Charles Dupuy
- Wikipedia, 15/11/2011
Charles Dupuy | |
Charles Dupuy
|
|
Fonctions | |
---|---|
63e, 65e et 70e président du Conseil des ministres français |
|
4 avril 1893 – 23 novembre 1893 | |
Président | Sadi Carnot |
Gouvernement | Dupuy (1) |
Législature | Ve législature |
Prédécesseur | Alexandre Ribot |
Successeur | Jean Casimir-Perier |
30 mai 1894 – 15 janvier 1895 | |
Président | Sadi Carnot Jean Casimir-Perier |
Gouvernement | Dupuy (2) et (3) |
Législature | VIe législature |
Prédécesseur | Jean Casimir-Perier |
Successeur | Alexandre Ribot |
1er novembre 1898 – 22 juin 1899 | |
Président | Félix Faure Émile Loubet |
Gouvernement | Dupuy (4) et (5) |
Législature | VIIe législature |
Prédécesseur | Henri Brisson |
Biographie | |
Date de naissance | 5 novembre 1851 |
Lieu de naissance | Puy-en-Velay (France) |
Date de décès | 23 juillet 1923 |
Lieu de décès | Ille-sur-Têt, France |
Nationalité | française |
Parti politique | Modéré |
Profession | Professeur agrégé de philosophie |
Présidents du Conseil des ministres français | |
modifier |
Charles Dupuy (Charles-Alexandre Dupuy, dit Charles-Dupuy), né au Puy-en-Velay le 5 novembre 1851 et mort à Ille-sur-Têt le 23 juillet 1923, est un homme politique français qui occupa cinq fois la fonction de Président du Conseil.
Sommaire |
Biographie
Ancien élève de l'École normale supérieure (Paris), agrégé de philosophie, inspecteur d’académie, il fut élu député républicain en 1885 et participa activement aux discussions sur les réformes de l’enseignement.
Il fut ministre de l'Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes en 1892, pendant les deux premières présidences d’Alexandre Ribot. Suite au scandale de Panama qui fit tomber le cabinet Ribot, il fut appelé à la présidence du Conseil, prenant également le ministère de l’Intérieur et des Cultes.
Il travailla alors à l’alliance franco-russe et fit face aux troubles sociaux dans le Midi (grèves de Carmaux) et dans le Nord.
Il était président du conseil quand Sadi Carnot fut assassiné (1894) et il fut candidat à l’élection présidentielle qui s’ensuivit. Echouant, il s’entendit mal avec Casimir Périer qui fut élu président et qu’il réussit à faire démissionner au bout de quelques mois.
C’est également sous son ministère que Dreyfus fut condamné, en 1894.
Il avait une réputation de courage, due à une phrase, prononcée alors qu’il était Président de la Chambre et qu’explosa en 1894 une bombe lancée par l’anarchiste, Vaillant : « La séance continue ». On a prétendu que cette phrase n’aurait jamais été prononcée ou qu’elle aurait été le fruit d’un réflexe machinal car l’auteur n’aurait jamais eu conscience de l’avoir prononcée. De même, on a raconté qu’il avait arraché de sa joue un clou de la bombe qui s’y serait fiché. Ce n’est que le soir lorsqu’il se trouva dans sa chambre et qu’il peignait, comme d’habitude, sa barbe qui était très fournie qu’il en tomba un clou. C’est à ce moment-là qu’il aurait vraiment pris conscience du danger qui l’avait menacé et, une seconde durant, aurait ressenti une impression de panique.
Il s'attaqua au mouvement socialiste (circulaire d'octobre 1894) tout en renforçant la police politique suite à l'attentat de Vaillant.
Revenu à la présidence du Conseil en novembre 1898, en pleine Affaire Dreyfus, il s'opposa avec détermination à la révision du procès et ne put contenir l’agitation croissante des ligues d'extrême-droite : quand le baron Cristiani eut agressé à coups de canne le président Loubet au champ de courses d’Auteuil, on l’accusa presque de complicité car les policiers, pourtant présents en nombre, n’intervinrent que mollement. Cet incident lui valut une motion de censure.
Il deviendra sénateur de 1900 jusqu’à sa mort en 1923. Un lycée porte son nom (Lycée Charles et Adrien Dupuy), au Puy-en-Velay.
Liste des présidences du Conseil
Il fut cinq fois Président du Conseil sous quatre présidents de la République différents :
- Sadi Carnot (4 avril au 23 novembre 1893 puis du 30 mai au 25 juin 1894), dont il assura l’intérim (jusqu’au 27 juin 1894) ;
- Jean Casimir-Perier (du 1er juillet 1894 au 15 janvier 1895), dont il assura l’intérim (jusqu’au 17 janvier 1895) ;
- Félix Faure (du 1er novembre 1898 au 18 février 1899), dont il assura l’intérim (jusqu’au 18 février 1899) ;
- Émile Loubet (du 18 février au 12 juin 1899).
Le témoignage d’Anatole France
« Henri Brisson dura peu. Il ne dut qu’à son énergie de durer assez pour faire son devoir, et introduire la révision du procès de 1894, devenue nécessaire après les aveux et le suicide du colonel Henry.
Il n’y a pas de mots pour peindre le ministère Dupuy qui lui succéda. Ce fut le chaos, l’écroulement et l’abîme. La République allait où l’emportait l’Affaire, que soulevaient en hurlant les nationalistes, entraînés par les bandes romaines. Alors régnèrent dans les villes les matraques et les bayados, et une canne aristocratique défonça le chapeau du président Loubet. »
— in L’Église et la République (1904).
Bibliographie
- Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 p.
Chronologies
Précédé par | Charles Dupuy | Suivi par | ||
---|---|---|---|---|
Alexandre Ribot |
|
Jean Casimir-Perier | ||
Jean Casimir-Perier |
|
Alexandre Ribot
|
||
Henri Brisson |
|
Pierre Waldeck-Rousseau |