Père Fouettard
- Wikipedia, 25/12/2011
Le père Fouettard (Hans Trapp en alsacien, Père La Pouque en Normandie, Rubelz en Lorraine germanophone, Hanscrouf dans la région de Liège germanophone, Houseker au Luxembourg) est un personnage du folklore de la fête de Saint-Nicolas. C'est un personnage sinistre, qui accompagne Saint-Nicolas lors de sa sortie, le 6 décembre ou la veille au soir. Alors que Saint-Nicolas distribue des cadeaux aux enfants sages, le père Fouettard dispense des coups de martinet aux vilains garnements. Dans certaines régions françaises et belges, les coups de martinet sont remplacés par une livraison de charbon ou de betteraves à sucre.
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Origines
Le père Fouettard connait plusieurs variantes en fonctions des pays et des régions où la tradition existe mais il est quasiment toujours représenté comme un personnage repoussant, couvert de fourrure, avec une longue barbe, le visage sombre et des cheveux hirsutes. Il est souvent équipé d'un fouet, d'un martinet ou de branchages. Il menace les enfants désobéissants ou ceux qui rechignent à réciter leurs prières de les emporter avec lui dans une hotte ou un grand sac de jute.
Le père Fouettard est également souvent un personnage associé au bruit. Le claquement du fouet, les chaînes, cloches ou grelots qu'il porte font également partie du personnage. Équipé de sabots ou de grosses bottes, il racle le sol bruyamment en se déplaçant.
En Alsace
Selon la légende, c'est en 1737, dans le Comté de Hanau-Lichtenberg qu'il apparaît pour la première fois. À l'origine de ce personnage, il y aurait pour les uns le Maréchal Jean de Dratt (Hans von Trotha[2]), brute sanguinaire qui terrorisait la population. De son château de Berwartstein, près de Wissembourg, il rançonnait et pillait voyageurs et paysans. Il aurait laissé un tel souvenir qu'il serait devenu le père Fouettard dans toute la région et au-delà. Pour les autres, cela viendrait du mot « trappen », bruit de ses pas pour chasser les esprits.
Dans la tradition alsacienne, le personnage d'Hans Trapp accompagne Saint Nicolas et le Christkindel lors de la tournée du soir du 5 décembre. Le Hans Trapp joue le rôle du méchant, Saint Nicolas est fidèle à son rôle de protecteur des enfants et le « Christkindel » est un personnage plein de bonté distribuant ses présents[3],[1],[4].
Jules Hoches écrit à propose de Hans Trapp en 1897 :
« À côté de sa blanche compagne (le Christkindel), il incarne, lui, une sorte de Lucifer, de délégué du diable, de croque-mitaine biblique, et il a pour attribut une verge à rameaux tricolores dont il menace les enfants qui ne sont pas disposés à tenir les promesses faites au Christkindel, son nom est Hans Tràpp et il ne parle que le patois d'Alsace[5]. »
À Wissembourg, le défilé du Hans Trapp, le soir du 4e dimanche de l'Avent[6], fait revivre chaque année ce sinistre personnage précédé par les moines et de la population affolés, il apparait à cheval, hirsute et noir avec d'autres cavaliers sur un fracas de percussions.
En Lorraine
Selon une autre version, il serait né à Metz en 1552 pendant le siège de la ville par l'armée de Charles Quint. Les habitants de la ville firent une procession avec un mannequin à l'effigie de l'empereur à travers les rues avant de le brûler[7]. Ce mannequin pourrait être à l'origine de la légende.
« Une des légendes raconte que le père Fouettard est né à Metz en 1552, lors du siège de la ville par les troupes de Charles Quint. Pour donner du courage aux habitants assiégés, la corporation des tanneurs invente un personnage grotesque, armé d’un fouet, qui poursuit jouvencelles et damoiseaux. L’année suivante, Metz est libérée. Le personnage au fouet est ressuscité. Son passage coïncide avec celui de saint Nicolas. Sa caricature restera dans les esprits sous l’appellation de père Fouettard, un tanneur de fesses, accompagnateur de saint Nicolas, un distributeur de cadeaux. »
Dans d'autres pays
Saint Nicolas est accompagné de différents personnages selon les régions ou les pays :
- Dans les régions alpines, son acolyte se nomme Krampus. Il est célébré en Bavière et en Autriche.
- En Allemagne, il est nommé Ruprecht ou Knecht Ruprecht et Houseker (lb) au Luxembourg.
- En Suisse, Saint Nicolas est entouré de ses pères Fouettard, appelés Schmutzli, en suisse allemand.
- En Belgique et aux Pays-Bas, Saint Nicolas est accompagné de Zwarte Piet. Appelé également père Fouettard en Belgique francophone, il est un personnage sympathique et de bonne volonté.
- Dans le sud-ouest de l'Allemagne, il est accompagné de Belsnickel.
- En Rhénanie et en Silésie, Pelzbock
- En Pologne, Ryszard Pospiech est l'acolyte de Saint Nicolas.
Bien que liés à d'autres fêtes, on peut retrouver des similitudes avec d'autres personnages légendaires comme les namahages au Japon ou les mariwines en Amazonie.
Divers
- Jacques Dutronc et Jacques Lanzmann ont écrit une chanson sur les amours impossibles du fils du père Fouettard et de la fille du père Noël.
- Jochen Gerner dessine le père Fouettard dans sa bande dessinée documentaire Le saint patron, L'Association, coll. Ciboulette, 2004.
- Le père Fouettard est aussi un personnage dans la série Le Monde secret du Père Noël. C'est d'ailleurs l'ennemi du père Noël.
Notes et références
- ↑ a et b http://www.calixo.net/~knarf/almanach/nicolas/nicolas.htm
- ↑ http://www.merci-facteur.com/saint-nicolas/qui-est-pere-fouettard-pour-saint-nicolas_e25.html
- ↑ http://www.noel-alsace.fr/traditions_de_noel/christkindel.php
- ↑ http://fr.franceguide.com/special/fetes-de-fin-d-annee/Alsace-De-l-Avent-a-l-Apres-Noel.html?NodeID=1422&EditoID;=128166
- ↑ http://petite-lanterne.over-blog.com/article-14584406.html
- ↑ http://www.cc-pays-wissembourg.fr/hanstrapp.html
- ↑ http://stnicolasfanclub.free.fr/fouettard.php