Conférence des présidents de l'Assemblée nationale
- Wikipedia, 30/11/2011
La Conférence des présidents de l'Assemblée nationale est, en France, l'organe chargé de la fixation de l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. Déterminant le calendrier des sessions parlementaires pour la discussion des projets et propositions de loi, il joue de fait un rôle important dans la processus législatif. Son existence a été constitutionnalisée lors de la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 (cf. notamment art. 39 et 48).
Elle est réunie une fois par semaine (en général le mardi) à l'initiative du Président de l'Assemblée nationale. Un président de groupe peut également demander sa convocation afin d'exercer les prérogatives reconnues à l'art. 39 de la Constitution[1].
Un organe similaire est chargé des mêmes fonctions au Sénat[2].
Sommaire |
Composition
- Président de l'Assemblée nationale : depuis 2007, Bernard Accoyer (UMP)
- Six vice-présidents : pour 2010-2011: il s'agit de Marc Laffineur (UMP), Jean-Christophe Lagarde (Nouveau Centre), Catherine Vautrin (UMP), Marc Le Fur (UMP), Jean-Pierre Balligand (groupe Socialiste, radical, citoyen et divers gauche), Élisabeth Guigou (groupe SRC)[3].
- Huit présidents des commissions permanentes
- Rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire : Gilles Carrez (UMP)
- Président de la commission des affaires européennes
- Présidents des groupes politiques : actuellement pour la majorité, François Sauvadet (Nouveau Centre) et Christian Jacob (UMP); et pour l'opposition Jean-Marc Ayrault (groupe SRC), Yves Cochet (Gauche démocrate et républicaine).
Les présidents des commissions spéciales peuvent être convoqués à la Conférence sur leur demande.
Le Gouvernement y est représenté par un de ses membres, généralement le ministre chargé des relations avec le Parlement (actuellement Patrick Ollier, UMP) qui transmet à la Conférence les prévisions du Gouvernement pour les semaines de séance qui lui sont réservées par priorité.
Fixation de l'ordre du jour depuis 2008
Selon le site de l'Assemblée nationale:
« La rédaction initiale de la Constitution de 1958 faisait du Gouvernement le seul maître de l’ordre du jour prioritaire des assemblées. La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 permet désormais un partage de l’ordre du jour entre le Gouvernement et le Parlement.
En pratique, l’ordre du jour est élaboré par la Conférence des présidents. »
L'art. 48 de la Constitution, modifié en 2008, qui définit les modalités de fixation de l'ordre du jour parlementaire, sanctifie le rôle de la « Conférence des présidents », dont l'existence a été consacrée à l'art. 39. Il établit un cadre général obligatoire à partir duquel la Conférence exerce ses pouvoirs :
- deux semaines consacrées à l’examen des projets de loi ;
- une semaine consacrée à l’examen des propositions de loi, avec une séance réservée réservée « à un ordre du jour arrêté par chaque assemblée à l’initiative des groupes d’opposition de l’assemblée intéressée ainsi qu’à celle des groupes minoritaires » (art. 48, al.5);
- une semaine de contrôle de l'action du gouvernement (questions au gouvernement).
La Conférence fixe les priorités au début de chaque période de huit semaines, puis fixe l'ordre du jour chaque semaine, pour la semaine à venir et les trois semaines suivantes (celui-ci étant donc sujet à révision, le cas échéant) (art. 48 Règlement de l'Assemblée nationale).
Les deux semaines laissées à l'appréciation de l'Assemblée
Sur ces deux semaines soumises à la libre appréciation de l'Assemblée, la Conférence des présidents établit un programme, que le Président de l'Assemblée soumet au vote des députés, qui l'accepte ou le rejette en bloc (pas d'amendement - art. 48 du Règlement de l'Assemblée nationale). Le programme de travail est publié au Journal officiel et sur le site de l'Assemblée nationale.
Les deux semaines consacrées aux projets de loi
Sur les deux semaines consacrées à l'ordre du jour fixé par le gouvernement, le site de l'Assemblée nationale affirme qu'en pratique, celui-ci peut faire l'objet d'un « aménagement » relatif avec le gouvernement, suite à un « échanges de vues » ; le Gouvernement n'est bien entendu pas tenu de retenir les suggestions de la Conférence :
« En raison de la priorité constitutionnelle qui est reconnue au Gouvernement dans la fixation de l’ordre du jour (alinéas 2 et 3 de l’article 48 de la Constitution), la Conférence des présidents n’a pas à statuer sur le programme de travail qui lui est présenté pour les deux semaines réservées au gouvernement ou pour les textes relevant de la priorité gouvernementale. Toutefois, même pour cette partie de l’ordre du jour, la réunion de la Conférence des présidents fournit l’occasion d’échanges de vues qui peuvent conduire le Gouvernement, en complément des consultations préalables auxquelles il a procédé, à aménager les prévisions qu’il avait d’abord retenues. »
L'art. 39 de la Constitution prévoit en outre que la Conférence des présidents peut refuser d'inscrire un projet de loi à l'ordre du jour si elle « constate que les règles fixées par la loi organique sont méconnues ». En cas de désaccord sur ce point entre le gouvernement et la conférence des présidents, le président de l'Assemblée nationale ou le Premier ministre « peut saisir » le Conseil constitutionnel « qui statue dans un délai de huit jours ».
Notes
- ↑ Art. 47 du Règlement de l'Assemblée nationale
- ↑ L'ordre du jour, site du Sénat.
- ↑ Le bureau de l’Assemblée nationale sur Assemblée nationale. Consulté le 8 octobre 2010
Références
- Fiche de synthèse sur le site de l'Assemblée nationale