Affaire de la cassette Méry
- Wikipedia, 8/12/2011
Cet article ou section peut contenir un travail inédit ou des déclarations non vérifiées.
Vous pouvez aider en ajoutant des références. Voir la page de discussion pour plus de détails.
|
L'affaire de la cassette Méry est une affaire politico-financière française concernant les finances occultes du RPR.
Le 24 mai 1996, Jean-Claude Méry, ancien homme-clé des finances secrètes du RPR, s'installe face à la caméra d'Arnaud Hamelin et raconte son histoire sur ce qui sera la « cassette Méry ». Le 22 septembre 2000, Le Monde publie une partie des aveux posthumes de Jean-Claude Mery. Alain Belot, alors avocat du financier occulte du RPR, révèle, durant sa garde à vue, avoir remis l'original de la cassette-confession à Dominique Strauss-Kahn avec qui il a travaillé de 1988 à 1991.
Dominique Strauss-Kahn est notamment accusé d'avoir octroyé, en tant que ministre de l'Économie, une remise fiscale de 160 millions de francs au couturier Karl Lagerfeld en échange de la remise par l'avocat de ce dernier d'une cassette contenant des aveux de Jean-Claude Méry, financier occulte du RPR[1]. Dominique Strauss-Kahn reconnaît avoir détenu cette cassette, mais déclare ne jamais l'avoir regardée et l'avoir égarée[2]. Le 23 mai 2001, la section financière du parquet de Paris requiert la saisine de la Cour de justice de la République pour enquêter sur d'éventuels faits de « corruption passive » et de « concussion », tandis qu'un rapport du procureur de la République de Paris, Jean-Pierre Dintilhac, indique qu'il existe de « fortes présomptions de faits de corruption passive à l'encontre de l'ex-ministre »[3]. Finalement, le 28 juin 2001, le procureur général près la Cour de cassation, Jean-François Burgelin, prend la décision de ne pas saisir la CJR, considérant qu'en l'état, il manque « les indices pour justifier une saisine de la CJR du chef de concussion »[4].
Pendant cette période, plusieurs élus socialistes sont critiques à son égard : en septembre 2000, Odette Grzegrzulka considère ainsi qu'« il n'est plus digne d'être membre » du Parti socialiste, Ségolène Royal déclare que les personnalités politiques sont là « pour servir et pas pour se servir »[5],[6]. Dominique Strauss-Kahn fait son retour en politique au niveau national en étant réélu député de la 8e circonscription du Val-d'Oise avec 53,89 % des voix, le 1er avril 2001, au second tour d'une élection législative partielle provoquée par la démission de sa suppléante, Raymonde Le Texier[7]. Il est alors considéré comme « premier ministrable » en cas de victoire de Lionel Jospin à l'élection présidentielle de 2002[8].
Entre 2002 et 2004, les investigations du juge Armand Riberolles ont validé le contenu de la cassette vidéo dans laquelle le financier occulte du RPR affirmait notamment avoir remis 5 millions de francs en espèces à Jacques Chirac en octobre 1986. Armand Riberolles n'en a pas tiré les mêmes conclusions que son prédécesseur[réf. nécessaire].
S'appuyant sur les déclarations enregistrées en 1996 par Jean-Claude Méry, Éric Halphen avait fait parvenir au président de la République, en mars 2001, une convocation au titre de témoin, avant d'estimer qu'il existait des indices suffisants pour envisager la mise en examen de M. Chirac ; en avril 2001, il s'était ainsi déclaré incompétent au profit de la Haute Cour de justice. Ces actes furent ensuite annulés.
Le juge Armand Riberolles, en revanche, semble avoir jugé que si la cassette Méry constituait bien une pièce de nature à éclairer le dossier, elle ne pouvait en aucun cas être retenue comme un élément à charge contre les personnes mises en cause - au premier rang desquelles figure M. Chirac, qui ne peuvent évidemment être confrontées à une personne décédée. Le juge Riberolles a néanmoins recueilli plusieurs témoignages attestant la crédibilité des révélations de Jean-Claude Méry[réf. nécessaire].
Notes et références
- Notes
- Références
- ↑ « Strauss-Kahn, le rapport accablant », L'Express, 7 juin 2001.
- ↑ « Affaire Mery : cette cassette égarée par Strauss-Kahn », La Dépêche du midi, 5 décembre 2002.
- ↑ Strauss-Kahn soupçonné de corruption passive », nouvelobs interactif, 1er juin 2001.
- ↑ « DSK échappe à la Cour de justice de la République », Libération, 29 juin 2001.
- ↑ « Rétrospective des mises en examen de Dominique Strauss-Kahn », ina.fr, journal télévisé de France 2 du 29 juin 2001.
- ↑ « L'éternel survivant », Le Point, 7 juillet 2011.
- ↑ « Réélection de Dominique Strauss Kahn à Sarcelles », ina.fr, journal télévisé de France 3 Paris Île-de-France du 2 avril 2001.
- ↑ « Jospin et la bande des quatre », L'Express, 4 avril 2002.