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Pierre Laroque

- Wikipedia, 26/12/2011

Pierre Laroque, né le 2 novembre 1907 à Paris (16e arrdt) et mort le 21 janvier 1997 également à Paris, est un haut fonctionnaire français connu comme le « père » de la sécurité sociale de 1945.

Sommaire

Biographie

Admis au Conseil d'État en 1929, Pierre Laroque (1907-1997) doit à son entrée en 1931 au cabinet d'Adolphe Landry, ministre du Travail et de la Prévoyance sociale, de devenir un spécialiste des assurances sociales.

En mars 1938, il rédige un rapport intitulé les « Nord-Africains en France », qui critique notamment le Service de surveillance et de protection des Nord-Africains, dépendant de la préfecture de police de Paris[1]. Il préconise dans le rapport la dissociation des activités de protection sociale et des activités répressives concernant les immigrés d'origine nord-africaine, mais ces réformes ne sont pas mises en œuvres par le Front populaire, faute de temps[1].

Révoqué en octobre 1940 pour des origines juives comtadines, il entre dans le secteur privé, participe à Lyon à l'organisation de résistance « Combat » et rejoint Londres en avril 1943.

Rentré en France en juin 1944 avec le Général de Gaulle, il est nommé Directeur Général de la Sécurité sociale le 5 octobre 1944. Il prend alors une part considérable dans la rédaction des ordonnances fondant et organisant la Sécurité sociale.

Remplacé par Jacques Doublet, il retourne au Conseil d'État en octobre 1951. Il est nommé en 1953 Président de la Sous-Section du Contentieux, puis Président adjoint en 1959, ce qui lui vaudra en 1962 d'affronter le Général de Gaulle à propos de l'exercice des pouvoirs spéciaux au titre de l'article 16 de la Constitution (arrêt Canal). Président de la Caisse nationale de Sécurité sociale, il constitue et préside la « Commission d'Étude des problèmes de la Vieillesse » qui aboutit en janvier 1962 au célèbre « Rapport Laroque ». En août 1964, il est enfin nommé Président de la Section Sociale du Conseil d'État, fonction qu'il exerce jusqu'à sa retraite en 1980.

Longtemps titulaire de la chaire de Droit social à l'Institut d'études politiques de Paris, il a formé des générations de fonctionnaires et de syndicalistes et a publié des mémoires : Au service de l'Homme et du Droit. Souvenirs et réflexions. Association pour l'Étude de l'Histoire de la Sécurité sociale, 1, place Fontenoy, Paris.

Il est élevé à la digité de grand-croix de la Légion d'honneur par le décret du 13 juillet 1984[2].

Il est apparenté à la comédienne et humoriste Michèle Laroque.

Pensée

Pour Pierre Laroque, « chaque classe forme un groupe relativement clos ; le passage de l'une à l'autre, sans être impossible, est difficile »[3]. La distinction des classes a une base « très largement économique », découlant des rapports de travail. La structure sociale tend à être dominée par une différenciation entre « une classe capitaliste, propriétaire des moyens de production », et « une classe de salariés ou prolétaires »[4]. Les « conflits de classes » se situent soit dans le cadre « de la structure sociale existante », soit remettent « en cause cette organisation sociale ». Mais « la difficulté rencontrée par une classe à obtenir ce qu'elle recherche dans le cadre de la structure existante peut la conduire progressivement à remettre en cause cette structure. »[5]


Notes et Références

  1. a et b Blanchard, Emmanuel (2004), La dissolution des Brigades nord-africaines de la Préfecture de police : la fin d’une police d’exception pour les Algériens de Paris (1944-1953) ?, in Bulletin de l'IHTP, n° 83, juin 2004, dossier « Répression, contrôle et encadrement dans le monde colonial au XXe siècle ».
  2. Décret du 13 juillet 1984 portant élévation à la dignité de grand-croix et de grand officier et promotion dans l'ordre de la Légion d'honneur
  3. Pierre Laroque, Les Classes sociales, Que sais-je ? n° 341, 1977, p. 3.
  4. Pierre Laroque, Les Classes sociales, Que sais-je ? n° 341, 1977, p. 21.
  5. Pierre Laroque, Les Classes sociales, Que sais-je ? n° 341, 1977, p. 37 et 38.

Liens externes


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