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Roger Marion

- Wikipedia, 20/01/2012

Roger Marion est un haut fonctionnaire de la police française, né en 1947 à Castres (Tarn).

Sommaire

Carrière professionnelle et éléments biographiques

Fils de cheminot et d’une employée de commerce, il est reçu, après le service militaire et des études en droit, second au concours d’officier de police adjoint de la police nationale [1] et affecté, à compter du 11 avril 1970 au Service régional de police judiciaire de Bordeaux[2].

En 1976, il est reçu au concours de commissaire de police[3]. Le 8 juillet 1978, il sort vice-major de la 22e promotion de l’École nationale supérieure de la police et est affecté au Service régional de police judiciaire de Toulouse[4], au groupe criminel puis à celui de répression du banditisme.

Le 1er juillet 1985, il est nommé commissaire principal[5] et affecté le 2 juin 1986 comme chef de la section criminelle au Service régional de police judiciaire de Marseille[6] puis promu commissaire divisionnaire à la tête de la division criminelle et de répression du banditisme de ce même service.

Le 1er octobre 1990, il est nommé chef de la 6e Division à la Direction centrale de la police judiciaire[7] qui deviendra le 23 février 1998, Division Nationale Anti-Terroriste de la Direction centrale de la police judiciaire[8].

Promu contrôleur général[9], puis inspecteur général des services actifs de la police nationale[10], il est directeur central-adjoint de la police judiciaire chargé des affaires criminelles[11], du 1er octobre 1999 au 29 octobre 2002.

Le 30 octobre 2002, il est nommé préfet délégué pour la sécurité et la défense (PDSD) auprès du préfet de la zone sud à Marseille[12] puis à Lille[13] le 29 mars 2004 auprès du préfet de la zone nord.

Le 12 juin 2006, il est nommé préfet hors-cadre[14] et chargé de mission à l’Inspection Générale de l’Administration[15].

Débats et discussions

Dans l’enquête préliminaire diligentée au plan national par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) contre les milieux islamistes, à la suite d’assassinats et d’enlèvements de personnes en Algérie (Opération “Chrysanthème” du 9 novembre 1993), le Service régional de police judiciaire de Versailles a opéré une perquisition au domicile de Moussa Kraouche à Taverny (Yvelines) et saisi des documents à caractère subversif. L’inspecteur Patrick Robert de la 6e Division de la DCPJ, en sa qualité d’observateur, a dénoncé une “une manipulation des services de renseignements” qui participaient, eux-aussi, à cette perquisition, ce qui conduira le juge d’instruction Roger Le Loire à rendre une ordonnance de non-lieu au bénéfice de Moussa Kraouche “en raison d’une construction de preuves pure et simple des services de police”. Roger Marion n’a jamais été mis en cause au plan judiciaire dans cette affaire, ni même entendu en qualité de témoin.

L’enquête consécutive à l’assassinat le 6 février 1998 à Ajaccio du préfet de Corse Claude Érignac, a abouti à l’identification d’un groupe terroriste composé de deux commandos (sud et nord). Six activistes du commando du sud ont été arrêtés les 21 et 23 mai 1999 et condamnés définitivement pour leur participation à l’assassinat par arrêt du 11 juillet 2003 de la Cour d’assises de Paris spécialement composée. Deux des complices présumés (commando du nord) dont Jean Castela et Vincent Andriuzzi ont été acquittés en appel mais toutefois condamnés, le premier à dix ans de réclusion criminelle, le second à huit ans de la même peine, pour leurs activités terroristes, notamment, des attentats à l’explosif commis en 1994 à Paris et à Mende (Lozère).

Lors des commissions d’enquête parlementaire sur le fonctionnement des forces de sécurité en Corse – en contradiction avec les dispositions de l’Ordonnance n° 58-1100 du 17 novembre 1958, relative au fonctionnement des Assemblées parlementaires qui prohibe expressément la création d’une commission d’enquête lorsque les faits ont donné lieu à des poursuites judiciaires – il a été interrogé sur la “non-arrestation” d’Yvan Colonna le 23 mai 1999, ce à quoi il a répondu que celui-ci avait été prévenu par l’ex-directeur de la Police judiciaire d’Ajaccio, des surveillances dont il était l’objet par les Renseignements Généraux en janvier 1999 (c.f. extrait du procès-verbal de séance du 12 juillet 1999 du rapport n° 1918 de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale). Malgré la plainte déposée contre lui pour dénonciation calomnieuse par l’ex-directeur du S.R.P.J. de Corse, il a été relaxé par arrêt en date du 28 janvier 2010 de la 7ème chambre de la Cour d’appel de Paris.

Yvan Colonna, en fuite depuis le 23 mai 1999, a été arrêté le 4 juillet 2003 à Porto Pollo (Corse du sud) et condamné pour sa participation à l’assassinat du préfet Claude Érignac, à la réclusion criminelle à perpétuité, par arrêt en date du 20 juin 2011 de la Cour d’assises de Paris spécialement composée, mais a formé un pourvoi en cassation contre cette décision.

Dans le livre Place Beauvau, “les méthodes d’interrogatoire” de la D.N.A.T. ont été mises en cause, allant même jusqu’à l’accusation de “torture”. Après enquête de l’Inspection générale de la police nationale, aucun fait allégué n’a été avéré, ce qui a conduit le procureur de la République de Paris, auquel l’enquête avait été transmise, à prendre une décision de classement sans suite.

Les auteurs de la campagne d’attentats terroristes commis en France en 1995 ont été identifiés et appréhendés cinq mois plus tard. Le chef de ce groupe du Groupe islamique armé a été quant à lui arrêté le 1er novembre 1995, rue Félicien David à Paris XVIe, par des effectifs du RAID requis par la D.N.A.T., qui n’ont fait usage que de la force strictement nécessaire pour le maîtriser.

Les avocats des activistes bretons, ceux du G.I.A. et des membres du commando ayant assassiné le préfet Claude Érignac, n’ont pas manqué de faire état lors des audiences en Cour d’assises de ces prétendues violences mais, ni le chef de la D.N.A.T., ni aucun de ses subordonnés, n’ont jamais été poursuivis, ni a fortiori condamnés pour violences illégitimes.

Éléments bibliographiques

  • Jean-Pierre Chevènement, Défis républicains, éditions Fayard, Paris, septembre 2004, pages 356 et suivantes.
  • Roger Marion et Francis Zamponi, On m’appelle Eagle Four, éditions du Seuil, Paris, novembre 2007.

Références

  1. Journal officiel n° 12285 du 19 juillet 1969.
  2. Arrêté n°419 du 30 avril 1970 signé pour le ministre de l'Intérieur par l'administrateur civil chargé de la sous-direction des personnels, Marcel Bonnecarrère.
  3. Journal officiel du 15 juin 1976 page C2787 23/36.
  4. Arrêté n°783 du 13 décembre 1978 signé pour le ministre de l'Intérieur par l'administrateur civil chargé de la sous-direction des personnels, Marcel Bonnecarrère.
  5. Arrêté n°424 du 21 août 1985 signé pour le ministre de l'Intérieur par le directeur du personnel de la police, Jean-Jacques Pascal.
  6. Arrêté n°293 du 23 mai 1986 signé par Pierre Verbrugghe directeur général de la police nationale.
  7. Arrêté n°4425 du 4 octobre 1990 du directeur général de la police nationale, François Roussely.
  8. Note de service PN/DCPJ/SDLE n°186/1663 du 23 février 1998 du directeur central de la police judiciaire.
  9. Arrêté du 4 mai 1995 du ministre de l'Intérieur, Journal officiel du 10 mai 1995, page. 7764.
  10. Décret du 3 août 199, Journal officiel du 5 août 1999 p. 11863
  11. Arrêté DAPN/RH/CR n°473 du 27 septembre 1999 du ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement.
  12. Décret du 10 octobre 2002 du Président de la République, Jacques Chirac, procès-verbal d'installation le 30 octobre 2002.
  13. Décret du 26 février 2004 signé du Président de la République, Jacques Chirac. Procès-verbal d'installation du 29 mars 2004.
  14. Décret du 1er juin 2006 signé du Président de la République, M. Jacques Chirac, Journal officiel du 2 juin 2006, texte n°43.
  15. Décision du 11 juillet 2006.

Journal officiel n° 12285 du 19 juillet 1969.


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