Sénéchaussée de Came
- Wikipedia, 1/04/2011
La sénéchaussée de Came était une petite sénéchaussée (ou peut-être deux, selon Anne Zink) qui regroupait sous l'Ancien Régime quelques paroisses des alentours de Bidache, à une trentaine de kilomètres à l'est de Bayonne. Son ressort se confond à peu de choses près avec celui du duché de Gramont. Son histoire est mal connue, les archives de la sénéchaussée ayant brûlé à la Révolution française.
Histoire de la sénéchaussée
Lorsqu'il érige en 1563 en un comté de Guiche les terres françaises de Gramont, le roi Charles IX précise permettre « d'y créer, ériger et établir un sénéchal et un siège de sénéchal au dit lieu de Guiche (...) lequel (...) connaîtra de toutes causes civiles et criminelles de toute la dite comté de Guiche »[1].
À une date ultérieure, le siège de la sénéchaussée sera déplacé à Came, où elle siège au château[2]. Plus précisément, selon Jacques Robert, le tribunal de la cour sénéchale siège au château, mais l'auditoire de la cour en un bâtiment dénommé « la Grand'Maison » situé sur l'autre rive de la Bidouze, au quartier de la Ferrière (ou Herrière)[3].
Dans l'intervalle, Anne Zink note l'existence d'archives faisant état en 1684 et 1685 d'une cour ordinaire à Guiche, sans pouvoir élucider avec certitude la relation de cette cour avec la sénéchaussée[4]. Pour sa part, Jacques Robert signale qu'il est attesté qu'en 1712 la sénéchaussée siégeait à Bergouey, et est revenue à Came au milieu du XVIIIe siècle[5].
L'hypothèse d'une double sénéchaussée
Alors que Jacques Robert ne distingue qu'une sénéchaussée de Came, qui pour lui « semble avoir fonctionné simultanément en deux endroits différents »[5], Anne Zink propose une autre interprétation qui distingue deux sénéchaussées, l'une en France et l'autre en Navarre.
Dans cette version, la sénéchaussée de Came proprement dite ne couvre que les sept paroisses du duché de Gramont situées en France : les trois paroisses labourdines de Bardos, Guiche et Urt et les quatre paroisses gasconnes de Sames, Léren, Saint-Pé-de-Léren et Came, à l'exception pour cette dernière du quartier de la Ferrière, qui est navarrais[6]. Le duc de Gramont y est seul seigneur justicier ; la juridiction d'appel est le parlement de Bordeaux (ou pour les causes mineures le présidial de Dax)[4].
Une autre sénéchaussée, connue selon les sources sous les noms de Bergouey, Escos ou La Ferrière, est compétente pour les terres navarraises du duché de Gramont et s'étend en conséquence sur Bergouey, Viellenave-sur-Bidouze, Charritte et le quartier de la Ferrière à Escos[7].
Notes et références
- ↑ Jean de Jaurgain et Raymond Ritter, La maison de Gramont 1040-1967, Tarbes, Les amis du musée pyrénéen , tome 1, p. 280.
- ↑ Jean Robert, Des travaux et des jours en piémont pyrénéen : Bidache, Barenbach, Éditions Jean-Pierre Gyss, 1984, (ISBN 2902912425) , p. 28
- ↑ Jacques Robert, op. cit., p. 244. Pour la référence à la Grand'Maison, voir Jean Robert, « Vallées inférieures de la Bidouze et de l'Adour au début du XVIIIe siècle d'après la minute de Roussel », dans IVème centenaire du détournement de l'Adour 1578-1978 - Actes du colloque de Bayonne 28-29 octobre 1978, numéro spécial du Bulletin de la société des sciences, lettres et arts de Bayonne, pp. 223-240 et Jean Robert, « Une forge de l'ancien duché de Gramont », dans Bulletin du musée basque, n° 47 (1970), p. 18
- ↑ a et b Anne Zink, Pays ou circonscriptions. Les collectivités territoriales de la France du Sud-Ouest sous l'Ancien Régime, Publications de la Sorbonne, 2000 (ISBN 2859443894) , p. 34-35
- ↑ a et b Jacques Robert, op. cit., p. 39
- ↑ Clément Urrutibéhéty, « La Bidouze et les seigneurs de Gramont », dans le Bulletin de la société de Borda, 1964, p. 345
- ↑ Anne Zink, op. cit., p. 36. Sur ce point, dans la mesure où le quartier de la Ferrière est à Came et non à Escos et où cette dernière paroisse est bizarrement absente de la liste, on peut soupçonner une coquille : sans doute faut-il lire « le quartier de la Ferrière et Escos »