Laurence Vichnievsky
- Wikipedia, 15/11/2011
Laurence Vichnievsky, née le 5 février 1955 à Boulogne-Billancourt, est une magistrate et femme politique française.
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Biographie
Vie privée
Elle est la fille d'un physicien, professeur d'université né à Vladivostok, et la petite fille d'un aristocrate russe ayant dirigé les chemins de fer reliant la Russie et la Chine. La haute fonction publique est une tradition dans la famille puisqu'elle a pour oncles un conseiller à la cour de cassation et un préfet[1]. Mère de trois enfants, épouse d'un architecte, elle partage sa vie entre son domicile en région parisienne et sa maison du Rayol-Canadel-sur-Mer dans le Var. Elle y a siégé comme administratrice du Domaine du Rayol.
Parcours professionnel
Elle commence sa carrière en 1979 comme juge d'instance à Colombes. Nommée juge d'instruction à Paris, elle se voit confier le dossier sur la mort de Robert Boulin. Le dossier ayant été instruit par son prédécesseur, elle prononce un non lieu le 20 septembre 1991, dans l'affaire Boulin neuf jours après avoir pris ses fonctions.
Affectée au pôle financier du tribunal de Paris, elle est, avec Eva Joly, magistrat instructeur de l'Affaire Elf, l'Affaire Dumas et l'Affaire des frégates de Taïwan. Par ailleurs en tant que juge d'instruction chargée du dossier de financement occulte du PCF, elle met en examen Robert Hue.
Elle est ensuite nommée en 2001 Présidente du tribunal de grande instance de Chartres, puis en 2007[2] avocat général près la Cour d'Appel de Paris.
Elle est chevalier de la légion d'honneur (promotion du 14 juillet 2009) pour son parcours professionnel[3].
Engagement politique
À l'instar de son amie Eva Joly, elle s'engage en politique avec le rassemblement écologiste Europe Écologie. Elle accepte d'en être la tête de liste pour les élections régionales de 2010 en Provence-Alpes-Côte d'Azur[N 1]. Pour cela, elle a dû renoncer à siéger comme avocat général lors du procès en appel de l'affaire de pollution maritime Erika[4] et ne traite plus les grandes affaires pénales puisqu'elle est désormais affectée au service civil[5].
La liste qu'elle mène obtient 10,92 % des suffrages au premier tour et fusionne avec celle du parti socialiste et celle du Front de Gauche. Deuxième sur la section départementale du Var de cette liste fusionnée, elle est élue conseillère régionale à l'issue du second tour.
Lors du congrès du 5 juin 2011, Laurence Vichnievsky est nommée porte-parole du bureau exécutif national d'Europe Écologie Les Verts[6]. Adoptant une posture social démocrate dans la lignée de Daniel Cohn Bendit sur la question de la dette dans une Tribune parue dans Libération [7], elle donne sa démission le 5 septembre 2011[8] car cette fonction lui est « apparue incompatible avec [s]a liberté de parole, à laquelle elle est très attachée ». Sa prise de position avait agacé la candidate Eva Joly et la secrétaire nationale Cécile Duflot[9]. Elle annonce finalement le lendemain qu'elle ne démissionne pas mais se met en congé du porte-parolat[10]. Dans le débat sur la sortie du nucléaire, elle se distingue en défendant la position adoptée par le candidat désigné par le Parti Socialiste lors des primaires citoyennes, François Hollande en proclamant "Soyons réalistes, exigeons le possible !"dans une Tribune parue dans Libération le 26 octobre 2011.
Citations
Lorsque des hommes politiques lui assènent que le juge n'a pas la légitimité de l'élection populaire, elle répond : « Ma légitimité c'est la loi[1] ».
« Après vingt ans d'exercice de la profession de magistrat, dont l'une des fonctions consiste à faire respecter une certaine égalité devant la loi, force est de constater qu'il vaut mieux être riche et puissant face à la machine judiciaire que pauvre et faible[11] ».
« Parce que je respecte tout particulièrement la fonction politique, mon exigence est grande à son égard. Comme le juge, l'élu sert l'intérêt commun. Il me semble qu'ils doivent, tous les deux, pouvoir vivre en bonne intelligence pourvu que chacun exerce son métier et simplement le sien, l'élu en votant la loi, le juge en l'appliquant, tous deux la respectant[12] ».
« Aujourd'hui, la réduction de la dette s'impose à nous comme un rappel au principe de réalité. Elle nous oblige à revoir notre projet, non dans ses principes, mais dans sa mise en œuvre ».
Ouvrages
- Sans instructions avec Jacques Follorou, Stock, 2002 (ISBN 2-234054-3-62)
Articles de presse
- Entretien avec Laurence Vichnievsky et François Franchi, « Pénalisation et justice » Le Banquet, N° 14 1999
- Christiane Degrain , « Laurence Vichnievsky : Ma Légitimité, c'est la loi » Le Figaro, 15 octobre 2007
- Gérard Davet, « Laurence Vichnievsky : nouvelle vague » Le Monde, 19 novembre 2009
- Dette : et si nous devions revoir notre copie ? Laurence Vichnievsky Liberation 18 aout 2011
- Nucléaire : la portée historique des propositions de Hollande par Laurence Vichnievsky Libération 26 octobre 2011
Notes et références
Notes
- ↑ Un magistrat ne peut se présenter à une élection située dans son ressort judiciaire
Voir aussi
Article connexe
Références
- ↑ a et b Le Figaro-Magazine du 06/10/2006
- ↑ Décret de nomination du 23 août 2007
- ↑ Journal Officiel du 13/07/2009
- ↑ Dépêche AFP du 18/10/2009
- ↑ Le Monde du 19/11/09
- ↑ 1er congrès fédéral de La Rochelle 4 et 5 juin 2011
- ↑ Dette : et si nous devions revoir notre copie ? Libération du 18/08/2011
- ↑ EELV : Laurence Vichnievsky démissionne de son poste de porte-parole L'Express du 05/09/2011
- ↑ Pour Laurence Vichnievsky (EELV), le retour de la retraite à 60 ans est une «lubie» Libération du 18/08/2011
- ↑ EELV: simple "mise en congé" pour Vichnievsky Le Figaro du 06/09/2011
- ↑ Sans instructions p.119
- ↑ Sans instructions p.192