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Claude de Bullion

- Wikipedia, 31/01/2012

Claude de Bullion est un gentilhomme français baptisé le 13 octobre 1569, en l’église Saint-André-des-Arts, à Paris et décédé le 22 décembre 1640 à Paris.

Reçu comme avocat au parlement de Paris en 1594, il acquit, en 1595, une charge de conseiller au même parlement. En 1605, il devint maître des requêtes et, en 1606, conseiller d’État ainsi que président au parlement de Grenoble.

Seigneur de Bonnelles, il fut en 1612, commissaire de Sa Majesté près de l'assemblée réformée de Saumur, puis ambassadeur extraordinaire auprès de la cour de Turin. Il fut surintendant des finances sous Louis XIII (1632) puis garde des sceaux de l'Ordre du Saint-Esprit du 28 février 1633 à 1636. Il fut un soutien actif de Richelieu.

Il épousa, en 1612, Angélique Faure, fille de Guichart Faure, riche diplomate, et de Madeleine Brulart, sœur de Nicolas Brulart de Sillery, chancelier de France. La dot était de 75 000 livres. Son fils Noël de Bullion lui succéda comme garde des sceaux de l'Ordre du Saint-Esprit.

En 1611, Claude de Bullion acheta la seigneurie de Boulon, aujourd'hui Bullion dans le département des Yvelines. Il acheta la seigneurie de Maule (Château d'Agnou). En 1620, il aquière le château de Wideville qu'il reconstruit et embellit ainsi que les jardin et crée le célèbre Nymphée[1]. En décembre 1621, des lettres patentes du roi Louis XIII lui furent accordées « portant commutation dudit lieu, terre et seigneurie de Boulon en celui de Bullion ». Il sera possesseur également des seigneuries de Fervaques, de Gallardon, de Montlouet, d'Atilly, de Longchesne. En 1639, Claude de Bullion acquit le château d'Esclimont mis en vente. Claude de Bullion a été le "créateur" du Louis d’Or.

Il fit bâtir à Paris, sur les dessins de Le Vau, un hôtel magnifique, où l'on remarquait deux galeries peintes par Vouet et Jacques Blanchard.

"Il décéda en sa maison de Paris, le 29e jour de décembre, l'an 1640 et fut enterré en l'église des Cordeliers de Paris en la chapelle de la maison Besançon, laquelle il avoit fait orner de riches peintures comme y ayant destiné sa sépulture avec ses ancestres maternels"[2] et nuitamment en raison de son impopularité comme surintendant des finances. Son mausolée fut détruit à la Révolution.

Dans Journal de Dangeau, on trouve les annotations de duc de Saint-Simon qui rapporte ces anecdotes :

« On ne peut s'empêcher de rapporter une saleté de ce surintendant pour sa singularité étrange. Etant au conseil avec la Reine régente, il vint une odeur de charbon et d'ordures qui infecta le lieu et dont la Reine se plaignit fort. Bullion tira une petite boîte d'ivoire de sa poche et la présenta à la Reine pour la sentir ; la Reine l'ouvrit avec impatience mais en la portant à son nez : « Ah ! Bullion, s'écria-t-elle en la lui rejetant, vous m'empoisonnez. Comment ! c'est de la merde ! ». C'en étoit en effet : la boîte se renouveloit tous les matins de la plus fraîche, et le Surintendant, qui n'aimoit rien tant que cette odeur, avoit oublié que ce goût lui étoit tout à fait particulier. C'étoit au reste un habile ministre, estimé, considéré, et qui avait beaucoup d'amis. Lorsqu'il fit faire les premiers louis d'or, il pria cinq ou six hommes de ses amis à dîner, le maréchal de Gramont, le maréchal de Villeroy, les commandeurs de Jars et de Souvré, le marquis d'Hauterive, parent et ami intime des trois derniers, et quelqu'autre encore qui s'y trouva. Au fruit, il fit servir cinq ou six bassins remplis de cette nouvelle monnoie, et leur dit d'en remplir leurs poches et leurs chausses, leurs chapeaux même s'ils vouloient, et que tout ce qu'ils pourroient en emporter eux-mêmes étoit à eux. Pas un de la compagnie ne se fit prier, et tous s'en fourrèrent tant qu'ils purent, s'en allèrent àgrand'peine gagner leurs carrosses, et trouvèrent n'avoir jamais fait si bonne chère. Cette magnificence n'a pas été. répétée, mais on peut croire que, quoiqu'elle vînt du surintendant, la reine en avoit pourtant eu la confidence  »

— de Dangeau, Philippe, Journal du marquis de Dangeau avec les additions du duc de Saint-Simon: 1707-1709, Soulié E., Dussieux L. 1857, p. 298.

Source

Notes et références

  1. TRETON Jacques, "Montainville, joli village en Pincerais", (1998)178-180
  2. Raunié, Émile Épitaphier du vieux Paris, recueil général des inscriptions funéraires des églises, couvents, collèges, hospices, cimetières et charniers, depuis le moyen âge jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Tome I-III.(1854-1911) Impr. nationale (Paris) 1890-1901, p354

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