Forêt de la Double
- Wikipedia, 3/02/2012
Forêt de la Double | |||
La forêt de la Double, vue depuis Saint-Michel-de-Double |
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Localisation | |||
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Position | La Roche-Chalais, Mussidan, Saint-Aulaye, 15 km à l'ouest de Périgueux |
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Coordonnées | 45° 7′ Nord 0° 10′ Est / 45.117, 0.16745°7′N 0°10′E / 45.117, 0.167 |
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Pays | France | ||
Département | Dordogne | ||
Géographie | |||
Superficie | 50 000 ha | ||
Longueur | 40 km | ||
Largeur | 20 km | ||
Altitude | 100 m | ||
Altitudes | mini. 25 m — maxi. 232 m | ||
Compléments | |||
Statut | Forêt privée française, Forêt domaniale |
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Géolocalisation sur la carte : France |
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La forêt de la Double tire son nom de la région, la Double (Dobla en occitan[1]) où elle est implantée. C'est une région forestière française d'Aquitaine, située principalement dans le département de la Dordogne. Essentiellement privée, elle contient néanmoins la forêt domaniale de la Jemaye.
Ses habitants sont appelés les Doubleauds[2].
Sommaire |
Étymologie
La première attestation connue du nom se réfère à la forêt sous la forme de Sylva Edobola dès le VIIe siècle[3] ,[4].
D'un probable mot gaulois *Dubulā « Noiraude », terme dérivé du gaulois dubus, dubis « noir » (cf. vieil irlandais dub ; vieux gallois Dub- ; gallois, breton du ; cornique duw, signifiant tous « noir ».) [5].
L'élément Dub- sert à qualifier des rivières (cf. la Deule et la Déoule) ou encore des forêts sombres (cf. Toppwald / Tobbwald en zone alémanique : formes germanisées) et une sorte de sapin dit « sapin double »[6]. D'après cette signification, c'est probablement la forêt qui a donné son nom à la région et non pas l'inverse, d'ailleurs ce processus est fréquemment attesté (cf. le Perche ou pays de Lyons).
Géographie
Comprise entre l'Isle au sud, la Rizonne au nord, la Dronne à l'ouest et la Beauronne à l'est [3], la Double s'étend sur près de 500 km² [7], dans la partie centre-ouest du département de la Dordogne, mais également au nord-est du département de la Gironde (communes de Saint-Christophe-de-Double et de Saint-Antoine-sur-l'Isle).
Jusqu'au début du XXe siècle, on a distingué la Double du Périgord, à l'est de la Dronne, de la Double de Saintonge à l'ouest, qui est de même nature. La forêt de la Double concernait l'ensemble. Actuellement, la dénomination concerne plus souvent la Double du Périgord[8],[9], mais la Double reste aussi, par extension, le nom de l'ensemble de ce grand massif forestier naturel[10],[11] et le terme Double du Périgord est encore employé[12].
C'est un vaste plateau forestier où se succèdent petites collines et vallons, ponctués par de très nombreux étangs naturels ou artificiels[7], dus à l'imperméabilité des sols[1],[7], constitués d'argiles, de sables et de graviers[13]. On y dénombre environ 500 plans d'eau, le plus étendu avec 33 hectares étant le Grand étang de La Jemaye[7].
Ses principaux cours d'eau sont :
- soit des affluents de l'Isle :
-
- la Beauronne,
- le Grolet,
- le Farganaud (ou Fayoulet),
- la Duche et son affluent la Petite Duche,
- le Courbarieu,
-
- soit des affluents de la Dronne :
La Double qualifie trois communes : Saint-André-de-Double, Saint-Christophe-de-Double et Saint-Michel-de-Double ainsi qu'une intercommunalité : la communauté de communes Isle et Double.
Histoire
Partie de l'ancienne province du Périgord[1], on trouve trace de son nom dès le VIIe siècle sous la forme de Sylva Edobola [3],[4].
Repaire de brigands et terre de prédilection des bêtes sauvages, la Double était, à cette époque, très mal famée[2]. Waïfre, le duc d'Aquitaine, y fut assassiné[1] en 768 près d'Eygurande [2].
Au Moyen Âge et jusqu'à récemment, l'appellation recouvrait une zone beaucoup plus vaste[3] :
- au nord-ouest et à l'ouest, la Double de Saintonge jusqu'à Brossac, Barbezieux, Baignes, Montguyon, Montlieu, Montendre, Reignac et Laruscade ;
- au sud, de l'autre côté de l'Isle, l'actuelle forêt du Landais allant presque jusqu'à Vergt au sud-est[4] ;
- et à l'est, à proximité de Périgueux, les bois de La Chapelle-Gonaguet et de Beaulieu ainsi que la forêt de Chancelade.
La bastide de Saint-Barthélemy-de-Bellegarde y sera fondée en 1316 par les Anglais[2].
Dès le XVIIIe siècle, la forêt de la Double est exploitée de façon intensive pour les proches chantiers navals de l'Atlantique : Bordeaux et La Rochelle[2]. Une lande désolée parsemée d'étangs y succédera. La région étant devenue inhospitalière et hostile, les Doubleauds souffraient de l'humidité, de la sous-alimentation et de la malaria [1],[2]. Cette vie difficile des Doubleauds est bien décrite dans le roman d'Eugène Le Roy qui a pour titre L'ennemi de la mort.
L'assainissement par drainage et le reboisement[2] par la plantation de pins maritimes furent entrepris sous le Second Empire[1], de même que dans le Landais voisin.
Nature
Les vallées sont recouvertes, entre autres, de forêts alluviales à aulnes noirs (Alnus glutinosa) et frênes communs (Fraxinus excelsior), de chênaies à chênes pédonculés (Quercus robur) et chênes tauzins (Quercus pyrenaica), de landes humides à bruyères ciliées (Erica ciliaris) et bruyères des marais (Erica tetralix), et de tourbières hautes [14].
Elles représentent plus de 20 % du territoire de la Double et sont considérées comme sites importants par le réseau Natura 2000 pour la conservation d'espèces animales européennes menacées.
On peut y trouver notamment la cistude d'Europe (Emis orbicularis), l'écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), la loutre (Lutra lutra), le vison (Mustela lutreola), le chabot commun (Cottus gobio) ou encore la lamproie de Planer (Lampetra planeri) [14].
Sources
- ↑ a, b, c, d, e et f Dictionnaire des pays et provinces de France, de Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Éditions Sud Ouest, 2000
- ↑ a, b, c, d, e, f et g Nouveau guide du Périgord-Quercy, de Jean-Luc Aubarbier, Michel Binet et Guy Mandon, Éditions Ouest France, 1987
- ↑ a, b, c et d Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, de Chantal Tané et Christian Hordé, Éditions Fanlac, 2000
- ↑ a, b et c L-F. Alfred Maury, Les forêts de la Gaule et de l'ancienne France, Ladrange, Paris, 1867, 501 p. [lire en ligne], p. 404
- ↑ Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Éditions Errance (2003), p. 152.
- ↑ Xavier Delamarre, Op. cité.
- ↑ a, b, c et d La Double Un pays en Périgord, de Florence Broussaud-Le Strat, Éditions Fanlac, 2006
- ↑ Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, Chantal Tanet, Tristan Hordé - 1994, p.134
- ↑ Bulletin de la section de géographie de France, Comité des travaux historiques et scientifiques. Section de géographie. Bibliothèque nationale, 1921, p.164
- ↑ Adélaïde Barbey, Poitou-Charentes, Hachette, coll. « Guides bleus », 1995, 572 p. [lire en ligne], p. xxvii
- ↑ Pierre Barrère, La région du Sud-Ouest, Presses universitaires de France, 1962, 160 p. [lire en ligne], p. 13,27,43
- ↑ Aristide Frézard, Revue des eaux et forêts, vol. 81, Berger-Levrault, 1943 [lire en ligne], p. 95-97
- ↑ Atlas de la Dordogne - Périgord, de Patrick Ranoux, publication à compte d'auteur, 1996
- ↑ a et b Vallées de la Double sur le réseau Natura 2000