Camp de Septfonds
- Wikipedia, 3/01/2012
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Géographie
Camp de prisonniers de la Deuxième Guerre mondiale située en France dans le département de Tarn-et-Garonne et la région Midi-Pyrénées sur la commune de Septfonds
Histoire du camp de judes de Septfonds
Février 1939 – Mars 1940
Centre d’hébergement de réfugiés espagnols
25 février 1939
Le gouvernement Daladier, pressé de décongestionner les camps de réfugiés espagnols des Pyrénées-Orientales, choisit le Tarn-et-Garonne pour implanter l’un des cinq nouveaux camps destinés à l’hébergement de 15000 personnes.
27 février 1939
Les autorités civiles et militaires du département arrêtent le choix définitif d’un vaste terrain situé à Lalande et à Judes, commune de Septfonds, à un kilomètre du village. Soucieuses de rassurer les populations locales les autorités affectent plus d’un millier de gardes-mobiles, de fantassins, de dragons et de tirailleurs sénégalais à la surveillance du camp, et abandonnent le projet initial d’arrivée d’Espagnols en gare de Caussade, qui impliquait la traversée de la ville entière et du village de Septfonds. La petite gare de Borredon, d’où le trajet peut s’effectuer en rase campagne est finalement retenue.
5-12 Mars 1939
2500 « miliciens espagnols » sont déversés quotidiennement sur le quai de la gare de Borredon, puis conduits sur le site de Septfonds encore en cours d’aménagement. L’autorité militaire décide alors l’ouverture d’un camp provisoire à Lalande, où les Espagnols sont hébergés avant d’être envoyés au camp définitif de Judes au fur et à mesure de l’achèvement des baraques.
20 Mars 1939
Le transfert des Républicains espagnols au camp de Judes est achevé. 16000 Espagnols sont désormais internés à Septfonds.
Mars 1939 – Février 1940
Le grand ennemi à vaincre derrière les barbelés est l’ennui, mais les réfugiés s’organisent : une troupe de théâtre est montée par un acteur professionnel, un orchestre amateur, un atelier de peinture mis en place. La vie politique se réorganise elle aussi : des cellules et des comités regroupant les militants du Parti Communiste Espagnol sont créés. Des groupes de travailleurs sont aussi rassemblés par l’armée qui les utilise pour l’entretien du camp et pour exécuter des travaux de terrassement sur le camp militaire de Caylus. Conscient de l’énorme réservoir de main d’œuvre que représentent les réfugiés, le gouvernement offre la possibilité aux internés de quitter le camp en signant un contrat de travail. Des centaines d’Espagnols sont ainsi embauchés comme ouvriers agricoles dans tout le département. D’autres, sélectionnés pour leurs qualifications, sont transférés dans des camps spéciaux et recrutés dans l’industrie.
Février – Mars 1940
La population espagnole est progressivement évacuée du camp. Selon leurs aptitudes professionnelles, leur santé et leur comportement, les réfugiés sont versés dans les autres camps du sud-ouest. Le 15 février, 4 Compagnies de Travailleurs Etrangers sont également constituées. Seules les 220ème et 221ème Compagnies affectées à l’entretien du camp sont maintenues à Septfonds.
15 Mars 1940
Le camp de Septfonds devient Centre de Mobilisation pour les étrangers désireux de s’engager dans les « Régiments de Marche de Volontaires Etrangers ». Une partie du camp est mise à la disposition de l’armée polonaise en France, qui y instruisit environ 800 hommes relevant de l’armée de l’air (ensuite transférés à Lyon-Bron).
Eté 1940 – Eté 1942
Centre de triage et d’hébergement des étrangers en surnombre
Été – automne 1940
À la suite de la signature de l’armistice franco-allemand, l’autorité militaire utilise le camp de Septfonds comme centre de démobilisation pour les Engagés Volontaires Étrangers. Le Ministre du travail de Vichy y constitue quant à lui de nouveaux Groupes de Travailleurs Étrangers, dont le 302ème Groupe composé de Juifs.
2 Janvier 1941
Création d’un camp de triage et d’hébergement, relevant du Ministère de l’Intérieur, sur la parcelle cédée par le Ministère de la Guerre. Cet enclos, contenant 6 baraquements et isolé par une clôture barbelée, est désormais destiné aux « étrangers en surnombre dans l’économie départementale ». Le gouvernement de Vichy crée « un centre spécial destiné aux officiers des armées ex-alliées ayant tenté de quitter la France clandestinement » : des militaires belges et polonais, arrêtés et jugés, sont retenus à Septfonds, d’avril à juillet 1941.
28 Mai 1941
Désaffectation officielle du camp de triage : les internés devront être transférés dans les camps des Pyrénées-Orientales et de Haute-Garonne. Maintien d’un îlot de sûreté pour les « étrangers suspects » du département.
Eté 1942 – 1944
Centre de rassemblement pour individus dangereux
Février – Juin 1942
Maintenu par le Préfet de Tarn-et-Garonne, le camp réservé aux étrangers en surnombre accueille maintenant une centaine d’internés. Le 15 mars, en raison des multiples conflits et en vue de « l’incorporation prochaine d’Israélites en nombre important » dans le 302ème G.T.E., Vichy transfère le camp de triage dans une zone isolée au sud de l’enceinte de Judes, pour finalement le fermer définitivement le 1er juillet.
Juillet 1942
En application du plan gouvernemental de maintien de l’ordre, un « centre de rassemblement pour individus dangereux » est créé en lieu et place du camp de triage.
24 Août 1942
84 internés juifs appartenant à la 302e Compagnie de Travailleurs Etrangers sont conduits en gare de Caussade, parqués dans un même wagon, à destination d’Auschwitz via Drancy.
26 Août 1942
211 juifs étrangers (hommes, femmes, enfants) raflés par la police et la gendarmerie françaises en Tarn-et-Garonne et pour 39 d’entre eux dans le Lot, sont conduits par camion au Centre de Rassemblement de Septfonds.
Nuit du 2 au 3 septembre 1942
Les 211 internés sont acheminés en gare de Caussade et intégrés à un important convoi régional qui rejoint Drancy le 4 septembre, pour arriver a Auschwitz cinq jours plus tard. Au total, 295 personnes sont déportées depuis le camp de Septfonds vers l’enfer concentrationnaire nazi.
1943-1944
Le 302e Groupe de Travailleurs Etrangers subsiste au camp jusqu’à la Libération. En mars 1943, il ne compte plus que 70 Israélites à la suite d’un « prélèvement » effectué par les autorités allemandes. Les internés, soumis à une discipline militaire sont employés à des travaux de terrassement, de culture et d’entretien du camp.
Le camp de Septfonds sera utilisé une dernière fois après la libération pour l’internement de Français accusés de collaboration. Il est définitivement fermé en mai 1945[1].
Références
- ↑ Texte extrait des panneaux historiques réalisés par le Musée de la Résistance de Montauban (1997).
Bibliographie
Le camp de Septfonds : 60 ans d’histoire et de mémoire, in revue Arkheia, Montauban, n°5-6, 2002.