Houat
- Wikipedia, 3/02/2012
47° 23′ 25″ N 2° 57′ 22″ W / 47.390278, -2.956111
Île-d'Houat | |
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Le port Saint-Gildas. |
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Administration | |
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Morbihan |
Arrondissement | Arrondissement de Lorient |
Canton | Canton de Quiberon |
Code commune | 56086 |
Code postal | 56170 |
Maire Mandat en cours |
Luc Le Gurun 2008-2014 |
Intercommunalité | sans |
Site web | communedehouat.fr |
Démographie | |
Population | 311 hab. (2006[1]) |
Densité | 107 hab./km2 |
Gentilé | Houatais, Houataise |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 23′ 25″ Nord 2° 57′ 22″ Ouest / 47.390278, -2.956111 |
Altitudes | mini. 0 m — maxi. 42 m |
Superficie | 2,91 km2 |
Houat est une île de la côte morbihannaise, en Bretagne. Administrativement, elle constitue une commune nommée « Île-d'Houat ». Elle fait partie de l'association des Îles du Ponant.
Sommaire |
Géographie
L'île mesure 3,3 km de long et 1,5 km au plus large. C'est un plateau granitique s'adoucissant en une grande plage bordée de dunes à l'Est. L'extrémité Nord de cette plage est constituée par la pointe d'En Tal, qui curiosité rare, est, en même temps, une plage convexe.
On distingue nettement deux espaces :
- Les deux tiers Ouest, qui sont un ultime vestige perdu en mer des crêtes autrefois élevées du Massif Armoricain. Houat fait partie de sa partie Sud, qui s'étire des Montagnes Noires (Finistère) au Sillon de Bretagne (Loire-Atlantique), et passe par les Landes de Lanvaux (Morbihan). La côte y est particulièrement déchirée, en particulier au Sud, résultat des assauts perpétuels de l'océan. De minuscules criques (Porzh Plouz, Porzh Poudell...) se nichent dans les infractuosités de la roche qui dresse ses remparts parfois vingt mètres au dessus. Même disposition au Nord, quoique moins haute. La pointe de Beg-Er-Vilaine offre un panorama intéressant, à la fois sur la Baie de Quiberon et sur le littoral Nord de l'île. Seule exception : la plage de Treac'h Er Beniguet, à l'extrémité Ouest, qui ouvre ses dunes vers Quiberon et le grand large. Au sommet de ces falaises souvent abruptes, le plateau (qui atteint 28 mètres à l'Ouest du bourg) présente ses étendues inhabitées et sans arbres. On y a pratiqué l'élevage jusque dans les années 1960 ; aujourd'hui, les pâtures ont fait place aux broussailles (ajoncs, fougères, ronces...).
- Le tiers Est, qui est constitué d'un affaissement de la partie précédente ; on y rencontre davantage de schistes. Le littoral est surtout sableux (plages de Goured et Salus), bien que ponctué de pointes rocheuses (pointe Sud, îlot d'Er Yoc'h, relié à la pointe d'En Tal par un isthme submersible). On y trouve la seule « vallée » de l'île, en bas du bourg, où un ruisseau éphémère (conditionné par les précipitations) alimentait autrefois les lavoirs. C'est sans doute la partie la plus pittoresque de l'île.
À l'extrémité Ouest, l'île est prolongée par une chaussée granitique appelée chaussée du Beniguet, séparée de l'île par un étroit chenal. La chaussée s'étire vers la presqu'île de Quiberon dont elle est séparée par le passage de la Teignouse. De nombreux îlots (Glazic, Valuec,Guric), véritables dangers pour la navigation, dressent leur silhouette altière au dessus des flots.
Au Sud, on trouve trois îlots de granit inhabités à la pointe (Beg Pell, Beg Creiz, Beg Tost, du plus éloigné au plus proche de l'île). Plus loin au sud, on aperçoit l'île aux Chevaux, qui servit autrefois de pâture commune aux Hoëdicais et aux Houatais.
Au sud-est, le passage des Sœurs, dangereux car peu profond et truffé de rochers, sépare Houat d'Hoëdic.
Au Nord, l'île de Houat fait face à la presqu'île de Rhuys et à la sortie du golfe du Morbihan.
Histoire
Au début de l’ère néolithique en Bretagne (vers 5000 av. J.-C.), le niveau de la mer avait déjà remonté et Houat faisait alors partie d’un système insulaire avec Hoedic, séparées du continent par le passage de la Teignouse. Progressivement, vers 3500 avant J.-C., elle se sépara de Hoedic en raison de la remontée du niveau de la mer. À l'inverse d'Hoëdic, on ne relève pas à Houat de trace d'occupation romaine. Aux XVIe et XVIIe siècles, l'île subit les rivalités navales entre France, Angleterre et Espagne. La population est fréquemment rançonnée par les flottes étrangères.
De la Révolution jusqu'à la fin du XIXe siècle, Houat dépend de Belle-Ile et est régie par la "charte de Houat et d'Hoêdic". À l'époque, le curé faisait office de maire, d'officier d'état civil et parfois même d'enseignant. Elle fut érigée en commune en 1891, dans le cadre du canton de Quiberon.
L'île compte trois forts édifiés au XIXe siècle dans le but de se défendre des Britanniques. Ils n'ont quasiment jamais servi : le fort principal, au Sud-Ouest du village « à l'intérieur des terres », le fort de la pointe d'En Tal, qui est plutôt une simple redoute et le fort du Beniguet à l'extrémité Ouest de l'île.
Les Houatais ont protégé leurs bateaux dans trois port successifs :
- Une première digue, un simple empilement de grosses pierres sèches, protégea le port primitif à partir de 1824. Appelé Port-Collet, ses vestiges bien conservés servent aujourd'hui à abriter quelques catamarans l'été. Une partie de ses pierres a été utilisée pour construire le deuxième abri de l'île, qu'il jouxte.
- Le port d'Er Beg, dit « le vieux port », situé au Sud de la grande plage proche du village (Trec'h er goured), a été édifié en 1915-1916, en partie par des prisonniers allemands; en 1932, un second môle en béton armé, parfois appelé quai Cappio (du nom de l'entreprise qui en fut responsable), complète l'ensemble. La digue Sud est détruite le 21 janvier 1951 par une forte tempête de Sud-Est, qui emporta au passage plusieurs chalutiers. Ce port n'a jamais été reconstruit, il en reste une jetée partiellement submergée et le second môle. Le bâtiment blanc et cubique qui se dresse au dessus est l'ancien "hôtel du port".
- Le port actuel, Port Saint-Gildas, date des années 1960. Son financement est en partie du à un appel national à la solidarité, après la catastrophe de 1951[2]. Il est situé sur la côte Nord à proximité immédiate du village ; les rotations par bateau avec le continent sont quotidiennes. En eau profonde, ce port a donné un second souffle à l'activité halieutique. On y trouve des douches ainsi qu'un service de manutention.
Héraldique
Les armoiries de l'Ile-d'Houat se blasonnent ainsi : |
Administration
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
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1892 | 1900 | Ferdinand Le Roux | ||
1900 | 1904 | Henri Le Gurun | ||
1904 | 1912 | Ferdinand Le Roux | ||
1912 | 1920 | Gilles Le Gurun | ||
1920 | 1945 | Louis Le Hyaric | ||
1945 | 1953 | Armand Le Gurun | ||
1953 | 1954 | Joseph Le Gurun | ||
1954 | 1977 | Hubert Le Berre | ||
1977 | 1995 | Joseph Le Hyaric | ||
1995 | 2008 | Jean Pierre Le Gurun | ||
2008 | 2014 | Luc Le Gurun | PS | |
Toutes les données ne sont pas encore connues. |
Le village compte une école primaire publique[3] et un collège[4] qui scolarise aussi les enfants d'Hoëdic. La natalité, faible, permet d'alimenter les effectifs de ces établissements, de petite taille néanmoins.
Les véhicules à moteur sont interdits sur l'île, sauf dérogation accordée par le conseil municipal. L'immatriculation des bateaux houatais dépend du quartier des affaires maritimes d'Auray. On ne compte pas plus de 10 voitures sur l'île car elles sont interdites. Les routes ne sont pas accessibles et le vélo est donc conseillé. Contre toute rumeur, il n'y a pas beaucoup de voitures sur l'île de Houat.
Le courrier vient, par bateau, de Quiberon.
Démographie
1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2007 |
---|---|---|---|---|---|
457 | 430 | 390 | 390 | 335 | 293 |
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes |
Tout le territoire d'Houat dépend de la commune du même nom. Le village, installé dans le nord-est de l'île, concentre la grande majorité de la population. Le reste de l'île, très peu construit, est inhabité l'hiver.
Économie
- Agriculture
L'agriculture n'a jamais dépassé le stade de la subsistance dans le meilleur des cas à Houat. L'élevage, par contre, était très développé : chaque famille élevait au moins une vache et un cochon. Les têtes de bétail en surplus étaient d'ailleurs convoyées chaque année à la Foire des Houatais, à Arzon sur la presqu'île de Rhuys. L'élevage des chevaux paraît avoir été très développé également, comme en témoigne d'ailleurs le nom de l'îlot avoisinant (l'île aux Chevaux, ou Melvan), sur lequel les Houatais et les Hoedicais laissaient à tour de rôle leurs poulains grandir. Depuis la fin des années 1970, l'activité agricole est inexistante.
- Pêche
La majeure partie des hommes en âge de travailler sont pêcheurs. La pêche au homard et au crabe constitue la principale ressource halieutique locale. Une écloserie de homards a été construite en 1972 sur l'île pour tenter de renouveler les viviers de pêche. Désormais, on peut visiter une unité de production de phytoplancton à usage cosmétique l'Eclosarium]. Houat est la commune qui compte le plus grand nombre de gens de mer par rapport à la population active.
- Tourisme
C'est la seconde ressource économique de l'île. En été, plusieurs services de bateaux amènent les visiteurs de Vannes, de Port-Navalo et surtout de Quiberon. La part des résidents secondaires s'accroît, et la plaisance se développe également. Il existe une aire de camping, placée depuis environ deux ans à proximité des falaises sud-ouest de l'île situées face à l'île aux chevaux, près de Trea'ch ar Salus.
- Commerces et services
À l'année :
- deux épiceries
- une boulangerie / presse
- un cabinet médical, faisant office de pharmacie pour les médicaments prescrits.
- une poste
En saison :
- une crêperie, trois restaurants
- trois hôtels
- deux entreprises de restauration légère
- une location de vélos (avril/septembre)
- une boutique de souvenirs (mai/septembre)
- une boutique de vêtements
- une gendarmerie (juillet/août)
Faune et flore
L'île est presque entièrement recouverte d'une lande de fougères et d'ajoncs qui se fait rase du côté de la pleine mer. Les dunes de la plage de l'est sont un milieu fragile protégé par le conservatoire du littoral : on y trouve une espèce endémique sauvage de lys des dunes, très menacée. On trouve aussi des chardons, de l'ail sauvage, des rosiers sauvages nains, etc. En dehors du village, il n'y a qu'une trentaine d'arbres sur Houat.
La faune terrestre est essentiellement constituée, outre les insectes, de faisans et perdrix d'élevage, nourris au sarrasin local, et de lapins qui prolifèrent malgré la chasse qu'on leur donne. Quelques chevaux ont refait leur apparition dernièrement pour le tourisme.
Les espèces sauvages marines sont plus nombreuses que les espèces terrestres. On trouve des colonies de moules et d'huîtres sauvages, des tourteaux, des étrilles et des araignées de mer, du homard, des congres dans les rochers…
Panoramas
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Catherine Gaston-Mathé, Houat, la mémoire de l'île, éditions Coop Breizh, (1995)
- Jean-Pierre Bosc, Houat et Hoëdic, (1997)
- René Scouarnec, Histoires de Houat, (2008)