Jean Lecanuet
- Wikipedia, 17/12/2011
Jean Lecanuet | |
Jean Lecanuet, en 1959.
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Fonctions | |
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Député de la Seine-Maritime | |
2 avril 1986 – 28 septembre 1986 | |
Prédécesseur | scrutin uninominal |
Successeur | Roger Fossé |
Député européen | |
17 juillet 1979 – 9 octobre 1988 | |
Président de l'Union pour la démocratie française | |
1er février 1978 – 30 juin 1988 | |
Prédécesseur | création du parti |
Successeur | Valéry Giscard d'Estaing |
Ministre d'État, chargé du Plan et de l'Aménagement du territoire | |
27 août 1976 – 29 mars 1977 | |
Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Gouvernement | Raymond Barre I |
Prédécesseur | Olivier Guichard |
Successeur | Jean-Pierre Fourcade |
Garde des Sceaux, ministre de la Justice (ministre d'État avec les mêmes attributions à partir du 12 janvier 1976) | |
28 mai 1974 – 25 août 1976 | |
Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Gouvernement | Jacques Chirac I |
Prédécesseur | Jean Taittinger |
Successeur | Olivier Guichard |
Président du conseil général de Seine-Maritime | |
1974 – 1993 | |
Député de la 1re circonscription de la Seine-Maritime |
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2 avril 1973 – 29 juin 1974 | |
Prédécesseur | Roger Dusseaulx |
Successeur | Pierre Damamme |
Maire de Rouen | |
4 avril 1968 – 22 février 1993 | |
Prédécesseur | Bernard Tissot |
Successeur | François Gautier |
Sénateur de la Seine-Maritime | |
26 avril 1959 – 11 mars 1973 | |
25 septembre 1977 – 2 avril 1986 | |
28 septembre 1986 – 22 février 1993 | |
Député de la Seine-Inférieure | |
5 juillet 1951 – 1er décembre 1955 | |
Biographie | |
Nom de naissance | Jean Adrien François Lecanuet |
Date de naissance | 4 mars 1920 |
Lieu de naissance | Rouen |
Date de décès | 22 février 1993 (à 72 ans) |
Lieu de décès | Neuilly-sur-Seine |
Nationalité | Française |
Parti politique | MRP, CD, UDF |
Profession | Maître des requêtes au Conseil d'État |
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Maires de Rouen | |
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Jean Lecanuet, né le 4 mars 1920 à Rouen (Seine-Inférieure) et mort le 22 février 1993 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est un homme politique français.
Sommaire |
Biographie
Jean Adrien François Lecanuet naît dans un milieu très modeste. Après des études à l'école Bellefonds, au pensionnat Jean-Baptiste-de-La-Salle et au lycée Corneille à Rouen, il s'oriente vers des études littéraires au lycée Henri-IV à Paris. Il est diplômé d'études supérieures de lettres, et à 22 ans devient le plus jeune agrégé de France (de philosophie en 1942). Il enseigne en tant que professeur de philosophie à Douai et à Lille.
Dès 1943, tout en continuant à enseigner le jour, il participe à la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale et entre dans la clandestinité. En août 1944, il est arrêté avec le commando qui venait de faire sauter la voie ferrée Lille-Bruxelles, et parvient à s'échapper avec la complicité d'un Polonais incorporé de force dans l'armée allemande.
À la Libération, Jean Lecanuet est inspecteur général au ministère de l'information. Puis sous la IVe République, il est plusieurs fois directeur de cabinet de ministres MRP de l'Information, de la Marine Marchande, de l'Économie nationale, de l'Intérieur et des Finances (11 postes en 10 ans).
Il est président du MRP entre 1963 et 1965, qu'il entreprend d'adapter à une donne électorale défavorable. En 1965, Jean Lecanuet est candidat à l'élection présidentielle, soutenu entre autres par Paul Reynaud. Sa candidature contribue à la mise en ballottage du général de Gaulle : il obtient 3 777 119 voix, soit 15,57 % des suffrages exprimés.
En 1966, il fonde le Centre démocrate, voie difficile lorsque le mode de scrutin favorise la bipolarisation. C'est ainsi qu'en 1972, il fonde avec Jean-Jacques Servan-Schreiber le Mouvement réformateur. Il négocie avec Pierre Messmer les désistements qui permettent le succès de la majorité de droite et de centre-droit aux élections législatives de 1973.
Jean Lecanuet participe activement à la campagne électorale de 1974 en faveur de Valéry Giscard d'Estaing, et préside ensuite l'Union pour la démocratie française (UDF), créée par celui-ci, de 1978 à 1988. Il contribue aux succès électoraux du parti centriste, européen et revendiquant une politique libérale modérée.
Il est ministre de la Justice au moment de l'affaire Ranucci. Bien que catholique pratiquant, il souligne quelques jours après l'exécution du condamné l'effet dissuasif de la peine capitale et déclare le 30 juillet 1976 : « Personnellement, j'espère que cet acte sera exemplaire et que ceux qui croyaient pouvoir commettre des crimes si odieux et pouvoir échapper au plus grand des châtiments mesureront maintenant le risque qu'ils encourent »[1].
En 1986, Jacques Chirac souhaite nommer Jean Lecanuet ministre des Affaires étrangères, mais le président de la République, François Mitterrand, s'oppose à cette nomination[2].
Il termine sa carrière politique comme maire emblématique de sa ville natale, Rouen, qu'il dirige pendant un quart de siècle, tâchant de valoriser son patrimoine historique. Son nom a été donné à l'ancienne rue Thiers, une artère du centre-ville, qui fait face à l'Hôtel de Ville. Deux ans après sa mort, sa majorité perd la mairie.
Conformément à son vœu, Jean Lecanuet repose dans l'abbaye Saint-Georges de Boscherville, un lieu qu'il prisait. Les arrêtés préfectoraux autorisant son inhumation ainsi que celle, plus tard, de son épouse dans un bâtiment public font l'objet de vives critiques, des défenseurs du patrimoine estimant qu'un homme politique n'avait pas sa place dans ce lieu.
Détail des mandats et fonctions
- Secrétaire d'État aux relations avec les États associés du gouvernement Edgar Faure (2) (du 20 octobre 1955 au 1er février 1956) ;
- Garde des Sceaux, ministre de la Justice du gouvernement Jacques Chirac (1) (du 28 mai 1974 au 12 janvier 1976) ;
- Ministre d'État, Garde des Sceaux, ministre de la Justice du gouvernement Jacques Chirac (1) (du 12 janvier au 27 août 1976) ;
- Ministre d'État, du Plan et de l'Aménagement du territoire du gouvernement Raymond Barre (1) (du 27 août 1976 au 30 mars 1977) ;
- Député MRP de la Seine-Inférieure, de 1951 à 1955 ;
- Maître des requêtes au Conseil d'État en 1956 ;
- Sénateur centriste de la Seine-Maritime, de 1959 à 1973 ;
- Conseiller général du canton de Rouen 2 de 1958 à sa mort (1993) ;
- Maire de Rouen de 1968 à sa mort (1993) ;
- Député de la Seine-Maritime en 1973 ;
- Député au Parlement européen, de 1979 à 1988 ;
- Sénateur de la Seine-Maritime, de 1979 à 1988, où il est élu Président de la Commission des Affaires Etrangères et des Forces armées, fonction qu'il avait déjà exercée en 1971 ;
- Président du Conseil général de Seine-Maritime de 1974 à sa mort (1993).
Hommages
- Un collège de la ville de Rouen porte son nom.
- Une des rues principales de Rouen a également reçu le nom de rue Jean Lecanuet : c'est l'ancienne rue Thiers, initialement nommée rue de l'Hôtel-de-Ville en 1860) [3], large avenue menant symboliquement à l'hôtel de ville.
Notes et références
- ↑ http://www.ina.fr/economie-et-societe/justice-et-faits-divers/video/CAA7601130801/lecanuet-peine-de-mort-ranucci.fr.html
- ↑ « Mitterrand Vetoes 4 Choices by Chirac for New French Cabinet », Los Angeles Times, 20 mars 1986.
- ↑ Nicétas Periaux, Dictionnaire indicateur et historique des rues et places de Rouen, Rouen, 1870, p. 311
Annexes
Biographies
- Le Grand Livre des Rouennais, éd. du P'tit Normand, 1983, 253 p., p. 130-131
- Nadine-Josette Chaline, Jean Lecanuet, Beauchesne, Paris, 2000
- Philippe Priol, Jean Lecanuet, le vol de l’albatros, Maître Jacques, Caen, 2001
- Nadine-Josette Chaline, François Bayrou et Dominique Baudis, Jean Lecanuet. Témoignages de François Bayrou et Dominique Baudis, Beauchesne, 2003 (ISBN 2701014050)
- René Rémond, Nadine-Josette Chaline, Pierre Fauchon et Philippe Priol, Jean Lecanuet ou la passion du centre, Beauchesne, 2006 (ISBN 2701014980)
- Frédéric Biamonti, La Carrière du Roi Jean, Antoine Martin Productions, 2009
DVD
Liens externes
- Fiche de Jean Lecanuet sur le site de l'Assemblée nationale
- Sa fiche sur le site du Sénat
- Déclaration de candidature à la télévision sur le site de l'INA