Nadir Sedrati
- Wikipedia, 6/01/2012
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Nadir Sedrati (surnommé également le dépeceur du canal) est un tueur en série français né en 1938 de parents algériens[1] et condamné pour les assassinats de trois personnes commis en 1999. Les divers morceaux de deux corps (le troisième corps n'a jamais été retrouvé) ont été jetés dans le canal de la Marne au Rhin, près de Nancy. Dans son parcours judiciaire il a été mêlé a cinq disparitions et condamné pour 3 meurtres.
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Crimes et châtiment
Nadir Sedrati a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 20 ans en 2002 et en 2003 la Cour d'Appel l'a condamné à la même peine, cette fois-ci assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
Le premier corps
En mai 1999, un pêcheur découvre un pied droit humain dans le canal de Nancy. Il prévient de suite la Police fluviale qui arrive sur les lieux ; au départ la police pense que le pied a été sectionné à cause d'une hélice à bateau. Puis le lendemain une tête humaine complètement putréfiée et méconnaissable est repêchée à 500 mètres de l'endroit où le pied droit avait été découvert.
Quelques jours plus tard ce sont des os, un sternum, des côtes ainsi qu'une troisième rotule (c'est-à-dire qu'il y a une deuxième victime) qui sont repêchés dans les environs du canal. Le lendemain c'est une main qui est découverte à proximité du canal de Nancy ; enfin une semaine après la première découverte (le pied droit humain) c'est le pied gauche qui est repêché par la Police Fluviale. Le médecin légiste en charge de rassembler les divers morceaux de corps humain constatent que les membres ont été sectionnés de manière chirurgicale et exclut l'hypothèse d'un accident : il s'agirait donc d'un homicide.
Les policiers ne peuvent pas prélever une empreinte digitale sur la main retrouvée car elle est dans un tel état de décomposition qu'ils ne peuvent effectuer ce type d'analyse. Les policiers de la Brigade Fluviale envoient la main à analyser à Paris où se trouve la seule section de recherche apte à résoudre ce type de problème. Quelques semaines plus tard le laboratoire réussit à mettre un nom sur la main retrouvée : le cadavre du canal est celui de Hans Gassen, un Allemand qui a purgé une peine de prison et qui est sorti depuis quelques mois.
Les policiers apprennent que Gassen vivait chez Hans Muller, un autre Allemand lui aussi ex-prisonnier. D'ailleurs les policiers découvrent que Muller a signalé la disparition de Gassen le 21 mai 1999, 1 semaine avant la découverte du corps dépecé de ce dernier dans le canal. Muller raconte qu'il a signalé la disparition de Gassen 24 heures après ne plus avoir eu de nouvelles de ce dernier car tous deux s'appelaient plusieurs fois par jour et que Gassen devait lui donner des nouvelles, ce qu'il n'a pas fait.
Les policiers apprennent par la même occasion que Hans Gassen recevait beaucoup d'appels téléphoniques de deux endroits : un foyer à Nancy et un appartement près de Nancy. Au cours d'une perquisition dans les deux endroits les policiers découvrent qu'un certain Philippe Grossiord appelait régulièrement Gassen et que ce Grossiord n'est qu'un alias utilisé par un certain Nadir Sedrati pour éviter d'être appréhendé. Nadir Sedrati est lui aussi bien connu des services de police car il a été arrêté pour escroquerie et usurpation d'identité et qu'il a partagé la même cellule que Gassen et de Muller. Sedrati est sorti de prison en mars 1999. Muller et Sedrati sont tous deux arrêtés pour une confrontation. Muller déclare que Hans Gassen est parti de chez lui à 4 h du matin car il avait un rendez-vous le 21 mai. Gassen devait le rappeler mais il ne l'a jamais fait. Les appels téléphoniques prouvent bien que Hans Muller était chez lui au moment de la disparition de son ami, ce qui innocente Muller. Quant à Nadir Sedrati il raconte que c'est Muller qui a tué Gassen au cours d'une dispute qui a mal tourné : il déclare que Muller, Gassen, deux Hollandais et deux Marocains étaient chez lui pour discuter affaire (un supposé trafic) et que lui était parti car cette affaire ne le concernait pas ; au préalable il a entendu Gassen et Muller se disputer violemment et vu Muller tuer Gassen.
Les policiers français et allemands ne le croient pas et perquisitionnent chez Nadir Sedrati. Dans son appartement ils découvrent un broyeur à végétaux, un couteau de cuisine, une scie de boucher et plusieurs tâches brunâtres sur le sol, l'évier et sur la broyeuse à végétaux. Les policiers pensent à du sang mais n'ont aucune preuve qu'il s'agisse de cela. De plus en fouillant davantage dans l'appartement ils se rendent compte qu'un sac est dissimulé dans un coussin. Ce sac contient un bocal rempli d'une poudre blanche et les policiers croient qu'il s'agit de drogue (cocaïne ou héroïne). Quelques semaines plus tard les policiers apprennent que la poudre blanche prélevée chez Sedrati est du cyanure, ce qui laisse entendre que Sedrati aurait empoisonné Gassen avec du cyanure (les policiers découvrent également que Nadir Sedrati a acheté les 20 kg de cyanure sous l'identité d'un certain Joel Royer). Les policiers commencent à entrevoir le scénario qui a pu se passer chez Sedrati : Gassen avait rendez-vous avec Philippe Grossiord mais c'est Nadir Sedrati qui l'a reçu. Sedrati a dû dire à Gassen qu'il devait attendre Grossiord; ce dernier tardant à venir Sedrati aurait proposé à Gassen une tasse de café mélangée avec du cyanure. Gassen suffoque, s'évanouit et quelqu'un (sans doute Nadir Sedrati) aurait dépecé le corps de Gassen dont les divers morceaux ont été jetés dans le canal.
Mais ce qui intrigue les policiers c'est la tête de Gassen qui était dans un état de décomposition avancée. Ils pensent que la tête a été jetée dans le canal il y a 6 semaines alors que Gassen est mort il y a 2 à 3 semaines. En fouillant de nouveau dans l'appartement de Sedrati ils découvrent au sous-sol de la chaux et apprennent que la chaux permet de retarder l'identification d'un corps lorsqu'un membre du corps humain est plongée dans ce produit, d'où la tête de Gassen qui semble plus putréfiée que les autres membres retrouvés.
Nadir Sedrati est déferré devant le Juge d'instruction et est écroué par la suite. Il clame son innocence et les policiers découvrent que Sedrati n'avait aucun mobile apparent pour tuer Hans Gassen si ce n'est l'argent car Sedrati a dérobé la carte bancaire de la victime pour effectuer quelques retraits (300Fr).
Le deuxième corps
Les policiers doivent désormais résoudre le mystère de la troisième rotule retrouvée en même temps que les morceaux de Gassen. Ils apprennent que Gérard Steil et Norbert Ronfort, deux autres taulards qui connaissaient aussi Nadir Sedrati, ont disparu depuis le printemps 1999. Les policiers pensent que Steil ou Ronfort est la deuxième victime retrouvée dans le canal. Pour cela ils décident de faire appel à la famille des deux disparus pour prélever un échantillon ADN. Cela s'avère compliqué mais les policiers réussissent tout de même à récolter l'ADN de deux personnes (un proche de Gérard Steil et un proche de Norbert Ronfort). En attendant les résultats l'enquête permet d'établir que Gérard Steil est sorti de prison en octobre 1998 et qu'il a trouvé du travail pour 6 mois à Strasbourg en tant que chauffeur-livreur et loge dans un foyer à Strasbourg.
Son contrat arrivant bientôt à échéance Steil pense trouver du travail car un certain Philippe Grossiord l'a contacté pour du travail au sein de sa société Inter Europe Diffusion. Gérard Steil fait le voyage en train de Strasbourg à Nancy pour l'entretien d'embauche qu'il doit avoir avec Grossiord et doit être de retour à Strasbourg le lundi matin. Steil arrive à la société Inter Europe Diffusion qui s'avère être une société fictive inventée par Philippe Grossiord (alias Nadir Sedrati). Le siège de la société se trouve en effet dans une pièce se situant à l'arrière de l'appartement de Nadir Sedrati.
Puis Nadir Sedrati appelle le foyer dans lequel loge Steil et dit que Gérard Steil ne reviendra pas car il a commencé son travail au sein de la société. Les policiers en concluent très rapidement que Sedrati a tué Steil. En revanche le mobile de ce crime est inconnu mais les policiers pensent que le seul intérêt pour Sedrati à avoir tué Gérard Steil était la maigre pension de retraite que touchait Steil. D'ailleurs la deuxième rotule appartient à Gérard Steil et les policiers ainsi que la Brigade Fluviale de Nancy décident de draguer tout le canal pour essayer de retrouver les éventuels restes de Steil. En novembre 1999 des restes sont repêchés dans le canal et appartiennent effectivement à Gérard Steil.
Une troisième victime ?
Par ailleurs Norbert Ronfort, une autre connaissance de Nadir Sedrati également disparue tout comme Gérard Steil, est sorti de prison début 1999 et avait un projet : reprendre contact avec sa famille et acheter un camping-car. Les policiers apprennent aussi que Ronfort avait parlé de ses projets à Nadir Sedrati et qu'il avait reçu un appel téléphonique de la société Inter Europe Diffusion. La société se vantait de vendre des campings-car et, attiré par l'offre d'un certain Philippe Grossiord, Norbert Ronfort avait accepté de le rencontrer pour acquérir le camping-car. Depuis cette conversation Norbert Ronfort a disparu et son corps n'a toujours pas été retrouvé.
Nadir Sedrati est inculpé pour l'homicide volontaire de Hans Gassen, de Gérard Steil et de Norbert Ronfort même si le corps de ce dernier n'a pas été retrouvé.
Procès
Le procès de Nadir Sedrati s'ouvre en avril 2002 et doit durer plusieurs jours. Nadir Sedrati, assez sûr de lui, clame toujours son innocence. Puis au cours de ce procès la broyeuse à végétaux retrouvée chez Sedrati est présentée dans la Cour d'Assises pour être examinée. En vérité la broyeuse à végétaux ne contient rien qui pourrait accabler Nadir Sedrati : en effet aucun morceau de corps humain n'a été retrouvé dans la broyeuse. Personne ne sait donc si la broyeuse a pu servir ou non à dépecer Hans Gassen ou Gérard Steil. En revanche le sang retrouvé sur le lino et sur l'évier permettent d'affirmer que Nadir Sedrati a tué sa victime ou ses victimes dans la cuisine.
À l'issue du procès Nadir Sedrati est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 20 ans. Nadir Sedrati décide de faire appel de la décision.
Second procès
Le deuxième procès en appel de Nadir Sedrati s'ouvre en mai 2003. Dans ce deuxième procès Nadir Sedrati parait fatigué et triste. Puis un coup de théâtre survient : une femme emprisonnée qui connait Norbert Ronfort affirme l'avoir vu en 2000 (soit 1 an après l'arrestation de Nadir Sedrati). Un huissier est assermenté pour aller interroger cette femme sur ce qu'elle sait. La jeune femme affirme de nouveau connaitre Norbert Ronfort et qu'elle l'a croisé en 2000. Son témoignage parait cohérent et de bonne foi. L'esprit de Norbert Ronfort plane alors sur le procès de Nadir Sedrati.
Les experts psychiatres déclarent que Nadir Sedrati est le genre de personnes qui pourrait récidiver à tout moment. D'ailleurs il a usurpé l'identité de deux autres personnes aujourd'hui disparues (une disparue en 1985 et une autre en 1995) et est accusé de les avoir assassinées. Les corps de ces deux personnes n'ont jamais été retrouvées.
Les jurés n'ont pas pris en compte le témoignage de la femme emprisonnée et ont condamné Nadir Sedrati à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans.
Nadir Sedrati décide de se pourvoir en Cassation mais son pourvoi est rejeté en octobre 2003.