Charles de L'Aubespine
- Wikipedia, 31/01/2012
Charles de L'Aubespine, marquis de Châteauneuf, né le 22 février 1580 à La Celle-Condé et mort le 26 septembre 1653 au château de Leuville, est un homme politique français, connu par ses contemporains sous le nom de « Châteauneuf »' ou de « garde des sceaux de Châteauneuf »[1].
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Biographie
Issu d'une vieille famille berrichonne de conseillers et de secrétaires d'État, il est le petit-fils de Claude de L'Aubespine, baron de Châteauneuf.
Il devient abbé de Préaux, puis de Massay et de Noir-lac à Bruère-Allichamps.
Il est appelé en 1611 à la direction des finances, avec Pierre Jeannin et Jacques-Auguste de Thou. Il remplit diverses missions en tant qu'ambassadeur de France en Hollande (1609), à Valtellina (1626) et en Angleterre (1629).
Fait garde des sceaux par Richelieu en 1630 après la journée des Dupes, en remplacement de Michel de Marillac, il préside les commissions extraordinaires de justice qui condamnent à mort le maréchal Louis de Marillac et le duc Henri II de Montmorency. Il est nommé également gouverneur de Touraine.
Il est actif et travailleur, et semble le docile instrument du cardinal. Néanmoins, il ne tarde pas à trahir Richelieu pour les beaux yeux de Mme de Chevreuse[2] : il lui révéle les projets de Louis XIII sur la forteresse lorraine de Moyenvic, et la duchesse en informe aussitôt Charles IV (1633). Le cardinal lui ôte alors les sceaux pour les donner à Séguier[3], et le fait jeter dans une prison du château d'Angoulême où il y reste dix ans, tandis que Mme de Chevreuse est exilée en Touraine.
Libéré à la mort de Louis XIII (1643), il participe à la cabale des Importants menée par la duchesse de Chevreuse contre Mazarin. Il est de nouveau éloigné en 1645.
Cependant, grâce au crédit de Mme de Chevreuse, Anne d'Autriche lui rend les sceaux en mars 1650, mais les lui retire en avril 1651 et l'exile, à l'occasion du rapprochement provisoire entre Mazarin et de la Vieille Fronde[4]. Il réussit cependant à entrer au conseil après la majorité du jeune Louis XIV, mais il s'y trouve sans crédit à cause de ses intrigues passées et préfére se retirer au début de 1652, peu de temps avant de mourir à Leuville-sur-Orge en 1653.
Il ne parvint pas plus que Chavigny à s'imposer comme principal ministre.
Sources
- Cardinal de Retz, Œuvres, Bibl. de la Pléiade, NRF, Gallimard, 1984, note 6 à la p. 290 (p. 1354).
- Tallemant des Réaux, Historiettes, édition établie et annotée par Antoine Adam, t. I, Bibl. de la Pléiade, NRF, Gallimard, 1960, note 8 à la p. 160 (p. 848).
Notes
- ↑ Ou Chasteauneuf, selon la graphie de l'époque.
- ↑ Mme de Motteville dit de Châteauneuf : « Sa faiblesse fut cause de celles que les dames avaient pour lui. Elles ont, par leurs intrigues, beaucoup contribué à sa grandeur et à sa fortune, de même qu'à le rendre misérable. » Tallemant des Réaux, Historiettes, Pléaide, note 8 à la p. 160 (p. 848).
- ↑ Louis XIII lui redemanda les sceaux le 25 février 1633.
- ↑ La Rochefoucauld dit dans ses Mémoires : « Cependant les Frondeurs pressaient le mariage de M. le prince de Conti et de Mlle de Chevreuse : les moindres retardements leur étaient suspects, et ils soupçonnaient déjà madame de Longueville et le duc de La Rochefoucauld d'avoir le dessein de le rompre, de peur que M. le prince de Conti ne sortît de leurs mains pour entrer dans celles de madame de Chevreuse et du coadjuteur de Paris. M. le Prince augmentait encore adroitement leurs soupçons contre madame sa sœur et le duc de La Rochefoucauld, croyant que tant qu'ils auraient cette pensée, il ne découvriraient jamais la véritable cause du retardement du mariage, qui était que M. le Prince n'ayant encore conclu ni rompu son traité avec la reine, et ayant eu avis que M. de Châteauneuf allait être chassé, il voulait attendre l'événement pour faire le mariage, si le cardinal était ruiné par M. de Châteauneuf, ou le rompre et faire par là sa cour à la reine, si M. de Châteauneuf était chassé par le cardinal. » Le mémorialiste avait précisé que Châteauneuf « tenait alors la première place dans le conseil, et [qu'il] était inséparablement attaché à madame de Chevreuse ». Madame de Motteville, Chronique de la Fronde, coll. Le Temps retrouvé, Mercure de France, 2003, note 31, p. 853-854.
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