gouvernent la réponse immunitaire. Dès lors, ses études se concentrent sur l’immunologie moléculaire et la caractérisation du développement de l’immunité, notamment au niveau d’un type de cellule particulier, les lymphocytes T. Récemment, Philippe Kourilsky et son équipe ont mis au point de nouvelles techniques pour déterminer la taille des répertoires de cellules immunitaires de l’homme et de la souris, c’est-à-dire la diversité de cellules sollicitées lorsque l’organisme réagit contre le non-soi.[réf. nécessaire]
Les travaux de recherche de Philippe Kourilsky ont donné lieu à la publication de près de 350 articles dans des revues scientifiques de renommée internationale. Tout au long de sa carrière, le chercheur a dirigé plus de 50 étudiants au doctorat. Récipiendaire de nombreux prix et distinctions, il est membre de l’Académie des sciences et détenteur de la Chaire d’immunologie moléculaire au Collège de France depuis 1998, en plus d’être officier de la Légion d’honneur et commandeur de l’Ordre national du mérite.[réf. nécessaire]
Amoureux de la science, plus encore quand elle peut déboucher sur des applications concrètes, Philippe Kourilsky s’est aussi laissé tenter par l’expérience industrielle. En 1981, il est le cofondateur de la société Transgène, une des premières entreprises de biotechnologies en France. Puis, il siège au conseil scientifique de la compagnie Rhône-Poulenc en 1986, sans pour autant quitter la recherche fondamentale, son guide.[réf. nécessaire]
Tout en dirigeant l'Unité de biologie moléculaire du gène à l'Institut Pasteur (Unité 277 de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale – INSERM), Philippe Kourilsky fut, de 1993 à 1996, directeur des recherches de Pasteur-Mérieux-Connaught, aujourd'hui Sanofi-Pasteur.[réf. nécessaire]
Cette volonté de concilier recherche fondamentale et applications industrielles lui vaudra bien des critiques, mais l’homme a la force de ses convictions.
En 2000, Philippe Kourilsky prend la direction de l’Institut Pasteur. Il imprime à cette institution plus que centenaire une vision moderne de la recherche, de la formation et du transfert technologique. Malgré les remous que suscitent ses prises de position, il explique sans relâche les réformes qu’il entend mener, s’opposant au paternalisme qui marqua jadis le mode de direction de l’Institut, prônant un rapprochement avec le secteur privé, à même de valoriser les recherches et d’assurer des retombées concrètes aux travaux des scientifiques.
Il se lance dans un ambitieux projet de redéploiement du Réseau international des Instituts Pasteur (RIIP), le plus vaste regroupement mondial d’institutions spécialisées en recherche sur les maladies infectieuses.
Sous son égide, le Réseau connaît une expansion phénoménale, passant de 21 à 29 instituts associés, sur les cinq continents.
Il y a tout juste un an, l’INRS–Institut Armand-Frappier devenait la première organisation en Amérique du Nord associée au Réseau international des Instituts Pasteur. En 1938, le docteur Armand Frappier fondait l’institut qui porte encore son nom sur le modèle de Pasteur. Ces deux institutions ont toujours partagé des préoccupations communes, notamment quant à l’importance de la recherche sur les maladies infectieuses.
L’intégration de l’INRS–Institut Armand-Frappier dans le Réseau international des Instituts Pasteur fut l’occasion de collaborer avec Philippe Kourilsky. Par de nombreux articles, manifestes et interventions, Philippe Kourilsky a largement contribué au débat public sur les impacts sociaux de la recherche en sciences de la vie. En 1999, le premier ministre français Lionel Jospin lui confiait la rédaction d’un rapport très attendu sur le principe de précaution.
Auteur de plusieurs livres grand public et d'une fiche Wikipedia remarquée, cet homme pourtant réservé se préoccupe, depuis ses débuts, de communiquer la science, persuadé que les scientifiques doivent participer au dialogue social et mieux expliquer les enjeux de la science au grand public.
Recherches
Il a exercé de nombreuses responsabilités touchant à l'administration de la recherche et aux applications de la génétique et de l'immunologie dans le secteur public et privé. Il est notamment l'auteur d'un rapport sur le principe de précaution, remis au premier ministre en 2006.
Distinctions
- 1986 : Prix international d'Immunopathologie
- 1990 : Prix Lacassagne du Collège de France
- 1998 : Officier de la Légion d'Honneur
- 2000 : Prix International de la recherche en sciences médicales
- 2001 : Commandeur dans l'Ordre du Mérite
- Le 12 avril 2009, il est promu au titre de Commandeur de la Légion d'honneur[1].
Publications
« Vaccination : quand l’éthique devient immorale » , Pour la science, Paris, 2004, 322, 8-11.
Dans cet ouvrage, il soutient un thèse controversée quant au fait que l'urgence sanitaire dans le tiers-monde autorise des assouplissements rêglementaires vis-à-vis, notamment, des essais cliniques, alors même que les populations "cobayes" ne sont pas solvables et ne pourront donc bénéficier du traitement une fois sa mise au point terminée. De telles dérives sont d'ores et déjà observées, c'est notamment le cas pour un composant des polythérapies du VIH, le Ténofovir auquel un essai clinique (détaillé dans l'article sur le Ténofovir) au Cameroun a fait une triste réputation.
Notes et références
Liens externes
- (fr) Notice biographique de l'Académie des Sciences
- (fr) Rapport au premier ministre (2006)
- Le Luxe de la précaution : bienfait mondial ou crime contre l’humanité ? Intervention de Philippe Kourilsky lors du colloque international consacré au principe de précaution organisé par l'Académie royale de Belgique, en septembre 2010.