Alexandre Joseph Séraphin d'Haubersart
- Wikipedia, 30/01/2012
Alexandre d'Haubersart | |
|
|
Fonctions | |
---|---|
Député du Nord au Corps législatif | |
28 septembre 1803 – 1er juillet 1808 | |
Élection | 5 vendémiaire an XII |
Membre du Sénat conservateur | |
14 avril 1813 – avril 1814 | |
Membre de la Chambre des pairs | |
4 juin 1814 – mars 1815 août 1815 - 16 août 1823 (†) |
|
Successeur | Alexandre Florent Joseph d'Haubersart (à titre héréditaire) |
Biographie | |
Nom de naissance | Alexandre Joseph Séraphin d'Haubersart |
Date de naissance | 18 octobre 1732 |
Lieu de naissance | Douai Royaume de France |
Date de décès | 16 août 1823 (à 90 ans) |
Lieu de décès | Douai Royaume de France |
Nationalité | Française |
Diplômé de | Collège d'Anchin Université de Douai |
Profession | Magistrat |
|
|
Liste des députés du Nord Liste des membres du Sénat conservateur |
|
modifier |
Alexandre Joseph Séraphin, comte d'Haubersart (Douai, 18 octobre 1732 - Douai, 16 août 1823), était un magistrat et homme politique français des XVIIIe et XIXe siècles.
Sommaire |
Biographie
Baptisé à Coutiches le 19 octobre 1732, (fils de Louis-François d'Haubersart et d'Anne Florence née Favier), il fut élève au collège d'Anchin, tenu alors par les jésuites. Ses succès furent si éclatants que ses maîtres voulurent le faire entrer dans leur société, mais telle n'était pas sa vocation.
Il fit son droit à la faculté de Douai et entra, en 1754, au Parlement de Flandre, en qualité de substitut du procureur général. Il débuta sous les auspices de monsieur de Calonne, prélude aux brillantes destinées que lui réserverait la politique.
Alexandre d’Haubersart se montra digne d'un tel chef et, pendant sept années qu’il remplit les laborieuses fonctions du ministère public, il y déploya toutes ses qualités de magistrat.
En 1763, monsieur de Calonne, devenu intendant de Flandre, proposa à son ancien substitut d’être son subdélégué pour les villes de Douai et d'Orchies. Alexandre d’Haubersart accepta et devint en même temps conseiller pensionnaire de la ville de Douai et directeur du Mont de Piété. C'est dans cette situation que le trouva la Révolution. Éloigné des affaires, il attendit dans la retraite que les circonstances lui permissent de rentrer dans la vie publique.
En l'an VIII, lorsque le gouvernement consulaire, réformant l'organisation des tribunaux, institua les cours d'appel, il s'agissait de donner un chef à celle créée à Douai, pour les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Alexandre d’Haubersart fut appelé à ce poste difficile et l'on peut dire qu'il dépassa les espérances de ceux qui avaient le plus de confiance dans son aptitude. Pendant treize ans, de 1800 à 1813, il fut à la tête de la Cour d'appel de Douai qui devint, en 1811, Cour impériale, et les souvenirs qu'il a laissés ne s'effaceront jamais dans le ressort.
Rendre à l'administration de la justice, ébranlée et compromise par les mesures et les expédients révolutionnaires, l’autorité dont elle jouissait avant 1789; réunir dans la même compagnie, sans distinction d'origine et de parti politique, tous les hommes que leur moralité et leur talent recommandaient à la confiance d'un gouvernement réparateur; tel est le double but qu'il se proposa et qu'il eut l'honneur d'atteindre. Indépendamment de sa capacité judiciaire, Alexandre d’Haubersart avait dans le caractère deux qualités qui devaient assurer son succès: il était à la fois ferme et conciliant.
Élu en 1805 député du Nord au Corps législatif (5 vendémiaire an XII, il fut, deux ans après, nommé président de la commission de législation instituée dans cette assemblée, lors de la suppression du Tribunat. Il fit, au nom de la commission, plusieurs rapports sur le Code d’instruction criminelle et le Code pénal. On s’étonna de trouver dans un vieillard presque octogénaire une netteté d'idées, une force de raisonnement, une vigueur de style qui se rencontrent rarement dans la maturité. Ces qualités s'unissaient chez lui à une figure vénérable, empreinte de dignité et d'énergie, dont le souvenir est resté dans la mémoire de tous ceux qui l'avaient connu.
Alexandre d’Haubersart avait été, depuis plusieurs années, désigné par le collège électoral du Nord, comme candidat au Sénat conservateur, lorsqu'en 1813 l'Empereur le présenta, pour une place vacante, concurremment avec deux de ses collègues, le premier président de la Cour impériale de Gênes et le premier président de la Cour impériale d’Agen. Alexandre d'Haubersart fut élu par le Sénat. Cet honneur inattendu venait le chercher à 81 ans. Il le reçut comme un hommage rendu à la magistrature, à laquelle il appartenait depuis près de soixante ans.
Une année ne s'était écoulée, depuis son entrée au Sénat, lorsque la catastrophe de 1814 amena la chute de l'Empire et la restauration de la Maison de Bourbon. Le roi Louis XVIII éleva le comte d'Haubersart à la dignité de Pair de France et au grade d’officier de la Légion d'honneur (il était chevalier, depuis la création de l'ordre, le 25 prairial an XII).
Alexandre d'Haubersart remplit, pendant neuf ans, jusqu'à la fin de sa vie, avec l'assiduité scrupuleuse qui le distinguait, ses devoirs législatifs. Il décéda à Douai le 16 août 1823 et il repose au Panthéon douaisien.
Il avait été créé chevalier de l'Empire le 28 janvier 1809, baron le 17 mai 1810, baron avec majorat le 25 mars 1813, et comte le 19 juin 1813.
Il avait épousé Rosalie Claire Ursule Raison (1746-1788).
Titres
- Chevalier Dhaubersart et de l'Empire (à la suite du décret du 25 prairial an XII le nommant membre de la Légion d'honneur, lettres patentes du 28 janvier 1809, (Paris)) ;
- Baron d'Haubersart et de l'Empire (décret du 22 avril 1810, lettres patentes du 17 mai 1810 (Gand), institution de majorat, attaché au titre de baron, accordée par lettres patentes du 25 mars 1813, à Paris) ;
- Comte d'Haubersart et de l'Empire (lettres patentes du 19 juin 1813, Saint-Cloud).
- Pair de France[1] :
Dictinctions
- Légion d'honneur[2] :
- Légionnaire (25 prairial an XII), puis,
- Officier de la Légion d'honneur (31 juillet 1814).
Armoiries
Figure | Blasonnement | |
|
Armes du chevalier Dhaubersart et de l'Empire
|
|
|
Armes du baron d'Haubersart et de l'Empire
D'azur, au chevron d'or, accompagné en chef et deux étoiles du même et en pointe d'une balance d'argent ; franc-quartier des barons [premiers] présidents de notre cour d'appel.[3],[5]
|
|
|
Armes du comte d'Haubersart et de l'Empire
|
|
|
Armes du comte d'Haubersaert, pair de France,
D'azur au chevron d'or chargé de deux épées appointées de sable, accompagné en chef de deux étoiles d'argent, et en pointe d'une balance du même.[6],[7],[8],[1] |
Ascendance et postérité
Fils de Louis François d'Haubersart (1691-1752) et d'Anne Florence Favier (1704-1790, fille Philippe Marie Favier (1668-ca 1713), seigneur de La Croisette), Alexandre Joseph Séraphin d'Haubersart épousa Rosalie Ursule Claire Raison (7 août 1746 - Douai ✝ 17 juillet 1788 - Douai).
- Ensemble, ils eurent:
- Rosalie Caroline Florence (23 juin 1769 - Douai ✝ 11 octobre 1769 - Douai) ;
- Philippe Auguste Marie (8 janvier 1770 - Douai ✝ 28 novembre 1781) ;
- Alexandre Florent Joseph (22 janvier 1771 - Douai ✝ 5 avril 1855 - Paris), 2e comte d'Haubersart, pair de France, commandeur de la Légion d'honneur[9], marié, le 3 mai 1801, avec Brigitte Merlin (1782-1858), fille de Merlin de Douai et veuve de Dubois de Crancé (1773-1800, tué au passage du Rhin), dont :
- Louise Marie (18 mars 1802 - Dunkerque ✝ 19 janvier 1884 - Paris), mariée, le 1er mai 1822 à Paris, avec Victor Alexis Bérard (1792-1857), banquier, cousin de Louis Bérard, dont postérité ;
- Alexandre Auguste (7 août 1803 - Dunkerque ✝ 30 mai 1868 - Paris), 3e comte d'Haubersart, député du Nord (arrondissement de Cambrai, pendant quatre législatures : 1835-1848), auditeur au conseil d'État (6 septembre 1825), maître des requêtes (30 août 1830), sans alliance, officier de la Légion d'honneur ;
- Clémence Hermance (29 janvier 1805 - Dunkerque ✝ 20 novembre 1879 - Paris), mariée avec Marie Louis François Constant Himbert de Flégny (1785-1849, fils de Louis-Alexandre Himbert de Flégny), baron de Flégny, auditeur au conseil d'État, intendant militaire, sous-préfet, chevalier de la Légion d'honneur ;
- Jean Edouard Henri (11 mars 1772 - Douai ✝ 22 octobre 1812 - Ben Alcazar, près de Cordoue, Espagne), capitaine de dragons, chevalier de la Légion d'honneur[10] ;
- Catherine Ursule Joseph (29 janvier 1773 - Douai ✝ 11 août 1850 - Douai), mariée le 2 février 1795 à Douai, avec Antoine Philippe Joseph Dronsart (1768-1809), adjoint au maire de Douai (1795), garde général de l'administration forestière de Valenciennes (1800), directeur du Mont de Piété de Douai (1805), dont postérité ;
- Charles Louis (4 avril 1775 - Douai ✝ 3 juin 1777) ;
- Charles Louis Joseph (24 janvier 1779 - Douai ✝ 28 août 1863 - Douai, inhumé dans le « caveau d'Haubersart » du Panthéon douaisien), baron d'Haubersart, inspecteur des contributions directes du département du Vaucluse (1808), conseiller général du Nord, marié, le 27 décembre 1831 à Lille, avec Marie Clémentine de Lespaul de Lespierre (1803-1893, fille de Clément Joseph de Lespaul (1770-1827), écuyer, seigneur de Lespierre, officier de gendarmerie), dont :
- Paul Alexandre Jean (12 juillet 1833 - Douai ✝ 20 mai 1868 - Paris), baron d'Haubersart, secrétaire d'ambassade de « troisième classe » chevalier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur (décret de Napoléon III, Les Tuileries, 5 janvier 1867), chevalier des ordres de Pie IX et de François Ier (it), commandeur de l'ordre de Saint-Sylvestre, marié le 8 septembre 1863 avec Laurence Quecq d'Henripret (1840-1915, fille de Lucien Quecq d'Henripret (1799-1887), Juge au Tribunal de première instance de Cambrai), dont
- Marthe Marie (5 septembre 1866 - Cambrai ✝ 25 mars 1941 - Viroflay), mariée, le 30 décembre 1885 à Douai, avec Raoul, 3e baron des Rotours (1860-1900), député du Nord (Douai, 1897-1900), dont postérité ;
- Maurice Joseph (22 août 1867 - Cambrai ✝ 3 septembre 1867) ;
- Marie Charlotte Catherine (21 août 1834 - Aubencheul-au-Bac ✝ 21 février 1904 - Lille), mariée le 22 août 1855 avec Amédée Louis de Beugny d'Hagerue (1818-1910), écuyer (d'où 2 fils décédés sans postérité).
- Paul Alexandre Jean (12 juillet 1833 - Douai ✝ 20 mai 1868 - Paris), baron d'Haubersart, secrétaire d'ambassade de « troisième classe » chevalier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur (décret de Napoléon III, Les Tuileries, 5 janvier 1867), chevalier des ordres de Pie IX et de François Ier (it), commandeur de l'ordre de Saint-Sylvestre, marié le 8 septembre 1863 avec Laurence Quecq d'Henripret (1840-1915, fille de Lucien Quecq d'Henripret (1799-1887), Juge au Tribunal de première instance de Cambrai), dont
Annexes
Bibliographie
: Ouvrage utilisé comme source pour la rédaction de cet article
- « Haubersaert (Alexandre-Joseph-Séraphin, comte d') » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] [texte sur Sycomore]
- Hippolyte Romain Joseph Duthilloeul, Galerie douaisienne : ou, Biographie des hommes remarquables de la ville de Douai, A. d'Aubers, Impr., 1844, 409 p. [lire en ligne], p. D'Haubersart (Alexandre-Joseph, le comte) ;
Notes et références
- ↑ a et b François Velde, « Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) », Lay Peers sur www.heraldica.org, 27 septembre 2005. Consulté le 18 juin 2011
- ↑ Notice no LH/1271/9, sur la base Léonore, ministère de la Culture
- ↑ a, b, c, d, e et f Registres de lettres patentes de collation de titres et d'armoiries et armorial., 1808-1815. sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011
- ↑ a, b et c Michel Laisnez, « Héraldique napoléonienne », département du Nord sur passepoil.fr, 2009. Consulté le 15 juillet 2011
- ↑ Nicolas Roret, Nouveau manuel complet du blason ou code héraldique, archéologique et historique : avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc..., Encyclopédie Roret, 1854, 340 p. [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)]
- ↑ (en) Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 2 : (tome 1 et 2), Gouda, 1884-1887
- ↑ Source : Haubersart sur http://www.armorial-general.org
- ↑ Source : Haubersart sur http://www.luz-herald.net
- ↑ Notice no LH/1271/8, sur la base Léonore, ministère de la Culture
- ↑ Notice no LH/1271/10, sur la base Léonore, ministère de la Culture
Voir aussi
Articles connexes
- Liste de personnalités liées à Douai ;
- Liste des membres du Sénat conservateur ;
- Liste des membres de la noblesse d'Empire ;
- Armorial des chevaliers de l'Empire ;
- Armorial des barons de l'Empire ;
- Armorial des comtes sénateurs de l'Empire ;
Liens externes
- Notice no LH/1271/9, sur la base Léonore, ministère de la Culture
- Benoît de Diesbach Belleroche, généalogiste, « Mélanges généalogiques », d'Haubersart sur www.diesbach.com. Consulté le 17 août 2011 ;
- BB/29/970 page 315., Titre de chevalier accordé à Alexandre, Claude, Joseph, Séraphin Dhaubersart, à la suite du décret du 25 prairial an XII le nommant membre de la Légion d'honneur. Paris (28 janvier 1809). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011 ;
- BB/29/967 page 247., Titre de baron accordé, accordé par décret du 22 avril 1810, à Alexandre, Joseph Séraphin d'Haubersart. Gand (17 mai 1810). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011 ;
- BB/29/1004 pages 81-87., Institution de majorat attaché au titre de baron au profit de Alexandre, Joseph, Séraphin d'Haubersart, accordée par lettres patentes du 25 mars 1813, à Paris. sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011 ;
- BB/29/974 page 243., Titre de comte accordé à Alexandre, Joseph, Séraphin d'Haubersart. Saint-Cloud (19 juin 1813). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 4 juin 2011 ;
- Alexandre d'Haubersart sur roglo.eu. Consulté le 20 août 2011 ;