Hœdic
- Wikipedia, 3/02/2012
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47° 20′ 25″ N 2° 52′ 40″ W / 47.3402777778, -2.87777777778
Hoëdic | |
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Hoëdic vue du ciel |
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Administration | |
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Lorient |
Canton | Quiberon |
Code commune | 56085 |
Code postal | 56170 |
Maire Mandat en cours |
André Blanchet 2008-2014 |
Intercommunalité | sans |
Démographie | |
Population | 111 hab. (2006[1]) |
Densité | 53 hab./km2 |
Gentilé | Hœdicais, Hœdicaise |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 20′ 25″ Nord 2° 52′ 40″ Ouest / 47.3402777778, -2.87777777778 |
Altitudes | mini. 0 m — maxi. 22 m |
Superficie | 2,08 km2 |
Hoëdic, officiellement Hœdic[2],[3], est une île française formant également une commune depuis 1891. Elle est située dans le département du Morbihan, dans la région Bretagne.
Ses habitants se nomment les Hœdicais et Hœdicaises.
Sommaire |
Étymologie
La graphie officielle est Hœdic[2].
L'île est désignée sous le nom Arica pendant l'Antiquité.
En breton, l'île s'appelle Edig. C'est l'origine du nom francisé, dont la prononciation s'effectue d'ailleurs comme en breton.
Géographie
Cette île, de 800 m de large sur 2500 de long, culmine à 22 m. Elle est située dans l’océan Atlantique, au large de la côte sud de la Bretagne (presqu’îles de Rhuys et de Quiberon), à 13 km à l’est de Belle-Île et à 5 km au sud-est Houat. Elle fait partie d’une ligne de crêtes granitique qui comprend aussi la presqu’île de Batz-Le Croisic-Le Pouliguen, l’île Dumet, Houat, Quiberon et Groix.
Elle est peuplée d’une centaine d’habitants l’hiver. L’été, la population peut atteindre 3 000 habitants avec les touristes et campeurs venant sur l’île.
L’île est reliée au continent, Quiberon, toute l’année par les bateaux de la Compagnie océane et par les bateaux de la compagnie des îles lors de la saison touristique.
Houat et Hoëdic forment un ensemble Natura 2000 comprenant un site d'importance communautaire[4] et une zone de protection spéciale[5] de même périmètre.
Hoëdic fait partie des îles du Ponant.
Histoire
Préhistoire
Les fouilles archéologiques de 1933 ont révélé quelques foyers et 9 tombes mésolithiques (5500/5000 ans av. J.-C., soit la dernière période des peuples chasseurs-pêcheurs-cueilleurs) sur l’île. Des amas coquillers ont permis de conserver les ossements de 14 individus et nous éclairent sur le régime alimentaire de ces populations, largement basé sur les ressources halieutiques. La typologie de ces sépultures est proche de celles de Téviec, (îlot au large de Quiberon). Les défunts étaient ensevelis avec des silex taillés, des pendentifs et des colliers de coquillages, des outils en os, avec des ramures de cerfs encadrant certains corps.
Au début de l’ère néolithique en Bretagne, vers 5000 av. J.-C., Hoëdic faisait déjà partie d’un système insulaire avec Houat, séparée du continent par le passage de la Teignouse. Progressivement, vers 3500 avant J.-C., elle se séparera de Houat en raison de la remontée du niveau marin. L’île conserve de cette époque de nombreux vestiges, dont tout un système d’alignements de menhirs (Paluden, pointe du Vieux-Château, Graoh Denn, Douet...), des tertres du Néolithique moyen 1, quelques menhirs (menhir de la Vierge, Pierre couchée) et plusieurs dolmens (dolmen de la Croix, dolmen de Port-Louit, dolmen de Beg Lagad, dolmen du Télégraphe…).
Époque gauloise
En 2004, une présence gauloise a été attestée par la découverte du site de Port-Blanc. Daté de la fin du Second Âge du fer (IIe ‑ Ier siècles av. J.‑C.), un atelier de production de sel a été mis au jour, accompagné d’espaces à vocation domestique[6]. L'existence d'un camp romain (oppidum) à la pointe du Vieux-Château (Nord-Oust) est avérée après une série de fouilles dans les années 1880-1890.
Moyen Âge
Hoëdic, comme la plupart des îles bretonnes à cette époque, est un lieu occupé au départ de façon intermittente. C'est seulement à partir du Xe siècle qu'est attestée la présence d'un habitat permanent. Selon la tradition, le moine Goustan (saint Goustan) aurait abordé l'île à cette période et l'aurait bonifiée.
Époque moderne
Comme sa voisine Houat, l'île est victime au XVIe siècle de la convoitise des flottes espagnole et anglaise. Le lieu est occupé à plusieurs reprises par ces puissances étrangères.
Le 20 novembre 1759, lors de la guerre de Sept Ans, les rochers des Cardinaux, au sud-est d'Hoëdic, donnèrent leur nom à la bataille navale des Cardinaux que l’escadre britannique de l’amiral Edward Hawke remporta sur une escadre française venant de Brest. Celle-ci devait rejoindre la flotte française rassemblée dans le Morbihan pour transporter un corps expéditionnaire qui aurait débarqué en Écosse. Les trois quarts de la flotte française purent s’échapper et se réfugier dans différents ports bretons, mais cette sévère défaite interdit à Choiseul de porter la guerre en Grande-Bretagne.
Époque contemporaine
En 1815, Hoëdic et Houat furent rattachées à la commune de Belle-Île et mises en quarantaine par le sous-préfet pour contrebande.
De 1815 à 1825, Houatais et Hoedicais élaborèrent un Règlement qui tint lieu de constitution à ces petites « républiques » insulaires et qui prit un tour plus théocratique par la suite.
De 1822 à 1892, en l’absence d’un maire sur l’île, les recteurs (curés) de Hoëdic jouirent d’un statut particulier, appelé « Charte d’Hoëdic » lors de la signature de celle-ci en 1857, faisant d’eux l’unique autorité administrative, judiciaire, religieuse et économique sur l’île. Ils faisaient fonction de banquier, de juge, de marchand (leur magasin général était nommé la « cantine »). Ils obtinrent en 1863 une franchise fiscale tandis que la cantine fut exemptée des droits de débit.
En 1883, le préfet du Morbihan réforma le Conseil des îles dont faisait partie Hoëdic pour en républicaniser la composition.
En 1891, l’île fut détachée de la commune de Belle-Île et érigée elle-même en commune. L’année suivante le « Règlement » fut abandonné et le recteur perdait sa fonction administrative et temporelle avec l’élection du premier maire. En 1931, Houat et Hoëdic sont durement touchées par les conséquences du naufrage du Saint-Philibert, un vieux vapeur transformé en passeur; on dénombrera des centaines de disparus. La rumeur s'étend jusqu'à Nantes, Vannes et au delà- que l'on retrouve des alliances dans les crabes et les homards pêchés dans la baie de Quiberon. Cette crise soudaine et de courte durée n'en provoquera pas moins le départ de nombreux pêcheurs vers les grands ports de pêche, tels Le Croisic ou surtout Lorient, en plein essor depuis la création de son port à Keroman. Après cet évènement, les rôles s'inversent, et Houat surpasse Hoedic en population.
En 1932, Jean Epstein tourne sur l’île un film de fiction, L'Or des mers.
Dans les années 1970-1980, la pêche locale connaît un regain; on comptera près d'une quinzaine d'unités de pêche, employant près du triple de personnes, à terre comme en mer. Aujourd'hui le port d'Hoêdic rassemble bien moins de chalutiers que son homologue Houatais. Les paysages enchanteurs du lieu permettent de compenser ce manque par un tourisme encore limité. Hoëdic est l'une des deux étapes majeures de la "Bar à Bar", une régate se déroulant du Corlazo à Conleau (Vannes), à La Trinquette, au dessus du port d'Argol.
Administration
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1892 | 1900 | Henri Marie Le Moing | ||
1900 | 1904 | Jean Pierre Le Bourhis | ||
1904 | 1907 | Henri Le Bayon | ||
1908 | 1912 | Martin Joseph Le Scoarnec | ||
1912 | 1913 | Denis Marie Le Bourhis | ||
1913 | 1919 | Alphonse Marie Le Gurun | ||
1919 | 1924 | Ange Le Scoarnec | ||
1924 | 1970 | Jean Marie Le Moing | ||
1970 | 1989 | Alcime Marie Blanchet | ||
1989 | 1995 | Marc Allanic | ||
1995 | 2001 | Maurice Allanic | ||
2001 | 2002 | Jean Rambure | ||
2002 | André Blanchet | |||
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Démographie
1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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177 | 191 | 147 | 126 | 140 | 117 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes |
Lieux et monuments
La commune compte deux monuments historiques protégés :
- Le menhir de la Vierge, à 200 mètres à l'est du bourg, haut de 4 m, est le menhir le plus important de l’île. Il a été christianisé par l’ajout d’une croix de fer, régulièrement foudroyée, qui a disparu aujourd’hui. Il est classé MH depuis 1926[7].
- Le fort Louis-Philippe, au centre de l'île, fut décidé en 1846 et construit en 1859 dans l’éventualité d’une attaque britannique. Il hébergea à partir de 1881 la première école laïque de l’île, puis fut vendu en 1892 à une société de production d’iode qui l’occupa jusqu’en 1930. Racheté par le Conservatoire du littoral en 1979. Le fort est inscrit depuis 2000[8].
- Le phare des Grands Cardinaux de 1879[9], au large de la côte est, aujourd’hui automatisé.
- Le vieux port (à 500 mètres au sud du bourg), construit à l'initiative du recteur Rio au milieu du XIXe siècle. En 1865 il est profondément remanié par les ponts et chaussées, qui lui donneront son aspect presque définitif. Le môle principal est constitué d'un remarquable assemblage de granit de taille. Une seconde jetée à l'est vient fermer la baie dans les années 1930; celle-ci est aujourd'hui partiellement détruite afin d'éviter l'ensablement. Appelé aussi Port de la Croix (en référence au calvaire qui le domine), il était davantage exposé aux houles que la côte nord et son accès était -et reste- délicat. Lorsque le nouveau port (ou Port saint-Goustan) fut construit, les derniers pêcheurs qui le fréquentaient encore le désertèrent assez vite. Il demeure cependant un abri sûr pour celui qui désire vraiment y amarrer son bateau. Outre la belle plage de sable fin et blanc, on peut y voir un abri de pêche récemment restauré.
- Le fort des Anglais, bâti au XVIe siècle sur le promontoire de Beg Lagate, au nord-est de l'île. Il n'en subsiste que quelques ruines éparses; on distingue aujourd'hui difficilement l'emplacement des douves, masqué par la végétation.
- La pointe du Vieux-Château, au nord-ouest, doit sans doute son nom au fait qu'elle était l'emplacement d'un camp romain, dont des vestiges ont été exhumés aux XIXe et XXe siècles ; il aurait été occupé aux IIe et IIIe siècles. L'oppidum était de type forteresse sur éperon barré, situation que permettait l'extrémité de la pointe.
- La cale de Port Neuf, à mi-chemin entre le bourg et la pointe du Vieux Château. Construite en pente douce dans une crique semi-circulaire, elle servait à accueillir le "courrier" (navire effectuant la rotation îles du ponant-Quiberon) entre les deux guerres. Il n'en subsiste plus que quelques vestiges accrochés à la roche.
- Le hameau du phare (600 mètre au N-E du bourg) : l'une de ses bâtisses comprend toujours la base du fanal -premier de l'île- édifié en 1836. Il fut abandonné après l'inauguration du phare des Cardinaux en 1879.
- le hameau du Paluden (à 150 mètres au sud du bourg) dont les maisons, parfois anciennes, occupent le site primitif du village, au Haut Moyen Âge. Celui-ci se serait ensuite transféré vers le promontoire nord, au Bas Moyen Âge.
- Port d'Argol ou Port Saint Goustan : situé sur la côte nord, bien abrité au fond de la rade d'Hoedic, il a été construit en 1973 ; il est établi à 200 mètres du bourg. La digue principale est constituée d'enrochements et d'une travée centrale en béton armé. il comporte un phare-veilleuse en son extrémité. Les bateaux de plaisance s'amarrent sur des tonnes ou le long d'un ponton récemment installé. Les unités de pêche mouillent juste derrière le môle. C'est ici que sont assurées les rotations maritimes avec le continent. À l'est, en allant vers Beg Lagate, une petite digue en béton armé des années 1970 tente de briser le ressac. Elle "ferme" le port.
Personnalités liées à l'île
- Jean Noli, journaliste (1928-2000), qui a habité sur l'île et qui y a situé quelques romans.
Filmographie
- L'Or des mers, film de fiction de Jean Epstein, tourné entièrement à Hoëdic en 1932, avec comme acteurs des habitants de l’île et racontant l’histoire d’amour entre un jeune marin-pêcheur et sa fiancée dont le père détiendrait un trésor à la suite d’un naufrage provoqué.
- Reflux, film documentaire de Patrick Le Gall, tourné en 1982 à Hoëdic, sur les traces du film d’Epstein dans la mémoire des îliens, 50 ans plus tard.
Annexes
Notes et références
- ↑ données officielles 2006 sur le site de l’INSEE
- ↑ a et b voir la fiche de Hœdic dans le code officiel géographique
- ↑ Utilisé par les cartes IGN, voir notamment sur géoportail.
- ↑ FR5300033
- ↑ FR5312011
- ↑ L’Archéologue, n°94, Archéologie nouvelle, février-mars 2008, p.53-54.
- ↑ Notice no PA00091293, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ↑ Notice no PA56000027, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ↑ Notice no IA56000343, sur la base Mérimée, ministère de la Culture