Nicolas René Berryer
- Wikipedia, 30/01/2012
Nicolas René Berryer
Naissance | 4 mars 1703 Paris |
---|---|
Décès | 15 août 1762 (à 59 ans) Versailles |
Nationalité | Royaume de France |
Profession | Magistrat |
Activité principale | Lieutenant général de police (1747-1757) |
Autres activités | Maître des requêtes (1739) Secrétaire d'État de la Marine (1758-1761) Garde des sceaux de France (1761-1762) |
Ascendants | Nicolas Berryer (père) Élisabeth Nicole Ursule d'Arnollet de Lochefontaine (mère) |
Conjoint | Catherine Madeleine Jorts de Fribois (1738) |
Famille | Chrétien François de Lamoignon de Basville (gendre) |
Nicolas René Berryer, comte de La Ferrière, est un magistrat et homme politique français né à Paris le 4 mars 1703 et mort à Versailles le 15 août 1762. Il fut lieutenant général de police (1747-1757), puis Secrétaire d'État de la Marine (1758-1761) et enfin Garde des sceaux de France (1761-1762) sous le règne de Louis XV.
Sommaire |
Biographie
Nicolas René Berryer était le fils de Nicolas Berryer, procureur général du Grand Conseil, et d'Élisabeth Nicole Ursule d'Arnollet de Lochefontaine. D'abord avocat général aux requêtes de l'hôtel, il devint en 1728 avocat général des brevets, puis, en 1731, conseiller à la cinquième chambre des enquêtes du Parlement de Paris.
En 1738, il épousa une riche héritière, fille de fermier général, Catherine Madeleine Jorts de Fribois : belle, aimable et spirituelle, elle contribua à l'avancement de son mari. En 1739, celui-ci devint maître des requêtes puis président du Grand Conseil avant d'être nommé intendant du Poitou (1743-1747).
Ami de Madame de Pompadour, celle-ci le fit nommer lieutenant général de police lorsqu'elle devint la maîtresse en titre de Louis XV. Il occupa cette fonction de mai 1747 à octobre 1757[1]. Chargé de protéger les relations entre le roi et sa favorite, il créa un « cabinet noir », afin de surveiller la correspondance confiée à la poste. On attribua à ce service la disgrâce de nombreux ennemis de la marquise de Pompadour, notamment le comte de Maurepas et le comte d'Argenson. Pour autant, il se révéla incapable d'identifier les auteurs des libelles haineux répandus contre la favorite.
Selon Tocqueville, Berryer était « un homme dur, hautain, grossier, avec beaucoup d'ignorance et encore plus de présomption et d'entêtement ». Sa brutalité lui valut la haine du peuple de Paris. Un jour que le Premier président l'avait convoqué au Parlement, il déclara qu'il ne pourrait traverser Paris, car la populace avait juré de le tuer et de lui manger le cœur.
Le 1er novembre 1758, toujours grâce à la protection de Madame de Pompadour, et avec l'appui de Choiseul et du maréchal de Belle-Isle, il fut nommé secrétaire d'État de la Marine. Peu soucieux de seconder les projets de débarquement en Angleterre du secrétaire d'État de la Guerre, il s'attacha surtout à réformer son administration. Avec sa brutalité coutumière, il s'efforça de réprimer les abus qu'il crut discerner dans l'administration du Canada. Il travailla à un projet de Cour d'enquête, qui aurait été compétente pour statuer sur les réclamations contre son département pour raison de fraudes et de majoration de prix, ainsi pour punir les concussionnaires, impliqués dans les malversations et autres irrégularités survenues au Canada.
Le 13 octobre 1761, Louis XV le remplaça par Choiseul et, pour ne pas le renvoyer, le nomma garde des sceaux de France, fonction qu'il occupa jusqu'au 15 septembre 1762.
Il n'eut qu'une fille, Marie-Élisabeth Berryer, qui épousa le 4 septembre 1758 Chrétien François de Lamoignon de Basville, qui fut garde des sceaux en 1787.
Notes
Voir aussi
Bibliographie
- Robert Shackleton, « Deux policiers au XVIIIe siècle : Berryer et d’Hémery », in Raymond Trousson (dir.), Thèmes et figures du siècle des Lumières : mélanges offerts à Roland Mortier, Genève, Droz, 1980, p. 251-258.
Articles connexes
- Histoire de la marine française
- Lieutenant général de police
- Liste des Secrétaires d'État à la Marine (France)
- Liste des ministres français de la Marine et colonies
- Liste des ministres français de la Justice
- Route de la Révolte