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Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage

- Wikipedia, 1/02/2012

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Le CROSS Gris-Nez au pied du phare

En France, les Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) assurent une mission générale de sécurité maritime, dans le cadre de l'action de l'État en mer. Ils font partie du réseau international des Centres de coordination de sauvetage maritime institués par la convention Search and Rescue (SAR) de l'Organisation maritime internationale (OMI). Ils constituent à ce titre des Maritime Rescue Coordination Centres (MRCC), ou bien des Maritime Rescue Sub-Centres (MRSC).

Sommaire

Missions

En tant que « Maritime Rescue Coordination Centres » (MRCC), les CROSS sont désignés par l’OMI comme « service de trafic maritime » (STM, au sens de la convention internationale sur la sauvegarde de la vie humaine en mer dite convention SOLAS). Les CROSS sont à ce titre un acteur essentiel de la régulation et sécurité du trafic maritime (STM) et du « service d’assistance maritime » (SAM)[1].

Ils informent et aident le préfet maritime, notamment à évaluer - en continu - la situation sur zone. Ils transmettent aux navires d'éventuelles décisions et directives émises par le préfet (en France) et en général les RSM (renseignements sur la sécurité maritime). Un CROSS de par sa définition est coordonné aux autres CROSS ou MRCC. Ils sont dans ce cadre chargés de mission de sûreté, surveillance, circulation et de sauvetage souvent réparties en sept missions :

  1. Recherche et sauvetage maritimes (SAR, MRCC)
  2. Surveillance de la navigation maritime (SURNAV)
  3. Surveillance et police des pollutions maritimes (SURPOL)
  4. Surveillance et police des pêches maritimes (SURPÊCHE), compétence qui s'inscrit dans la politique européenne de la pêche (PCP) et qui prend une importance croissante depuis le 1er décembre 2005, date à laquelle le CROSS Étel a été désigné comme CROSS référent pour la France[2]
  5. Diffusion des renseignements relatifs à la sécurité maritime (RSM),
  6. Réception des alertes de sûreté maritime des navires (piraterie, terrorisme maritime)
  7. Permanence opérationnelle des services des Affaires maritimes

Pour ces missions, les CROSS font appel aux moyens de l'État, ceux des Affaires maritimes, de la Marine nationale, de la gendarmerie nationale, des Douanes, de la Sécurité civile, ainsi qu'à ceux de la Société nationale de sauvetage en mer (SNSM). Ils sont également dotés de moyens propres, radars et télécommunications ; ils sont en liaison permanente avec le réseau de sémaphores de la Marine nationale.

Ils relèvent du Ministère de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement (MEDDTL). Ils sont dirigés par des administrateurs des Affaires maritimes et sont armés par du personnel du MEDDTL et de la Marine nationale. Ils sont gérés par les Directions interrégionales de la Mer (DIRM) et les Directions de la Mer.

Pour leurs activités opérationnelles, les CROSS sont placés sous l'autorité des préfets maritimes en métropole et des délégués du gouvernement pour l'action de l'État en mer, outre-mer.

Le CROSS de Jobourg

Il existe cinq centres principaux et un secondaire en métropole (leur zone de compétence le long des côtes françaises ainsi que leur mission spécifique) :

  • CROSS Gris-Nez ; Point de contact SAR international pour la France, point centralisateur des alertes de sûreté relayant les alertes de piraterie et terrorisme, animé (en 2007) par 66 agents civils et militaires, il est aussi chargé de la surveillance « locale » du pas de Calais et de la Manche/mer du Nord ; de la frontière belge au Cap d'Antifer, ainsi que des opérations de sauvetage internationales (hors Méditerranée), si un navire français est concerné. Il constitue un point de contact, mais ne coordonne pas sur place les moyens de sauvetage qui restent sous la responsabilité des MRCC ou MRSC locaux dans leur propre SRR. À titre d'exemple, il a enregistré 418 opérations dans sa zone de compétence nationale en 2006 (+ 5% par rapport à 2005)[2].
  • CROSS Jobourg (du Cap d'Antifer au Mont-Saint-Michel, et administration de la base française de données maritimes « Trafic 2000 »[3],[4] bientôt interconnectée au système européen en cours de finalisation)
  • CROSS Corsen (du Mont-Saint-Michel à la pointe de Penmarch et toute la zone A2 du SMDSM attribuée à la France en Atlantique Nord-Est)
  • CROSS Étel (basé dans le Château de la Garenne à Étel, chargé de la zone de la pointe de Penmarch à la frontière espagnole. Il héberge et administre aussi la partie française et des départements et territoires d'outre-mer (DOM-TOM) de la base Européenne de surveillance des pêches par satellite)[5]
  • CROSS La Garde (Méditerranée, opérations de sauvetage internationales en Méditerranée si un navire français est concerné, ainsi que toute la zone A2 du SMDSM attribuée à la France en Méditerranée), secondé la journée par le sous-CROSS Corse à Ajaccio (Corse uniquement).

Et cinq centres et deux PC SAR dans les DOM-TOM :

Les deux MRCC de l'océan Pacifique n'assurent que la mission SAR. Deux CROSS sont en cours de création pour étendre ces missions.

Le succès des CROSS dans la coordination de moyens et d'administrations différentes — Marine nationale, Affaires maritimes, Douanes, Gendarmerie nationale française, Sécurité civile, Pompiers, SNSM, Service d'aide médicale urgente (SAMU) de Coordination médicale maritime, Coastguards étrangers, navires de commerce, etc. — est reconnu. Il inspire d'ailleurs une réflexion de création d'organisme similaire pour les secours terrestres.
Un audit[6] commandé par les Affaires maritimes au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) en 2009 visant explicitement l'évaluation de « la pertinence d'envisager une baisse des effectifs de quart dans les trois Cross de la Manche et de la Mer du Nord »[7] a ému divers élus et marins[8]. La commande envisageait aussi le transfert au Cross Corsen des missions exercées par le Cross Étel, « à l'exception éventuelle de la mission de surveillance des pêches maritimes effectuée par le Centre National de Surveillance des Pêches Maritimes (CNSPM) qui resterait à Étel »[6].

Fréquences attribuées

Les CROSS de métropole émettent principalement en bande marine VHF (sous gamme de fréquence située entre 156,025 et 162,525 MHz en modulation de fréquence) et en bande marine (entre 1 605 kHz et 4 000 kHz en plusieurs sous bandes)[9]. En complément de leurs métiers premiers, les centres régionaux opérationnels des Affaires maritimes diffusent des bulletins météorologiques — côtiers en très haute fréquence (VHF) et larges en moyenne fréquence (MF) pour les CROSS possédants une zone A2 du Système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM) — à des heures précises, ainsi que des Avis urgent aux navigateurs (AVURNAV) et des Bulletins météo spéciaux (BMS) en cas de nécessité. Le canal 16, le 2 182 kHz et l'Appel sélectif numérique (ASN) en zone A1 sur le canal 70, en zone A2 sur la fréquence 2187,5 kHz sont utilisés pour annoncer les diffusions pré-citées, puis les informations sont diffusées sur un autre canal.

Afin de couvrir leur zone de compétence bien plus étendue qu'en métropole, les CROSS situés dans les DOM-TOM utilisent en complément des moyens de communication satellitaires (Zone A3 du SMDSM).

À voir également pour plus de détails : Fréquences maritimes pour la détresse

Toutes ces fréquences sont régies et attribuées pour le territoire Français par l'Agence nationale des fréquences (ANFR).

Canal VHF Marine (Version Navire) Fréquence Émission Fréquence Réception Désignation
3 (duplex) 156,150 MHz 160,750 MHz CROSS
4 (duplex) 156,200 MHz 160,800 MHz CROSS
63 (duplex) 156,175 MHz 160,775 MHz CROSS et Autorités portuaires
64 (duplex) 156,225 MHz 160,825 MHz CROSS et Autorités portuaires
67 (simplex) 156,375 MHz Idem Émission CROSS (coordination du sauvetage en mer)
68 (simplex) 156,425 MHz Idem Émission CROSS (coordination du sauvetage en mer)
13 (simplex) 156,650 MHz Idem Émission CROSS (Interrogation des navires dans les 3 DST de la Manche) et Autorités portuaires
79 (duplex) 156,975 MHz 161,575 MHz CROSS (Gris-Nez, Corsen, Etel, La Garde) et Autorités portuaires
80 (duplex) 157,025 MHz 161,625 MHz CROSS (Jobourg, Etel, La Garde) et Autorités portuaires
87 (duplex) 157,375 MHz 161,975 MHz CROSS
88 (duplex) 157,425 MHz 162,025 MHz CROSS

Quelques précisions concernant le tableau :

Les VHF « marine » terrestres ont leurs fréquences d'émission et de réception inversées par rapport aux matériels équipant les navires. Lors de l'utilisation d'un canal duplex, seul un bateau et une station terrestre peuvent communiquer (les stations d'une même catégorie ne s'entendent pas : c'est-à-dire navire/navire ou terre/terre). Sur un canal simplex cette contrainte n'existe pas. Si une station terrestre équipée en « full duplex » (émetteur gérant ce mode de fonctionnement avec sorties d'antennes réception et émission dissociées, relais d'antennes, antenne réception et antenne émission découplées, c'est-à-dire physiquement séparées) communique avec un navire équipé lui aussi de la sorte communiquent sur un canal duplex, ils pourront alors parler et écouter leur interlocuteur en même temps (comme au téléphone), ce qui n'est pas le cas avec une communication radio classique (nécessité de parler à tour de rôle).

MMSI attribués aux CROSS

Les CROSS sont activé par l'appel sélectif numérique en zone A1 sur le canal 70, en zone A2 sur la fréquence 2187,5 kHz, et identifiés par une « Identité du service mobile maritime » (Maritime Mobile Service Identity ou MMSI).

Le numéro MMSI attribués aux stations radioélectriques côtières a la structure suivante : 00 MID XXXX[10],[11].

En France, la liste des MMSI attribués aux centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS):

  • CROSS Gris-Nez : 00 227 5100
  • CROSS Jobourg : 00 227 5200
  • CROSS Corsen : 00 227 5300
  • CROSS Étel : 00 227 5000
  • CROSS La Garde : 00 227 5400
  • Toutes les stations côtières et stations terriennes côtières françaises : 00 227 0000

Notes et références

  1. Une instruction du secrétariat général de la mer, du 29 juillet 2004, relative à l’« accueil des navires en difficulté dans des lieux de refuge » désigne les CROSS comme service d’assistance maritime (SAM)
  2. a et b [PDF] bilan 2006 du Cross-Gris-nez
  3. (fr)[PDF]www.cetmef.equipement.gouv.fr
  4. (fr) Trafic 2000,le nouveau système de surveillance maritime sur www.droitmaritime.com. Consulté le 30 juin 2010.
  5. Surveillance des pêches
  6. a et b [PDF]Lettre de commande de l'audit de 2009 initié par les affaires maritimes
  7. (...) « il s'agit d'évaluer si les missions actuellement assurées par 4 équipes de quart de personnels de la marine nationale peuvent être conduites par 3 équipes » ... sans dégrader l'efficacité du dispositif ni perdre la norme ISO 9001:2000, en intégrant l'arrivée du système d'information « Marylin » (dédié à la gestion des opérations de sauvetage)
  8. À l’automne 2009, plusieurs députés et élus avaient réagi, dont deux députés du Finistère via des questions écrites au gouvernement, et Janick Moriceau (Conseil régional de Bretagne), soulignant qu'une « réforme des Cross ne devrait pas aller vers une réduction de moyens mais au contraire vers leur renforcement, tant humains que matériels »
  9. Radiocommunications pour le système mondial de détresse et de sécurité en mer, Annexe division 219-02. 20.5 J.O 29/12/04
  10. Radiocommunications maritimes SMDSM volume 4 Chapitre: Les stations des zones A1, A2, A3 et A4
  11. [PDF]Demande d'attribution d'un MMSI pour une station ASN terrestre

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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Liens externes

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