Actions sur le document

Pierre Bodein

- Wikipedia, 5/09/2011

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Pierrot le fou (homonymie).
Pierre Bodein
Information
Surnom(s) : Pierrot le fou
Naissance : 30 décembre 1947 (1947-12-30) (64 ans)
Obernai (France)
Condamnation : 4 juillet 2007
Sentence : Prison à perpétuité
Meurtres
Nombre de victimes : 3
Période : 1969 - 14 juillet 2004
Pays : France
Arrestation : 14 juillet 2004

Pierre Bodein (né le 30 décembre 1947 à Obernai) est un criminel multirécidiviste qui alterne depuis 1969 séjours en hôpital psychiatrique et en prison. Surnommé « Pierrot le fou », son casier judiciaire fait état de sept condamnations dont trois en cours d'assises, notamment pour des viols avec violence. Il est le 11e enfant d'une fratrie de 16, issue d'une communauté yéniche[1].

Parcours criminel

Après sa première peine de prison, purgée en 1969, Pierre Bodein effectuera de nombreux autres séjours en prison, notamment pour vols, vols avec violence et braquages, mais également pour agression sexuelle[1]. En 1976, son état de santé est jugé « incompatible avec la détention ». Un responsable d'un service psychiatrique de l'époque, Michel Patris, déclare à son propos[2] : « il était dans un état végétatif, figé, s'enfermant dans le mutisme. » Pierre Bodein se déplace alors en fauteuil roulant et obtient de la Cotorep une carte d'invalidité à 80%. Libéré en 1980, il reprend ses braquages. Il est arrêté en 1989 et se fait à nouveau passer pour fou. Selon le psychiatre Henri Brunner[2], « à cette date-là, tous les experts psychiatriques semblaient unanimes pour dire que Pierre Bodein était fou, moi y compris. Les événements m'ont donné tort. Le tableau clinique était trop spectaculaire. »

En décembre 1992, il quitte son fauteuil roulant pour s'évader par un vasistas de l'hôpital psychiatrique d'Erstein (Bas-Rhin) resté ouvert[2]. Pendant une cavale de trois jours, il prend deux femmes en otage, avant de séquestrer et de violer l'une d'elles, braque une banque et une armurerie, force plusieurs barrages de gendarmerie, et tire sur deux policiers, en blessant un grièvement, avant d'être intercepté. Cet épisode, largement relayé par les médias, lui vaudra le surnom de « Pierrot le fou ».

Il est condamné en 1994 à 30 ans de réclusion pour ces faits. Rejugé en février 1996 en appel, la cour d'assises du Bas-Rhin le condamne à 28 ans de réclusion criminelle (réduits ensuite à 20 ans en Cassation) en 1996. Pierre Bodein adopte alors une nouvelle stratégie, et est décrit comme « un détenu modèle »[2]. En raison de sa bonne conduite, de ses années de détention provisoire, de confusions de peines et de remises de peine automatiques, bénéficiant d'une liberté conditionnelle, il est libéré sous contrôle judiciaire le 14 mars 2004, quelques mois avant la fin de sa peine.

Quatre mois plus tard, il est accusé d'enlèvements, viols et meurtres sur Jeanne-Marie Kegelin, 10 ans, Julie Scharsch, 14 ans, et Hedwige Vallée, 38 ans. Selon certains psychiatres, ces agressions constitueraient des substituts à sa propre fille et à celle d'un de ses codétenus, avec lesquelles il avait établi une correspondance « obscène »[1]. Il nie et se défend habilement mais les preuves génétiques sont formelles.

Son procès aux assises s'est ouvert à Strasbourg le 11 avril 2007 dans une salle annexe du tribunal spécialement aménagée pour l'occasion. La réclusion criminelle à perpétuité « réelle » a été requise à son encontre le 4 juillet 2007[3]. Les jurés ont suivi l'avocat général une semaine plus tard. C'est le premier détenu en France à être condamné à la perpétuité réelle ; il sera suivi quelques mois plus tard par Christian Beaulieu, puis en 2008 par Michel Fourniret. Rejugé en appel devant les assises de Colmar, il est condamné le 2 octobre 2008 à la même peine[4].

La complicité des Fuhrmann et des Remetter, un clan de vanniers, dans l'enlèvement, le meurtre et le viol de Jeanne-Marie Kegelin n'a en revanche pas été retenue. Le parquet avait requis des peines de 3 à 30 ans à leurs encontres[5]. La famille Kegelin, défendue par Wallerand de Saint-Just, a dénoncé un « gâchis dans la procédure qui l'empêche de faire son deuil »[6].

Liens internes

Notes et références

  1. a, b et c Isabelle Monnin, « Dans la nuit du chasseur », Le Nouvel Observateur, 14 juin 2007. Consulté le 23 juin 2007
  2. a, b, c et d Lionel Feuerstein, « Pierre Bodein a simulé une maladie mentale », dans Le Parisien, 23 juillet 2004 [texte intégral] 
  3. Reuters, « Au dernier jour de son procès, Pierre Bodein clame son innocence », Le Monde, 10 juillet 2007. Consulté le 10 juillet 2007
  4. AFP, « Peine maximale confirmée en appel pour Pierre Bodein », Le Monde, 2 octobre 2008. Consulté le 2 octobre 2008
  5. Reuters, « Perpétuité pour Pierre Bodein, acquittement pour ses co-accusés », Le Monde, 11 juillet 2007. Consulté le 11 juillet 2007
  6. « La perpétuité pour Pierrot le Fou », Libération du 12 juillet 2007.

Retrouvez l'article original ici...

Vous pouvez aussi voir...