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Affaire Jacques Maire

- Wikipedia, 23/01/2012

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L'Affaire Jacques Maire est une affaire criminelle française qui date de 2004.

Jacques Maire fut soupçonné dans les disparitions d'Odile Busset en 1983 et de Sandrine Ferry en 1985, et dans le meurtre de Nelly Haderer en 1987 dans la région de Dombasle-sur-Meurthe.

Jacques Maire fut condamné en première instance en 2004 à 15 ans de réclusion criminelle pour enlèvement et séquestration sur la personne d'Odile Busset et fut acquitté dans l'affaire du meurtre de Nelly Haderer.

En 2006, le procès en appel le condamne à 20 ans de réclusion criminelle à la fois pour enlèvement et séquestration sur Odile Busset, et pour enlèvement et meurtre sur Nelly Haderer. La décision de la Cour d'Appel fut cassée pour vice de procédure en septembre 2007 (une trentaine de pages étaient non signées par la greffière).

Le 6 octobre 2008 le troisième procès de Jacques Maire s'est ouvert. Il fut acquitté le 18 octobre 2008.

Sommaire

Meurtre de Nelly Haderer

Le 31 janvier 1987, dans la région de Dombasle-sur-Meurthe, une jambe est découverte dans un terrain vague, ainsi que plusieurs autres morceaux de corps humain. La gendarmerie arrive sur les lieux ainsi que la police; ces derniers découvrent non loin de la scène du crime un couteau de cuisine ensanglanté. Dans un buisson, ils découvrent un ciré en cuir marron, un slip et des bottines. Tout près du même buisson, ils trouvent un corps nu aux mains coupées, pratiquement dépecé. Des papiers d'identité ont permis d'identifier la victime: Nelly Haderer, une jeune femme de 22 ans[1].

Au même moment, un certain Michel Miclo vient signaler la disparition de sa compagne à la brigade de gendarmerie de Baccarat. La police se rend vite compte que la compagne de Michel Miclo est Nelly. Ce dernier raconte qu'il s'est disputé avec Nelly le vendredi soir et qu'elle est partie de la maison, laissant ses deux enfants en bas âge seuls avec Michel. Suspecté, il est retenu une semaine en prison, et relâché lorsqu'il raconte qu'il fut réveillé en pleine nuit (vers 3 h du matin) par le frère de Nelly Haderer, qui lui demanda si Nelly était rentré, question à laquelle il répondit non.

Le soir de sa disparition, après s'être disputée avec son compagnon, Nelly est allée voir son frère à Dombasle sur Meurthe car elle avait quelque chose d'important à lui dire (à 50 kilomètres de son domicile). Elle y est arrivée vers 20 h. Au bout de 2 heures d'attente, elle se rendit dans une brasserie du coin. Vers 22 h 30, elle retourna chez son frère dans l'espoir qu'il soit là. Ce ne fut pas le cas et elle décida d'attendre encore quelque temps. Puis aux alentours de minuit elle lui laissa un mot le priant de l'appeler dès son retour. Elle quitta l'immeuble dans lequel habite son frère vers minuit. Plus personne ne l'a revue ensuite.

Après la libération de Michel Miclo, une jeune femme s'est présenté à la police et déclara avoir vu une GS blanche (dont une partie de la plaque d'immatriculation comporte le chiffre 88) stationnée devant l'immeuble où habite le frère de Nelly. Il lui semblait avoir vu de manière brève le chauffeur qui semblait attendre. Après vérification de toutes les GS de couleur blanche dont une partie de la plaque d'immatriculation comporte le chiffre 88, les policiers mettent un nom sur le propriétaire de ladite voiture : il s'agit de Jacques Maire. Ce dernier est immédiatement mis en garde à vue mais nie être allé à l'immeuble dans lequel il a été vu. Sa femme affirme qu'il était bien avec elle le soir du 31 janvier. Les policiers croient en cet alibi et, faute de preuves, Jacques Maire fut relâché.

Au bout de 7 années d'enquête en 1994 le juge d'instruction ordonne un non-lieu dans le meurtre de Nelly Haderer, faute de preuves.

En aout 2011, 4 profils d'ADN ont été identifiés, 2 masculins et 2 féminins[2].

Disparition de Sandrine Ferry

En 1995, un dossier concernant une affaire de disparition non-résolue datant de 1985 est rouverte par Maître Bloch suite à la demande de la mère de la disparue, Madame Romac. En juillet 1985, à Dombasle-sur-Meurthe (là où a été découvert le corps de Nelly Haderer), une jeune fille de 16 ans, Sandrine Ferry, disparaît[1]. Elle était sortie de boîte de nuit vers 1 h 30. En rentrant chez elle, elle a croisé un ami, Mohamed Toukali. Ils ont marché ensemble et se quittèrent près d'une rivière à trois kilomètres de chez elle. C'est la dernière fois que quelqu'un vu Sandrine Ferry.

Le lendemain, sa mère prévient la gendarmerie de la disparition de sa fille. La police, prévenu également de cette disparition, trouve le sac à main de Sandrine Ferry près de la rivière, à l'endroit même où elle a disparu. Mais la police croit en la fugue de la jeune fille et ne procède à aucune recherche pour essayer de la retrouver. Aucune enquête ne sera donc ouverte. En 1987, le nom de la jeune fille qui était inscrit au Fichier des Personnes Recherchées dans l'Intérêt des Familles est effacé (le nom des personnes atteignant 18 ans est automatiquement effacé du registre de ce fichier).

Disparition d'Odile Busset

Maître Bloch, l'avocate de Mme Romac (la mère de Sandrine Ferry), met également à jour en 1995 une autre affaire de disparition non résolue : celle d'Odile Busset disparue en 1983[1]. Odile Busset, 20 ans, a aussi disparu mystérieusement à Dombasle-sur-Meurthe en mars 1983. Un soir, elle avait confié son bébé âgé de quelques mois à sa famille pour sortir en boîte de nuit. Elle devait le récupérer le lendemain mais n'a jamais été revue depuis.

En 1996, une femme nommée Akima vient déclarer à la police que le soir de la disparition d'Odile, elle a vu une voiture rouge ou orange garée à proximité de la maison des parents d'Odile. Elle raconte aussi que, lorsqu'elle s'est dirigée vers la voiture pour demander au conducteur s'il avait un briquet, elle s'est rendu compte qu'il s'agissait de Jacques Maire, un ami d'Odile (à l'époque Jacques Maire avait une voiture de couleur rouge orangé et était attiré par Odile qui le repoussait[réf. nécessaire]). Jacques Maire ne tarde pas à faire figure de suspect d'autant plus que les parents d'Odile, le lendemain de la disparition de leur fille, ont reçu la visite de Jacques Maire qui est venu leur dire en quelque sorte qu'il n'était pas responsable de la disparition d'Odile.

L'enquête révèle que Jacques Maire a de mauvaises fréquentations à Dombasle, qu'il traine souvent dans les bars du coin, qu'il est bagarreur et peut se montrer extrêmement violent quand il est ivre. Cependant il est montré comme un séducteur et ne manifeste aucune violence envers les femmes même s'il peut être dit que, si une femme lui résiste, il se peut qu'il soit violent envers elle, ce qui ne fut d'ailleurs pas forcément démontré.[réf. nécessaire]

En 1997, Jacques Maire est interpellé à son domicile pour enlèvement et séquestration sur la personne d'Odile Busset. Comme dans l'affaire sur la mort de Nelly Haderer, il nie avoir un rapport quelconque avec cette histoire. Cependant les gendarmes et la police confrontent Akima (le seul témoin) et Jacques Maire. Akima réaffirme qu'elle a bien vu Jacques Maire ce soir-là emmener Odile, que cette dernière est montée dans sa voiture. Jacques Maire continue à nier.

Après quelques mois d'incarcération Jacques Maire est libéré et sort donc de prison.

En 1999, une jeune femme, Viviane Barbelin, raconte à la gendarmerie que, le soir de la mort de Nelly Haderer, elle a vu Jacques Maire en train d'attendre Nelly Haderer dans sa voiture. Lorsque Nelly est sortie de l'immeuble Jacques Maire a mis sa tête hors de la voiture. Viviane Barbelin n'avait pas témoigné à l'époque sur ordre de son mari qui ne voulait pas d'histoires avec Jacques Maire, son voisin de quartier.

En 2001, une reconstitution est faite concernant la disparition et la mort de Nelly Haderer. Jacques Maire participe à cette reconstitution et fait ce qu'on lui dit, à savoir entrer dans la voiture, s'installer au volant et mettre sa tête hors de la voiture lorsque Nelly a allumé la lumière du couloir et est sortie de l'immeuble en 1987. Viviane Barbelin se trouvait au 1er étage de l'immeuble lorsqu'elle a vu Jacques Maire au volant de sa GS. lors de la reconstitution, il fut prouvé qu'on ne peut pas se tromper de personne quand on est au 1er étage.

Jacques Maire (même s'il se trouvait à cet immeuble ce soir-là) déclare être parti de l'endroit vers 22 h, mais sa femme dit qu'il est rentré entre minuit et une heure du matin car elle l'a entendu marcher dans leur appartement sans savoir l'heure qu'il était. Puis elle affirme avec certitude s'être réveillée à 1 h 30 du matin et que celui-ci était dans le lit.

Si Jacques Maire est partie de l'immeuble vers minuit (l'heure à laquelle a disparu Nelly) a-t-il pu avoir le temps de tuer Nelly et de rentrer chez lui à 1 h 30 ? L'avocat de Jacques Maire affirme que Jacques Maire n'a pas pu tuer Nelly Haderer car en un peu plus d'1 h Jacques Maire n'aurait pas pu tuer sa victime, la déshabiller, la démembrer et même la dépecer. Toutefois l'enquête permet d'établir que Jacques Maire aurait pu avoir le temps de tuer Nelly Haderer (la distance entre l'immeuble et l'endroit où le corps de Nelly a été découvert est de 3 kilomètres et le domicile de Jacques Maire est proche de ces deux endroits).

Le dossier sur la mort de Nelly Haderer et celui sur la disparition de Odile Busset présentent des similitudes dans le sens où deux témoins dénoncent Jacques Maire et ces deux dossiers sont bouclés. Quant au dossier sur la disparition de Sandrine Ferry il n'y a aucun élément qui permet d'établir un lien entre Jacques Maire et la jeune fille disparue. Un non-lieu est prononcé dans cette affaire.

Procès

Le procès de Jacques Maire s'ouvre le 15 novembre 2004 et doit durer deux semaines. Au total 50 témoins doivent apporter leurs déclarations, à la fois dans le dossier Nelly Haderer et dans celui concernant Odile Busset. Akima, après avoir répété à quatre reprises qu'elle avait vu Jacques Maire le soir de la disparition d'Odile, affirme ici qu'elle a tout inventé, que rien n'est vrai. Quand un avocat lui demande pourquoi elle a déclaré avoir vu la voiture rouge orangé de Jacques Maire, elle répond "Parce que j'aime les oranges". Il n'y a donc plus de témoin à charge dans l'affaire de la disparition d'Odile Busset. De plus les scellés (le ciré, le couteau ensanglanté...) concernant la mort de Nelly Haderer sont introuvables. Ils sont retrouvés tout de même mais ne sont pas exploitables (en effet aucune empreinte n'est décelée sur les pièces à conviction et ne permettent pas de prouver que Jacques Maire est l'auteur du meurtre de Nelly Haderer).
En revanche Viviane Barbelin affirme avoir vu Jacques Maire dans sa voiture au pied de l'immeuble le soir de la mort de Nelly Haderer et qu'il a tourné le regard vers elle lorsqu'elle est sortie de cet immeuble.
Après deux semaines de procès les jurés condamnent Jacques Maire à 15 ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement et la séquestration d'Odile Busset et fut acquitté pour l'enlèvement et le meurtre de Nelly Haderer.

Le procès en appel s'ouvre en octobre 2006. Jacques Maire parait décontracté et est certain d'être acquitté à l'issue du procès. Lors de ce procès Akima déclare une nouvelle fois qu'elle n'a jamais vu Jacques Maire le soir de la disparition d'Odile Busset et que par conséquent il ne l'a jamais emmené. Cependant comme au premier procès Viviane Barbelin déclare que Jacques Maire était bel et bien présent lors de la disparition de Nelly Haderer.
À l'issue du procès Jacques Maire est condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement et la séquestration d'Odile Busset et pour l'enlèvement et le meurtre de Nelly Haderer.

Mais en septembre 2007 la décision de la Cour d'Appel fut cassée pour vice de procédure en raison d'une trentaine de pages du dossier non signées par la greffière. Ce qui fait qu'un troisième procès aura lieu.

Le 6 octobre 2008 le troisième procès de Jacques Maire s'ouvre donc et doit durer une semaine et demie. Le 18 octobre 2008 Jacques Maire est définitivement acquitté dans ces deux affaires de meurtre et de disparition.

Aujourd'hui, Jacques Maire est libre ; il vit avec sa femme et son fils et est maçon.

Notes et références

  1. a, b et c http://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/Actualite/Un-tueur-dans-la-ville-102065/ Un "tueur" dans la ville - Le Journal du Dimanche - 14 octobre 2007
  2. La "caïd de Dombasle" encore inquiété?, L'Essentiel, 10 aout 2011

Voir aussi

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