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René Lucet

- Wikipedia, 25/12/2011

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René Lucet (... - 4 mars 1982, Saint-Barnabé) est un agent de direction de la Sécurité sociale français.

Biographie

Fils d'un propriétaire de cinéma de Fontainebleau, ancien éléve de l'Institut d'Etudes Politiques, licencié en droit, René Lucet entre à la caisse d'allocations familiales de Melun en 1964, qu'il dirige quelques années plus tard après avoir travaillé à Paris. En 1979, il devient directeur de la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) des Bouches-du-Rhône. Il impose, par des méthodes musclées, un assainissement des finances. En particulier, il met fin à la délégation de service public dont avait bénéficié une mutuelle proche de la CGT. Apparemment, le syndicat en avait profité pour se constituer une caisse noire. Il découvre aussi un système de financement, mais, très marqué à droite, il suscite la méfiance du gouvernement socialiste dès 1981.

Il y avait eu imbrication de deux réseaux. Le premier était basé à Marseille, fondé par Dominique (Nick) Venturi, un ancien truand rescapé de la guerre des gangs qui avait suivi l'arraisonnement du yacht Combinatie dans les années 1950 et avait fait une trentaine de morts. Il fabriquait de fausses factures destinées à alimenter des caisses noires électorales pour des politiciens provençaux.

Le second, niçois, était dirigé par l'inspecteur des impôts de cette ville, Julien Zemour, cousin des truands du même nom, et bénéficiait nécessairement de la complicité des directeurs des hôpitaux victimes de cette fraude.

Le scandale révèlera la corruption de nombreux fonctionnaires dans diverses mairies de toute la France et de toutes couleurs politiques (Paris, Nice, Marseille, Clermont-Ferrand, Le Havre, Perpignan...).

René Lucet est retrouvé mort le 4 mars 1982; officiellement, Lucet s'est suicidé en se tirant deux balles dans la tête.

Une violente polémique s'ensuit. La droite accuse le gouvernement de l'avoir acculé au suicide. La gauche s'étonne de cette mort et se demande s'il ne s'agit pas d'un meurtre. René Lucet aurait été tué parce qu'il en savait trop sur certains financements politiques.

Plus d'un fait est troublant. Tout d'abord, René Lucet s'est suicidé de 2 balles dans la tête. Selon les rapports d'autopsie, les deux balles étaient mortelles et successives et ont été tirées dans le même orifice.

Ensuite, l'un des policiers lave la main de René Lucet après avoir relevé les empreintes, ce qui empêche de faire un test à la cire pour savoir si le mort a réellement tiré (test connu par toutes les polices du monde depuis bien longtemps).

Pour terminer, le commissaire Marza rédige un rapport indiquant que ni la présence de sang au plafond ni la position de René Lucet ni le tir de deux balles successives ne peuvent être expliqués, comme le révèle Le Canard enchaîné du 24 mars 1982.

Le 16 mars, le corps de René Lucet est exhumé : les experts affirment que les deux balles ont été tirées successivement et que René Lucet était vivant quand la deuxième fut tirée. Robert Badinter s'indigne que le procureur de Marseille Albert Vilatte n'ait pas fait remonter de telles informations et qu'il ait même refusé, dans un premier temps, le rapport du commissaire Marza. Dès la fin mars, le procureur Vilatte est muté.

Une enquête pour meurtre est ouverte. En janvier 1988, la juge d'instruction classe l'affaire, sans avoir pu l'éclaircir.

Une emission de France Inter "Rendez vous avec X" a été consacrée à l'affaire Rene Lucet émission de Radio France

Bibliographie

  • Jean Montaldo, 850 jours pour abattre René Lucet, éd. Albin Michel, 1982
  • Jean Cosson, Les Industriels de la fraude fiscale, éd. Jean de Bonnot, 1986
  • L'argent secret des élections, Les Dossiers du « Canard enchaîné », n° 27, mars-avril 1988
  • Jules Ambroziak, Le voisin de la rue des écarlates, éd. le Phénix du Lion, 2008,[1]

Notes et références



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