Jean-Julien-Marius Chapelant
- Wikipedia, 19/04/2011
Jean-Julien-Marius Chapelant, est natif d'Ampuis dans le Rhône, sous-lieutenant commandant la 3e section de mitrailleuses du 98e RI. Il est fusillé pour l'exemple en octobre 1914.
Sommaire |
Biographie
Engagé volontaire au 99e RI le 4 juin 1909, il y est nommé caporal le 5 octobre 1909 puis sergent le 28 septembre 1910. Rengagé le 15 décembre 1911 au 98e RI de Roanne, il est alors chef de la 3e section de mitrailleuses lors du déclenchement de la première guerre mondiale, promu au feu au grade de sous-lieutenant à titre temporaire[1].
Le 7 octobre 1914, après sept jours et sept nuits de combats et de bombardements ininterrompus autour de Beuvraignes (Somme), il est capturé avec une poignée de survivants. Blessé à une jambe, il réussit cependant à s’échapper et à regagner les lignes françaises deux jours plus tard, dans un état d’épuisement facile à imaginer. Pourtant, le lieutenant-colonel Didier, son chef de corps, le fit traduire devant un « conseil de guerre spécial » qui le condamne à mort pour « capitulation en rase campagne ». Le 10 octobre 1914, Chapelant est fusillé dans la cour du château des Loges, attaché à son brancard dressé contre un pommier[2].
Réhabilitation
Très peu, environ une quarantaine de soldats fusillés pour l'exemple, sur 600 ont été rétablis dans leur honneur dans les années 1920 ou 1930. Malgré les démarches entreprises par son père qui n'avait que ce fils et les nombreuses campagnes menées par la Ligue des Droits de l'Homme, Jean-Julien Chapelant n'a pas été réhabilité mais son nom figure sur le monument aux morts d'Ampuis. Et l'Union des mutilés et anciens combattants déposa une plaque sur sa tombe portant l'inscription suivante : "les anciens combattants à leur frère d'armes Jean Julien Chapelant, martyr des cours martiales". Son histoire est évoquée dans le film de Stanley Kubrick Les Sentiers de la gloire.
Livres
- Philippe Puccini : "En avant, Capitaine Lionel Lemoël 1914-1916", éditions Alan Sutton, 2004). Cet ouvrage comporte une vingtaine de pages sur les circonstances du drame, le jugement et l'exécution de Chapelant. Lionel Lemoël, alors sous-lieutenant au 98e RI, y avait été désigné pour remplir la fonction de commissaire du gouvernement dans l'instruction du procès.
Source
- R.-G. Réau, Les crimes des conseils de guerre, Éditions du Progrès, Tours, 1925.
- Les fusillés pour l'exemple, numéro spécial du Crapouillot, août 1934[3].
- Henry Andraud, Quand on fusillait les innocents, Éditions Gallimard, 1935.
- Nicolas Offenstadt, Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective, 1914-1999 Odile Jacob Novembre 1999.
- Denis Rolland, La grève des tranchées, Paris, Imago, 2005.
- Général André Bach, Fusillés pour l'exemple - 1914-1915, Éditions Tallandier, 2003.
Notes et références
- ↑ Mémorial GenWeb
- ↑ Source : [1]
- ↑ Le Crapouillot août 1934