Camp de Royallieu
- Wikipedia, 29/01/2012
49° 24′ 09″ N 2° 48′ 29″ E / 49.4026, 2.80802
Le camp de Royallieu (Frontstalag 122) à Compiègne (Oise) en France était un camp de transit et d'internement nazi, ouvert de juin 1941 à août 1944[1].
La publication, en 2008, de la première étude historique réalisée sur le camp d'internement de Royallieu, a enfin permis d'établir et de faire connaître son histoire. Jusqu'ici peu connu, ce camp fut pourtant l'un des plus importants rouages du système totalitaire et génocidaire sur le sol français[2].
Plus de 54 000[3]résistants, militants syndicaux et politiques, civils raflés, Juifs y ont été internés[1]. 50 000 d'entre eux[3] ont été déportés dans les camps de concentration et d'extermination d'Auschwitz, Ravensbrück, Buchenwald, Dachau, Sachsenhausen, Mauthausen, Neuengamme[3]. Le Frontstalag 122 s'est caractérisé notamment par l'internement et la déportation des « politiques » et personnalités « otages » : communistes, syndicalistes, résistants et civils[1]. Le « camp C »[4], ou le camp juif, tenu au secret, était déjà, vu les conditions d'internement qui y régnaient, un lieu d'extermination par la faim et la maladie[4].
Devenu « quartier Royallieu » après la guerre, ce camp a servi de centre d'instruction (CI) de l'Armée de l'Air pour les appelés du contingent dans la fin des années 1950 et au delà. Formé au combat militaire terrestre en 60 à 70 jours, chaque contingent d'appelés d'environ 1 000 recrues par trimestre quittait ce centre d'entraînement à l'issue de la formation. Les appelés de chaque contingent étaient alors dispersés dans les diverses Bases Aériennes (BA) tant en France qu'en Algérie. Le présentateur de télévision Michel Drucker y a fait son service national.
Il a ensuite hébergé le 58e régiment de commandement et de transmissions dans les années 1970 et le 51e régiment de transmissions dans les années 1980.
L'Armée se retirant, un Mémorial de l'internement et de la déportation a pu être créé dans les trois bâtiments conservés du site. Il a été inauguré et ouvert au public le samedi 23 février 2008[5]. De plus, un chantier est mis en œuvre à proximité des voies de la gare, présentant deux wagons de déportation d'époque.
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Plaque commémorative apposée place de l'École-Militaire à Paris en mémoire des 743 personnalités juives françaises arrêtées le 12 décembre 1941 et internées à Royallieu avant d'être déportées pour la plupart dans le premier convoi parti de France à destination d'Auschwitz en mars 1942.
Détenus connus
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Tous deux furent déportés dans le train de la mort. Ville de départ : Compiègne, destination : camp de concentration de Dachau, le 2 juillet 1944. Dans ce train portant le numéro 7909, dans des conditions dantesques, 2500 hommes furent transportés dans 44 wagons à bestiaux [8]. 1632 prisonniers survécurent à ce terrible voyage. Sous une chaleur caniculaire, sans eau, asphyxiés, beaucoup de déportés furent pris d'une folie meurtrière, s'entretuant. Arrivé à destination, on dénombra plus de cinq cent morts[9].
- Pierre Masse a été interné au camp de décembre 1941 à mars 1942. Il y a organisé un système judiciaire[10].
Notes et références
- ↑ a, b et c « Le camp de Compiègne-Royallieu 1/3 », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
- ↑ Beate Husser, Françoise Leclère-Rosenzweig et Jean Pierre Besse (collectif), Frontstalag 122 Compiègne-Royallieu – Un camp d’internement allemand dans l’Oise, 1941-1944, édition du Conseil général de l'Oise, 2008 (ISBN 2860600248 et 978-2-86060-024-8)
- ↑ a, b et c « Le camp de Compiègne-Royallieu 3/3 », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
- ↑ a et b « Le camp de Compiègne-Royallieu 2/3 », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
- ↑ « Ouverture du Mémorial de l'internement et de la déportation - Camp de Royallieu », sur le site du Mémorial de l'internement et de la déportation, memorial.compiegne.fr, consulté le 3 janvier 2009.
- ↑ Christian Bernadac, Le Train de la mort, Paris, France-Empire, 1970, 365 p. (OCLC 4597885), p. 79-355
- ↑ Christian Bernadac, Le Train de la mort, Paris, France-Empire, 1970, 365 p. (OCLC 4597885), p. 78-351
- ↑ Source du ministère de la défense, le nombre d'hommes et de wagons a été déterminé à la suite du procès militaire de 1950
- ↑ Christian Bernadac, Le Train de la mort, Paris, France-Empire, 1970, 365 p. (OCLC 4597885)
- ↑ Hommage de Badinter à Pierre Masse
Bibliographie
- Jean-Jacques Bernard, Le Camp de la mort lente, Compiègne 1941-1942, Paris, Albin Michel, 1945, 249 p. (ISBN 978-2-7481-6930-0)
- André Poirmeur, Compiègne, 1939-1945. Hitler à Compiègne, occupation et résistance, rapatriement des prisonniers de guerre, Laval inaugure, la relève, service du travail obligatoire, le camp de concentration de Royallieu, libération, Compiègne, 1968, 159 p.
- Collectif (préf. Philippe Marini), Royallieu 80 ans d'histoire, Montargis, École d'application des transmissions de Montargis Caserne Gudin, 1993, 126 p. (OCLC 417022805)
- Sylvain Pouteau, Historique de la caserne de Royallieu, Compiègne, 51e Régiment de transmissions, 1993, 120 p.
- Xavier Leprêtre, De la Résistance à la déportation. Compiègne-Royallieu, 1940-1944, Compiègne, 1994, 222 p. (OCLC 411561532)
- Le Camp de Royallieu durant la Seconde Guerre mondiale, Beauvais, Service départemental de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre, 2005 (OCLC 469764916)
- Le Camp juif de Royallieu-Compiègne 1941-1943, éd. Le Manuscrit, Paris, octobre 2007
- Beate Husser, Françoise Leclère-Rosenzweig et Jean Pierre Besse (collectif), Frontstalag 122 Compiègne-Royallieu – Un camp d’internement allemand dans l’Oise, 1941-1944, édition du Conseil général de l'Oise, 2008 (ISBN 2860600248 et 978-2-86060-024-8)
Ouvrage collectif sous la direction des Archives départementales de l'Oise
- Pierre Dietz, Briefe aus der Deportation ISBN 978-3-86841-042-6
Filmographie
- Marc Tavernier, Camp C, Compiègne-Royallieu, documentaire historique de 57 minutes, Purple Milk Production, 2010. avec des témoignages de survivants et la participation de Serge Klarsfeld.
Annexes
Articles connexes
- Camp de Beaune-la-Rolande.
- Camp de Drancy
- Camp de Gurs
- Camp de Pithiviers
- Camp de concentration français
- Collaboration policière sous le régime de Vichy
Liens externes
- Site du mémorial de l'internement et de la déportation - Camp de Royallieu ; Le livret pédagogique (pdf)
- Site des lycées Charles de Bovelles et Jean Calvin à Noyon à propos du camp
- Page sur le documentaire Camp C, Compiègne-Royallieu
- Le frontstalag 122 sur le site Mémoire vive des convois des 45000 et 31000 d'Auschwitz-Birkenau