Affaire Henri Martin
- Wikipedia, 30/12/2011
L'affaire Henri Martin est un scandale politico-militaire qui s'est déroulé en France durant la Guerre d'Indochine.
Henri Martin (militant du Parti communiste français) alors marin est envoyé en Indochine française en 1945. Il pensait lutter contre l'occupant Japonais, mais celui-ci est déjà désarmé, et il assiste au bombardement d'Haïphong par les Français, le 23 novembre 1946. Henri Martin veut démissionner, mais sa démission est refusée, et il retourne à Toulon[1].
Là, en liaison avec les communistes du Var, il commence un travail de propagande à l'arsenal de Toulon et distribue des tracts invitant les marins à réclamer la cessation des hostilités en Indochine[1].
Henri Martin est arrêté par la police militaire le 13 mars 1950 pour complicité de sabotage. Reconnu non-coupable, il est néanmoins condamné par le tribunal maritime de Brest, le 20 octobre à 5 ans de réclusion pour propagande hostile à la Guerre d'Indochine[2].
L’appartenance d’Henri Martin au mouvement communiste, bien que non publique, ne fait guère de doute aux yeux des enquêteurs. À cette époque, un certain nombre de jeunes militants sont emprisonnés pour des actions illégales contre la Guerre d'Indochine mais l’affaire Henri Martin sort du lot en raison de la disproportion entre une simple activité politique, certes contraire au règlement militaire, et la condamnation à cinq années de réclusion[1].
Henri Martin devient alors le symbole de la « lutte du peuple français contre la sale Guerre d'Indochine ». Des comités de défense se forment, à l'initiative du PCF et de personnalités du monde politique ou intellectuel : Jean-Marie Domenach et la revue Esprit, Jean Cocteau, Jean-Paul Sartre qui publie, fin 1953, le livre L'affaire Henri Martin. La campagne contre sa condamnation est d'une grande ampleur : meetings, débrayages, brochures à grand tirage. Le jugement est cassé le 19 mai 1951 puis confirmé le 19 juillet suivant. Marié à la prison de Melun à la fin de l'année, Henri Martin n'est libéré que le 2 août 1953[2].
Philippe Robrieux a écrit que les proportions qu'avait prise l'affaire Henri Martin au sein du Parti évoquent l'affaire Dreyfus[2].
Notes et références
- Jacques Doyon, Les Soldats Blancs d'Hô Chî Minh, éd. Fayard, 1973.