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Daniel Mayer

- Wikipedia, 6/01/2012

Daniel Mayer, né le 29 avril 1909 à Paris et mort le 29 décembre 1996 à Orsay, était un homme politique socialiste français, membre de la Résistance.

Sommaire

Militant socialiste d'avant-guerre

Contraint de travailler dès la sortie de la communale, il entre en politique dès l'âge de dix-huit ans, révolté par l'exécution de Sacco et Vanzetti. "Dynamique autodidacte, il poursuit son apprentissage intellectuel en adhérant à la Ligue des droits de l'Homme et aux Jeunesses socialistes" selon l'historien Max Lagarrigue[1].

Secrétaire de la 20e section des Jeunesses Socialistes, il y rencontre Cletta Livian, une juive roumaine, qu'il épouse en 1931.

Il rejoint le courant Bataille socialiste en 1932. Il est journaliste au Populaire (le quotidien socialiste fondé en 1916 par Jean Longuet) de 1933 à 1939.

Résistance

Il entre dans la Résistance en juillet 1940. Convaincu par Blum, il reste en France. À Daniel Mayer et à son épouse Cletta qui lui faisait part de leur intention de partir pour Londres, il dit : « Vous serez là-bas deux bouches de plus à nourrir et sans compétences militaires. Ici, il y aura du travail à faire. il faut poursuivre la guerre, reconstruire le Parti, l'orienter dans la lutte contre l'occupant et contre Vichy. Vous serez plus utiles ici[2]. »

Il fonde dès mars 1941 le Comité d'Action Socialiste et anime les réseaux de résistants socialistes. Il fait reparaître clandestinement le Populaire en mai 1942 ; il en est rédacteur en chef de 1942 à 1944.

Il rencontre Léon Blum, alors détenu par Vichy, et l'informe d'activités socialistes, assurant ainsi un lien entre Blum, la SFIO et la Résistance de Londres. C'est lui qui transmet un document de Blum reconnaissant de Gaulle comme chef de la France libre.

Mayer s'installe à Marseille où son épouse l'aide dans son activité de Résistance ; elle-même organise des évasions.

Il est également secrétaire général du Parti socialiste SFIO de 1943 à 1946. Il représente la SFIO au Conseil national de la Résistance. Il participe à la libération de Paris en août 1944.

Parlementaire et ministre de la IVe république

Membre de l'Assemblée consultative puis des deux Assemblées constituantes, il est député socialiste de la Seine de 1946 à avril 1958. Proche de Léon Blum, il est battu par Guy Mollet pour le poste de secrétaire général de la SFIO en 1946 et a des relations difficiles avec son successeur.

Il est ministre du Travail et de la Sécurité sociale de 1946 à 1949. Il défend la jeune Sécurité sociale, et provoque une crise politique en demandant une revalorisation des salaires. Le 14 novembre 1951, il dépose une proposition de résolution "tendant à inviter le Gouvernement à faire rechercher si l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain ne poursuit pas un objet illicite contraire aux lois et à la justice ce qui justifierait sa dissolution".

Il est président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale de 1953 à 1957. Daniel Mayer est très attaché à l'État d'Israël.

Opposant à la Communauté européenne de défense, il est exclu du comité directeur de la SFIO en 1954.

Socialiste anti-SFIO

Il est sanctionné par son parti en 1957 pour son hostilité à la guerre d'Algérie et son refus de voter les pouvoirs spéciaux aux gouvernements Bourgès-Maunoury et Gaillard.

Il appartient à la minorité socialiste qui désapprouve le retour au pouvoir du général de Gaulle en 1958. Il participe à la fondation de l'Union des forces démocratiques puis du Parti socialiste autonome (PSA) devenu le Parti socialiste unifié (PSU) en 1960. Il quitte le PSU en 1967 et revient au PS en 1970 à la section Jean-Baptiste Clément dans le 18e arrondissement puis à Orsay.

Ligue des droits de l'homme

Il démissionne de sa fonction de député en 1958 pour présider la Ligue des droits de l'homme (dont il est membre depuis ses 18 ans) jusqu'en 1975, puis la Fédération internationale des Droits de l'Homme de 1977 à 1983.

Nommé par François Mitterrand, il préside le Conseil constitutionnel du 21 février 1983 au 19 février 1986, date à laquelle il est remplacé par Robert Badinter. Il reste membre de ce conseil jusqu'au 25 février 1992. Il écrit que la "loi n'exprime la volonté générale que dans le respect de la Constitution".

Daniel Mayer apparaît comme un socialiste d'une grande rigueur morale. Lors de son décès, Lionel Jospin a relevé que "dans son engagement politique, il a choisi le courage, l'honneur et la justice".

Décédé le 29 décembre 1996, il a fait don de son corps à la science, comme son épouse décédée en 1976.

Fonctions gouvernementales

Publications

  • Socialisme : le Droit de l'Homme au bonheur, éd. Flammarion, 1976
  • Les Socialistes dans la Résistance, P.U.F., 1986


Notes et références

  1. Max Lagarrigue, 99 questions... La France durant l'Occupation, CNDP, 2007.
  2. in D. Mayer, Les socialistes dans la résistance. PUF, 1968, p.12

Annexes

Bibliographie

  • Claude Juin : Daniel Mayer, l'homme qui aurait pu tout changer, Romillat, 1998.
  • Martine Pradoux : Daniel Mayer, Un socialiste dans la Résistance, Éditions de l'Atelier, 2002.
  • Michel Couteau, Gilbert Gaston: Daniel Mayer, Des combats, une parole, Nos entretiens, 33 témoins, ses écrits, 1999.
  • Max Lagarrigue, 99 questions... La France durant l'Occupation, CNDP, 2007.
  • Emmanuel Naquet, « Quelques repères sur Daniel Mayer », Matériaux pour l'histoire de notre temps numéro 51, 1998.
Précédé par Daniel Mayer Suivi par
Roger Frey
Président du Conseil constitutionnel
1983 - 1986 démissionnaire
Robert Badinter

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