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Pierre Pradié

- Wikipedia, 28/01/2012

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Pierre Pradié (parfois orthographié Pradier, né à Marcillac (Aveyron) le 19 mai 1816 - mort le 8 mars 1892) était un socialiste chrétien, député de l'Aveyron à plusieurs reprises, en 1848, en 1849 et en 1871, date à laquelle il appuyait l'orléanisme (courant libéral et monarchiste). Il fut membre de la Commission des Trente chargée d'élaborer la Constitution de la Troisième République, défendant notamment le bicaméralisme comme contre-poids au suffrage universel (masculin).

Sommaire

Etudes de droit et député de la Seconde République

Fils d'un notaire, il étudia le droit et s'inscrivit au barreau de Rodez en 1836. Il prit ensuite la charge de notaire de son père.

Démocrate et socialiste chrétien, il appartenait au courant néocatholique de Buchez. Il publia l'Essai sur l'être divin lorsqu'il se présenta, au lendemain de la Révolution de 1848, comme candidat républicain modéré et catholique, à l'Assemblée constituante dans le département de l'Aveyron.

Grâce à l'appui du clergé, il fut élu, le 6e sur 10, par 36,376 voix (90,119 votants, 105,448 inscrits). Membre et secrétaire du comité des cultes, Pradié siégeait au centre et vota généralement avec la gauche : contre le rétablissement du cautionnement; pour les poursuites contre Caussidière (il s'abstint dans le scrutin relatif à Louis Blanc, ne trouvant pas les charges suffisantes), contre le rétablissement de la contrainte par corps, contre l'abolition de la peine de mort, pour l'amendement Deville portant suppression de l'emplacement militaire, contre le droit au travail prôné par Louis Blanc, pour l'ordre du jour en l'honneur de Cavaignac, contre la proposition Râteau, contre l'interdiction des clubs (aux autres scrutins il est porté absent par congé).

Réélu le 13 mai 1849 représentant de l'Aveyron à l'Assemblée législative, le 8e et dernier, par 33,805 voix (79,850 votants, 112,514 inscrits), il combattit la politique de l'Élysée dans les rangs de la minorité démocratique, vota et protesta contre la loi restrictive du suffrage universel, et présenta une proposition qui fit quelque bruit, et qui avait trait à la responsabilité du président et de ses ministres. Celle-ci fut inscrite à l'ordre du jour peu de temps avant le coup d'Etat du 2 décembre 1851.

Délaissant la politique pendant le Second Empire, il écrivit plusieurs ouvrages de philosophie très influencée par la théologie: Le Philosophe (1858), La Liberté (1861); Le Monde nouveau (1863); La Liberté politique et religieuse (1864), etc.

Député de la Troisième République

Il est à nouveau élu dans l'Aveyron lors des législatives du 8 février 1871, le 8e et dernier, par 53,307 voix (65,273 votants, 118,224 inscrits). Devenu monarchiste, il prit place au centre droit, appuya la proposition de déchéance de l'Empire et présenta divers projets de loi intéressant la religion et le clergé.

Ceux-ci furent développés dans une série de brochures, les Notes à mes collègues.

A l'Assemblée, il se prononça : pour la paix, pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, contre le retour de l'Assemblée à Paris, pour la chute de Thiers au 24 mai 1873, pour le septennat, la loi des maires, le ministère de Broglie, contre les amendements Wallon et Pascal Duprat, contre l'ensemble des lois constitutionnelles. Membre de la Commission des Trente chargée d'élaborer la Constitution de la Troisième République, il dépose un projet de loi en avril 1874 dans lequel il défendait le bicaméralisme comme frein nécessaire au suffrage universel, déclarant ainsi à la tribune:

« Que d’autres plus hardis demandent la suppression du suffrage universel, nous trouvons plus sage et plus politique de le conserver en le réglant et en l’organisant. Pourquoi d’ailleurs le supprimer, puisque nous arrivons au même résultat au moyen d’une combinaison qui prévient ses dangers sans porter atteinte à ce qu’il peut avoir de bon [1]?  »

Aux législatives du 20 février 1876, il se présenta dans la 2e circonscription de l'arrondissement de Rodez, mais n'obtint que 1 681 voix au premier tour et se retira de la lutte.

Notes et références

  1. Djamel Souafa & Vincent Guillin , « La réception de Stuart Mill en France », La Vie des idées, 18 mai 2010. ISSN : 2105-3030.

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