Yves Guéna
- Wikipedia, 23/01/2012
Yves Guéna | |
Yves Guéna à l'UNESCO, en octobre 2008
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Fonctions | |
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Président du Conseil constitutionnel | |
1er mars 2000 – 9 mars 2004 | |
Prédécesseur | Roland Dumas |
Successeur | Pierre Mazeaud |
Sénateur de la Dordogne | |
2 octobre 1989 – 12 janvier 1997 | |
Député de la Dordogne | |
2 avril 1986 – 14 mai 1988 | |
Député de la 1re circonscription de la Dordogne | |
6 décembre 1962 – 7 mai 1967 | |
11 juillet 1968 – 12 août 1968 | |
2 avril 1973 – 6 mai 1973 | |
6 octobre 1974 – 22 mai 1981 | |
Biographie | |
Date de naissance | 6 juillet 1922 (1922-07-06) (89 ans) |
Lieu de naissance | Brest (Finistère) |
Nationalité | Française |
Parti politique | UDT, UNR, UDR, RPR, UMP |
Profession | Conseiller d'État |
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Yves Guéna, né le 6 juillet 1922 à Brest (Finistère), est un homme politique et écrivain français. Gaulliste de la première heure, il a été député, ministre, sénateur, conseiller général et maire. Nommé membre du Conseil constitutionnel français en 1997, il préside cette institution de 2000 à 2004.
Sommaire |
Biographie
Après la défaite de la France lors de la bataille de France et la demande d'armistice du maréchal Pétain, annoncée aux Français le 17 juin 1940, Yves Guéna, élève au lycée de Brest (Finistère), entend parler de l'appel à la résistance lancé par le général de Gaulle le soir du 18 juin 1940. Le lendemain, il monte à bord d'un remorqueur de la marine qui l'emmène à Ouessant. Puis, dans la nuit du 19 au 20 juin, il embarque sur un chalutier en direction de l'Angleterre. Arrivé à Plymouth, il est envoyé à Annerley School, près de Londres, avant de rejoindre l'Olympia Hall, où sont regroupés les engagés de la France libre. Le 6 juillet, le général de Gaulle vient les rencontrer. Dirigé ensuite vers le camp de Camberley, il participe au défilé du 14 juillet, à Londres[1].
En 1944, lieutenant au 4e escadron du 1er RMSM, il débarque avec la 2e DB où il est grièvement blessé en Normandie.
Il épouse, le 23 juillet 1945, Oriane de La Bourdonnaye-Blossac, fille du comte Alphonse de La Bourdonnaye-Blossac et d'Élisabeth de La Panouse, elle même fille de Sabine De Wendel, descendante des De Wendel.
En 1946, Yves Guéna est admis l'ENA, bénéficiant d'un régime d'accès facilité et raccourci à cette institution, en tant qu'engagé volontaire au côté de la France libre. En 1947 il devient contrôleur civil au Maroc, puis maître des requêtes au Conseil d'État. En 1958-1959 il devient conseiller technique puis directeur de cabinet de Michel Debré, alors garde des Sceaux. Entre le 4 juin 1958 et le 14 juillet il travaille, avec un petit groupe informel sous le contrôle du Général de Gaulle, à la rédaction de la constitution de 1958 qui régit la cinquième République. Ce travail a été remis, à partir du 15 juillet, au comité consultatif constitutionnel chargé d'établir la nouvelle constitution. En 1959, il devient directeur adjoint de cabinet du premier ministre Michel Debré. Il fut nommé, en juillet 1959, haut-commissaire puis, à partir du 8 août 1960 (lendemain de l’indépendance de la Côte d’Ivoire), envoyé exceptionnel plénipotentiaire en Côte d'Ivoire.
En 1967 il devient ministre des Postes et Télécommunications, puis, le 30 mai 1968, ministre de l'Information, avant de redevenir la même année ministre des Postes et Télécommunications, fonction qu'il conserve jusqu'en 1969. Lors des événements de Mai 68, il est chargé par Georges Pompidou, en tant que ministre des PTT, de remettre de l'ordre dans les radios périphériques en les menaçant de leur couper les fréquences si elles continuent à couvrir de façon trop complaisante les manifestations étudiantes.
Entre 1962 et 1981 (interruptions lors de ses passages au gouvernement), il est député de la première circonscription de la Dordogne, inscrit au groupe RPR de l'Assemblée nationale. Député de la Dordogne de 1986 à 1988, il est vice-président de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
1970-1989 : conseiller général de la Dordogne.
1971-1997 : maire de Périgueux (il quitte son fauteuil de maire en raison de sa nomination au Conseil constitutionnel).
En 1972, il est nommé conseiller d'État, admis à l'honorariat de cette fonction à partir de 1974.
De 1973 à 1974, il est ministre des Transports.
- Du 1er mars au 27 mai 1974, il est ministre de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat.
Ce gaulliste de toujours a été secrétaire général adjoint de l'UDR en 1974, puis secrétaire général en 1976.
- De 1977 à 1978, il est délégué politique du RPR, puis de 1978 à 1979, conseiller politique du RPR.
Il a été sénateur de la Dordogne, inscrit au groupe RPR. Il est vice-président de la Haute Assemblée de 1992 à 1997.
En 1997, il est nommé membre du conseil constitutionnel dont il devient président en 1999 à la suite de la suspension puis de la démission de Roland Dumas.
Entre 2004 et 2007, il occupe les fonctions de président de l'Institut du monde arabe et, depuis 2004, de président d'honneur du club Nouveau siècle, qui regroupe les gaullistes sociaux au sein de l'UMP. En 2007, il devient membre du comité d'honneur du Mouvement Initiative et Liberté. Après la disparition de Pierre Messmer en 2007, il est devenu président de la Fondation de la France libre ; le général Robert Bresse lui a succédé le 6 avril 2011.
En février 2009, il est nommé membre du comité de réflexion préparatoire à la commémoration du 70e anniversaire de l'appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, et à la naissance de la France libre.
En avril 2009, il est nommé, sur proposition du président de la République, Nicolas Sarkozy, à la tête de la commission de contrôle du découpage électoral (nomination approuvée par les commissions des lois de l'Assemblée nationale et du Sénat).
Décorations
- Grand' Croix de la Légion d'honneur (décret du 31 décembre 2004)
- Croix de guerre 39-45
- Médaille de la Résistance
Distinctions
En 2003, est inaugurée à Périgueux, la place Yves-Guéna, en sa présence, en présence du maire Jean-Paul Daudou (en fonction depuis le départ de Xavier Darcos dans le gouvernement Raffarin) et de nombreuses personnalités politiques. Il fait donc partie des rares personnes ayant obtenu de leur vivant un nom de lieu.
Œuvres
- Historique de la Communauté (1962)
- Maintenir l'État (1970)
- L'Enjeu (en coll. 1975)
- Chantérac ; le château, les liens familiaux
- Le Temps des certitudes 1940-1969 (1982)
- Catilina ou la gloire dérobée (roman, 1984)
- Les Cent premiers jours, 2 avril-14 juillet 1986 (en coll., 1985)
- Écrits et discours I, 1962-1987 (1987)
- Moi, duc de Lauzun, citoyen Biron (roman, 1997)
- Écrits et discours II, 1987-1997 (1999)
- Le Baron Louis 1755-1837 (1999, prix Jacques de Fouchier de l'Académie Française 2000)
- Phèdre 2000 (théâtre, 2000)
- L'histoire de France racontée à mes petits-enfants (2005)
- De Gaulle (2007)
- Écrits et discours III, 1997-2007 (2008)
- Mémoires d'Outre-Gaulle (2010)
Documentaires
- 2011 :Yves Guéna, passionnément de Gaulle de Philippe Coudert et Laurent Ramamonjiarisoa
Notes et références
- ↑ Avec de Gaulle, tome 1: La Guerre et la Libération, Nouveau Monde Éditions, 2003, p. 30-33.