Henri Cardin Jean-Baptiste d'Aguesseau
- Wikipedia, 30/11/2011
Henri-Cardin-Jean-Baptiste d’Aguesseau, né le 23 août 1747 à Paris où il est mort le 22 janvier 1826, est un homme politique et diplomate français, dont l’activité s’exerça de la Révolution à la Restauration.
Sommaire |
Biographie
Petit-fils du chancelier Henri François d'Aguesseau, le marquis d’Aguesseau embrassa tout jeune la carrière illustrée par son aïeul, et débuta comme avocat du roi au Châtelet de Paris : le 31 décembre 1774, il passa avocat général au parlement, puis, conseiller d'État, et, en 1783, grand-prévôt maître des cérémonies de l'Ordre du Saint-Esprit (1783-1790).
Député aux États généraux de 1789
En 1789, la noblesse du bailliage de Meaux le choisit pour la représenter aux États généraux. Il fait partie du groupe des 47 députés de son ordre qui se réunirent au tiers état dès le 25 mai ; mais il eut à l'Assemblée un rôle effacé et se démit de ses fonctions en juin 1790.
Non émigré, il devint suspect : à la séance du 4 juin 1792, le capucin Chabot, dans son rapport sur le prétendu « comité autrichien » de Paris, compta d'Aguesseau au nombre des gens soupçonnés de projeter et de préparer l'enlèvement du roi et la dissolution de l'Assemblée. L'Assemblée renvoya le rapport a ses comités et la dénonciation n'ont pas de suites.
D'Aguesseau jugea prudent de se mettre à l'abri, et il se tint longtemps caché tantôt dans son château de Fresnes, tantôt dans un asile secret que lui avait ménagé un de ses serviteurs.
Sénateur du Premier Empire
L'avènement de Bonaparte le rappela à la vie publique; il fut,après le 18 Brumaire, nommé président du Tribunal d'appel de Paris : le 4 juillet 1800, présentant les hommages de ce corps au chef du gouvernement, il le félicita sur ses victoires d'Italie.
Trois ans après, il fut envoyé à Copenhague qualité de ministre plénipotentiaire de France au Danemark. En 1805, Napoléon Ier l'appela à faire partie du Sénat conservateur (12 pluviôse an XIII : 1er février 1805).
Pair de France
Louis XVIII le comprit à son tour, en 1814, sur la liste des pairs qu'il institua.
D'Aguesseau quitta la France pendant les Cent-Jours, revint avec famille royale, et rentra à la Chambre des pairs. Il y fit partie de diverses commissions, notamment de la commission des « Douze », nommée pour la mise en accusation des prévenus de la conspiration militaire du 19 août.
Il opina en faveur du projet de loi relatif à la contrainte par corps, qui lui parut réunir les dispositions diverses des lois déjà en vigueur. Dans la discussion, il répondit à ceux qui voulaient donner dans certains cas, à détention pour dettes le caractère d'une peine à perpétuité « que la loi proposée laissait un asile aux débiteurs malheureux, et qu'elle était indispensable pour mettre un terme aux incertitudes dans cette partie de la jurisprudence ».
Il fit également partie (1817) d'une Société dont le projet était l'amélioration du régime des prisons.
Dans le procès du maréchal Ney, il vota pour la mort.
Déjà « grand officier commandeur[1] » de l'ordre du Saint-Esprit dès 1783, d'Aguesseau reçut de Napoléon la croix de commandant de la Légion d'honneur et le titre de comte. Il avait été reçu en 1787 à l'Académie française, maintenu par l'ordonnance royale du 21 mars 1816.
Il était, à sa mort, le dernier survivant de « l'ancienne Académie ». Son successeur Brifaut, se tira adroitement de son éloge :
« La mort, dit-il, a surpris M. d'Aguesseau à la Chambre des pairs, négligé par la renommée, pour laquelle il ne faisait plus rien, mais visité par la vertu, pour qui on peut toujours faire quelque chose. »
Dernier du nom de d'Aguesseau, c'est son petit-fils Eugène, comte de Ségur qui hérita de sa pairie.
Titres
- marquis d'Aguesseau (avant 1789) ;
- Comte « Daguesseau » et de l'Empire (lettres patentes du 24 avril 1808, Bayonne[2]) ;
- Pair de France (4 juin 1814, marquis-pair héréditaire le 21 août 1817, lettres patentes du 20 décembre 1817[3]).
Distinctions
- Prévôt maître des cérémonies de l'Ordre du Saint-Esprit (1783-1790) ;
- Légion d'honneur[4] :
Armoiries
Figure | Blasonnement | |
Armes des d'Aguesseau
D'azur, à deux fasces d'or, accomppagné de six coquilles d'argent, 3 en chef, 2 entre les fasces et 1 en pointe.[5] |
||
|
Armes du comte d'Aguesseau et de l'Empire
De gueules, franc-quartier de sénateur ; à la fasce d'or accompagnée de trois coquilles d'argent, deux au-dessus et une en pointe, une étoile d'argent en chef.[2],[5],[6]
|
|
|
Armes de pair de France (pair à vie, par ordonnance du 4 juin 1814 confirmé à titre héréditaire par l'ordonnance du 19 août 1815 ; marquis-pair héréditaire par ordonnance du 31 août 1817, et confirmé sur majorat de pairie par lettres patentes du 20 décembre 1817)
D'azur, à deux fasces d'or, accompagnées de cinq coquilles d'argent posées 2, 2, 1, deux entre les fasces et une en pointe soutenue d'un croissant aussi d'argent.[6],[3],[7] |
Notes et références
- ↑ « Aguesseau (Henri-Cardin-Jean-Baptiste, marquis d') » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition]
- ↑ a, b et c BB/29/974 page 7., Titre de comte accordé à Henri, Cardin, Jean, Baptiste Daguesseau. Bayonne (24 avril 1808). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011
- ↑ a et b Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org
- ↑ Notice no LH/11/6, sur la base Léonore, ministère de la Culture
- ↑ a et b (en) Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 2 : (tome 1 et 2), Gouda, 1884-1887 , et ses Compléments sur www.euraldic.com
- ↑ a et b Tout sur l'héraldique : dessin de blasons et d'armoiries, Noblesse impériale sur toutsurlheraldique.blogspot.com. Consulté le 24 juin 2011
- ↑ a et b Source : Armorial de l'Empire français - par M. Alcide Georgel - 1870. L'Institut, L'Université, Les Ecoles publiques. Texte téléchargé depuis le site de la Bibliothèque Nationale de France.
Liens externes
- Notice biographique de l’Académie française
- « Aguesseau (Henri-Cardin-Jean-Baptiste, marquis d') » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] ;
Précédé par Marc-René de Voyer de Paulmy d’Argenson |
Fauteuil 11 de l’Académie française 1787-1826 |
Suivi par Charles Brifaut |