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Francis de Pressensé

- Wikipedia, 6/01/2012

Francis Charles de Hault de Pressensé, né le 30 septembre 1853 à Paris et mort le 19 janvier 1914 à Paris (13e), est un pacifiste, diplomate, journaliste et homme politique français.

Francis de Pressensé, président de la Ligue des droits de l'Homme

Sommaire

Biographie

Fils d’un pasteur protestant, Edmond de Pressensé, d'une petite noblesse originaire du Hainaut, récemment passée au protestantisme, député à l'Assemblée nationale de 1871, sénateur inamovible ensuite, et d'une pédagogue femme de lettres, Élise du Plessis-Gouret, il a été d’abord diplomate, puis journaliste. Il a tenu longtemps la rubrique de politique extérieure au Temps d’Adrien Hébrard et il a dirigé le quotidien dreyfusard L'Aurore pendant l'affaire Dreyfus. Il devient vice-président de la toute nouvelle Ligue des droits de l'Homme, présidée par Ludovic Trarieux, puis lui succède à la présidence de 1903 à 1914. Ardent dreyfusiste, il participe à de nombreux meetings, à Paris et en province, souvent accompagné d'Octave Mirbeau et de Pierre Quillard, et court le risque d'être agressé par les bandes antisémites et nationalistes, notamment à Toulouse le 22 décembre 1898.

Libéral à l’origine, il s’est soudainement rapproché des socialistes en raison de l'affaire Dreyfus en 1898 après avoir été tenté par le catholicisme (biographie du cardinal Manning en 1896). Il est élu député du Rhône en mai 1902 et réélu en 1906. En 1905, il participe à l'unification des socialistes et à la fondation du Parti socialiste unifié : la SFIO. Il dirige une revue socialiste, La Vie socialiste, en 1904-1905. Avec Lucien Herr, puis seul, il dirige la rubrique de politique extérieure de L'Humanité fondée le 18 avril 1904. Il est aussi l'un des initiateurs, avec son ami Jaurès, de la séparation des Églises et de l’État. Pacifiste et européen avant la lettre, il propose dans les années précédant la guerre de 1914 l’établissement d’États-Unis d’Europe afin de préserver la paix en Europe,.

Cet engagement pour les droits de l'homme et la paix lui a naturellement valu l'hostilité de l'extrême droite nationaliste et cléricale. C'est ainsi que Henri Vaugeois, fondateur de l'Action française, dans un article paru dans le premier numéro de la revue bi-mensuelle Action française, le 1er août 1899, écrit à son propos : « Nous ne voulons citer qu'un seul exemple, mais typique : celui de Francis de Pressensé. Rarement on put voir aussi bien que dans ce cas extrême, la genèse de ce fanatisme et de cette frénésie qui possèdent continuellement les dévôts de la Révolution française. Ils en sont tout soulevés, et deviennent dès lors incapables de soupçonner que l'on puisse avoir une sensibilité, une justice humaine, si l'on échappe à leur religieuse ivresse[1]. »

Principales publications

  • L'Irlande et l'Angleterre depuis l'Acte d'union jusqu'à nos jours, 1800-1888 (1889)
  • Le Cardinal Manning (1896)
  • L'Affaire Dreyfus. Un héros. Le colonel Picquart (1898)
  • Les Lois scélérates de 1893-1894, avec Émile Pouget (1899) Texte en ligne
  • La Journée laïque pour la séparation des Églises et de l'État (1904)

Notes et références

  1. Vaugeois Henri, La Fin de l'erreur française, Librairie d'Action française, 1928, p. 41.

Bibliographie

  • Rémi Fabre, Francis de Pressensé et la défense des droits de l'homme. Un intellectuel au combat, Presses universitaires de Rennes, 2004.

Hommages toponymiques

Par ordre alphabétique des villes :


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